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EAN : 9782369148630
304 pages
Libretto (01/02/2024)
3.87/5   154 notes
Résumé :
J'avais marché les yeux bandés, à pas chancelants, hésitants ; j'étais orgueilleux, arrogant, satisfait de mener la vie fausse et restreinte du citadin; la lumière de la Grèce m'a ouvert les yeux, a pénétré mes pores, a fait se dilater mon être tout entier.
J'ai retrouvé ma patrie; le monde avec le centre véritable, la signification réelle de la révolution. Aucun conflit guerrier entre les nations de la terre ne saurait troubler cet équilibre... Je refuse cat... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
« O ether divin, soufflez au vif envol, sources des fleuves, innombrable sourire du flot marin, terre immensément maternelle ! » (Eschyle)

« O soleil irrigué
Par l'écho des légendes » (André Velter)

Dans cette vie terrestre il existe des rencontres en lévitation, de personnes, de lieux, d'oeuvres d'art…Des rencontres que les surréalistes avaient célébré en leur temps comme dans l'onirique et tragique Nadja d'André Breton.
Une sorte d'enchantement qui donne corps aux ondulations intimes, cristallisés, sublimés.

Regard où se dévoilent les pulsions diaphanes.

La lecture peut offrir naturellement une telle rencontre et cet enchantement ; c'est celui offert par ce « Colosse de Maroussi », tout particulièrement pour qui a eu la chance de s'imprégner in vivo de quelques fragments de ces territoires azuréens, surtout un peu, beaucoup à l'écart des lieux et/ou moments surfréquentés.

Trente cinq ans avant le magnifique « Ete Grec » de Jacques Lacarriere Henry Miller a écrit cet ouvrage alors que l'homme s'apprêtait une nouvelle fois à orchestrer tout son savoir faire en matière d'orgues de barbarie. Nous sommes en 1939, la drôle de paix s'achève, drôle de paix et ses charniers en URSS, en Chine, en Espagne…

Des intellectuels prennent tous les risques et s'engagent, d'autres « résistent » depuis leur terrasse de café parisienne et certains hurlent avec les loups, le talent artistique, l'artiste n'étant pas remis en cause parait-il par l'ignominie.

Henry Miller n'est pas dans le déni, tout le contraire, il porte sur l'espèce humaine un regard lucide et sombre. Mais il ne prendra pas les armes et répond à une invitation de son ami Lawrence Durell en Grèce, résident sur l'Ile de Corfou. Peu de doutes que cette sensibilité eut été fortifiée si Henry Miller avait pu savoir le calvaire que l'occupation allemande allait infliger à la Gréce et tout particulièrement à la Crête.

Quel est donc ce « Colosse de Maroussi » ? Non il ne s'agit pas d'un avatar du colosse de Rhodes mais d'un être de chair et de sang, Katsimbalis dont l'auteur fait connaissance dans ses rencontres au fil de l'eau, ou plutôt de l‘ouzo et autres spiritueux. Un grand gaillard, truculent, plein de verve, le verbe haut dont il est régulièrement difficile de démêler le vrai du faux dans son espièglerie. Presque un auto portrait … Mais « Individu plus humain que Katsimbalis, je n'en ai jamais rencontré  » (p.314)

Dans ces agapes, de grands moments comme cette intimité avec le grand poète Georgios Seferiades alias Seferis futur prix Nobel de littérature.

L'auteur découvre la Grèce et il est d'emblée saisi, émerveillé, par le patrimoine historique, géographique, mais aussi et surtout par le contact avec les Grecs, subjugué par leur authenticité, chaleur, leur générosité en dépit de la grande pauvreté de la majorité d'entre eux.
« Où que l'on aille en Grèce, les gens s'ouvrent comme des fleurs » (p. 63)

Si au fil des pages du livre la spontanéité de l'émerveillement ne fait pas de doute, difficile néanmoins de ne pas penser qu'Henry Miller ne s'était pas sérieusement documenté et avait déjà en quelque sorte tracé des sillons pour accueillir les ruissellements d'émotion. Il ne s'est pas contenté de visiter par curiosité le Parthénon ou Delphes. On ne s'isole pas en Crète à Phaïstos en 1939 par hasard :

« C'est une des rares occasions de ma vie où j'ai eue pleinement conscience d'être au bord d'une grande expérience. (..) Au fond du coeur l'homme est uni à l'univers. Phaestos renferme tous les éléments du coeur ; Phaestos c'est la femme entièrement. » (p.209 et 212).

