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Des grives aux loups tome 2 sur 5
EAN : 9782266054850
448 pages
Pocket (13/04/2000)
4.07/5   486 notes
Résumé :
Le Prix des Libraires 1980 a couronné "Des grives aux loups", le premier tome du grand roman de Claude Michelet qui se poursuit et s'achève dans le volume que voici. Le retentissement de cet ouvrage, dans le public français s'affirme profond et durable. Il est la juste récompense d'une œuvre qui parle au cœur, où tout - personnages et situations - est vrai et où la France entière, celle des villes comme celle des champs, se reconnaît et retrouve ses sources vives...... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Dès l'incipit, le vocabulaire chante "ces rapiettes" et le style nous saisit "dont le preste trottinement zèbre d'un éclair gris les vieux murs ensoleillés".
Claude Michelet sait rendre le pittoresque de la campagne de Corrèze de 1930 à 1968, lorsque les déclarations d'amour se faisaient par lettre et qu'on offrait une montre bracelet en or pour la mention au Bac.

le rythme est soutenu et fait défiler durant 434 pages des naissances, des mariages, des enterrements, des retraites, bref tous ces événements qui scandent des vies simples.
Ce sont le poids des fâcheries et les rancunes familiales qui structurent aussi le récit durant le déclin de la paysannerie. A ce titre, les arbres généalogiques à la fin du livre sont les bienvenus pour ne pas se perdre dans ces histoires de famille.

Ce roman sent bon la fenaison et nous rappelle d'où nous venons.
Il est également un roman d'hommes et de femmes qui vivent des guerres de clochers à la Don Camillo.

La fin est tout en sentimentalité et je n'ai pas boudé mon plaisir.
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Deuxième volet de la saga des Vialhe qui en compte quatre, « Les palombes ne passeront plus » traite de la période de 1930 à 1968 ; toujours à Saint-Libéral, en basse Corrèze.

Des grives aux loups traitait du début du siècle et de l'évolution du monde rural. Et de la guerre de 14-18.
Cette nouvelle période dans la vie des Vialhe sera entachée par la guerre de 39-45, et par la guerre d'Algérie, même si elle est en quelque sorte illuminée par « les trente glorieuses ». En quelque sorte seulement, car l'exode rural s'accélère et la population de Saint-Libéral diminue dangereusement, passant en deux générations de 1100 âmes à 322...

Moravia nous dit dans sa chronique : « Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage. » On ne peut que partager ce point de vue, et à mon tour, je garantis à toute personne ayant connu les fenaisons et la joie du repos dans l'air surchauffé d'odeurs, de brindilles et d'insectes de retrouver cette ambiance si particulière, ses odeurs et ses sons…

Nostalgie ? Peut-être… Sans doute… Oui, certainement.

