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Les cent mille chants tome 2 sur 3
EAN : 9782213023113
330 pages
Fayard (15/03/1989)
5/5   1 notes
Résumé :
Dans ce deuxième volume des Cent Mille Chants, Milarépa, le célèbre maître spirituel du Tibet, énonce les instructions essentielles du bouddhisme et montre la voie tantrique qui permet de les réaliser en axant l'énergie sur l'expérience directe :
Je suis un homme étrange, un ermite vêtu de coton
Qui médite aux mois d'été dans les montagnes enneigées :
Le souffle vivifié purifie tous les brouillards du corps. Aux mois d'automne je mendie des a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
le tome II des « cent mille chants » traduit par Marie-José Lamothe est pour nous le plus beau, le plus inspiré et abouti des trois, il nous livre un Milarépa scintillant, lumineux, plein de splendeur dans la nuit des comportements et “états d'âmes” de l'humain !
L'intensité et la profondeur des dialogues avec “son fils de coeur” Rétchoungpa (Dordjë Drak) en particulier, sont à la fois très émouvants et époustouflants de l'amour limpide que lui vouait Milàrépa !
Il souffle sur cet ouvrage la puissance de la dimension d'un “Âge intemporel” de l'Esprit de l'Humain, à travers les “dohas”* de Milarépas et de ses disciples. le temps biologique est aboli, nous sommes dans la résonance d'une autre dimension de l'Être... une sorte de “non-temps immobile” à travers le manifesté.

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* poèmes mystiques tibétains chantés
Lien : http://camisard.hautetfort.c..
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
LES CENT MILLE CHANTS
Parmi les six leçons de Naropa, l'embrasement de la chaleur intérieure (tib. : gtum-mo) paraît la pratique presque obligée de tout anachorète. L'essence séminale se trouve transmutée par le travail du corps et la concentration de l'esprit en la plus pure des énergies créatrices. « L'adepte ne doit pas se laisser aller à l'orgasme normal descendant, mais inverser la force et la projeter dans le canal central jusqu'au centre du cœur, où cette énergie se transformera en souffle », résume Patrick Carré dans sa riche introduction au poète Han-Shan. La chaleur corporelle n'apparaît qu'accessoirement, en cadeau pourrait-on dire.
Dans sa pratique, le disciple de la lignée Kagyüpa peut choisir de se livrer à cette expérience de la chaleur intérieure ou encore à l'expérience plus périlleuse de karma mudrâ; le sceau de l'action, la pratique avec la partenaire mystique aux signes d'élection. « Formidable rencontre de deux forces qui laissent une très profonde impression », écrit Chogyam Trungpa, mais Khenpo Yéshé Chôdar Rinpoché insiste sur la frontière très mince qui sépare l'union ordinaire avec une femme ordinaire et la fusion mystique avec la partenaire possédant une des quatre caractéristiques des dakinis. Celui qui ne se livre pas à la pratique de karma mudrâ, comment pourrait-il en parler ? Sa compréhension théorique semble dérisoire. En dévoilant la moelle de ses expériences, celui qui pratique karma mudrâ s'expose au courroux des messagères du secret, car sa parole interrompt le courant de l'intuition et de la grâce. Il nous faut donc savoir déchiffrer, sans pouvoir transgresser les trois sceaux du secret qui ferment le chapitre 31.
... d’autres chapitres dispensent de simples cours de morales à l’usage des “esprits simples”. Par leur style et leur sens, certains de ces passages se devinent comme des ajouts plus tardif* à l’œuvre, comme l’endoctrinement d’une “église” déjà structurée. Il s’agit, pour citer Paul Jacob, de “doctrine mise en vers”, souvent bien triste. Les préoccupations du Jetsün concernant la façon de circumambuler, ainsi que le nombre requis des salutations ou encore la façon de poser les questions, n’emportent pas notre adhésion. Elles semblent des tentatives visant à codifier un cérémonial, elles apparaissent comme la volonté d’instaurer des conventions qu’en réalité Milarépa avait fuies dans la montagne et contre lesquelles il déploie ailleurs toutes sa verve. Ces “dérives” ne suffisent pas à affadir l’œuvre mais le lecteur ou traducteur aimeraient peut-être les ignorer à l’occasion.
p. 14 et 15

* hagiographie (1490) de Milàrépa par Tsang-Nyön Hérouka (1452-1507), XIVe.
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« ...
Le bruit de tonnerre est terrible mais sans substance,
Les couleurs de l’arc-en-ciel ravissantes mais éphémères.
Ce monde plaisant à l’esprit n’est pourtant (semblable) qu’(à) un rêve.
Les choses désirées procurent joie et causent la misère.
Ce qui est fabriqué semble éternel mais vite se décompose.

