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EAN : 9782259194099
252 pages
Plon (25/10/2001)
3.79/5   24 notes
Résumé :
Quatrième de couverture :
Quatre millions de morts allemands et français, durant la guerre de 14-18. Une Europe dévastée, deux nations exsangues. Qui est responsable de ces tueries, de ces massacres ?
Mettre en cause l'aveuglement et l'incompétence des généraux fut longtemps hors de question. C'était mettre en doute l'honneur et la crédibilité de l'armée, la légitimité même de la République. Quand la voix de Clemenceau s’élevait, on criait à la trahis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pierre Miquel, spécialiste incontestable de la Première Guerre mondiale, nous raconte ici la guerre des généraux, ceux qui commandèrent souvent des offensives meurtrières et bien peu efficaces au regard des résultats. Il montre aussi l'injustice criante frappant les simples soldats, fusillés parfois pour un rien, quand dans le même temps les généraux n'étaient pas ou peu inquiétés malgré leurs sanglantes erreurs.

Pour les évincer de leur commandement, Miquel parle de « mutation symbolique ». Jamais ils ne seront traduits en justice : « Les tribunaux militaires n'étaient pas faits pour eux ».

Et comme « en France, les généraux n'étaient pas seulement dominés par les politiques, ils tendaient par la force des choses à entrer dans leur jeu, ils en devenaient bien contre leur gré les complices », lorsqu'en Allemagne on avait affaire à une « dictature militaire de guerre », les politique les couvraient en se couvrant eux-mêmes.

On n'est plus à l'époque de la Révolution où les officiers qui avaient failli risquaient la guillotine. Ce qui, au commencement des hostilités ne plaît pas au gouvernement, qui entendait « la faire révolutionnairement, comme en 1793 » cette guerre. Cependant : « Jusqu'au 6 septembre 1914, près de trois cents soldats sont fusillés pour cause de déroute, après avoir comparu sommairement devant des cours martiales improvisées. le commandement a la main lourde pour la troupe, mais il ne fusille pas ses généraux. » Deux poids, deux mesures…


Notons aussi l'impéritie de certains fonctionnaires qui jugèrent bon d'ignorer, avant-guerre, l'artillerie lourde – comme le recours à l'industrie privée dans la production d'armes – contrairement aux Allemands ; ce qui sera « la principale faiblesse de l'armée » française. La ville de Maubeuge, entre autres, sous le tir incessant de l'artillerie lourde allemande, en fera les frais entre fin août et début septembre 1914. Cette ville pourtant fortifiée sera obligée de se rendre pour éviter un bain de sang inutile. Autre exemple, criant celui-là : le 21 février 1916, premier jour de la bataille de Verdun, face aux 7 000 canons allemands les Français n'opposent que…89 canons de 75 et 14 pièces lourdes !

Au-delà des manquements des généraux, ce livre montre leur insensibilité au sort des soldats, qui trinquent. Pour la seule année 1915, « Joffre avait accumulé cent jours d'offensives meurtrières. L'absence de résultats contre les lignes bétonnées allemandes, hérissées de barbelés, avait conduit le commandement français à changer fréquemment les chefs d'unité, sans jamais les condamner ».

Le même Joffre qui avait fait désarmer le fort de Douaumont avant la bataille de Verdun, exigeant, une fois tombé aux mains de l'ennemi pendant la bataille, qu'il soit repris aux Allemands, au prix de pertes humaines considérables. Que dire du Chemin des Dames, initiative mal préparée et effroyablement meutrière, sous le commandement du général Nivelle, qui avait reçu carte blanche du pouvoir politique ?

Malgré cela, un général « ne peut être sanctionné que par le renvoi : au pire le retour à la vie civile, au mieux le poste de l'arrière ». Les poilus fusillés pour l'exemple s'en souviennent outre-tombe. Aussi, quelle hypocrisie que ces monuments exaltant les « morts glorieux » après coup, après les avoir traités comme de la chair à canons, sauf quelques officiers supérieurs plus vertueux, dont le général Pétain…

Une fois encore, le regretté Pierre Miquel montre toute sa rigueur historique et son humanité dans cet ouvrage impeccable.
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« Le gâchis des généraux... ET DES POLITIQUES ». Voilà comment aurait dû s'intituler ce documentaire de Pierre Miquel. A travers celui-ci, l'historien français dénonce les fautes, l'incompétence et la manque de préparation des généraux mais aussi des hommes politiques durant la Première Guerre mondiale ; cette guerre qui a coûté tant de vies humaines.


Dans cet ouvrage aux propos limpides, l'auteur critique cette vision partagée des hauts gradés et des politiques (notamment du gouvernement) du manque d'importance du facteur humain. Qu'importe les pertes en soldats tant que la victoire se présente ! Et pourtant, les erreurs qui menèrent à des reculs, à des mutineries, à des carnages furent nombreux. Les poilus en furent les premières victimes alors qu'un général pouvait craindre, au pire, le limogeage.


Rien de bien nouveau dans ce livre. Les arguments développés par Miquel sont pour la plupart connus mais il en fait une bonne synthèse avec des exemples, de la perte du fort de Douaumont à l'incompétence du général Duchêne en passant par le massacre du Chemin des Dames. Ce documentaire n'est sûrement pas assez détaillé pour le lecteur averti mais sera très utile au profane désireux de se pencher sur ce sujet.
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Très facile d'abord
Terrifiant dans sa thèse
Malheureusement , thèse surement plus que vraie : en 14-18, nos ancêtres ont été envoyés à la boucherie par une bande d'incapables, qui aurainet -presque tous - être à la retraite ...
Le pire, c'est que 20 ans après nous avons fait la même erreur ....
A lire, donc
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L'Armée Française avait préparé la Première Guerre Mondiale. Après la terrible défaite de 1871, elle se préparait à la revanche et une doctrine basée sur l'offensive s'est construite peu à peu nonobstant l'apparition d'armes nouvelles et les expériences, pourtant déterminantes, de la guerre des boers et de la guerre russo-nippone. le résultat allait être invariablement des erreurs stratégiques, opérationnelles et tactiques qui allaient bien lourdement se payer dès l'été 1914.

Pierre Miquel nous apporte dans le « le gâchis des généraux » un regard sur les erreurs de commandement du début de la guerre jusqu'à l'offensive finale de 1918.

Cet ouvrage assez général mérite d'être complété par des ouvrages de fond comme le « Pétain » de Guy Pedroncini ainsi que le très récent et excellent « La chair et l'acier » de Michel Goya qui vont plus au fond de ce sujet passionnant.
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il n'était pas question de privilégier le critère de l'économie des moyens, car l'usure des divisions d'infanterie, au rythme de deux unités pour trois jours de combat ininterrompus était la seule parade imaginée à la déficience souvent scandaleuse de l'artillerie.
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La République à toujours considéré qu'il était de son devoir de protéger, même malheureux, même coupables, les chefs de son armée. Faut-il lui en tenir grief et tenter de rouvrir le procès de l'Histoire ?
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