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EAN : 9781025300481
Editions Daphnis et Chloé (14/10/2015)
3.96/5   13 notes
Résumé :
Un matin, Ludovic tombe bêtement en panne d’essence à la sortie de son village. Rien de grave à priori, pourtant ses ennuis ne font que commencer et sa vie en sera bouleversée à tout jamais. Car la pénurie de pétrole qui paralyse le pays interdit toute faiblesse ou indolence.

Jour après jour, Ludovic raconte ses mésaventures, ses petites victoires et ses grandes médiocrités. Son monde s’écroule et il n’a rien vu venir. Personne n’a rien vu venir.
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il y a quelques semaines, une attaque terroriste endommageait des installations pétrolières en Arabie Saoudite. Résultat : une réduction de 6 % de l'approvisionnement mondial en pétrole. Et les observateurs de préciser que si une guerre devait éclater entre l'Arabie saoudite et l'Iran, l'économie mondiale s'arrêterait, faute de carburant.

Intox ? Intimidation ? Réalité ? Je ne suis pas capable d'en juger. Ce que je sais c'est que, deux semaines plus tard, quand j'ai reçu le roman "Sur la réserve" gentiment envoyé par les éditions Daphnis et Chloé et Babelio, je me suis dit que les astres étaient alignés, que le dieu de la consommation voulait m'adresser un message clair et fort.

Des reportages, des débats, des romans sur le thème de la pénurie de pétrole, de la fin inéluctable de la société de consommation, de la nécessité de changer nos comportements, j'en ai tant regardé et lu que je dois être devenue, à peu de choses près, l'archétype de celle qui sait tellement bien qu'elle préfère oublier. ça vous rappelle quelqu'un ?

Mais le roman de Carole Mijeon est d'un genre nouveau. Dans celui-ci, pas de chiffres, de grandes théories, de héros qui s'adaptent facilement ni de soeurs survivalistes dans la forêt. Non, rien de tout cela. Juste un gars, Ludovic. Il n'est même pas un archétype, il est .... lui, l'un d'entre nous. La trentaine. Il vit en bordure d'un village, il est graphiste et travaille depuis son domicile mais possède bien entendu une voiture. Il a une petite vie pépère, un peu ours, des amis virtuels sur le Net et plus de copine. Il ne surconsomme pas plus que ça, il vit juste avec son époque mondialisée, dans un confort relatif mais non ostentatoire. Puis le battement d'aile d'un papillon quelque part dans le monde empêche le pétrole d'arriver en France.

Sur la réserve est la chronique des 30 premiers jours sans essence dans la vie de Ludovic. Et croyez-moi, quels que soient votre mode de vie et vos opinions sur la question, sachez que ce récit hyper réaliste sans surenchère, au plus près de notre quotidien est sans conteste l'électrochoc le plus efficace qu'il m'ait été donné de recevoir sur le sujet.Devant chaque nouveau problème, je me disais : et moi, je ferais quoi dans ce cas-là ? Plus d'électricité, je peux encore m'en tirer, plus de chauffage, on trouvera bien quelque chose à brûler (non pas les livres !) mais plus rien à manger !!! Et oui ! L'autonomie alimentaire des villes est de deux jours, braves gens. Je vis à la campagne mais je n'irais pas très loin non plus avec mon potager.

Comme il est dit dans la préface, quand les discours et les chiffres ne parviennent pas à toucher le citoyen, il reste la fiction, qui elle, s'adresse au coeur plutôt qu'à l'intellect.

Quelle claque !
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J'ai trouvé l'idée intéressante et bien trouvée. C'est vrai ça que ferions-nous si nous n'avions plus de pétrôle ? Il est très intéressant de voir à quel point il est partout même dans des produits que nous ne soupçonnons pas . Une trame narrative des plus efficace, on est tout de suite dedans et on réfléchit à la situation de la France si une telle pénurie devait se produire. Certains sont tellement accros à leur voitures que ça serait un véritable drame, mais cela nous toucherait aussi dans notre confort quotidien à la maison et là c'est une évidence qui apparaît nous sommes totalement dépendants de l'or noir.

Pour nous faire passer le message l'auteur a choisi de nous faire suivre les aventures de Ludovic, jeune homme gringalet et lâche, avec lui plein de personnages secondaires qui sont tout aussi désemparés que lui , c'est la panique partout et personne ne semble trouver de solutions concrètes. Chacun pense à sa petite personne, c'est chacun pour soi, on voit de la mesquinerie, des comportements inhabituels et avec eux l'apparition de la famine, de la misère, l'effondrement de l'économie.

J'ai aimé car on le sait c'est une situation qui peut arriver tant on puise dans les réserves à outrance, il serait bon avant que cela arrive, de trouver des solutions concrètes et réalisables. Peut-être devrions-nous vivre notre rapport au pétrole autrement . Ce roman d'anticipation m'a vraiment intéressée au plus haut point et je me suis prise à m'imaginer sans certains des appareils que j'affectionne tant et c'est tout simplement l'horreur. La dépendance peut importe laquelle n'est jamais quelque chose de bon.

