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Céline Leroy (Traducteur)
EAN : 9782267020618
150 pages
Christian Bourgois Editeur (07/01/2010)
3.59/5   95 notes
Résumé :
Leonard Michaels rencontre Sylvia Bloch en 1960 et l'épouse deux ans après. Leur relation passionnelle se termine tragiquement un soir de 1964. Ce n'est que trente ans plus tard qu'il décide de faire le récit quasi clinique de ce premier mariage. Dans Manhattan alors en plein bouleversement, le couple croise et se mêle à des cohortes de marginaux et d'intellectuels - de Miles Davis à Jack Kerouac, en passant par Lenny Bruce.
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Leonard Michaëls rencontre Sylvia à New-York en 1960.
Elle est étudiante à l'université, lui a arrêté ses études et veut devenir écrivain. Très vite, ils se marient et emménagent ensemble dans un appartement vétuste du quartier halluciné de Greenwich Village.
Mais Sylvia ne tarde pas à se montrer caractérielle, maladivement jalouse, excessivement possessive et sujette à des changements d'humeur aussi rapides qu'incompréhensibles.
Le couple se dispute, se déchire jusqu'au point de non retour avec le suicide par overdose de Sylvia.

C'est en 1990 - soit 30 ans après les faits - que Leonard Michaëls s'est décidé à relater sa relation tumultueuse avec Sylvia, sa 1ère compagne. La maturité lui permettant alors d'analyser avec la distance nécessaire cet amour destructeur, et lui donnant la possibilité d'appréhender totalement l'esprit maladif de Sylvia, une folie que le jeune homme qu'il était alors s'évertuait à nier.
D'une plume juste, précise et éminemment touchante, l'auteur confesse sa culpabilité, son désarroi et son impuissance face à cet amour douloureux et tragique.
Les éditions Christian Bourgeois ont eu la bonne idée de rééditer les oeuvres de cet auteur peu connu en France, mort en 2003.
Une belle découverte.
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C'est l'histoire d'un amour, d'un mariage ; c'est une histoire qui a cinquante ans, et qui fait encore mal.

Leonard Michaels, écrit son histoire avec Sylvia en 1990, soit exactement trente ans après l'avoir épousée, et avoir vécu quatre années houleuses, passionnelles et destructrices avec elle.

Il aura fallu 30 ans à Leonard pour pouvoir mettre en ordre et en mots cette histoire. Pour prendre le recul nécessaire sur ce qu'il a vécu, subi, aimé.

En 1960, Leonard tombe amoureux de Sylvia en un regard ; un après-midi, muet devant sa beauté, fasciné par cet être exceptionnel. Ils vont vivre ensemble, un peu, avant de se marrier. Et ces quelques mois auraient dû suffire à Leonard pour se rendre compte que quelque chose ne va pas avec Sylvia ; qu'elle porte en elle une terrible souffrance, un mal-être infernal qui s'exprime par des crises d'hystérie, par des cris, des menaces, des mouvements d'humeur imprévisibles. Qui s'exprime contre lui, l'homme qu'elle aime, jamais assez, jamais de la bonne façon ; jamais. Cet amour lui fait mal, parce qu'il ne pourra jamais combler les failles que Sylvia porte en elle ; il fait mal parce qu'elle l'a investi de tant de choses dont Leonard n'a pas connscience qu'il est forcément décéptif.

Cet amour lui fait mal parce qu'il la dégrade encore un peu plus.

Et Leonard dans tout ça ? Pourquoi reste-t-il ? Pourquoi accepte-t-il ces excès, ces menaces, ces crises impossibles à contrôler ? de quelles peurs est-il lui-même constitué ? Pourquoi, c'est la question qui traverse le lecteur tout le temps de ce livre, et qui n'aura jamais de réponse. Parce qu'il n'y a pas de réponse rationnelle à la folie, parce qu'elle n'est pas bonne, cette question.

Leonard Michaels le sait bien, aujourd'hui. Il ne pose plus cette question. Il livre ses souvenirs, entrecoupés de morceaux de son journal de l'époque. Il ausculte cet amour, donne les faits, tels q'ils ont été vécus par lui, tels qu'il s'en souvient. Mais de pourquoi, non.

