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EAN : 9782756033594
100 pages
Delcourt (19/09/2012)
2.6/5   10 notes
Résumé :
Une menace de mort pèse sur Empire City. Le Fixeur, aidé de Cat Burglar, a jusqu'à l'aube pour sauver la ville. Ils s'attaquent directement aux factions terroristes en portant un combat violent, sans concession, jusque dans leur camp. Réponse hargneuse au 11 septembre et malgré les positions radicales de son auteur, Terreur Sainte se garde de condamner l'islamisme pour ne foudroyer que le terrorisme.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai pas tout lu Freud mais j'ai beaucoup lu Miller.
D'habitude, je valide frénétiquement des trois pouces mais là, comment dire, y aurait comme un p'tit coup de mou dans la corde à noeuds...

Miller, c'est avant tout un graphisme de folie, une claque visuelle comme rarement. 300, Elektra, Sin City, autant d'incontournables pouvant même prétendre au titre de chef d'oeuvre.
Terreur sainte loupe le coche et c'est rien de le dire.

Empire City est attaqué par de vilains terroristes.
Heureusement, Natalie Stack et Fixer (piètres incarnations transgéniques de Catwoman et Batman ?), deux héros pratiquant l'amour vache à un niveau kouasi pro, veillent au grain.
Ça devrait latter sévère. Orage d'hémoglobine annoncé sur City en fin de soirée.

Si le récit est furieusement d'actualité (première parution en 2011), son dessein confine à la caricature la plus primaire.
Bien vs mal, le scénar' est cousu de fil blanc, les dialogues habituellement si percutants tombent dans une parodie frôlant le pathétique. Pastiche grossier alimenté par la parano galopante de son auteur envers un Al-Qaïda prétendument omniprésent.
Seule réponse envisageable, la loi du talion. Miller s'est fait plaisir ou rassuré avec cet hymne à la violence aveugle. Grand bien lui fasse. Il en est tout autre pour le lecteur qui, de plus, avant que l'on entre dans le vif du sujet, devra se farcir une bonne soixantaine de planches focalisant sur une course poursuite semblant ne jamais vouloir finir entre nos deux futurs tortionnaires, oups, épiques libérateurs voulais-je dire, grands amateurs de saillies verbales dignes d'un 50 shades of grey revisité sauce Miller. On est pas loin du cauchemar en cuisine...

Un tout petit Miller mais un Miller quand même...pour le graphisme.

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Il s'agit d'un récit complet écrit et illustré par Frank Miller, initialement paru en 2011, essentiellement en noir et blanc. Il se présente en format à l'italienne (ou paysage).

L'histoire commence sur une double page où figure uniquement un énorme graffiti enjoignant le croyant à tuer l'infidèle. Il s'agit d'un extrait du Coran ; ni la sourate, ni le verset ne sont référencés. Suivent 8 pleines pages servant à montrer la ligne d'horizon formée par les constructions d'Empire City, ainsi que la fuite de Natalie Stack, une femme en tenue moulante avec des bas résilles, un masque de cuir et des baskets rouge pétant. Elle tente d'échapper à un superhéros appelé Fixer. Ils se tapent dessus, s'étreignent, se tabassent, s'embrassent pendant 14 pages. Survient une explosion destructrice et dévastatrice. La ville d'Empire City subit des actes de terrorisme qui vont aller crescendo. Fixer et Natalie vont tenter de mettre un terme à ces actes de terrorisme ; la course contre la montre a commencé.

Dans les interviews, Frank Miller explique qu'il a conçu ce récit en réaction aux attentats du 11 septembre 2001. C'est un récit colérique, émotionnel qui substitue aux sempiternels méchants nazis ou néonazis (généralement utilisés par des auteurs en panne d'inspiration), des terroristes islamistes (portant des keffiehs, pour être sûr que les lecteurs ne se trompent pas).