Une bien bonne idée et très bien menée.

VERDICT

Un roman d'anticipation intelligent et qui colle à l'actualité et à la nécessité de faire quelques choses pour notre Terre et pour l'écologie
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La fin du pétrole. On ne cesse d'en parler, elle nous pend au nez mais que fait-on pour s'y préparer ? A force de se poser cette question, sans doute pour nous rassurer nous-mêmes, on finit par oublier de passer à l'action. Carole Mijeon, elle, ne se pose plus la question et n'hésite pas à franchir l'étape suivante en plongeant la France et ici, plus particulièrement, un petit village dans cette ère tant redoutée du no pétrole !

En nous proposant un roman d'anticipation non daté mais qui ne nous semble finalement pas si éloigné de notre époque contemporaine, elle plonge une petite communauté dans cette expérience si angoissante du manque et nous propose d'observer ses cobayes et notamment le personnage de Ludovic, vivant seul dans la maison de ses parents tous deux décédés. Et là, on réalise à quel point l'homme est un drogué perpétuel. Drogué au pétrole, à la surconsommation. Et lorsque l'homme vient à manquer, ressortent alors toutes ses plus profondes angoisses mais aussi son côté sombre. Car pour survivre, il faut finalement accepter de vivre au détriment des autres lorsque la situation l'impose.

Cette pénurie de pétrole plonge cette communauté dans un total chaos qui rappelle étrangement l'époque dramatique de l'Histoire que fut l'exode des français durant la Seconde Guerre mondiale. Entre les routes jonchées de voitures abandonnées sur les bas-côtés, les populations fuyant les villes pour se réfugier dans les campagnes devenues soudainement l'ultime espoir, les « miliciens » recrutés pour assurer la sécurité chaque nuit dans le village ou pour s'assurer du parcage des exilés, tout y est ! Et pourtant l'histoire se déroule bien à notre époque. Pour remonter encore plus loin, il y a des résurgences de l'époque médiévale dans ce roman lorsque l'on envisage d'installer les réfugiés aux portes du village et de les empêcher de gagner le coeur du village (il ne manque plus que les fortifications) ou lorsqu'on organise la lutte contre les « vikings », surnom donné aux petits groupes sans foi ni loi qui pillent et tuent pour survivre. La guerre civile fait ainsi son retour dans cette campagne française complètement déboussolée, comme quoi aucune leçon de l'Histoire ne semble avoir été tirée de notre passé gentiment refoulé, toutes ces années, dans les oubliettes des manuels scolaires au profit de la facilité, du confort offert par le progrès et de l'opportunisme économique.

Ce roman semble d'autant plus d'actualité que les français qu'on découvre au fil des pages n'ont rien à envier à ces réfugiés qui fuient la Syrie et ces pays en guerre qu'on aimerait pourtant bien ignorer. le problème, c'est que là, ces réfugiés sont des français comme vous et moi et l'on constate que, même si le postulat s'avère différent, les conséquences et les arguments pour ne pas aider son prochain se révèlent être les mêmes, preuve de l'hypocrisie humaine face au malheur d'autrui. On en vient à espérer que jamais une nouvelle guerre n'arrive en France car on ne ferait pas mieux que nos ancêtres… ou plutôt si, on ferait sans doute pire.

Carole Mijeon n'oublie pas non plus la confrontation entre partisans de la mondialisation et altermondialistes. Mais le constat semble plus mitigé que ce que l'on veut bien nous faire croire dans les médias. Si tout le monde est bien conscient que la mondialisation nous mène droit dans le mur, l'auteur ici nous démontre qu'une autre alternative n'est pas si simple à mettre en place, faute d'y avoir réfléchi activement voire sérieusement lorsqu'il en était encore temps. On aboutit alors au terrible constat : on sait ce que l'on perd mais l'on ne sait pas ce que l'on trouve, et c'est d'autant plus flippant car on est déjà demain.

Voilà le terrible constat que Ludovic fait en observant, tout au long du roman, ceux qui l'entoure mais également en prenant conscience des terribles pensées qui l'assaillent journée après journée. Même si il reste encore un peu d'espoir (on aime le lien qui se crée entre lui et sa vieille voisine, Agathe), le monde se transforme sous ses yeux et, malgré ses résistances, sa lâcheté parfois et son profond dégoût, il va devoir renoncer lui aussi et accepter de devenir ce qu'il a toujours refusé d'être. Au bout de 30 jours, il va, en effet, connaître malgré lui une initiation qui lui fera comprendre qu'il est désormais devenu un autre car il n'avait plus le choix. Mais je ne peux vous en dire plus car ce serait vous gâcher la fin de cette description terriblement réaliste de notre monde actuel.
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C'est vrai que j'ai trouvé l'amorce du roman plutôt originale. Ma curiosité était titillée par ce roman futuriste et plein de réalisme.