Il n'y a pas de raison à l'amour, pas de raison au drame, pas plus il y a trente ans qu'aujourd'hui. Ils se sont détruits, ils se sont aimés ; ils auront été vivants.
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La première fois que j'ai vu la couverture de ce roman quand il est sortie en version brochée chez Bourgois, j'ai cru qu'il s'agissait de Sylvia Plath et non d'une autre américaine. Comme quoi, l'importance d'un prénom est automatiquement lié à une personne fictive ou imaginaire. Là il s'agit de Sylvia Bloch la future femme de Leonard. Ce roman "Sylvia" est une plongé dans le New York des année 60 et en pleine guerre du Vietnam, dans le quartier artistique de New York Greenwich Village. Leonard désire écrire, c'est sa grande passion. Il rencontre Sylvia :"Sylvia était mince et bronzée. Ses cheveux lui descendaient à mi-dos. de longues mèches lui voilaient les yeux, donnant l'impression qu'elle était timide ou qu'elle se cachait modestement, mais aussi qu'elle était plus petite que la moyenne." Elle est orpheline de père et de mère, étudiante. Elle est une jeune femme fragile qui a fait une tentative de suicide en s'ouvrant les veines. Nombreuses sont les disputes au sein du couple. Leonard les décrit dans son journal intime. Cela n'empêche pas la passion au sein du couple l'amour fou à l'image de celui dans l'Eclipse d'Antonioni avec Monica Vitti et Alain Delon. C'est un univers en Noir & Blanc, comme la couverture, qui se dégage de ce court roman. Voilà, un roman qui nous colle à la peau comme un parfum capiteux. Sylvia est une personne étrange à la fois hystérique, jalouse, imprévisible, droguée et sombre dans la folie. Ce comportement étrange est dû en partie à cause de la drogue ou l'alcool qu'elle prend en grande partie. Pour revenir à mon introduction le rapprochement entre Sylvia Plath et Sylvia Bloch est curieusement assez similaire deux femmes fragiles, qui doivent faire face à leurs démons. Elles ont connu des rapports violents et passionnelles avec leurs maris une fois marié qui frisent la folie pour sombrer dans le suicide.
Tout ce court roman tourne autour de Sylvia. La bande son de ce roman est jazzy (Nina Simone, Thelonius Monk, Charlie Mingus, Miles Davies ...). C'est le second roman de Leonard Michaels et "Sylvia" est une biographie romancé. Je découvre cet auteur d'origine polonaise né à New York en 1933. Il a enseigné l'écriture, la critique littéraire et à la poésie romantique à Berkeley. Il est décédé à Berkeley en 2003. Une introduction a ce livre signé Diane Johnson qui la connu à Berkeley en Californie à la fin des année 60 en 1968. Sylvia sa femme s'est suicidée
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Ce petit livre assez dense nous relate un épisode dramatique de la vie de Léonard Michaels. le récit est entrecoupé de passages de son journal intime de l'époque, alors qu'il vivait en couple avec Sylvia, jeune étudiante, et que lui-même s'attelait difficilement à l'écriture de ses fameuses nouvelles.
Leur relation amoureuse était faite de passion déchaînée, mais aussi de fréquentes disputes orageuses, pour un oui, pour un non. Sylvia était fragile et psychiquement instable.

Ce livre est le témoignage d'un couple qui se disloque, pris dans le tourbillon de la maladie, à bout nerveusement, en loque.
J'avoue avoir trouvé cette lecture assez ereintante, par moments, à cause de toutes les disputes racontées. Mais c'est tout l'intérêt de ce roman, celui de suivre un comportement destructeur, débouchant sur l'issue malheureusement sanglante et regrettable.

Cependant, le point de vue de Léonard Michaels le narrateur, désorienté, nous ramène sur un angle différent à certains instants et dévie quelques peu la narrative, ce qui est tout aussi bien.

