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Elisabeth Suetsugu (Traducteur)
EAN : 9782877307666
142 pages
Editions Philippe Picquier (25/03/2005)
3.52/5   132 notes
Résumé :
Comment réagir lorsque votre fils âgé de huit ans vous annonce sa décision de devenir moine ?

Si ce n'était son sérieux dès qu'il s'agit de se rendre au temple bouddhiste zen pour suivre les enseignements de l'abbesse, Ryôta est un enfant ordinaire : dissipé en classe, turbulent à la maison, il se gave de séries télévisées et de hamburgers.

Pourtant, à l'âge de quinze ans, il laissera derrière lui sa maison, sa famille et jusqu'à son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Quand, sommé par sa femme de s'occuper un peu plus de son fils, son père emmène Ryôta à ses séances de zazen du dimanche matin, il est loin de se douter des répercussions que cela aura sur sa vie et sa famille. Ryôta est un enfant turbulent qui ne tient pas en place, sauf au temple où il semble se discipliner. A 8 ans, il annonce même vouloir devenir moine zen. Son père ne le prend pas au sérieux mais le temps passe et Ryôta ne dévie pas du chemin qu'il s'est choisi. A 15 ans, l'adolescent branché, le lycéen tire-au-flanc, quitte la maison familiale pour entreprendre son apprentissage. Tondu, vêtu de blanc, Ryôta quitte tout, laisse derrière lui des parents désemparés et entre dans les ordres. Désormais il ne sera plus leur fils mais Ryôkai-san, le fils adoptif de l'abbesse du temple et de Monsieur Ota, son bodai oya, un père selon Bouddha.

Cette histoire, raconté par le père, évoque finalement très peu la vocation religieuse. Il s'agit plutôt pour Kiyohiro Miura de parler de la paternité et de l'envol d'un enfant hors du nid. Bien sûr, le cas est extrême puisque le futur moine coupe tous ses liens avec sa famille et sa vie d'avant.
Sur le ton décalé de celui qui a accepté la situation, il revient sur son cheminement depuis le moment où son fils a annoncé sa décision. Il raconte son étonnement, sa fierté, ses doutes, ses questionnements, ses regrets et les conséquences sur sa vie de famille, sa fille, jalouse de l'attention dont bénéficie son frère, sa femme qui souffre en silence et lui reproche les faits. Car il ne peut s'empêcher de se demander jusqu'à quel point il a influencé son fils. A-t-il transféré sur lui son propre désir d'entrer dans les ordres ? Des questions qui auront une réponse ou non le long de cette réflexion qui finalement est celle de tous les parents qui voient un jour leurs enfants tracer leur propre chemin et qu'il faut accompagner du mieux que l'on peut.
Un livre tendre, drôle et zen.
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Je veux devenir moine zen: c'est ce qu'annonce de but en blanc Ryôta , un petit garçon à son père lorsqu'ils rentrent tous deux d'une séance de zazen.

Ce n'est pas, contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, la description des étapes de l'initiation d'un futur moine mais le cheminement de la réaction du père : réflexions sur l'ambition projetée sur ses enfants, sur la paternité et sur l'évolution d'un couple lorsqu'un enfant quitte le nid familial.

Pas évident pour ces parents d'accepter le choix de leur fils, on peut d'ailleurs se poser la question de savoir si cette affirmation formulée par un enfant si jeune n'est pas ensuite entretenue par les adultes , le père d'abord qui peine lui même à trouver le bon chemin dans sa vie par manque de courage et d'initiatives , et puis cette nonne vieillissante et peu sympathique qui voit dans le jeune garçon son successeur à la tête du temple.

Comment réagir lorsque votre fils change de prénom et de nom, à qui on attribue de nouveaux parents et ne revient plus au domicile familial, devenant un étranger pour les siens.

