Le titre l'indique : voici la confession impitoyable d'un homme saisi par la honte d'avoir tué le poète en lui et d'être devenu ordinaire. Minet offre des pages terribles, parfaitement exaltantes, notamment sur la liberté vécue, et d'un rare dynamisme. Un grand plaisir de lecture.
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Mon garçon me dit un jour mon père, j'en ai par-dessus la tête de toi ! Tu ne fiches rien ! Pas plus chez moi qu'à l'école ! Tes petites idées, tes ricanements, toute cette faribole d'insanités que tu voudrais nous faire prendre pour du génie, j'en ai assez ! Tout cela dissimule une immense paresse.
Il faudra bien que tu t'y mettes ! Tu plieras, tu plieras !
Ca t'horripile la culture la culture hein ? C'est indigne de toi ? Regarde-moi ! Est-ce que j'ai honte moi ?
Mais, petit malheureux, sais-tu où t’entraîneraient tes rêves de grandeur, ton insoumission ? Au ruisseau !
D'ailleurs, suffit ! Tu es mon fils et tu m'obéiras jusqu'à ta majorité.
J'ai décidé de te placer. Que tu le veuilles ou non, tu apprendras un métier ; pas quelque chose de fumeux comme le théâtre mais un vrai métier, un métier honnête qui fera de toi un homme !
Ne souris pas comme cela ou je te gifle.
Daumal pourra déclarer que l’individu étant assimilable à un nœud gordien au sein d’un système d’interactions, ce nœud étant lui-même constitué d’une âme et d’un corps structurellement entrelacés, il est impossible de se défaire de son corps par le suicide : « trancher le nœud n’est pas le résoudre dans l’écheveau »
L'aventure c'était pour moi, aussi bien que les rencontres, le fait seul d'exister, de participer à l'enchantement de l'heure.
La femme englobe tout, elle est l'unique passion des hommes bien nés. (...) Elle les choie par les souffrances qu'elle leur inflige.
Un dieu ça ne bande pas !