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Karine Chesneau (Traducteur)
EAN : 9782809701852
235 pages
Editions Philippe Picquier (04/06/2010)
3.07/5   50 notes
Résumé :
Une vie imaginaire peut-elle s'achever dans le sang?

Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tôkyô. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l'une se déroulait sur Internet, où il s'était créé une seconde famille virtuelle. >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Miyuki Miyabe est une autrice de policiers prolifique et très célèbre que je ne connaissais pas. Au vu du titre j'ai cru que du sang sur la toile (2007) se situerait au musée ou dans l'atelier d'un peintre. Pas du tout ! le titre original est RPG : Role Player Game. Il fait référence aux gens qui s'inventent une famille virtuelle sur Internet. le roman est efficace et le thème intéressant.

La police criminelle de Tokyo enquête sur deux meurtres apparemment isolés. Une jeune étudiante de 21 ans a été étranglée dans un bar à karaoké où elle travaillait à temps partiel. Trois jours plus tard, le corps d'un homme de 48 ans est retrouvé lardé de coups de couteau sur un chantier. Rapidement on a établi que la jeune femme, Imai Noko était la maîtresse de Tokoroda Ryunosuke le quadragénaire, marié et père d'une adolescente prénommée Kazumi. On a découvert également que ce bon père de famille et gentil époux jouait le rôle de « Papa » sur la toile dans une famille où on trouvait aussi une « Maman », une fille « Kazumi » et un fils « Minoru »
Pendant tout le début du roman nous faisons connaissance avec le commissariat, sa hiérarchie toute japonaise et ses problèmes matériels. L'enquêteur habituel est à l'hôpital. le sergent Takegami chargé ordinairement de la paperasserie et Chikako Ishizu la détective mise à l'écart pour avoir outrepassé un ordre de son supérieur dans une précédente enquête, vont mener les interrogatoires. Les enquêteurs décident également de mettre un dispositif de sécurité auprès de Kazumi qui est harcelée par un inconnu. Chikako veillera sur elle derrière une glace sans tain pendant que Takegami interrogera les membres des deux familles de Tokoroda.
L'essentiel du roman est situé dans la salle d'interrogatoire. Un huis clos bien dramatique avec un double dialogue. Celui du sergent apparemment novice avec chacun des membres de la famille qui défilent les uns après les autres. Celui de la détective et de sa jeune adolescente. le lecteur ne saura rien de plus que ce qu'il entend avant le dénouement en forme de coup de théâtre. Il aura peut être deviné l'identité du coupable assez vite mais l'intérêt se reportera sur la façon de le démasquer et surtout sur la psychologie des protagonistes. Tous ces personnages sont horriblement seuls, en manque d'affection et incapables de communiquer directement. Ils sont tenus de jouer des rôles dans la société japonaise réelle plus corsetée que la nôtre. On le voit bien avec les dialogues subtils du début au sein du commissariat et puis dans les relations complexes de la famille Tokoroda. Et la famille virtuelle modèle qui devrait être simple, belle et pacifique cache mesquineries, bassesses et méchancetés. Ce livre est sombre et pathétique.
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Trois jours après l'assassinat par strangulation d'Imai Naoko, une étudiante de vingt et un ans, employée à temps partiel, on retrouve le corps lardé de coups de couteau de Tokoroda Ryôsuke, la cinquantaine - il avait un poste à responsabilité chez Orion Foods, était marié et père d'une jeune fille Kazumi. L'équipe de policiers, qui subit réorganisation, manque de personnel et coupes budgétaires, se rassemble dans des locaux peu pratiques et commence l'enquête qui s'oriente vers la recherche d'un lien entre les deux victimes. L'enquête prend une nouvelle tournure quand les policiers, en exploitant l'ordinateur familial des Tokoroda, découvrent que le père de famille s'était créé sur internet, une famille - un garçon, une fille et une femme !. Pour en savoir plus et démêler le réel du virtuel, les enfants virtuels sont convoqués comme témoins et Kazumi, la fille réelle, assiste aux interrogatoires dans la salle voisine, munie d'une glace sans tain.

