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Critique de Junie


Junie
01 novembre 2015
Agatha Christie est un sujet idéal pour la psychanalyse. Car l'analyste est un spécialiste qui, comme un détective privé, est en quête des indices qui vont conduire au contenu latent, et faire resurgir le passé refoulé par le patient. Il est comme l'archéologue qui fouille les ruines de Baalbek ou d'Angkor et reconstruit l'histoire à partir de fragments de poterie et de tombes royales.

Tout est là, sous nos yeux, les preuves, qui en anglais se nomment "evidence" , ne manquent pas. Mais il faut les yeux de l'esprit pour déchiffrer les énigmes, reconstruire le puzzle, avec les mobiles, la chronologie, les complices, les alibis, avec les rancunes et les blessures familiales, les secrets qui transpirent, les faux-semblants, les mensonges des témoins, et bien sûr le lieu et l'arme du crime, qui ne sont jamais anodins.

Dans les enquêtes qui nous sont contées, tous les détails comptent, le crime est une mécanique dont les ressorts sont invisibles, comme ceux de l'inconscient. Dans une société où il faut constamment rester convenable, malgré les infidélités conjugales ou les revers de fortune, le crime vient éclabousser le parquet bien ciré, de sa violence, de sa cruauté, de son indécence. Il vient fracasser les bonnes manières et les services en porcelaine de la châtelaine pour révéler les pulsions jusque là bien contrôlées de la maisonnée. Car on a vite compris que ce jour-là, tout le monde avait une bonne raison de souhaiter la disparition de la victime.
La culpabilité est le fond de commerce des psychanalystes.
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