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EAN : 9782130532262
128 pages
Presses Universitaires de France (12/09/2003)
4.17/5   12 notes
Résumé :

L'affaire Dreyfus a fini depuis longtemps de diviser le pays, les salons et jusqu'aux familles. L'innocence du capitaine Dreyfus ne souffre pas discussion. En revanche, l'Affaire elle-même, par son ampleur et ses conséquences, est devenue un objet d'histoire toujours aussi vivant : à travers elle, l'antisémitisme en France, le pouvoir de la presse, la naissance de la figure de l'intellectuel, le triomphe (tardif) de l'opinion sur les f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je ne savais rien de l'Affaire, si ce n'est qu'il s'agit de la potentielle trahison du capitaine Dreyfus.
Nous avions malheureusement survolé ce chapitre de très haut lorsque j'étais au lycée, et en parlant du sujet autour de moi, très peu de personnes en connaissent les détails. Il me semble pourtant très important d'enseigner ce chapitre de l'histoire de la République, ne serait-ce que pour comprendre l'organisation politique de l'époque, le rôle de l'Eglise avant sa séparation d'avec l'Etat, mais surtout pour saisir le rôle de la presse, véritable sujet d'actualité.

Bref, revenons sur cet ouvrage.
Ce dernier ne nous laisse pas nous reposer : l'auteur est clair et efficace, et parvient à faire tenir en 120 pages l'Affaire d'une décennie. Par conséquent, on s'emmêle facilement dans les noms des acteurs, tellement il y en a, même si cela ne nous empêche pas de comprendre le déroulement des multiples jugements de Dreyfus (et Zola) et des campagnes de propagandes de la presse.

Un ouvrage à lire si l'on veut découvrir et comprendre l'Affaire Dreyfus, mais aussi si l'on en est déjà expert, je suis certain qu'à chaque lecture de nouveaux détails sont à découvrir.
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Un Que sais-je particulièrement instructif et détaillé qui s'attache à décrypter de manière soignée ce que fût l'une des plus grandes polémiques et qui divisa la société française il y a plus d'un siècle déjà :à savoir l'"Affaire Dreyfus".
Cette synthèse est à l'initiative d'un historien renommé qui livre ici un ouvrage particulièrement riche et exhaustif sur les raisons de ce scandale et la genèse de la figure de l'intellectuel au travers du célèbre "J'Accuse" de Zola.
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Lu à l'occasion d'une recherche sur la célèbre affaire du même nom, cet ouvrage détaille soigneusement le déroulement de tout ce scandale qui s'étale après tout sur une sacrée période.
On peut se perdre parfois dans les détails mais l'ouvrage est bien fait et très exhaustif donc parfait pour les besoins de recherche et pour avoir de bonnes bases sur le sujet.
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En 120 pages, Miquel nous résume cette affaire longue de 10 ans qui fit tanguer la jeune 3eme République. Ses spécificités (émergence de la figure de l'intellectuel, rôle de la presse, ralliement de la gauche au courant Républicain) sont mises en valeurs.
Au fil des pages, on a aussi l'occasion de croiser les figures diverses et les mots de Clémenceau, Zola, Jaurès,Barrès,Peguy....
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Du reste, Péguy était alors anticlérical lui mème. Son engagement était moral ou mystique et non confessionnel. Pour lui, le péché mortel était d'accabler un innocent par lâcheté, par "raison d'Etat". L'auteur de la première Jeanne d'Arc ne peut certes être taxé de tiédeur patriotique. Mais son patriotisme est la foi dans une nation forte et courageuse, non politique et douteuse. Il faut distinguer soigneusement la France d'un régime qui n'est pas digne d'elle. Dans la critique du parlementarisme, Péguy rejoint le Barrès de "Leurs Figures", tous les deux se soucient de la France . Mais Péguy veut la sauver ,non par la confusion d'un retour à une tradition nationale qu'il juge douteuse mais dans la clarté de la Justice.
"La passion de la vérité,la passion de la justice, l'impatience du faux l'intolérance du mensonge et de la justice occupaient toutes nos heures, occupaient toutes nos forces". Telle était la chaleureuse conviction du dreyfusard Péguy.
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Était il cependant si difficile d'admettre que Dreyfus était officier, patriote et qu'aux pires moments,il se montrait soucieux d'indiquer par son maintien,par sa dignité et jusque par sa raideur,qu'il ne recherchait pas autre chose que la justice de ses pairs,et non l'appui des partisans ? Pouvait il être autre chose que le capitaine Dreyfus ? Léon Blum le note à bon droit : "S' il n'avait été Dreyfus ,aurait il été même dreyfusard ? " Mais si il avait été dreyfusard,aurait il été plus sympathique ? C'est le destin malheureux de cet homme que d'avoir été en proie à la fois à la haine des officiers ses pairs,et à l'incompréhension de ses défenseurs les plus chaleureux. L'anthipathie qu'il inspirait est sans doute, moins imputable à sa personne qu'à sa situation; et la difficulté de distinguer est là cause du jugement sommaire ou partial de ses contemporains.
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Cela explique à la fois la puissance et la limite de l'action de la presse : une première campagne a pu faire condamner Dreyfus en exploitant le sentiment d'indignation contre les traîtres,hérités de la guerre de 1870. Elle a soulevé contre le gouvernement jugé tiède et corrompu la colère du public. Une autre campagne a pu faire appel à des sentiments de justice et d'humanité contre un jugement dont l'événement marquait chaque jour le caractère discutable. Enfin la presse antidreyfusarde a réussi, en utilisant les sentiments d'indignation des français contre les attaques dont souffrait l'armée, à susciter un mouvement d'opinion dont l'ampleur a failli renverser le régime. Aucun gouvernement n'aurait condamné Dreyfus ni révisé son procès sans la pression de l'opinion mobilisée par la presse autours de quelques sentiments simples.
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Vérité, justice, ces mots ne parlaient qu'aux intellectuels. Avec le thème de la réconciliation autours du drapeau,on touchait un public infiniment plus large, on atteignait, sinon l'universalité de l'esprit,du moins celle de l'opinion. La campagne de la Patrie Française est là premiere tentative de propagande organisée qui se soit souciée de réunir dans le pays tout entier un faisceau d'énergie et de volonté autours de l'idée nationaliste . On s'aperçut très vite du succès de cette diversion qui,en isolant les intellectuels,avait l'avantage de détourner les ouvriers des préoccupations sociales. Cela correspondait assez à l'idéologie plebiscitaire de Jules Lemaitre. C'est lui plus que Barres la tête politique du mouvement.
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Il est un autre obstacle que les républicains crurent briser: ils réaliserent la séparation de l'Eglise et de l'Etat, pensant ainsi dérober les affaires publiques de l'influence du clergé, jugé intolérable. On prit prétexte des pressions exercés lors des élections par la presse assomptioniste pour entreprendre la lutte contre les congrégations. Ce fossé, que les Bourgeois,les Ranc,les Clemenceau allaient ,ce faisaient délibérément ouvrir entre les français ne put être creusé qu'après l'Affaire : en suscitant la division, celle ci avait fini par situer la Republique d'un seul côté. Il suffisait d'approfondir la famille pour faire triompher la laïcité, présente comme indispensable à la défense de la démocratie.
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