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Dans une précedente critique je parlais des livres qui m'avaient fait souffrir et dont le souvenir était toujours cuisant (voir ma critique du prophète de K.Gibbran).
Je me souviens tout autant des grands plaisir de lecture dont le souvenir reste intact.
J'ai lu ce livre couché dans les prés, et je pourrais paraphraser l'auteur en disant que " l'air sentait le pollen, le miel, la verdure et la terre fraiche ".
A mes cotés un troupeau de chèvres somnolaient, aprés un repas d'herbes tendres, moi, je rentrais littéralement dans le texte de Claude Michelet.
J'étais là et ailleurs.
Moments magiques que permet la lecture quand elle devient communion.
Gardez ce livre pour l'été, trouvez un coin tranquille dans la nature et je vous promet un très beau voyage.
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Des grives aux loups. Tome II : Les palombes ne passeront plus. Claude Michelet
On retrouve dans cette seconde partie qui commence au début des années 30 Pierre-Edouard Vialhe , un homme épanoui, la quarantaine, qui s'est réconcilié avec son père Jean-Edouard. Marié à Mathilde la soeur de Léon Dupeuch son ami d'enfance, maquignon réputé et craint dans toute cette région de Corrèze, il a trois enfants, Jacques âgé de dix ans, Paul huit ans et Mauricette cinq ans. Plus tard, en 1932 naîtra le petit dernier, Guy.
Pierre-Edouard travaille dur pour faire fructifier ses terres plantées de froment, d'escourgeon, de pruniers et de noyers, ainsi que son bétail. le petit village de Saint-Liberal a bien perdu de sa population car l'exode rural a déjà commencé, mais ces hommes-là aiment leur terre et ne céderaient pour rien au monde ces vieilles pierres où courent silencieux les rapiettes, ces petits lézards pétricoles vifs comme l'éclair, au milieu des buissons où s'égaillent les traquets, les pouillots et les fauvettes, et où les huppes leur répondent de leur lancinante mélopée, blotties parmi les orchis, les viornes et la résille blanche des oenanthes.
C'est l'époque de l'électrification des campagnes et les travaux d'aménagement sont en cours : Saint-Liberal sera bientôt relié au réseau.
La grande nouvelle en ce mois d'avril 1930, c'est l'annonce par Léon, célibataire endurci, de son mariage prochain avec une fille de Brive que personne ne connaît. Lui qui de tout temps a toujours préféré la femme des autres aura bientôt la sienne ! L'annonce est faite au café tenu par Suzanne qui passe chez les femmes du village pour une dangereuse et perverse femelle ! L'heureuse élue s'appelle Yvette et est issue d'une famille très riche.
Nous arrivons en 1932 et la famille Vialhe se voit s'agrandir avec la venue d'un troisième garçon, Guy. C'est le début d'années difficiles avec ma mévente du blé. Une grave crise frappe le monde rural. Pierre veut renoncer à emblaver pour remplacer le blé par du tabac dont les cours n'ont pas chuté. le village se dépeuple encore davantage et le découragement, le scepticisme et l'amertume se font jour au sein de la population. Les soirées sont moroses autour du cantou des Vialhe malgré l'arrivée de l'électricité et du petit Guy.
Pour rentabiliser les cultures Pierre est contraint d'acquérir d'autres terres, avec un surcroît de travail. L'arrivée de Nicolas, un chemineau originaire des Balkans et en quête de petites besognes, est le bienvenu et seconde très efficacement Pierre et Mathilde. Nous sommes alors en 1933. le train ne passe plus ni l'autorail pour raison de rentabilité, l'exode rural s'étant encore accentué. Les crises politiques se succèdent à Paris et la monnaie a perdu de sa valeur d'où l'intérêt d'agrandir le domaine.
C'est aussi l'époque de retrouvailles : Felix le fils de Louise veuve d'Octave et soeur de Pierre – Edouard, et Thérèse sa jeune femme viennent à Saint-Liberal pour un moment de grande émotion après plus de vingt ans sans se voir.
de fenaison en fenaison, nous sommes en 1937. le Front Populaire de Léon Blum a fait long feu. La France s'enfonce dans la crise et les campagnes en sont les victimes collatérales.
Les temps de bonheur et les drames se succèdent au fil des ans dans la famille Vialhe tandis que l'amour de la glèbe continue d'animer Pierre-Edouard qui se demande si ses fils lui succèderont qui ne semblent pas éprouver une passion agreste démesurée. Beaucoup de tendresse et d'émotion aussi émanent de ces chapitres quand un membre de la famille est en difficulté.
le premier septembre 1939 voit l'entrée en Pologne des Allemands et la mobilisation générale. Saint-Liberal va devoir vivre au rythme de la guerre. Tous les épisodes bien connus vont frapper le village et parfois diviser la population : qui pour Pétain, qui pour De Gaulle, qui résistants, qui brigands, et puis entendre parler des 99 pendus de Tulle par les Nazis en guise de représailles.
Les années passent et les enfants grandissent en s'affirmant selon leur caractère, Jacques, Paul, Guy et Mauricette. La dynastie Vialhe résistera-t-elle au conflit des générations ? Les terres amoureusement cultivées par Pierre-Edouard séduiront-elles au moins un des fils qui sont troublés par les lumières de la ville ? Les parents sauront-ils accepter le modernisme qui séduit les enfants ? Autant de questions dont les débats animent les soirées de la famille installées auprès de l'âtre dans le cantou.
L'auteur tout au long de cette seconde partie, peut-être encore plus que dans la première, sait nous faire aimer la famille Vialhe tant et si bien qu'on a l'impression de les avoir toujours connus et qu'ils font partie de notre famille. Toutes les pages de ce roman parlent au coeur, jusqu'en 1968, terme de cette seconde partie.