"ET S'IL N'Y AVAIT PLUS DE PETROLE EN FRANCE ? "

Avant de débuter cette lecture, j'ai pris le temps, sans lire la 4e de couverture, de réfléchir sur les incidences d'une telle pénurie sur mon quotidien. Et bien ma réflexion n'est pas partie aussi loin que le roman: bisounours que je suis.

A travers l'expérience de Ludovic, trentenaire célibataire, nous découvrons les 30 jours qui suivent la pénurie de pétrole. Si le premier incident direct est l'immobilisation des véhicules non électriques, en découlent des effets indésirables. Plus de livraisons dans les supermarchés, impossibilité de se rendre sur son lieu de travail, ... Bref, le pays se paralyse totalement !!
Au fil des jours, a l'instar d'une saison de The Walking Dead, la situation prend des proportions démesurées: c'est la guerre !

A travers cette histoire aux aspects légers et aux situations cocasses, l'auteure a vraiment voulu appuyer sur deux points primordiaux.

Tout d'abord, le socle que représente l'importation de pétrole sur notre manière de vivre. Qu'on se le dise, nous sommes entièrement dépendants des pays producteurs. Une grande partie de notre économie et l'organisation de notre société dépendent de cet approvisionnement !!! Pour un des pays, soit disant, les plus en avance économiquement ce point laisse un goût amer en bouche.
Une réflexion de tout ça ? Peut être est-il temps de s'émanciper petit à petit de ces imports avec des solutions auto-gérées. On ne peut que l'envisager suite à cette lecture.

Ensuite, "Sur la réserve" met en lumière un panel de réactions et d'attitudes possibles face à une situation de crise. Et ce n'est vraiment pas beau à lire car les meilleures personnes qu'il soit peuvent changer du tout au tout pour "survivre". La nature humaine peut être très sombre: preuve en est entre ces pages.

Heureusement, comme indiqué plus tôt, l'auteure a misé sur un style léger, parfois humoristique, pour nous présenter ces sujets. Grâce à son personnage principale, que l'on voit s'épanouir socialement malgré la dureté de cette épreuve, l'intrigue s'allège un peu et nous fait sourire. le rendu est un roman à double niveau de lecture. Distrayant et engagé, "Sur la réserve" est un roman qui laisse la réflexion sur notre devenir en suspend.
Lien : http://tribulationsdunevie.w..
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Sur la réserve est un roman d'anticipation qui pose une grande question importante : « Que se passerait il si le monde, et dans ce cas plus précisément la France, était privé de Pétrole ? » La réponse de Carole Mijeon est interpellante, et en même temps tellement réaliste. La force du roman se situe d'ailleurs là, la façon dont tout semble si vraisemblable. Pour nous présenter sa façon de voir les choses, l'auteur choisit de suivre Ludovic, un jeune homme tout à fait lambda et auquel tout le monde peut facilement s'identifier. Et c'est ça qui rend la lecture si addictive, Ludovic, ça pourrait simplement être nous. Nous sommes dépendant au pétrole, pour se déplacer, pour se chauffer ou même pour s'éclairer. du coup, si on ne sait plus se déplacer, la nourriture ne sait plus alimenter les grandes surfaces… Et quand l'être humain ne sait plus manger, il devient primaire, animal… Ce livre est sensationnel, il touche et fait peur car on est bien conscient que cette situation pourrait arriver.

Sur la réserve nous parle d'addiction, de notre rapport aux nouvelles technologies…mais pose aussi des questions sur l'entraide et la force de s'unir face aux obstacles…

Vous l'aurez compris, j'ai été subjugué par ce roman d'anticipation. Je vous le conseille à 100%. Il ne fait pas partie du genre que je lis habituellement mais je suis super contente de ne pas être passée à côté, un premier roman brillant.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Et si la fin du pétrole permettait à l'homme de se retrouver en tant qu'être vivant qui pense et non en tant que consommateur lobotomisé? Et si la fin du pétrole était l'occasion de bouleverser la course effrénée à la mondialisation? Et si la fin du pétrole était une chance pour l'humanité de repartir à zéro, de bouleverser ses valeurs, de rééquilibrer les pouvoirs...
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N'ai-je vraiment rien vu venir, engourdi dans mon confort ? Pourtant, la pénurie était prévisible et même annoncée depuis longtemps. Pourquoi n'y avons-nous pas cru ? Pourquoi nos esprits soit-disant éclairés n'ont-ils pas anticipé le chaos ?
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Cette fosse commune m'obsédait. Plus je dégageais la terre compacte et plus je me persuadais que personne ne prendrait le soin d'en faire de même pour moi. C'est sûr, je n'aurais pas le droit à la chambre individuelle. J'étais bon pour le dortoir.
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Voilà ce qu'il restera de notre civilisation : des bouts de plastoc que les archéologues du futur ne manqueront pas de rejeter négligemment , écœurés par tant de déchets créées en si peu de temps.
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Toucher son corps me rebutait, comme si la mort était contagieuse.
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