À partir de là, le récit permet 2 niveaux de lecture. le premier, le plus évident, correspond à un récit de superhéros faisant preuve de courage et d'acrobaties pour arrêter les méchants terroristes. le début est très impressionnant graphiquement avec cette course poursuite de toit en toit, ces silhouettes pleines de mouvements, d'énergie cinétique, cette façon accrocheuse de dessiner la pluie, etc. Frank Miller retrouve l'énergie plus grande que nature de The Dark Knight returns (en abrégé DKR). Et puis tout d'un coup, le récit retombe dans les relations sadomasochiste invraisemblables entre Fixer et Natalie Stack (je dis retombe parce qu'il n'est pas facile de faire abstraction du parallèle avec Batman et Catwoman) pendant 10 pages. À ce moment là, Miller situe clairement son récit dans une forme d'histoire dégénérée de superhéros. Il n'est plus question de héros valeureux et courageux, ou même de relations entre une alpha-mâle et une jeune femme libérée et athlétique (c'est-à-dire une vision dérivative, ironique et adulte du concept de superhéros à la DKR), mais bien d'une exagération railleuse et pervertie du concept de départ.

Une fois le récit installé dans ce mode bête et méchant, Miller propose un passage dont l'objectif reste un mystère : quelques pages avec un responsable d'un des attentats suicides. Miller ne propose pas de point de vue sur ses actions, uniquement la mise en images de l'injustice qui s'abat sur ses victimes. Quelques pages plus loin, il redéveloppe l'horreur arbitraire de la mort des victimes. Et c'est reparti pour les actions du superhéros en mode brutal, vengeur et exterminateur. La scène finale se déroule dans un repaire secret souterrain sous Empire City qui inscrit définitivement cette histoire dans le registre de l'aventure, du monde du spectacle, de l'évasion.

En fonction des séquences, les rétines du lecteur sont plus ou moins à la fête. Il s'agit du célèbre verre à moitié vide ou à moitié plein. Sur les 103 pages de bandes dessinées, 53 sont occupées par un dessin en pleine page. Évidemment, assez régulièrement, le lecteur peut se demander s'il est bien dans un récit raconté sur la base d'un art séquentiel, ou s'il s'agit plutôt d'une enfilade d'illustrations prêtes à être encadrés, reliés par une trame plus ou moins mince. L'avantage, c'est que ces pleines pages permettent de se repaître des trouvailles graphiques de Miller qui ne se contente pas de recopier les planches de DKR ou de Sin City. Par contre le revers de la médaille est que certaines autres pages croulent sous des phylactères massifs nécessaires à exposer suffisamment d'informations pour faire avancer l'intrigue, entre 2 enfilades de pleines pages.

Le deuxième niveau de lecture pourrait être de considérer cette histoire comme un commentaire politique et social sur le terrorisme. Ne me faites pas rire ! Quand Frank Miller écrit DKR, la dimension sociale qu'il introduit consiste à exagérer les petits délits, les crimes quotidiens, et la voracité des médias pour tout transformer en un spectacle oppressant. le résultat est jouissif et cathartique, mais la résolution se limite à voir en Batman l'avènement d'un mythe capable de galvaniser les hommes de bonne volonté (aucune application pratique dans la réalité). "Holy Terror" ne peut être lu que comme un divertissement. C'est une réaction viscérale à un acte de terrorisme barbare et spectaculaire. Frank Miller propose une catharsis qui consiste à exterminer de l'extrémiste islamiste à tout de bras, sans faire de détail. On est dans le divertissement, pas dans l'analyse géopolitique. Les terroristes sont caricaturés et réduits au stéréotype du musulman générique Aucune analyse, aucune finesse, aucune sensibilité ; c'est du même niveau que de dire que tous les allemands étaient des soldats SS responsables de camp de concentration pendant la seconde guerre mondiale.

