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EAN : 9782264068828
264 pages
10-18 (09/11/2017)
3.02/5   129 notes
Résumé :
Un Noël à la campagne dans le Gloucestershire. La perspective est séduisante pour un groupe de jeunes mondains, un peu las de la routine londonienne, qui décident de séjourner à proximité du domaine de Lady Bobbin et de ses enfants.

Multipliant péripéties invraisemblables et dialogues mordants, Nancy Mitford dresse un portrait décalé de la société anglaise dans les années 1930.
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,02

sur 129 notes
Nancy Mitford est issue de la grande bourgeoisie anglaise, elle connaît donc parfaitement ce milieu, et adore ridiculiser les personnages de ses romans,qu'elle décrit tous comme de parfaits incultes, des idiots patentés, des êtres oisifs et que rien n'intéressent sauf eux-mêmes.
Nous allons suivre une petite bande durant quelques semaines, reclus à la campagne, en plein hiver.
Leurs seules occupations sont de boire du champagne, de s'imaginer tomber amoureux et de se moquer les uns des autres.
Aucun n'exerce de profession, n'a de qualification pour quoi que ce soit, et encore moins de talent.
Ils n'ont qu'un seul désir, continuer à jouir de la vie sans avoir à assumer leur subsistance et sont prêt à tout pour cela,le plus souvent, il s'agit d'ailleurs d'épouser une personne aussi fortunée qu'âgée pour devenir très rapidement extrêmement riches et si possible veufs ou veuves dans la foulée.
L'auteur manie le sarcasme avec brio, les dialogues sont très drôles et particulièrement intelligents, contrairement aux protagonistes qui eux, sont assez idiots et bouffis d'orgueil.
Le roman est court (250 pages) et cela est exactement la taille idéale pour prendre du plaisir avec les péripéties de ces jeunes gens, un roman plus long aurait risqué d'être lassant à cause de l'abondance de futilités à chaque page.
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Fête de Noël dans le Gloucester dans les années 1930.
Dans ce microcosme réduit, Nancy Mitford passe à la loupe les habitudes et surtout les travers de l'aristocratie britannique dans l'entre-deux guerres.
On y voit des femmes plus libres qu'elles ne l'étaient à l'aube du XXème siècle (avant la Première Guerre mondiale notamment), mais elles se cherchent dans ce nouveau monde dont elle n'ont pas le monde d'emploi tant ce petit monde habitué à l'entre-soi semble loin des réalités du monde dans lequel il vit. Et pourtant, rien de tel que la sagesse des "vieilles" sur les relations humaines pour remettre les pendules à l'heure.

Nancy Mitford est très cinglante dans sa description de ce "monde" si particulier (d'autant plus lorsqu'on connaît les atomes crochus des soeurs Mitford et du régime nazi dans les années 1930...).

Si cet art de la pique tranchante élégante qui fait le charme de beaucoup de la littérature britannique est bien là dans ce récit, j'ai trouvé que la forme était assez peu adapté au fond et ne mettait en valeur ni les talents littéraire ni la finesse d'analyse de la romancière. Sous forme de pièce de théâtre le propos aurait été bien plus percutant, et avec plus de développement le roman aurait gagné en consistance car j'ai eu l'impression de lire une succession de vignettes avec un fil conducteur assez ténu et une intrigue presque inexistante car c'est véritablement l'exposition des contradictions et des aspects "ridicules" ou mesquins de ce milieu qui est au coeur du récit.

Un petit goût d'inachevé me reste à la fin de ce roman...
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My god! Qu'elle est féroce avec ses pairs Lady Mitford!
L'aristocratie anglaise des années 30 en prend pour son grade dans cette chronique satirique et cinglante qui met en scène un échantillon d'entre eux, aux prises avec leurs atermoiements, leur ennui, leurs projets matrimoniaux ou artistiques dans ce morne cottage de la campagne anglaise dans laquelle ils se retrouvent pour Noël.
A défaut d'une intrigue bien charpentée, les savoureux dialogues entre ces dandys, plus ou moins jeunes filles et vieilles rombières, qui cynique, qui dillettante, futile ou paresseux font tout le sel de ce "Christmas pudding", qui aurait gagné il me semble en croustillant s'il avait été produit sous la forme d'une pièce de théâtre.
On y rit cependant beaucoup, et toujours à leurs dépens!
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Comme le disait si bien monsieur Preskovic (celui des doubitchous) : "Vous être caustique".