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Après "Des grives aux loups", voici le deuxième tome de la saga des "Gens de Saint-Libéral" de Claude Michelet.
Le vieux Jean-Edouard Vialhe, en vieillissant, a fini par mettre de l'eau dans son vin et passer la main à son fils Pierre-Edouard. Ce deuxième tome, c'est celui de Pierre-Edouard qui devient le chef de la famille Vialhe. L'action démarre dans les années 20 pour se terminer 50 ans plus tard aux noces d'or du couple Pierre-Edouard et Mathilde en 1968.
Bien que le village de Saint-Libéral soit un peu à l'écart, il n'empêche que la famille aura à trembler à l'occasion de la deuxième guerre mondiale puis de la guerre d'Algérie. le livre alternera les moments de bonheur et es moments tragiques que toujours, la famille finit par surmonter.
L'entre-deux-guerres puis les Trente Glorieuses sont des périodes qui voient une accélération des mutations dans la société rurale, la mécanisation d'une part et l'exode rural, le dépeuplement progressif des campagnes d'autre part.
Le style de Michelet est comme toujours d'une grande délicatesse, finement ciselé pour raconter la vie simple et laborieuse de cette famille ainsi que des villageois. Même si Michelet recadre le roman au milieu des évènements politiques et économiques, même si les relations intergénérationnelles sont parfois très rugueuses jusqu'à la rupture, le regard qu'il porte à ses personnages est toujours plein de respect et d'empathie.
Lorsque les gendarmes viennent annoncer la mort du fils Paul en Algérie à Pierre-Edouard, il leur répond :
Partez maintenant, moi, j'ai à faire. Il faut que je prévienne Mathilde, ma petite Mathilde, vous comprenez ?
Il tourna les talons et marcha lentement vers la maison. Et lorsqu'il poussa la porte et qu'un flot de soleil et de lumière s'engouffra dans la pièce, il sut pourtant qu'il entrait dans le noir.
Mais justement pour tenter de décrire la spécificité du style de Michelet à travers cet extrait, je pourrais dire qu'il reste dans la suggestion ou dans la discrétion c'est-à-dire dans le respect absolu du chagrin du couple. Pas d'indécence, pas de voyeurisme, pas d'indélicatesse. Juste quelques mots bouleversants suffisent pour montrer la peine infinie que des parents peuvent ressentir lorsqu'ils perdent un enfant.
Encore une fois, le roman est très dense, passionnant, du style "difficile à lâcher". Comme le livre, comme toujours, se termine sur une page d'espoir, on referme le livre avec l'âme apaisée dans l'attente du troisième tome ...
Et puis, un sublime petit dernier pour la route :
"Tu es belle, j'aime tes rides et je les connais toutes, elles sont tes décorations à toi. Celle-là, dit-il en caressant un petit sillon à la commissure des lèvres, c'est la première, elle date de 17, quand je suis reparti au front, et ma blessure de 18 l'a creusée un peu plus".
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Hurler oui, parler non.
Hurler comme une folle, sans retenue, parce que ça soulage un peu et surtout parce qu'on ne peut pas faire autrement.
Parce que l'eau infâme de la baignoire vous étouffe, vous noie, fait exploser dans votre crâne des milliers d'étoiles qui vous lacèrent le cerveau, pendant que l'eau, pleine de vomissures et de sang, s'insinue dans vos poumons, les corrode, les écrase.
Hurler enfin, hurler toujours, mais ne pas parler, jamais, ne rien dire.
Faire de chaque minute gagnée un siècle de victoire, de chaque seconde à se mordre les lèvres un combat remporté (...).
Mais se taire, se taire absolument, toujours, jusqu'au bout, jusqu'à la fin.
Et se prouver ainsi, et leur prouver à eux, qu'on est la plus forte, la plus solide, la meilleure. Et que jamais ils ne parviendront à briser ce mur, cette muette citadelle dont les cris ne sont que silence.