J'ai préféré le Club, du même auteur, mais je recommande aussi ce petit livre, qui est jugé comme un "bijou romanesque" par le journal la Croix.
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C'est l'histoire d'un bref mariage et de sa désintégration. C'est l'histoire d'un amour toxique. Un homme et une femme se rencontrent, et c'est le coup de foudre. Les deux jeunes gens vont vivre une vie de bohème dans le New York des années 60. Il sort de l'université, veut écrire. Elle est brillante, mais passablement perturbée
Une relation étrange s'installe entre eux deux. On sent d'emblée que cela va mal finir. Il est amoureux fou, cela crève les yeux. Il se rend compte de son déséquilibre mental, mais n'est pas armé pour y faire face. Il écrit « Je ne deviendrai pas fou. Pas moi. Une santé mentale à la limite de la bêtise me maintient en vie »
Il aime Sylvia, et l'épousera « parce qu'on n'abandonne pas une orpheline » lui dira son père.

C'est sa propre histoire que nous relate l'auteur 40 ans après.
Ce texte est court, mais tellement dense. Il vous happe ; une fois en main on ne le quitte plus. Un pur bonheur.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Sylvia pouvait se montrer joyeuse et drôle, mais il est plus facile de se rappeler les moments difficiles. Ils sont plus sensationnels ; il est également moins douloureux de se souvenir d'eux que de se remémorer des choses que j'aimais. Il nous arrivais de nous regarder, assis à quelques mètres l'un de l'autre dans une rame bondée du métro, chacun à un bout de la pièce lors d'une fête où au milieu d'une conversation amortie par la drogue avec d'autres personnes dans notre salon, l'aube grise éclairant petit à petit les fenêtres, et nos yeux se souriaient, comme gênéspar tant de chance, celle d'être ensemble.
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Les mots m'obsedaient, les relations étranges entre leurs sons comme s'ils recelaient une musique, le chant bizarre d'un démiurge duquel émergeant des imagesdes choses virtuelles, rues, arbres, gens. La musique allait crescendo comme si c'était elle l'histoire. Je devais laisser le champ libre, attendre le déclic, mais je n'y parvenais pas. J'étais un mauvais danseur, j''entendais la musique, j'effectuais les pas, mais j'étais incapable de me laisser emporter dans la danse.
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Écrire une histoire n’était pas aussi simple que de rédiger une lettre, ou de raconter une anecdote à un ami. Pourtant je pensais que cela aurait dû l’être. Tchekhov disait que c’était facile. Mais je produisais rarement une page entière en une journée. Les mots m’obsédaient, les relations étranges entre leurs sons, comme s’ils recélaient une musique, le chant bizarre d’un démiurge duquel émergeaient des images, des choses virtuelles, rues, arbres, gens. La musique allait crescendo comme si c’était elle l’histoire. Je devais laisser le champ libre, attendre le déclic, mais je n’y parvenais pas. J’étais un mauvais danseur, j’entendais la musique, j’effectuais les pas, mais j’étais incapable de me laisser emporter dans la danse.
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Sylvia était mince et bronzée. Ses cheveux lui descendaient à mi-dos. de longues mèches lui voilaient les yeux, donnant l'impression qu'elle était timide ou qu'elle se cachait modestement, mais aussi qu'elle était plus petite que la moyenne. Elle mesurait un mètre soixante-sept.
Janvier 1962 : «Je n’ai pas de travail, pas de travail, pas de travail. Je ne suis pas publié. Je n’ai rien à dire. J’ai épousé une folle.»
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Ils passaient souvent tard le soir et nous discutions jusqu'à l'aube en fumant de la marijuana. Nos conversations, qui tournaient souvent autour de la littérature ou du cinéma, étaient influencées par la marijuana, ce qui les rendait à la fois passionnantes et très ennuyeuses. Comme dans les films d'Antonioni, nous tirions une étrange satisfaction de l'ennui qu'engendraient nos longues soirées enfumées d'une décontraction moribonde durant lesquelles nous refaisions le monde. La plupart du temps, Sylvia était la seule femme dans la pièce.
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Vidéo de Leonard Michaels
Le Club Marque-page 17-01-2011
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