Caustique est le mot qui résume le mieux cette satire qui tire à boulets rouges sur l'aristocratie anglaise et sur les gens qui n'ont aucun talent, si ce n'est de ne rien faire et de se complaire dans l'oisiveté.

Nancy Mitford sait de quoi elle parle étant elle-même issue de la grande bourgeoisie anglaise.

Alors, elle les brocarde, les mets en scène avec humour, certes, mais en trempant la plume dans l'acide car tout est toujours cynique.

Dans ces pages, il ne faut pas chercher une intrigue, tout le sel de l'affaire se trouve dans les dialogues et prises de positions de certains personnages, dans leur orgueil qui ne les fait s'intéresser à rien d'autre qu'à leur nombril, à la chasse ou à faire un beau mariage et n'avoir pour mission que de faire un héritier mâle à son mari.

Nos jeunes gens ont tous fait Eton, au moins, feront Oxford, sans aucun doute, mais ne sont apte à ne savoir rien faire de leur dix doigts et n'ont pas l'intention de faire quelques chose avec, si ce n'est se les tourner. Zéro effort mais maxi confort.

Dans un roman noir, nous aurions été en compagnie de pareils incultes sortant des inepties à tour de bras, la seule différence étant que dans le roman noir, nous aurions été assis avec des assistés sociaux, chômeurs professionnels, magouilleurs en tout genre. La différence de classe aurait été un gouffre, mais les pensées les mêmes.

Les personnages dans cette satire, qui pourrait tout avoir de la pièce de théâtre, sont souvent des incultes de chez incultes, pensant que le socialisme est le truc le plus abject qui existe sur terre, tout comme les bolcheviks qu'ils voient partout et qu'ils accusent de tout les malheurs de la région.

Avec de pareilles personnes assissent devant moi, je quitterai la table en soupirant devant tant de bêtise et lieux communs réunis ensemble, mais dans ce roman, c'est amusant et terriblement jouissif.

Je n'avais jamais lu Nancy Mitford, maintenant que c'est fait, je compte bien aller un peu plus loin dans la découverte de ces écrits et, qui sait, je pourrais recroiser la routes de ces dandys fabuleux, de ces oisifs magnifiques, de ces demoiselles courant le bal pour trouver chaussure à leur pied, de cette dame uniquement préoccupée par la chasse à la pauvre bête qu'elle ne peut assouvir pour cause de fièvre aphteuse.

Encore un coup des bolcheviks, assurément.

Un roman possédant des dialogues croustillants, caustiques, sarcastiques. Un pudding rempli de tous les bons ingrédients et bien plus digeste que le véritable Christmas Pudding !

Oui, je sais, c'est tout moi, ça, de lire, en juin, un roman se déroulant à Noël, dans les frimas de l'hiver alors que je suis moi-même sous le soleil, les doigts de pieds en éventail…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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1930, Londres et le Gloucestershire,

En cette fin de décembre, pour les fêtes, la campagne du Gloucestershire va être le théâtre de nombreuses farces satiriques qui se joueront entre deux imposantes demeures, celles de Lady Bobbyn et de Madame Amabelle Fortescue.
Pour nous aider à situer les seize personnages principaux, Nancy Mitford nous dresse leurs portraits dès les premières pages qui décrivent avec finesse et piquant une société bourgeoise nantie d'un snobisme déconcertant et d'une ringardise déprimante. Deux, voire même trois générations vont se confronter ; les aînés qui sont bien imprégnés des heures glorieuses du passé et qui s'enlisent dans les conventions de leur milieu et les jeunes qui sont avides de plus de liberté, de bêtises, d'anticonformisme et de modernité.

