Lisbeth-la-Rouge

Marie-Elisabeth Plessis de Forge est une jeune femme de bonne famille. Son père disparu en mer était armateur, homme de bien probe et libre. La jeune femme n'arrive pas à faire son deuil de son père. Elle est très libérée, pour ce début du 19e siècle. Sa mère s'est remariée avec un homme avide, peu scrupuleux qui gère les affaires de feu son mari. le beau-père de Marie-Elisabeth la surprend à se livrer à des jeux érotiques avec son neveu. Il fait dès lors chanter Elisabeth, pour en abuser et la violer. Quand la mère de celle-ci découvre que son second mari abuse de sa fille et découvre l'objet du chantage, elle veut forcer Marie-Elisabeth à épouser le neveu de son époux pour l'honneur. C'est alors que, détournant quelques fonds de l'entreprise familiale, notre héroïne fugue à bord d'un navire appartenant à la flotte de son père. Elle se rend dans les Caraïbes, débauche l'équipage et acquière un navire rapide, se fait appeler Lisbeth-La-Rouge pour devenir "flibustière" avec entre autre objectif, arrêter les négriers pour libérer les esclaves, ...
Dans ce roman, nous avons tous les ingrédients pour vivre et partager une aventure extraordinaire. Hélas, l'auteur n'a pas su trouver la recette pour rendre cette histoire palpitante. le style est propre, trop propre, technique. Il tue toute poésie. Jamais, je n'ai ressenti les embruns, l'ambiance des voyages, des ports, de la haute mer. Même les scènes de sexe, pourtant nombreuses, parfois saphiques, vous laissent sans émoi ! Les scènes de combat aussi, sont mornes et sans surprise.
Je crois que le grand défaut de ce roman vient du fait que l'auteur à fait de son héroïne une "Mary-Sue". Lisbeth est la meilleure au lit, tant avec un homme qu'avec une femme, Lisbeth manie le couteau comme personne, Lisbeth est une cavalière hors paire, Lisbeth, en une leçon, est meilleure au maniement du sabre que son maître d'arme, Lisbeth, à 18 ans, est le meilleur capitaine pour mener un navire et un équipage d'homme, pour mener un abordage, Lisbeth est la plus humaniste des créatures, la plus intrépide, la plus belle, la plus plus plus, ... Ce côté superlatif du personnage le rend écoeurant de trop-plein de qualité. de plus, il tue tout suspens parce que dès les premières pages, nous devinons qu'il ne peut rien arriver à l'héroïne, elle est tellement parfaite qu'elle peut être intrépide jusqu'à en être inconsciente, rien ne lui résiste, tout lui réussi !
Bref, j'ai abandonné ce livre par trois fois, pour m'accrocher à des lectures plus passionnantes, pour enfin en atteindre la dernière ligne, enfoncé dans ma déception. Passion absente de toutes ces pages, poésie du voyage étouffée, rêve coulé par grand fond faute d'une réelle belle écriture et d'un personnage par trop alambiqué de perfection.

Marie-Élisabeth est par bien des abords une jeune fille de bonne famille. Fille unique d'un armateur malouin, sa mère s'est remariée avec un homme plus avide de richesse que d'honneur.
C'est ainsi qu'il va se lancer dans le commerce d'esclave au grand dam de la jeune fille.
Cependant Élisabeth est aussi une jeune femme libre et libérée grâce à son père qui l'emmenait avec lui lors de ces voyages en mer. Elle est donc à la fois cette jeune femme de bonne famille et ce fier capitaine au long cours de part ses connaissances de la mer et son expérience. Elle a su gagner le respect des hommes d'équipage en travaillant avec eux et en vivant leur vie sans rechigner. Elle connaît ainsi nombreuses aventures tant maritimes que moins sages.
Sa virginité, elle l'a donné à Adrien, capitaine de la Bienveillante et occasionnellement toujours son amant avec presque l'aval de son père qui était au courant.
C'est donc lorsque son beau-père dépasse les bornes en la violant et que sa mère la trahit en décidant de la fiancer à son dernier amant Philippe que Marie-Élisabeth prend les voiles et non le voile en embarquant sur la Bienveillante de son ami Adrien emmenant avec elle sa femme de chambre Camélia (qui la suit depuis son plus jeune âge) et Josepha (jeune servante elle même violée par le beau-père des son entrée à leur service).
Entre les bras de son bel amant mais aussi ceux de Josepha, celle qui se fait dorénavant appeler Lysbeth-la-rouge va découvrir ou redécouvrir de somptueux plaisirs saphiques ou à trois.
Mais cette griserie sexuelle ne la détourne pas de son but, puisqu'elle l'a décidé, elle deviendra corsaire . Et ses premières victimes seront les négriers qu'ils soient de la flotte de son père ou d'autres.
Nous suivons donc alors sa campagne d'armement pour son propre navire, les gestes de générosité ou de courage qu'elle va vivre, ses découvertes amoureuses et ses amants.
Nous découvrons aussi la plume de l'auteur capable de fougue et de dynamisme dés qu'il s'agit de décrire Lysbeth mais aussi de douceur et de poésie pour nous entraîner avec elle dans les plaisirs les plus osés. Ce qui pour l'époque était des pratiques de prostituée prend de la noblesse entre les mains et la bouche de Lysbeth.
Autant les scènes de vie que celle d'érotisme vous entraîneront à suivre avec attention notre héroïne et ses camarades.
Ce sera donc avec les yeux brillants, parfois le souffle court et le coeur encore chamade que les pages défileront sous vos yeux.
Tant l'histoire que les personnages, tout vous porte à rêver plus ou moins sagement.
Lysbeth, un caractère de feu et de flamme autant sur terre, sur mer, que dans un lit. Elle n'a pas froid aux yeux et sait ce qu'elle veut... du plaisir. En donner et en recevoir. Les positions ou pratiques peu usitées par les femmes d'honneur ne lui font pas peur et sa connaissance de la langue et de ses bienfaits sur le vît des hommes en font une coquine patentée.
Quand elle ne prend pas, elle reçoit. Quand elle n'apprends pas, elle enseigne. Sa liberté est belle à voir et son plaisir doux à partager.

Adrien, capitaine de la Bienveillante et son premier amant est un homme honnête et fidèle à ses idées. Un physique avantageux et une belle queue ne le dépareille pas. Son amitié et la confiance qu'il accorde à Lysbeth sont dans ce monde d'hommes une preuve de noblesse plus forte que la naissance.
Ses futures décisions nous prouveront à maintes reprises qu'il est homme d'honneur et sa douceur dans ses ébats en troubleront plus d'une.

Philippe, neveu de ce beau-père honni, mais aussi jeune lieutenant de la garde impériale va apprendre à connaître cette belle amazone pour leur plaisir à tous les deux. En échange de cours d'escrime elle lui prodiguera des soins amoureux à damner un saint. Et tout cela au nez et à la barbe de sa famille. du moins le croisent ils.

De nombreux autres personnages plus ou moins gâtés par la nature et le destin vont traverser leur histoire et la vie de Lysbeth. Et nous découvrirons alors comment la différence peut rendre malheureux et l'acceptation de celle-ci redonner de l'honneur au plus démunis.

C'est donc un roman d'aventure et d'érotisme que je conseille.
La plume est légère et le souffle de l'érotisme vous fera frissonner. L'aventure est aussi au rendez vous et ne fait que rajouter de la passion à celle plus suave citée précédemment.
Je ne connaissais pas Gilles Millo Vaceri mais son écriture m'a conquise et il se passera peu de temps je pense avant qu'une autre de ses oeuvres viennent partager et pimenter mes soirées.