Si la Crète a été enivrante, la Grèce continentale a tout autant bouleversé l'auteur.

« A Epidaure, dans le silence, dans la grande paix qui m'envahirent j'ai entendu battre le coeur du monde » (p.103), à Mycènes « Debout devant le tombeau d'Agamemnon, j'ai vraiment passé par une second naissance. » (p.314)

Autre qualité et non des moindres, ce livre a aussi beaucoup d'affinités avec Camus dans ses « Noces » et la flamboyance de Tipasa ou « L'été » en particulier « Prométhée aux enfers ».

Oui, ce livre de Miller est en lévitation, comme sublimé par la lumière d'Apollon, mais contrairement à Laccarière et à Camus évoqués le reste de son oeuvre et de sa vie, chaotiques, semble en proie à une fièvre dionysiaque.

A noter que l'auteur a également composé une version courte de cette séquence de sa vie, « Premiers regards sur la Grèce » avec quelques nano variations. Un très beau récit également.
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La rencontre décisive de Miller avec la Grèce, qui fonde sa nouvelle vision de la vie...

Publié en 1941, ce "récit" par Henry Miller de son voyage en Grèce en 1939-1940, interrompu par la guerre qui le renvoie, contre sa volonté en quelque sorte, aux États-Unis, marque un important tournant dans son écriture comme dans sa conception de la vie, qui trouveront leur achèvement provisoire par la suite avec "Big Sur et les oranges de Jérôme Bosch".

Saisissant rencontres et découvertes, des moments passés avec son ami Lawrence Durrell et son épouse, ou plus encore avec le "colosse de Maroussi", Katsimbalis, et d'autres compagnons de hasard, souvent fugitifs, du premier contact avec la Crète ou avec le Péloponnèse, Henry Miller dégage et renforce peu à peu, bien au-delà de la bohème des années passées, les éléments d'une mystique laïque, faite d'un curieux panthéisme, d'une célébration de la vie, de la simplicité et de la bienveillance, nimbées d'une profonde culture et d'une intense curiosité refusant tout estampillage académique...

Un étonnant tour de force, dont même certaines naïvetés occasionnelles (et certaines colères mémorables) ne peuvent gâcher la profonde incitation à penser et à vivre qu'il constitue.