"Holy terror" raconte l'histoire d'un superhéros dépourvu de toute personnalité, se faisant aider par une femme costumée (qu'il a tabassé avant les attentats terroristes) pour exterminer avec le plus de cruauté possible les méchants terroristes. Il y a quelques fulgurances impressionnantes du point de vue graphique, moins du point de vue narratif. Pour une histoire de superhéros, elle n'est pas très bien racontée.
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Sur les toits d'Empire City, l'Arrangeur pourchasse la Chat-Pardeuse. Lorsque le héros de la ville met enfin la main sur la voleuse notoire, les deux succombent aux pulsions amoureuses de cette relation étrange qu'ils entretiennent. C'est à ce moment que la première explosion retentit, très vite suivie d'une deuxième. Des clous et des lames de rasoirs sont libérés par ces bombes artisanales qui transforment l'air en un nuage de poussières suffocant. La guerre sainte est officiellement déclarée, mais la riposte du justicier masqué sera sans pitié !

De son excellent run sur Daredevil à l'incontournable Sin City, en passant par Batman, The Dark Knight Returns ou 300, Frank Miller a su étaler son génie au fil des années. Les attaques du 11 septembre 2001 ont cependant fortement marqué l'auteur, au point de l'inciter à écrire un comics intitulé Batman vs al Qaïda. Refusé par DC Comics, c'est sous le titre de Holy Terror que l'album verra le jour chez un tout nouvel éditeur, Legendary Comics, provoquant une grande polémique dès sa sortie. Alors que le film islamophobe L'innocence des musulmans n'a pas encore fini de faire parler de lui et que les caricatures du Prophète refont la Une de Charlie Hebdo, Delcourt rajoute un peu d'huile sur le feu, en publiant la traduction de cette oeuvre particulièrement controversée.

L'album s'ouvre sur une poursuite langoureuse entre deux personnages costumés, que les habitués de Gotham City identifieront immédiatement comme Batman et Catwoman. La présence d'un ersatz du capitaine Jim Gordon, un peu plus loin dans le récit, ne fait d'ailleurs que confirmer la filiation de base du projet. Si, en se limitant à un affrontement violent entre les gentils super-héros et les méchants terroristes, le scénario est finalement très basique, il est malheureusement également saupoudré d'une bonne couche anti-islamiste qui écoeure au fil des pages.

En dédiant ce livre au réalisateur hollandais Theo van Gogh et en débutant ce pamphlet manichéen par une phrase attribuée au prophète Mahomet : « Si tu croises l'infidèle, tue l'infidèle », Miller donne immédiatement le ton de cette croisade douteuse. Faisant allègrement l'amalgame entre Islam et terrorisme, se perdant dans des stéréotypes haineux, effaçant toutes nuances, stigmatisant les musulmans et soutenant des idéologies nauséabondes, l'auteur s'enfonce au fil des pages et se noie dans une haine aussi aveugle que stupide.

Alignant une multitude de portraits de victimes anonymes des attentats, jusqu'à ce que les cases disparaissent petit à petit, abandonnant le lecteur face au vide, Frank Miller met son immense talent au service d'une rage toute aussi grande, mais oublie malheureusement de proposer autre chose que de la vengeance à cette colère. Présenté dans un format à l'italienne qui n'est pas sans rappeler celui de 300, l'album propose de superbes planches en noir et blanc, parsemées de quelques touches de couleur, comme c'était déjà le cas dans Sin City. D'un trait tranchant et d'un coup de crayon rageur, Frank Miller exprime toute sa fureur et démontre une nouvelle fois toute sa maîtrise au niveau du jeu de lumières. Mais cet esthétisme impressionnant n'excuse évidemment pas un scénario navrant, partisan et de mauvais goût.

La réponse de Miller au drame du World Trade Center n'est donc pas vraiment un hymne à la tolérance et véhicule des idées nauséabondes, mais permet néanmoins d'exprimer les peurs profondes de l'auteur et de l'Amérique profonde.