Du sang sur la toile est une très bonne surprise, on suit l'équipe policière qui s'organise tant bien que mal avec les moyens du bord et qui tâtonne pour enfin avoir une piste sérieuse à creuser et c'est le huis clos organisé par l'équipe qui permet de faire monter la pression et de donner l'intensité à cette enquête qui reste lente, pas de poursuite, pas de multitude de suspects, mais plutôt une réflexion psychologique et surtout sociologique qui donne un éclairage sur la société japonaise apparemment grégaire mais qui révèle le malaise des individus, nombreux à souffrir de solitude, qui prennent la tangente en se réfugiant dans le virtuel, et fuient ainsi la réalité où cohabitent les membres d'une même famille qui ne savent plus communiquer ou qui s'ignorent.
L'intrigue se tient, mais c'est véritablement le contexte qu'a créé Miyuki Miyabe qui en fait tout l'intérêt. Beaucoup moins de rythme que dans son roman "Une carte pour l'enfer" mais le récit se tient et bénéficie d'un coup de théâtre final surprenant.
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Du sang sur la toile de Miyabe Miyuki permet de retrouver avec plaisir le personnage de Ishizu Chikako, l'inspectrice de Crossfire.

Tout part de deux meurtres a priori distincts, à quelques jours d'intervalle : une jeune étudiante étranglée et un père de famille quadragénaire cadre dans une entreprise lardé de vingt-quatre coups de couteau. Grâce aux techniques scientifiques de l'identité judiciaire, force est de constater qu'il s'agirait du même assassin dans les deux cas.

Lorsque le récit démarre, l'enquête a déjà progressé et on la prend en cours de route. Les policiers doivent mener une opération basée sur des témoignages capitaux dont on va découvrir la teneur et la finalité au fil des pages.
Miyabe Miyuki s'entend à présenter un bel imbroglio de faits, mobiles et hypothèses afin de nous tromper. Au détour des interrogations de l'inspecteur se pose la question d'Internet et de sa virtualité. le roman datant de 2001, donc des débuts de la Toile à échelle planétaire et avant Facebook et compagnie, les propos et actes rapportés ont perdu de leur fraîcheur initiale. Sans pour autant sombrer dans l'obsolescence puisque anonymat et comportements mensongers et recherches du lien virtuel pour échapper à une réalité parfois trop morose ou compliquée restent d'actualité.

Les rapports parents-enfants adolescents sont au coeur de l'histoire. Souvent difficiles, avec une communication ou restreinte voire absente ou agressive. Là aussi, les chapitres nous entraînent au centre des liens familiaux mis à nu et de la psychologie des protagonistes des deux parties. Colère, incompréhension, égoïsme, besoin de se dresser contre, ..., sont autant d'écueils dans ces relations. Ce qui n'est pas sans laisser une note générale d'amertume et de mal-être tout au long du livre.

Comme dans Crossfire ou encore Une carte pour l'enfer, Myabe Miyuki utilise également son intrigue policière pour interroger son époque et ses composants, technologiques ou humains. Les rapports sociaux changent, criminalité et violence aussi d'une certaine manière, à l'unisson avec le temps. Autant d'axes mis en exergue grâce aux réflexions des inspecteurs et des ingrédients du récit.

Du sang sur la toile est une lecture immersive de bonne facture. Elle brille plus par son contexte et sa construction de l'intrigue que par le style qui reste assez banal. On y passe un moment intéressant et agréable. Les traductions de cette auteure en français ne sont pas très nombreuses; je vais néanmoins tâcher d'en trouver d'autres car sa façon d'imbriquer histoire et contextualisation me plaît beaucoup.
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Un père de famille est retrouvé lardé de 24 coups de couteau. On découvre qu'il s'était créé une famille de substitution virtuelle via un forum Internet. L'enquête s'oriente rapidement vers la vie cachée de ce brave homme...
J'ai bien aimé ce roman policier pour l'ambiance close et oppressante qui se déroule pendant une audition à tiroirs et la manipulation psychologique qui est rudement bien orchestrée. Ce livre est aussi plaisant pour les petites touches très reconnaissables de l'écriture japonaise : « Tu sais, cette légende où le papillon incarne l'âme d'un mort : il quitte le cadavre et, en prenant son envol, annonce l'ultime étape. » Roman de 2001, publié en français en 2010, il évoque surtout les relations humaines, notamment au sein d'une famille, du respect de l'autre qui est tant attendu et espéré, et qui devrait être une préoccupation essentielle pour les parents. Il aborde également les doutes et difficultés liées à l'adolescence : « ses bras faisaient de grands moulinets. Elle semblait attraper au vol les mots qui sortaient de sa bouche, puis les chiffonner, et les cacher dans sa poche. » Papa, tu devrais arrêter de surfer sur Internet… je dis ça, je dis rien !
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Je ne connaissais pas cette auteur alors que je lis un grand nombre de livres de la littérature japonaise.
Je cherchais à la bibliothèque un livre d'un auteur islandais, mais n'étant pas disponible, je suis répartie avec celui-ci.