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Tu es belle, j'aime tes rides et je les connais toutes, elles sont tes décorations à toi. Celle-là, dit-il en caressant un petit sillon à la commissure des lèvres, c'est la première, elle date de 17, quand je suis reparti au front, et ma blessure de 18 l'a creusée un peu plus. Celles-là, ce sont celles des enfants, des soucis qu'ils t'ont donnés. Là, murmura-t-il en posant son doigt au milieu du front, c'est celle de Paul, la plus profonde...
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Ainsi à ce jour, Saint-Libéral qui, soixante-dix ans plus tôt, regroupait presque 1100 habitants n’en totalisait plus que 322. Déjà, malgré les protestations et les interventions de Jacques – toujours conseiller général – l’administration avait prévenu que le bureau de poste serait fermé dès janvier 1969.
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Christi ! Ici, en haut de ce puy, on est en plein ciel. On n’a pas besoin de lever les yeux pour regarder les nuages, ils ne vous écrasent pas comme chez nous. Ici, on les domine. On domine tout d’ailleurs ! C’est ça qui vous a rendus si forts. Vous, les Vialhe, de naissance vous êtes habitués à tout voir de haut, même le ciel.
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Ils couraient, vifs et silencieux comme ces rapiettes dont le preste trottinement zèbre d’un éclair gris les vieux murs ensoleillés.
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Video de Claude Michelet (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claude Michelet
L'émission "Le coup de coeur des libraires est diffusée sur les Ondes de Sud Radio, chaque vendredi matin à 10h45. Valérie Expert vous donne rendez-vous avec votre libraire Gérard Collard pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Elizabeth II (nouvelle édition jubilé de platine) de Jean des Cars aux éditions Perrin https://www.lagriffenoire.com/elizabeth-ii.html • Des grives aux loups de Claude Michelet aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/des-grives-aux-loups-tome-1-vol01.html • Guerre de Louis-Ferdinand Céline et Pascal Fouché aux éditions Gallimard https://www.lagriffenoire.com/guerre.html • Mort à crédit de Louis-Ferdinand Céline aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/mort-a-credit.html • Les Douces Choses de Alice Dekker aux éditions Arléa https://www.lagriffenoire.com/les-douces-choses.html • L'ami impossible: Une jeunesse avec Xavier Dupont de Ligonnès de Bruno de Stabenrath aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/l-ami-impossible-une-jeunesse-avec-xavier-dupont-de-ligonnes.html • La robe de Jérôme de Verdière aux éditions Cherche Midi https://www.lagriffenoire.com/la-robe.html • le Serment sur la moustache de Samuel Piquet aux éditions de l'Observatoire https://www.lagriffenoire.com/le-serment-sur-la-moustache.html • Nos âmes au diable de Jérôme Camut et Nathalie Hug aux éditions Fleuve Noir https://www.lagriffenoire.com/nos-ames-au-diable.html • Comme un enchantement de Nathalie Hug aux éditions Livre de Poche https://www.lagriffenoire.com/comme-un-enchantement.html • Zéro viande zéro poisson de Jean-François Piège aux éditions Hachette Pratique https://www.lagriffenoire.com/zero-viande-zero-poisson-plus-de-50-recettes-veggie-et-gourmandes-qui-ont-fait-leurs-preuves.html • Ma double vie avec Chagall de Caroline Grimm aux éditions Héloïse d'Ormesson https://www.lagriffenoire.com/ma-double-vie-avec-chagall.html • Une princesse modèle de David Brunat aux éditions Héloïse d'Ormesson https://www.lagriffenoire.com/une-princesse-modele.html • • • Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com • Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv • Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter • Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel • • • #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #editionsperrin #editions Pocket #editionsgallimard #editionsfolio #editionscherchemidi #editionsdelobserva
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