Pas facile de tourner la page !
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De ce roman, je retiens surtout l'étonnement des parents devant la décision de leur fils de devenir moine dans un monastère bouddhiste. Puis ensuite le déchirement lorsqu'ils l'emmènent définitivement dans ce monastère, sachant qu'ils ne le reverront que rarement. Enfin « déchirement » n'est peut-être pas le mot, puisqu'ils ne laissent pas transparaître leurs sentiments devant leur fils. Comme souvent, au Japon, on ne laisse pas voir son trouble – ce serait une faiblesse. Reste leur questionnement, légitime, sur le choix de leurs fils. le grand moment est le changement de nom de leur fils à son entrée dans les Ordres. Comme s'il n'avait jamais été leur enfant. Des deux points de vue de narration, celui du fils et celui des parents, c'est le deuxième que l'on retient. Enfin, lorsqu'on est parents ! Un irrémédiable sentiment de perte.
Tout cela, comme souvent dans cette littérature, se fait lentement, par instillations successives, progressives, au fil des méditations au temple.
Le tragique arrive sans prévenir.
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« le jour où mon fils m'a déclaré : « Je veux devenir moine zen ! », je suis tombé des nues.
C'était un dimanche matin du début du printemps, alors que je me rendais comme à l'accoutumée à une séance de zazen, où j'avais pris l'habitude de l'emmener. Il venait à peine d'entreprendre sa troisième année de l'école primaire. »

Dès la première phrase, on rentre dans le vif du sujet, pas de préambule, pas d'introduction. L'histoire est donc toute simple : un fils affirme à son père qu'il veut devenir moine.

Ainsi, cette petite phrase anodine prononcée dans l'enfance de ce jeune garçon va bouleverser sa vie mais surtout celle de son père et de sa famille.

Tout d'abord, le père se sent empli d'une grande fierté à voir son fils déterminé à rentrer dans les ordres. Mais, il n'a pas mesuré les conséquences d'un tel acte. Déchirement du noyau familial, perte d'un fils, rupture de tout contact avec lui. Au fil des jours passés à observer de loin (de très loin, même) la progression de son fils, ses sentiments deviennent beaucoup plus complexes : est-ce le bon choix pour son fils, reproche incessant de sa femme, de sa fille, jalousie envers l'abbesse du temple extrêmement (trop ?) possessive. Y a t-il des regrets à avoir ? N'a-t-il pas eu lui-même le désir de devenir moine mais sans en avoir le courage ?

Kiyohiro Miura explique également dans ce roman, en quelques mots simples aux lecteurs non initiés, la philosophie de l'école Soto Zen de Maître Dôgen. Mais l'avantage du Sôtô Zen est sa simplicité qui repose essentiellement sur la pratique de la méditation assise : zazen.

« Marcher, prendre le train, jouer avec un enfant, voilà le zen. Il n'y a rien dans le monde qui ne soit zen. Rien qui ne soit Koan. C'est la pensée fondamentale de Dôgen, la vérité en tout chose. »

J'avais déjà lu ce roman, il y a quelques années, époque où je découvrais le zazen et il fut un excellent moyen d'accéder (même si c'était juste un effleurement) au monde zen. Cependant, j'ai eu envie de m'y replonger aujourd'hui et j'y ai découvert quelque chose de plus profond qui m'avait échappé à la première lecture (et pour cause) : le rôle du père, ses pensées, ses choix, ses désirs, son implication dans la cellule familiale. Plus qu'un livre zen, c'est avant tout et surtout un livre sur la paternité et l'éducation...

Un fils qui n'appelle plus son père, papa, sa mère, maman, un fils qui change de patronyme et qui prend officiellement un nouveau père d'adoption pour les bienfaits du temple...

Un livre comme un koan zen.
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Touchant et instructif
Quand son fils de huit ans, plutôt turbulent, lui annonce qu'il veut être moine zen, le narrateur croit à une passade. Pourtant c'est bien lui qui l'emmène tous les dimanches à ses séances de zazen ( méditation assise) et qui lui a fait connaître l'abbesse du monastère. Le temps passe, s'il est toujours calme et concentré au temple, Ryôta est en train de mal tourner au collège et ses résultats sont désastreux. Le père pense alors à le faire entrer dans une école religieuse. Il consulte l'abbesse, une femme de caractère, qui compte bien faire de Ryôta son successeur...