"Ce fut là qu'un soir je rencontrai Katsimbalis. (...) Pour une rencontre, c'en fut une. de toutes les autres que j'ai faites dans ma vie - s'agissant d'hommes, s'entend - il n'y en a que deux qui puissent se comparer à celle-ci : celle avec Blaise Cendrars et celle avec Lawrence Durrell. Je n'eus pas grand-chose à dire, ce premier soir. J'écoutai, sous le charme, sous l'enchantement de chaque phrase qui tombait des lèvres de cet homme. J'ai vu tout de suite qu'il était fait pour le monologue, comme Cendrars (...). J'aime le monologue ; je le préfère encore au duo, quand il est bon. C'est comme si vous regardiez quelqu'un écrire un livre expressément pour vous : il l'écrit, le lit à haute voix, le joue, le révise, le savoure, s'en délecte et se délecte de votre joie, et puis le déchire et le disperse aux quatre vents. Spectacle sublime, car, tout le temps où il est en scène, vous êtes Dieu pour lui - à moins que, par hasard, vous ne soyez le dernier des veaux, des impatients et des butors. Auquel cas, l'espèce de monologue dont je parle ne se produit jamais."
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Heureux qui comme Henry Miller a fait un beau voyage...Pour qui a eu la chance de poser les pieds sur la terre grecque, le récit de Miller appelle forcément à remonter le temps et à se confronter à ses propres souvenirs de voyage. La Grèce n'est pas que le berceau d'une civilisation, Miller a bien perçu que cette terre aride, confondue entre le bleu du ciel et de la mer, était unique, comme ses habitants le sont également. le colosse de Maroussi, au travers de sa verve, de ses excès de parole, de boire et de manger, représente l'image rêvé de l'homme grec qui a ingéré sa terre, en plénitude. On comprend qu'en faisant ce voyage et en écrivant ce livre, Miller a voulu se dévêtir de ses trop lourds habits d'américain, pour ne garder sur lui que le sel de l'essentiel.
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le confinement imposé en ce printemps 2020 par le coronavirus m'offre le plaisir de relire cet ouvrage de référence.
Après avoir vécu en France pendant neuf ans, Henry Miller part en 1939 pour Corfou où l'invite un de ses amis, l'écrivain britannique Lawrence Durrell. Henry a quarante-huit ans et va rester une année à parcourir la Grèce. La Seconde Guerre mondiale couve, mais les bruits de bottes n'atteignent pas le voyageur qui leur fait la sourde oreille jusqu'à ce qu'il soit contraint de rentrer aux États-Unis qu'il avait espéré quitter pour toujours.
Ce livre plaira à tous ceux qui ont eu la chance de visiter Athènes, Corinthe, Delphes, Mycènes et autres lieux. Il suscitera chez les autres une forte tentation d'entreprendre, dès que cela sera possible, le pèlerinage aux sources enchanteresses de nos racines culturelles.
Il faut dire que Miller tombe "fou dingue" sous le charme de la Grèce, de ses habitants, ses paysages et ses sites. Avec des propos dithyrambiques, il nous fait partager son enthousiasme endiablé, fougueux, presque démesuré, pour ce qu'il découvre être un autre mode de vie et une terre où les hommes et les dieux vivent en harmonie.
Son vocabulaire est d'une grande richesse sans être pédant et ses réflexions sont servies par des expressions poétiques sans affectation. Ainsi, nous parle-t-il du théâtre d'Épidaure comme d'un "bol de silence"… Il considère les ruines qu'il contemple comme des lieux symboliques, le lieu véritable se trouvant dans le coeur de l'homme. La Grèce devient pour lui comme la manifestation, la révélation de ce qui lui est profondément intime ; il me fait soudain penser à Chateaubriand lorsqu'il écrit : « Des choses depuis longtemps oubliées me revinrent avec un clarté terrifiante. Je n'aurais su dire s'il s'agissait de souvenirs de lectures au temps de mon enfance où si je puisais à même la mémoire universelle de l'espèce ».
Les impressions des voyageurs sont parfois roboratives ; ce n'est pas du tout le cas ici. Miller nous offre des portraits savoureux et des dialogues fort alertes. Ainsi, quand il corrige une Française qui lui vante les charmes de la Normandie, prend-il des airs de Cyrano et la mouche vertement en opposant aux jardins entourés de murs et aux jolis petits vergers le paysage rugueux et lumineux que traverse un berger avec son troupeau et sa flûte millénaires.
Mais le colosse me direz-vous, que vient-il faire dans l'affaire ? Ce colosse est l'individu le plus humain qu'il ait jamais rencontré, celui avec lequel l'entente est la plus profonde qui se puisse imaginer. Georges Katsimbalis dépasse Henry d'une large tête, tient « des discours à galvaniser les morts », est une espèce de Gargantua du verbe, qui épice ses harangues d'herbes attiques, les éclaire de fulgurances orageuses, et fascine Henry Miller jusqu'au abords de l'hypnose. Dès lors, le lecteur pardonne à l'auteur de faire l'éloge de son ami en termes hyperboliques.
Vous comprendrez qu'avec un tel compagnon à quel point le voyage est envoûtant ! D'autant que d'autres personnages, bientôt amis, viennent vous accompagner dans ce pèlerinage initiatique comme Georges Séféris (qui recevra le Prix Nobel de littérature en 1963).
Épouvanté (déjà en 1940) par la dimension inhumaine du monde, Henry Miller nous offre cette formule pleine d'à-propos en ce printemps 2020 : « Il faut que le monde redevienne petit, comme le monde grec autrefois. Assez petit pour inclure chacun de nous ».