Ceux qui cherchent une excuse pour s'attaquer à cette propagande douteuse, pourront certes le faire « Au nom de la liberté d'expression », mais en espérant qu'ils se contenteront d'en apprécier le graphisme… au nom de la paix !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Empire City, la ville sur laquelle veille « L'arrangeur », un super-héros à l'allure batmanienne, est en proie au chaos après une attaque terroriste. Avec l'aide de son double féminin la « Chat-pardeuse », notre super-héros va tenter de démasquer les coupables et de les fiche hors d'état de nuire. Sa méthode s'avère radicale –mini-bombes, flingues et coups de pied dans la tronche- quant à savoir si elle sera efficace, il vous faudra attendre la dernière page de ce récit pour le découvrir.
Présenté comme la dernière oeuvre tant attendue du grand Frank Miller, l'auteur de « Sin City » et de « 3000 », « Terreur sainte » a provoqué un certain buzz lors de sa sortie. L'auteur n'y ferait pas preuve d'assez de nuance dans sa dénonciation du terrorisme islamiste. Comme si la délicatesse était de mise avec des gens qui ruminent la destruction de notre civilisation et passent à l'acte à coup de bombes et d'avions détournés. Alors oui, Miller n'y va pas avec le dos de la cuiller : il nomme un chat un chat, un terroriste islamiste un membre d'al Quaida et cette dernière organisation une bande d'illuminés poussant leurs congénères au suicide. Objectivement, où est le problème ? Non, ce qui nous a réellement gênés, c'est le traitement artistique et scénaristique du thème. Dans l'ensemble, l'intrigue nous a paru tenir sur un ticket de métro (deux super-héros qui s'aiment mais éprouvent du mal à l'admettre, se mettent en chasse après un attentat hyper-meurtrier et filent une raclée définitive aux terroristes) et son traitement visuel trop long s'étirer en cases confuses, dans lesquelles le noir et blanc radical rend certaines scènes à la limite de l'incompréhensible. Alors que les huit premiers dixièmes de l'album nous sont livrés presque exempts de dialogues, Miller nous assène un final non seulement hyper-prévisible mais de plus plombé par de long dialogues et/ou récitatifs, histoire de s'assurer que le lecteur ait bien capté le message : Al-Quaïda et islamisme = terroristes, donc feu à volonté. Peut-être, en définitive, cet album est-il destiné à un public plus jeune, composé d'adolescents et de jeunes adultes, friands de manga et de comics, peu au fait de l'actualité…
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critiques presse (5)
BDGest
15 octobre 2012
La réponse de Miller au drame du World Trade Center n'est [...] pas vraiment un hymne à la tolérance et véhicule des idées nauséabondes, mais permet néanmoins d’exprimer les peurs profondes de l’auteur et de l'Amérique profonde.
Lire la critique sur le site : BDGest
LeSoir
24 septembre 2012
Que Frank Miller fasse débat, c'est tant mieux pour la liberté d'expression. Contrairement à L'innocence des musulmans, Terreur sainte a de vraies qualités artistiques. L'artiste ne cherche pas à heurter les convictions, il est dans le rapport de force.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Sceneario
24 septembre 2012
Il y a un contenu très fortement propagandiste, avec un Miller très "inspiré". […] Graphiquement, c'est du très bon Miller, bien en colère, qui gifle ses planches avec son pinceau, qui griffe ses personnages, qui joue avec les lumières, les ombres, et nombreuses sont les planches qui sont simplement magnifiques !
Lire la critique sur le site : Sceneario
Actualitte
21 septembre 2012
Le comics traîne dans son sillage des relents nauséabonds de rancoeur post-11 septembre - au point d'avoir lui-même revendiqué ce titre comme une oeuvre de propagande.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Sceneario
10 octobre 2011
[…] c'est un récit qu'il faut prendre avec des pincettes, avec du recul et une fois gratté le vernis anti-islamiste on se rend compte qu'on a ni plus ni moins une histoire de super héros bourrin, sauf que le propos est ici plus frontal, tout simplement ! Cet Holy terror est donc une grande surprise, à lire avec précaution, mais à lire tout de même. Puis bon, c'est quand même du Miller !
Lire la critique sur le site : Sceneario

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