Les biens possédés hier n’existent plus aujourd’hui,
L’homme vivant l’an dernier, cette année se meurt.
L’ami attentif en ennemi s’est métamorphosé,
Les mets délectables sont devenus poison.
Les grandes discordes se guérissent par la bienveillance
Et les méfaits ne blessent que leurs auteurs.
...
p. 89
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Les douze bonheurs du yogi

Le yogi qui renonce à “ses terres*” est heureux
Comme un condamné réchappé de son trou.

Le yogi qui perd le réflexe de saisir et juger est heureux
Comme un cheval libéré des entraves.

Le yogi qui habite la solitude est paisible
Comme un bête blessée tapie en son repaire.

Le yogi assuré de la philosophie est heureux
Comme l’oiseau royal à l’assaut de l’azur.

Le yogi qui tout pénètre est heureux
Comme vent vagabond dans les cieux.

Le yogi protège le vide radieux de son inspiration est heureux
Comme pâtre dévoué au soin de ses brebis.

Le yogi que rien n’ébranle est heureux
A l’image de Mont Sumeru au “centre du monde”.

Le yogi qui n’interrompt pas son expérience est heureux
A l’image du flot continu des grands fleuves.

Le yogi qui refuse les devoirs est tranquille
A l’égal du cadavre dans un cimetière.

Le yogi qui ne régresse plus est “beau”
Comme pierre métamorphosée par l’océan.

Le yogi qui tout embrase de ses reflets est beau
Comme soleil à l’horizon.
...

* entendre par là “ses biens, ses richesses temporelles”
p. 21-22
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... Il n’est pas de libération possible dans la méditation volontariste
Qui rassasie comme avec des mets empoisonnés.
Le daim peut longtemps occuper une grotte,
Le noir corbeau augmenter ses récitations,
Le poisson argenté maîtriser sa respiration,
L’ours à la poitrine blanche se nourrir d’élixirs,
La marmotte méditer des mois silencieuse et calme,
Le brahmane se livrer à de longues macérations,
Le perroquet à de vains bavardages.
Le chemin de la liberté ne se trouve pas avec le seul désir,
L’émancipation monte de l’intérieur de soi.

L’esprit endigué comme l’eau d’un bassin,
La simple clôture des cheminements imaginaires
Ne libère pas de l’océan des transmigrations.
Par la chaleur de la pratique des symboles*,
Il faut révéler une sagesse impartiale.
Par la chaleur que recèle l’esprit à sa source,
Il faut dans le bardö s’emparer de la connaissance.
Par la chaleur de la vérité première,
Il faut réaliser le sens de l’absence de fin et de commencement.
Par la chaleur de l’énergie créatrice,
Il faut se couper de toute saisie matérielle.

Authentique, spontanément surgi, pur dès l’origine,
“Nada” se tient loin des discours.
Le nœud de la discrimination se défait seul.
La vérité du grand symbole, son essence,
L’avez-vous réalisé, Salé Öd ?

* Cette chaleur intérieure (gToum-mo), née du yoga, consume tous les obstacles et les “illusions” confuses. Exercices pratique où grâce aux “lung”, on visualise plusieurs symboles.
p. 254
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Milà-Djé à Salé Öd (Lueur Claire) ;
« ... L’arrivée initiale à la porte du Dharma
Se révèle étonnante avec une immense foi.
Prends d’exemple des hautes montagnes,
Pratique sans trembler la méditation.
Pour susciter les qualités de l’éveillé,
Résigne-toi à supporter les joies comme les peines.

Prends l’exemple des rivières tout en bas.
Médite ainsi que leur flot continu.
Pour entrer dans le courant de grâce du “Lama”,
N’interromps pas ta dévotion fervente.

Prends l’exemple de l’espace azuré,
Médite l’absence de centre et de limites.
Pour voir la vérité des choses en leur état naturel,
Réunis la sagesse et les moyens habiles.

Prends l’exemple du soleil et de la lune,
Médite une lumière qui jamais ne faiblit.
En reconnaissant tes parents dans les êtres des “six mondes”,
Dispense ta compassion partout et pour tous.

Prends l’exemple des grands lacs,
Médite sans langueur ni mélancolie.
Pour voir concrètement en ton esprit,
Pratique selon “les ordres du Lama”.
...
p. 251
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