L'histoire est racontée du point de vue du père. Le père est d'abord insouciant et égocentré, puis rapidement déstabilisé quand son fils tourne mal. Il consulte l'abbesse, femme imposante, se soumet complètement à ses décisions. La mère est étrangement conciliante. Mais La rupture devient très concrète avec un changement de nom et une adoption en bonne et due forme devant un juge ! Quelle horreur ! Le départ de Ryôta va enfin déclencher des disputes conjugales ! Cette abbesse est-elle honnête ? Une remise en question du père. N'a-t-il pas agi par procuration ? La jalousie de la petite soeur. Et moi ? Le seul qui va rester zen malgré son renoncement symbolisé par des cassettes que lui dispute sa petite soeur, c'est Ryôta, énigmatique jusqu'au bout.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Vivre seul à Manhattan revient à faire l'expérience d'une solitude effrayante. Si on devait mesurer le degré de cette solitude avec un thermomètre, disons qu'à Tôkyô, avec un minimum de deux ou trois degrés et à condition d'être habillé confortablement, ce serait supportable, mais à Manhattan, on reste largement au-dessous de zéro, il m'est arrivé, pour avoir l'impression d'être en vie, de passer les mains dans mes manches pour sentir la chaleur de mes épaules. La structure de la ville elle-même renforce la solitude : quand on est avec quelqu'un, on a toujours l'impression qu'un courant d'air s'infiltre entre vous eux ; quand on 'est quittés, les murs de béton gris viennent se resserrer autour de vous. Je déambulais dan les rues comme si j'avais cherché à me protéger, et si on pouvait croire à un rendez-vous galant quand on m'apercevait en compagnie d'une fille, en réalité, c'était plutôt que je rêvai de chaleur humaine.
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"-Ce que je n'ai pas réussi à mener à bien hier, j'ai pu le faire aujourd'hui. Et c'est peut-être ça la joie...
[...]L'homme est capable en toute circonstance de découvrir la joie. La vie est une accumulation de petites joies. Plutôt que de la joie, il conviendrait peut-être mieux de parler de reconnaissance. Par comparaison, aimer l'autre sexe ou gagner à la loterie sont des joies infiniment plus aléatoires. Plus la joie est forte, plus elle est de courte durée et il est impossible de miser dessus."
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L’homme est capable en toute circonstance de découvrir la joie. La vie est une accumulation de petites joies. Plutôt que de la joie, il conviendrait peut-être mieux de parler de reconnaissance. Par comparaison, aimer l’autre sexe ou gagner à la loterie sont des joies infiniment plus aléatoires. Plus la joie est forte, plus elle est de courte durée. Toutes les joies d’ailleurs sont de courte durée et il est impossible de miser dessus. Tôt ou tard, mon fils comprendra à son tour.

Quand il deviendra capable de comprendre la joie qu’on éprouve à réussir aujourd’hui ce qu’on avait raté hier, il sera un moine à part entière.

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Un rêve, ce n'est pas seulement vouloir devenir cosmonaute ou souhaiter faire tourner les tables, qu'est-ce que tu crois, c'est quelque chose qui n'est pas forcément éloigné de la réalité. Un rêve, c'est comme une extension de la réalité. C'est se demander si demain on réussira ce qu'on a manqué aujourd'hui ! Rêver, c'est espérer que l'homme s'améliore petit à petit !
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Le jour où mon fils m’a déclaré : « Je veux devenir moine zen ! », je suis tombé des nues.

C’était un dimanche matin du début du printemps, alors que je me rendais comme à l’accoutumée à une séance de zazen, où j’avais pris l’habitude de l’emmener. Il venait à peine d’entreprendre sa troisième année de l’école primaire.
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