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Frédéric Jacques Temple (Traducteur)
EAN : 9782207251171
176 pages
Denoël (07/06/2000)
3.73/5   20 notes
Résumé :
«Pourquoi, je me le demande, ce culte que je voue à Rimbaud, à l'exclusion de tous autres écrivains ? Je ne suis pas un fervent de l'adolescence, ni ne feins de croire qu'il est aussi grand écrivain que certains que je pourrais nommer. Mais il y a quelque chose en lui qui me touche comme ne le peut l'œuvre d'aucun autre.» Tel est l'aveu de Miller au début de cet essai. Pourtant cette découverte, il l'a longtemps différée, se méfiant de ce «mauvais génie». C'est à Pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En 1927, dans le sous sol d'une maison crasseuse de Brooklyn, Henry Miller refuse obstinément d'accorder la moindre attention à cet Arthur Rimbaud qu'une femme avec qui il est contraint de vivre, et qu'il méprise, admire passionnément. Six ou sept ans plus tard, à Louveciennes, c'est une autre femme, Anaïs Nin, qui le convainc de lire enfin le poète. Mais il le tient encore à l'écart, il a besoin de construire son oeuvre propre avant de s'abandonner à celle de l'autre, si prometteuse. Il faut encore dix ans pour qu'il le retrouve, à travers une biographie, et cette nouvelle rencontre est un bouleversement.
Le Temps des assassins est le second essai que Miller consacre à Rimbaud. C'est une oeuvre à la fois érudite et intime, où un auteur se regarde en miroir à travers un autre... ou contemple l'autre à travers soi. Sans narcissisme pour autant. Il est question ici du rapport à l'écriture, au langage, à la création, à la société, du rôle du poète dans le monde - et les poètes contemporains de Miller en prennent au passage pour leur grade, érudits enfermés dans leur tour d'ivoire qui n'écrivent plus que pour leur propre caste sans se soucier d'être entendus. Or le poète est un prophète, pétri de spiritualité et de révolte, qui doit être capable de parler à tous. Rimbaud fut de ceux-là, formidablement déçu dans ses formidables espérances, et si son renoncement à la littérature signe le triomphe d'une société castratrice (le temps des assassins), ses mots restent éternels, formidables, comme des ailes de feu offertes à toute la littérature moderne.

Un texte dense, riche, complexe, qui m'a parfois quelque peu égarée en chemin mais sur lequel il y a beaucoup à rêver et réfléchir et qui offre de la littérature une vision aussi belle qu'exigeante.

Lien : http://ys-melmoth.livejourna..
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Quand Henry se donne les moyens et aiguise bien sa plume par moment si bien vue, si incisive, si forte pour décrire son idole de génie, ça donne un livre en feu, assez interpellant à découvrir. Je n'ai toujours pas ou pas encore adhéré et adoré Rimbaud. Miller m'a toujours bien fait rire, et parfois étonné, même si c'est un sale con très souvent.
Je trouve la ou les perspectives sur son sujet tout à fait intéressante, un livre qui peut en valoir la peine. A moins que votre religion soit déjà faite tant sur Rimbaud que sur Henry Miller.
Allons bon, qui vivra verra, qui ne vivra pas, verra aussi.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Dès ma prime jeunesse, je fus un dévoreur de livres. Je ne demandais rien d'autre pour Noël, et par vingt ou trente à la fois. Jusqu'à vingt cinq ans environ, je ne sortais presque jamais de chez moi sans emporter sous le bras un ou plusieurs ouvrages. Je lisais debout, en allant au travail, apprenant souvent par coeur de longs passages de l'oeuvre de mes poètes préférés.
....J'en arrivais à mépriser tout ce qui m'entourait, à me couper peu à peu de mes amis, à m'affubler d'un caractère solitaire et excentrique qui vous fait qualifier d'individu "bizarre".
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Dès l'enfance, je fus amoureux de la musique des mots, de leur magie, de leur pouvoir d'incantation. Souvent je m'enivrais de mots, pour ainsi dire.... C'est cette qualité, soit dit en passant, que je reconnus à Rimbaud à première vue. Cela me frappa. A Beverley Glen, quand j'en étais saturé, j'écrivais du Rimbaud à la craie sur les murs de la cuisine, de la salle de séjour, des cabinets, et même hors de la maison. Pour moi, ces phrases ne perdront jamais de leur force. Chaque fois que je tombe dessus, j'éprouve le même frisson, la même jubilation, la même peur de perdre l'esprit, à trop longtemps m'y appesantir.
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Nul n'a mieux illustré que Rimbaud cette vérité que la liberté de l'individu solitaire est un mirage. Seul celui qui s'est affranchi de son individualité connaît la liberté. C'est une liberté gagnée. Elle est le fruit d'une délivrance progressive, d'une lente et pénible lutte pour exorciser les chimères. On ne tue jamais les chimères, car les fantômes ne sont réels que dans la peur qui les fait naître. Se connaître soi-même, comme jadis Rimbaud le recommandait dans la célèbre "Lettre du Voyant", c'est expulser les démons qui vous possèdent.
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Il commença par vouloir "tout voir, tout sentir, tout épuiser, tout explorer, tout dire". Il n'eut pas à attendre longtemps pour sentir le mors dans sa bouche, les éperons à son flanc, le fouet sur son dos. Il suffit qu'un homme s'habille autrement que ses semblables pour qu'il devienne un objet de mépris et de dérision. La seule règle qui soit réellement appliquée et de bon coeur est celle du conformisme.
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Sa déception fut la plus terrible que je sache. Il avait demandé plus que quiconque n'osa jamais, et il avait reçu infiniment moins qu'il ne le méritait. Rongé par sa propre amertume, par son désespoir, ses rêves furent livrés à la rouille. Mais ils demeurent pour nous aussi purs et sans tache qu'au jour de leur naissance. De la corruption qu'il traversa, pas le moindre ulcère ne subsiste. Tout est blanc, éclatant et dynamique, purifié par le feu.
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Vidéo de Henry Miller
Un roman envoûtant sur celle qui fût la muse de l'écrivain Henry Miller.
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield. Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre. https://calmann-levy.fr/livre/june-9782702185117
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