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EAN : 9782266140164
226 pages
Pocket (15/04/2004)
3.72/5   85 notes
Résumé :
Tel un tocsin, vingt-deux heures sonnent au clocher de Costes-Blanc, village perdu de Corrèze, en ce mercredi de décembre 1916. A la ferme des Combettes, Marthe sait qu'il est inutile d'aller se coucher, que le sommeil ne la gagnera pas avant longtemps. Il se fera attendre, comme chaque soir depuis plus de deux ans, depuis que Jean Laval, son mari, est parti sur le front avec son régiment de Brive.

Au même instant grelottant de froid et de peur, au bo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Jean et Marthe voit leurs vies basculées lorsque la mobilisation générale est décrétée. Nous sommes en 1916, et tandis que Jean est envoyé au front et connait l'effroi de cette insupportable boucherie, Marthe, elle reprend le flambeau à la ferme. Une manière comme une autre d'accepter la séparation et de garder l'espoir d'un retour. Marthe s'accroche au travail journalier comme si cette volonté de faire vivre la ferme était un gage de protection de l'être aimé.
Michelet raconte tout cela dans un style classique, l'attente de ces deux coeurs séparés par la bêtise est émouvant et la vie rurale de l'époque bien décrite. Et tandis que les mois passent, Marthe réussit à maintenir l'activité de la ferme grâce à son courage et son fol espoir.
A défaut d'être renversant, « En attentant, minuit » est un roman d'agréable compagnie.
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Michelet nous avait habitués à des sagas traversant plusieurs générations de paysans de Corrèze (4 tomes pour «Des grives aux loups»). Ici, le parti-pris est de dérouler le roman sur deux heures que nous partageons intensément, le 20 décembre 1916 de 22 heures à 0 heure. Deux heures avec des flashs back comme autant de souvenirs qui permettent de tenir en attendant minuit.

De la terre, il y en a beaucoup : celle de la boue de la tranchée des Revenants dans laquelle Jean monte la garde et celle cultivée par Marthe après la mobilisation de son mari. le point de vue du mari au front et celui de sa femme dans la ferme des Combettes en Corrèze sont mis en regard de manière parallèle.

L'auteur rend hommage de manière convaincante aux femmes qui ont relayé les travaux agricoles jusqu'alors apanage des hommes qui les réalisaient avant guerre : le labour, le semis, l'hersage, la fenaison, la moisson... C'est grâce à ce travail nourricier et à tous les métiers tenus par les femmes que la guerre fut gagnée...
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Insignifiant. Voilà à quoi je résumerai ce roman. Ce n'est pas mal écrit, attention. Mais bon... On n'est pas sur de la grande prose non plus. « C'est pas fifou, mais ça passe », comme dirait Mallarmé.

En deux mots, voici l'histoire, pour ceux que ça intéresse :

En 1915, deux époux séparés par la guerre attendent minuit, l'une pour s'endormir, l'autre pour être relevé de sa garde. Chacun se remémore les souvenirs d'avant-guerre, les bancs de l'école, les premiers petits bisous, la fatidique annonce de la mobilisation, les copains morts, leurs veuves inconsolables. Tout cela ponctué par deux-trois scènes de sexe qui exciteront le lecteur s'il a douze ans*. Et forcément, ça finit bien. Bah oui.

Si comme moi, vous préférez la désillusion et l'amour malheureux, passez votre chemin. Ce livre n'est que guimauve et bonbons roses.

Mon idée de la vie et de l'amour est violente ? Oui. Je n'aime pas l'amour heureux, surtout quand il est inventé, comme ici. Des personnages comme ceux de Marthe et Jean ont très certainement existé, mais je préfère cent fois plus lire des lettres d'amour authentiques – qu'elles précèdent une désillusion, un chagrin (un décès, notamment) ou pas – qu'un roman inventé de toute pièce par un auteur qui ne connaît du conflit que ce qu'il a lu ou entendu. Se mettre tour à tour à la place d'une épouse qui se ronge les sangs à l'arrière puis à celle d'un pauvre Poilu qui se gèle les miches dehors quand on n'a rien vécu de la guerre, désolé, je trouve que ça sonne faux.

Après, ce n'est pas dégueulasse à lire. C'est mignonnet. Ça se lit si vous ne savez pas quoi lire. C'est le livre que tu commences un dimanche matin parce que tu as fini tous les tomes de la Recherche de Proust – auquel cas, bravo à toi, Camarade (ou Compañero, comprend qui peut) – et que tu n'as pas des masses envie de te remettre dans un truc trop sérieux. de toute façon, tu l'auras terminé dans la soirée. Il se lit vite, comme ça, tu n'auras pas l'impression d'avoir perdu ton temps.

Et voilà, tout le monde il est content.