J'aurais dû être attentive à la parution de ce titre, car certains personnages sont récurents.
J'ai donc mis du temps à rentrer dans l'histoire puisque je me perdais un peu dans la profusion des personnages. Je trouvais que ces derniers étaient très vite introduits. de plus, j'ai eu quelques révélations importantes sur un autre tome. C'est dommage pour moi.

Mis à part ce souci venant de ma négligence, l'enquête porte sur le meurtre d'un homme lardé de 24 coups de couteau sur un chantier.
Internet est au centre du problème et on sent bien que ce livre date, car nous en sommes au tout début de cette innovation technologique et de ses dérives.
Par contre, on comprend assez rapidement qui est le meurtrier. Pas de rebondissement dans ce livre, ni de palpitations d'ailleurs.
Néanmoins, ce livre se lit vite et bien. On veut tout de même savoir si on a raison ou non sur la véritable identité de l'assassin.

J'ai lu que ce n'était pas forcément le meilleur tome de cette auteur. J'irai donc en lire d'autres pour confirmer ou non mon avis sur Miyabe Miyuki.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Le cœur est quelque chose d’invisible, vous êtes bien d’accord, Monsieur l’inspecteur ? Quand les gens sont ensemble, ils voient leurs visages respectifs. L’apparence extérieure. Rien d’autre. Les vraies relations intimes vont au-delà de ça. Quand je ris, mes amis ou mes parents croient bêtement que c‘est parce que je suis contente. Ils ne s’aperçoivent pas que je cache mon vrai moi et que j’essaie de m’adapter : je fais comme si je pensais ou ressentais les même choses que tout le monde, et ça me demande des efforts insensés. Personne ne me regarde jamais comme un être humain. Je fais partie du paysage, point final. Mais en surfant sur Internet, je peux ouvrir mon cœur et rencontrer des personnes qui comprendront qui je suis réellement.
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Quand je ris, mes amis ou mes parents croient bêtement que c'est parce que je suis contente. Ils ne s'aperçoivent pas que je cache mon vrai moi et que j'essaie de m'adapter : je fais comme si je pensais ou ressentais les mêmes choses que tout le monde, et ça me demande des efforts insensés. Personne ne me regarde jamais comme un être humain. Je fais partie du paysage, point final. Mais en surfant sur Internet, je peux ouvrir mon cœur et rencontrer des personnes qui comprendront qui je suis réellement.
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- On souffre tous de solitude. Dans la vraie vie, on n'arrive pas à faire comprendre aux autres qui on est, et nous-même, on sait plus très bien qui on est réellement, pas étonnant qu'on se sente seul. On a besoin de liens affectifs. Toi aussi tu es venu vers "papa" en cherchant auprès de lui ce que ton vrai père ne pouvait pas te donner. Ton air de crâner et de te moquer de moi, c'est rien que du bluff.
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De l’autre côté de la glace sans tain, Ritsuko parlait à Takegami avec des gesticulations frénétiques, sans se préoccuper de Minoru qui lui tournait le dos, la mine boudeuse.

- Le cœur est quelque chose d’invisible, vous êtes bien d’accord, Monsieur l’inspecteur ? Quand les gens sont ensemble, ils voient leurs visages respectifs. L’apparence extérieure. Rien d’autre. Les vraies relations intimes vont au-delà de ça. Quand je ris, mes amis ou mes parents croient bêtement que c‘est parce que je suis contente. Ils ne s’aperçoivent pas que je cache mon vrai moi et que j’essaie de m’adapter : je fais comme si je pensais ou ressentais les même choses que tout le monde, et ça me demande des efforts insensés. Personne ne me regarde jamais comme un être humain. Je fais partie du paysage, point final. Mais en surfant sur Internet, je peux ouvrir mon cœur et rencontrer des personnes qui comprendront qui je suis réellement. (p 132)
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- Et puis, la glace sans tain de la 2 est toute neuve. On l'a remplacée le mois dernier, expliqua Tokunaga en arrivant à hauteur de Takegami. Il paraît qu'un prévenu a balancé une chaise sur l'ancienne, je me demande bien pourquoi.
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