Paul Fotheringay, ancien disciple d'Eton, a décidé de devenir écrivain. Son premier roman voudrait être une tragédie qui raconte les déconvenues romanesques d'un jeune homme, mais, à son grand désespoir, les critiques littéraires et les premiers lecteurs en ont fait le livre le plus divertissant de l'année, saluant la drôlerie de ses écrits en pensant à tort qu'ils sont une bouffonnerie des jeux amoureux. Incompris, déshonoré, Paul aurait aimé être réconforté par la demoiselle qu'il courtise, Marcella, seulement la jeune bécasse, superficielle et égocentrique, n'est d'aucun soutien. C'est donc vers une amie et confidente, Amabelle Fortescue, qu'il épanche sa peine. Cette femme intelligente, pétillante et très estimée, lui conseille de rebondir sur ce semi échec et d'écrire un nouveau livre. Alors, après réflexions et avec un certain entrain, Paul jette son dévolu sur une poétesse du siècle dernier, Lady Maria Bobbin.
Afin d'être au plus juste dans ses écrits, il fait des démarches auprès de ses descendants installés dans le Gloucestershire, pour avoir le droit de consulter son journal intime, mais sa demande reste vaine car la Lady Bobbin actuelle voit en Paul un auteur comique qui ne servirait pas le souvenir de l'ancêtre… Toujours bien aiguillé par Amabelle qui connaît la famille Bobbin, Paul décide de taire sa réelle identité et de se présenter à Lady Bobbin en tant que précepteur pour son fils Bobby, un jeune homme de dix-sept ans qui suit ses études à Eton et qui, durant les vacances de Noël, a grandement besoin d'une remise à niveau.

Ainsi commence le roman. D'une part, nous avons la maison de Lady Bobbin et d'autre part à quelques distances, nous avons la maison qu'Amabelle loue pour les fêtes. de l'une à l'autre, nous participons à l'arrivée des invités venus passer Noël et à un chassé-croisé de leurs visites, ainsi qu'à un chassé-croisé des sentiments.
Il serait bien trop long de vous expliquer qui est qui, qui fait quoi, mais sachez que le lecteur n'éprouve aucun ennui à lire l'ennui des personnages qui se donnent de l'importance jusqu'au ridicule. C'est riche et théâtral, ironique, ça brille de quiproquos, de goujateries, de bêtises et de suffisance. Lady Bobbin est une terrienne qui gère son patrimoine et sa famille à la baguette. En invitant la famille elle accomplit son devoir de chef, mais il ne faut point y mettre de plaisir.

Fille de cette aristocratie trop élitiste, hédoniste, chancelante et gâtée, Nancy Mitford raconte si bien ce qu'elle a vécu ! Sans indulgence, elle peint au vitriol le portrait de son époque et dénonce la condition de la femme dans cette société. Une femme se devait de faire un bon mariage et en oublier l'amour.
Je vous conseille grandement ce livre, à lire juste avant Noël pour le vivre pleinement. La demeure de Lady Bobbin est pleine de houx, on joue et on boit du champagne. Son Noël réunit le faste païen et la rigueur religieuse.

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dans mon école privée, dit Walter, nous avions un petit cimetière très pratique pour les pères, juste derrière le terrain de cricket.
Naturellement, nous organisions une course des pères en trois manches qui finissait par les mettre au tapis. J'en ai même vu qui mouraient à la distribution des prix, du choc, je présume, de voir leurs fils recevoir un prix.
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C'est une chose curieuse que les gens soient tout prêts à admettre qu'il n'ont aucun talent pour le dessin ou la musique, alors que chacun s'imagine capable d'éprouver le véritable amour, qui est un talent comme n'importe quel autre, simplement beaucoup plus rare.
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-A quand le baptême, Sally ?
- Eh bien, si la pauvre petite est encore parmi nous, nous avons songé à mardi en huit - cela vous convient-il ?- mais elle est terriblement malade aujourd’hui, elle fait sans cesse ce genre de bruits que fait Walter quand il a passé une nuit dehors, vous voyez.
- Croyez-vous qu’elle va survivre ? dit Paul. Parce que dans le doute, peut-être pourrais-je utiliser votre téléphone, Amabelle, et appeler le bijoutier pour voir s’il est encore temps d’interrompre la gravure de cette timbale. C’est un modèle très couteux, et je ne veux pas dépenser d’argent en vain.
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A propos, le major Stanworth vient dîner ce soir.
- Qui est-ce ?
- Un homme charmant, un de mes voisins. Je l'ai rencontré hier dans un champ en train d'ouvrir en deux une brebis morte pour chercher la cause de sa mort. C'était très intéressant, nous sommes aussitôt devenus de grands amis.
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"Si j'avais une fille je lui dirais : "Marie-toi par amour si tu peux, cela ne durera pas, mais c'est une expérience intéressante et c'est un bon début dans la vie. Après, lorsque tu te marieras pour l'argent, pour l'amour du ciel, que ce soit pour beaucoup d'argent . Il n'existe aucune autre raison valable de se marier. "" (p. 140)
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