*Bon, je conçois que s'exciter le burnous sur du Michelet... Ça doit être faisable, mais ça ne doit pas être l'objectif premier du bouquin.
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Très beau roman mêlant roman de terroir au plus beau sens du terme, roman de guerre, roman d'amour, un amour simple de gens simples.
Tout se passe en une nuit, où chacun de leur côté, Jean et Marthe vont nous raconter leur vie depuis le début de la première guerre mondiale, elle à la ferme et lui dans sa tranchée.
Des épisodes qui se recoupent dans leurs récits. Ils vivent chacun pour l'autre malgré la distance. Récit qui nous permet de vivre à la fois des moments de cette guerre et des travaux de la ferme où les femmes ont dû remplacer les hommes et se débrouiller pour maintenir les exploitations agricoles.
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Pendant la première guerre mondiale , Jean , jeune agriculteur de l'Aveyron est séparé de Marthe , sa femme et de ses deux enfants . Il doit subir la vie dans les tranchées avec la peur , le froid , l'humidité , la boue et les rats . Elle doit assurer la survie de la famille en reprenant l'ensemble du travail de la ferme tout en passant son temps à craindre que , comme beaucoup d'autres , il ne revienne jamais ...
Ainsi , après Barbusse , Dorgelès , Genevoix , E.M.Remarque et tant d'autres , Claude Michelet a pris le thème de cette abominable "Der des der" . Sur le plan historique , il n'apporte rien de nouveau . Tout a déjà été décrit et rien n'atteindra plus le niveau d'émotion que l'on peut ressentir en lisant "Paroles de poilus" . Alors Michelet a l'idée , en entrecroisant les deux récits , de mettre plutôt l'accent sur le courage de Marthe qui doit labourer , semer , moissonner , toutes tâches éreintantes qui étaient réservées aux hommes . On ne dira jamais assez que cette guerre a aussi été gagnée par le travail acharné des femmes qui prirent la relève des hommes partis au front et ainsi maintinrent en état toute la vie économique de notre pays .
Cet éclairage particulier donne son originalité et son intérêt au livre qui mérite d'être lu ne serait-ce que pour le magnifique personage de Marthe , cette femme si digne et si amoureuse qu'elle ne retrouve le sommeil que lorsqu'elle apprend que son homme est enfin en sécurité , mais dans quel état !
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Ce pauvre curé Martin, ce n'est pas un méchant homme, mais enfin, on se demande parfois de quoi il se mêle ! Car en plus de vouloir nous faire faire des petits, il voulait aussi, quelques mois après, qu'on souscrive toutes à l'emprunt de la Victoire !

Avec le maire et le notaire, c'est à croire qu'ils travaillaient pour les banques ! Parce que, à les entendre, ces beaux parleurs, il paraît que c'est mon devoir de bonne Française de donner notre or ! D'abord, il faudrait en avoir beaucoup plus pour ça, et même si c'était le cas, ce n'est pas moi qui irait échanger nos louis contre des billets ; même avec leur promesse d'un rapport de 5% net d'impôts ! L'or, c'est l'or, et le papier c'est rien !
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Pour elle, l'essentiel était de tenir, coûte que coûte. Tenir, s'accrocher à l'espoir, s'y agripper avec toute la volonté du monde. Se dire, se répéter que le ciel l'épargnerait, ne lui imposerait pas l'horreur de l'épreuve tant qu'elle, Marthe Carnion, épouse de Jean Laval depuis le 7 avril 1905, aurait le courage de se battre, se tenir droite, chaque instant, chaque heure. Tant qu'elle saurait donner à Louise et à Albert un visage point trop marqué par l'angoisse. Tant qu'elle parviendrait à leur offrir un regard de mère dont le sourire devait toujours masquer les larmes, cacher l'angoisse. Tant qu'elle lutterait de toutes ses forces pour dompter cette immonde et destructrice peur lovée en elle. Une peur malsaine et lancinante qui l'avait possédée des qu'avait retenti le tocsin alors que Jean, sa mère, sa grand-mère et elle-même, autour de qui glanaient les enfants, étaient en train de moissonner le blé dans la Pièce-Longue, la meilleur, la plus généreuse de la propriété.
Ce jour-là, vers dix-sept heures trente, résonnant dans un ciel superbe, vide de tout nuage, s'étaient répandus les tocsins de toutes les églises des villages environnants.
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Malgré l'écrasante fatigue qui l'assommait, Jean Laval savait qu'il devait s'interdire de dormir. Mais il était tellement épuisé qu'il était obligé de se caler contre la terre ruisselante d'eau pour moins tituber. De s'installer tant bien que mal dans ce coin de tranchée malgré l'épouvantable odeur- mélange de boue mille fois piétinée et de cadavres dont il devinait ça et là, dans les proches boyaux effondrés, les pauvres et souvent grotesques postures. Et il se répétait qu'il ne fallait pas dormir, mais tout faire pour que sa tête reste droite et ses yeux grands ouverts, attentifs à scruter cette nuit d'encre, toute chargée de nuages qui n'en finissaient pas de déverser leurs flots de pluie.
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- Elle en a tellement fait pendant toute sa vie, avait soupiré le docteur Treillard, que son cœur en a eu assez de battre. Il s'est arrêté tout doucement, comme une horloge dont on n'a pas remonté le mécanisme. Enfin, consolez-vous, elle n'a pas souffert du tout, c'est certain. Voyez son visage comme il est reposé et serein.
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Depuis, sans aller jusqu’à accuser Dieu de tous les malheurs qui frappaient le pays depuis deux mois - car alors, s’il en était l’instigateur, c’était pure méchanceté de sa part et il était urgent de rompre définitivement avec Lui - , elle n’était pas loin de penser qu’il était alors le dessein du Seigneur de laisser les hommes se débrouiller entre eux, avec leurs problèmes, sans prendre parti pour personne.
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