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Henry Miller est un type extraordinaire. Il est tout à fait injuste, un peu méchant parfois, parfois vulgaire, et il est aussi brillant, drôle, généreux, visionnaire, hypersensible bien sûr. Et ça donne un récit dont les descriptions tant des personn-ag-e-s que des décors, des villes reflètent qui est ce type extraordinaire.
Pas easy reading mais un être humain plein n'est pas easy.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a pas plus grande, plus extraordinaire bénédiction que l'absence de journaux, l'absence de nouvelles sur ce que peuvent inventer les humains aux quatre coins du monde pour rendre la vie vivable ou invivable. Si seulement on pouvait éliminer la presse_ quel grand pas en avant nous ferions, j'en suis sur! La presse engendre le mensonge, la haine, la cupidité, l'envie, la suspicion, la peur, la malice. Qu'avons nous à faire de la vérité, telle que nous la servent les quotidiens? Ce qu'il nous faut, c'est la paix, la solitude, le loisir.
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Des heures d'affilée, je restais étendu au soleil à ne rien faire, à ne penser à rien. Entretenir le vide dans l'esprit, c'est un exploit, et un exploit rudement salubre. Ne pas dire un mot de toute une journée, ne pas voir de journal, ne pas entendre de radio, ne pas écouter de commérages, s'abandonner absolument, complètement, à la paresse, être absolument, complètement indifférent au sort du monde, c'est la plus belle médecine qu'on puisse s'administrer. (...) Le corps se change en un instrument tout neuf, merveilleux ; on regarde les plantes, les pierres, les poissons, avec d'autres yeux ; on se demande où veulent en venir les gens en ce démenant au milieu de leurs activités frénétiques (...). Si seulement on pouvait éliminer la presse - quel grand pas en avant nous ferions, j'en suis sûr ! La presse engendre le mensonge, la haine, la cupidité, l'envie, la suspicion, la peur, la malice. Qu'avons-nous à faire de la vérité, telle que nous la servent les quotidiens ? Ce qu'il nous faut, c'est la paix, la solitude, le loisir. Si nous pouvions tous nous mettre en grève et renier sincèrement tout intérêt pour ce que fait le voisin, peut-être arriverions nous à signer un nouveau bail de vie, à apprendre à nous passer de téléphone, de radio et de journaux, de machines de toutes sortes, d'usines, de fabriques, de mines, d'explosifs, de cuirassés, de politiciens, d'hommes de loi, de conserves, de trucs et de machins, même de lames de rasoir, ou de cellophane, ou de cigarettes, ou d'argent. Rêve fumée, bien-sûr. Quand les gens se mettent en grève, ce n'est que pour réclamer de meilleurs conditions de travail, de meilleurs salaires, de meilleures chances de devenir autre choses que ce qu'ils sont.
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Ne pas dire un mot de toute une journée, ne pas voir de journal, ne pas entendre de radio, ne pas écouter de commérage, s'abandonner absolument, complétement à la paresse, être absolument, complètement indifférent au sort du monde, c'est la plus belle médecine qu'on puisse s'administrer.
Goutte à goutte, on dégorge sa culture livresque, les problèmes fondent et se dissolvent : les liens sont tranchés en douceur ; la pensée quand on daigne s'y adonner devient très primitive.
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J'ai vu tout de suite qu'il était fait pour le monologue, comme Cendrars, comme l'astrologue Moricand. J'aime le monologue; je le préfère encore au duo, quand il est bon. C'est comme si vous regardiez quelqu'un écrire un livre expressément pour vous : il l'écrit, le lit à haute voix, le joue, le révise, le savoure, s'en délecte et se délecte de votre joie, et puis le déchire et lle disperse aux quatre vents. Spectacle sublime, car, tout le temps où il est en scène, vous êtes Dieu pour lui — à moins que, par hasard, vous ne soyez le dernier des veaux, des impatients et des butors. Auquel cas, l'espèce de monologue dont je parle ne se produit jamais.
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« Je pense en ce moment à l'absence de ces éléments essentiels de vie qui permettent à une société d'êtres humains d'exister réellement.

La grande carence fondamentale, partout évidente dans·notre monde civilisé, c'est l'absence totale de tout ce qui ressemblerait de près ou de loin à une forme d'existence communautaire.

Nous sommes devenus des nomades de l'âme. Tout ce qui ressortit à l'âme s'en va à vau-l' eau, ballotté par les vents, comme autant d'épaves. Le village de Hagia Triada, de n'importe quel point du temps qu'on le regarde, se détache comme un joyau de pure logique, d'intégrité, de sens. »

(p. 135)
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Videos de Henry Miller (28) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Henry Miller
Un roman envoûtant sur celle qui fût la muse de l'écrivain Henry Miller.
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield. Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre. https://calmann-levy.fr/livre/june-9782702185117
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