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EAN : 9782258136359
576 pages
Omnibus (12/01/2017)
4.12/5   13 notes
Résumé :
Depuis qu'un certain Alexandre Selkirk - modèle de Robinson Crusoé - a survécu seul sur une île déserte, nombreux ont été les témoignages d'hommes et de femmes confrontés au même défi : refuser la mort et dépasser ses propres limites... Certains ont marché pendant des jours sans boire à travers le désert (Saint-Exupéry), ou des semaines à travers la forêt équatoriale (Isabelle Godin, Yossi Ghinsberg). Certains ont dû escalader des crêtes à 5 000 mètres d'altitude, p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Attention ! On ne sort pas indemne de cette lecture ; j'ai survécu plus de 20 fois en m'identifiant aux héros de ces récits, j'ai survécu dans les déserts les plus chauds, les plus arides, dans les montagnes les plus vertigineuses et les plus froides, dans les forêts les plus sauvages, la solitude la plus âpre et la géographie la plus inhospitalière. J'ai survécu à la faim, à la soif, à la fatigue et aux bêtes sauvages, aux pires adversités. Mais dans la réalité je crois que je serais mort 100 fois ( ? Oui, je sais, ce n'est pas possible, je ne serais mort que la 1ère fois :-). de la réalité, il en est pourtant bien question ici, puisque les 16 textes qui composent ce recueil ne sont pas des fictions mais bien des Témoignages. Des témoignages d'hommes et de femmes qui ont « vaincu la mort » (au moins un temps). Je précise qu'il ne s'agit pas, ici, de survivre au goulag ou aux camps de la mort, non ces gens ont survécu à des accidents ; crash d'avion, naufrage ... dans des coins de notre planète où la Nature n'admet, ni n'accepte l'humain. Au-delà de l'aspect tragique et donc romanesque de ces textes, l'auteur (Eric Millet, lui-même grand voyageur) explique les mécanismes de la survie, en classant ces récits par chapitres éloquents : Rester ou partir, Accepter sa solitude ou Connaître ses limites ... le dernier chapitre s'intitule « Ecrire sa survie », il est tout aussi édifiant que les autres mais il devrait vous toucher plus encore que les autres, vous grands lecteurs (ou au moins lecteurs réguliers) car il nous dit que pour écrire sa survie il n'est pas nécessaire d'être un écrivain « professionnel » comme l'est par exemple St Exupéry, certains ne sont que des voyageurs ordinaires, de simples marins. Certains sont passés à la postérité (Alexandre Selkirk inspirateur du Robinson Crusoë de Defoe), voire dans l'Histoire (épisode du Radeau de la Méduse), d'autres ont fait le « Buzz » (Aron Ralston qui .... no spoil !). Les styles sont très différents aussi parce qu'écrit à des périodes différentes - de 1704 à 2003 - et que l'époque influe sur le discours, l'image que l'on se donne - extrait : « Un survivant qui écrit son témoignage en 1820 est imprégné malgré lui des orages romantiques - raison pour laquelle il sera jugé « larmoyant » par les lecteurs du siècle suivant. Au contraire, celui qui écrit son témoignage en 1890 est attentif à manifester le flegme des émules de Kipling, quitte à négliger des détails sordides sur lesquels insisteront, au contraire, les survivants des années « réality show » du début du XXIème siècle ». Voici maintenant quelques astuces utiles au cas où vous seriez dans l'obligation de Survivre un de ces quatre :-) Perdu dans le désert australien depuis plusieurs semaines, préférez toujours manger des sangsues plutôt que des cafards qui sont de puissants vomitifs - S'il vous reste quelques gouttes d'eau et un peu d'essence au milieu du Sahara, ne jamais faire de mélange, ce cocktail est imbuvable - Si vous avez besoin de vous laver, ça peut être sympa au bout de plusieurs mois dans l'Arctique, préférez un bon grattage au couteau plutôt qu'un quelconque mélange de mousse et de graisse de morse - Si vous avez encore assez de force pour tuer un caïman afin de le manger, gardez sa peau pour vous confectionner des jambières et un masque qui vous protègerons contre les piqures d'insectes monstrueux et voraces - Abandonné au milieu de nulle part, blessé, malade, affamé, vous pouvez toujours prier si vous avez la foi ou maudire un Dieu auquel vous ne croyez pas, le résultat sera le même. J'en passe et des pires. On dit que la réalité dépasse parfois la fiction, à la lecture de ce bouquin, j'en suis persuadé. de plus il se lit comme un recueil de nouvelles édifiantes (édifiant : quel joli mot ! Non ?). Donc 5* pour ce très beau cadeau de la Masse Critique Babélio et des éditions Omnibus, que je remercie ici. Allez salut.
