C'est en le lisant que je me suis aperçue que c'était un roman jeunesse (10 ans et plus, je pense). Un garçon de douze ans vit sur une île avec sa mère, jusqu'à ce que son père revienne de la guerre. Comment comprendre les secrets de ses hommes alors que lui ne rêve que de retaper ce bateau échoué et de le remettre à l'eau tout en faisant la surprise à son père pêcheur. Ambiance à la Mingarelli par petites touches et subtilité.
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Un livre de jeunesse, vraiment ?
Des phrases lapidaires, une narration qui avance sans à coup : c'est l'histoire d'un adolescent qui entretient son jardin secret tel qu'on peut l'imaginer juste après la guerre de 14-18 ; l'entreprise de remettre à flot une vieille barque échouée après l'avoir réparée échouera à cause de la tempête : parce que le passage à l'âge adulte, pas plus que la réalisation des projets, diffère toujours de ce que l'on a imaginé ; parce que l'adolescent retrouve enfin son père de retour de la guerre, mais non comme il l'avait espéré : tourmenté et silencieux alors qu'il l'est lui-même. Chacun se bat pour vivre.
Et la mer, le ciel, la terre de l'île peints dans de grands traits de couleurs horizontaux.
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César conclut en crachant par-dessus bord. Il le faisait souvent. Il disait que ça donnait un peu de lui à la mer. Je le faisais parfois.
[Rentrée littéraire 2022]
Dans une grande ville d'un pays en guerre, un spécialiste de l'interrogatoire accomplit chaque jour son implacable office.
La nuit, le colonel ne dort pas. Une armée de fantômes, ses victimes, a pris possession de ses songes.
Dehors, il pleut sans cesse. La Ville et les hommes se confondent dans un paysage brouillé, un peu comme un rêve – ou un cauchemar. Des ombres se tutoient, trois hommes en perdition se répondent. le colonel, tortionnaire torturé. L'ordonnance, en silence et en retrait. Et, dans un grand palais vide, un général qui devient fou.
"Le colonel ne dort pas" est un livre d'une grande force. Un roman étrange et beau sur la guerre et ce qu'elle fait aux hommes.
On pense au "Désert des Tartares" de Dino Buzzati dans cette guerre qui est là mais ne vient pas, ou ne vient plus – à l'ennemi invisible et la vacuité des ordres. Mais aussi aux "Quatre soldats" de Hubert Mingarelli.
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