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Un beau recueil de témoignages et récits de survivants qui s'ouvre sur ce qui doit être la plus tristement célèbre histoire de survie : celle de cette équipe de rugbymen uruguayens dont l'avion s'écrasa le 13 octobre 1972 dans la cordillère des Andes, et qui doit sa survie à une pratique tabou : l'anthropophagie.
Pour avoir été portés à l'écran dans « 127 heures » et « La mort suspendue », on connait bien aussi les récits d'Aron Ralston, randonneur américain qui se coince la main entre un rocher d'une demie tonne et la paroi d'un canyon et qui, au terme de 127 heures d'attente, comprenant qu'il ne s'en sortira pas vivant, se coupe lui-même le bras ; et celui de Joe Simpson, qui se tirera d'une crevasse ou il tombe lors de l'ascension d'un glacier, à 6000 mètres d'altitude, sans matériel mais avec une jambe cassée…
Mais Eric Milet nous réserve également quelques surprises : des récits moins connus car anciens ou confidentiels, comme celui d'Isabel Godin des Odonais, rescapée des méandres de la jungle amazonienne ; des récits oubliés, comme celui d'Alexandre Selkirk, perdu sur une ile déserte, qui inspira pourtant Defoe pour son Robinson Crusoé ; ou d'autres jamais traduits, comme l'étonnante histoire de Ricky Megee, laissé pour mort au fond d'un trou, qui survivra presque 3 mois dans le bush australien en mangeant tout (et n'importe quoi !) ce qui lui tombe sous la main.
Des textes différents dans leurs formes, leurs styles, leurs époques… mais qu'Eric Millet agence de façon à ce qu'ils se répondent entre eux pour en faire ressortir le point commun : l'incroyable résilience du genre humain.
Une lecture passionnante, que je recommande vivement.

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J'ai aimé cette anthologie par sa construction : les chapitres permettent d'aborder la survie de différentes manières et l'éclairage apporté par l'auteur en début de texte permet de situer les protagonistes, de comprendre leur histoire et leur situation. Les extraits proposés pour chaque récits ont été extrêmement bien choisis pour donner l'impression de lire un récit complet et non pas des morceaux choisis.
La diversité des époques, des situations, des auteurs peut permettre à chacun de lire d'une traite ou de picorer en fonction de ses intérêts. Un livre que je recommande pour découvrir les mille et une façons qu'ont les êtres humains de se dépasser. En fermant ce livre reste une question : et moi qu'aurais-je été capable de faire à leur place ?
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Beau recueil de témoignages. C'est bien réussi.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Tout était vaste, parfait, silencieux et paisible. Pourtant quelque chose d'inquiétant se cachait derrière cette beauté, quelque chose d'ancien, hostile et profond. J'ai regardé en direction du site du crash. de cette hauteur, ce n'était plus qu'une tache minable sur la neige blanche. Je voyais bien combien tout cela était absurde, grossier, et fondamentalement anormal. Notre présence ici était une erreur - la violence et le vacarme de notre arrivée, l'abjection de nos souffrances, le bruit et la pagaille de notre effroyable lutte pour survivre. Rien de tout cela n'avait sa place. C'était une violation de la sérénité parfaite qui régnait en ce lieu depuis des millions d'années.
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Je luttais comme un fou, démembrant un insecte après l’autre. Je n’avais qu’une envie, me sortir de là et m’enfuir à toutes jambes ; mais pour aller où ? Dans la nuit noire et sans chaussures, je ne serai pas allé bien loin ; et je ne pourrais pas me faire un autre abri. J’étais condamné à me battre contre les fourmis. Impitoyable, je les écrasais l’une après l’autre. Un tas d’insectes morts s’est empilé entre mes cuisses ; je n’avais pas d’autre endroit où les jeter.
Je peine à trouver les mots pour décrire cette nuit d’horreur.
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Les insectes étaient prometteurs. Je fis une tentative. Puis les criquets on fait leur apparition…
Ils ont été le premier aliment croquant que je me suis mis sous la dent, mais pas le dernier. La sensation était plutôt agréable après la fadeur molle de la végétation détrempée, mon régime ordinaire jusque-là. J’ai donc avalé toutes les infortunées bestioles sur lesquelles je pouvais mettre la main. Je leur arrachais la tête et mâchais le reste aussi vite que possible pour ne pas avoir le temps de réfléchir.
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Si au bout du rappel je ne trouvais pas d'issue, au moins trouverais-je la mort à coup sûr - je préférais aller à sa rencontre plutôt que d'attendre qu'elle vienne à moi.
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La montagne venait de m'apprendre une dure réalité : la camaraderie est une chose bien noble, mais au bout du compte, la mort est un adversaire que chacun affronte seul.
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