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Critique de horline


« le fil de la vie » est celui tissé par une jeune fille juive à la fin des années 30, Elisa, ayant fuit précipitamment Vienne à la veille de l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne pour échapper aux arrestations. Echouée en France pour finalement s'ancrer à Marseille, on suit les aventures d'une jeune femme muée par la volonté d'aider les réfugiés qui, comme elle, affluent dans la cité phocéenne…
Ce simple résumé pourrait constituer une approche séduisante du roman. Mais la vérité est ailleurs, dans le style, la forme et la valeur intellectuelle… car à la fermeture de ce livre, la première question qui se pose est comment un éditeur peut publier une fiction aussi mauvaise ?
La force d'attraction du thème s'effiloche très vite. On croise des personnages monolithiques dénués de consistance psychologique ou marqués par les stéréotypes et les incohérences. L'auteur nous inflige une écriture aussi lourde qu'une enclume, qui marque au burin les sentiments et les tempéraments de ses personnages. C'est par ailleurs un roman constitué d'une trame indigente et décousue qui écrase de tout son poids un thème qui aurait mérité un meilleur traitement. Et d'ailleurs quel thème aborde-t-il ? Là où la quatrième de couverture suggère une fiction historique sur la résistance ou l'exil, l'auteur nous égare avec une éventuelle quête intime d'Elisa qui se révèle très aléatoire et superficielle.
Malgré les défauts majeurs de ce roman, on pourrait saluer la volonté de Nine Moati de mettre en lumière le rôle occupé par la ville de Marseille dans l'évacuation des juifs d'Europe vers l'Amérique, l'Afrique ou l'Asie, ou encore la protection apportée par les Turcs aux persécutés. Seulement c'est peine perdue, la narration transformant ces faits historiques souvent ignorés en une célébration de l'amitié des religions et des peuples grotesque. On se rend compte rapidement que Moati ne théorise pas, ne fait pas dans la dentelle intellectuelle.

« le fil de la vie » appartient à ces romans qui vous font douter des vertus stimulantes et envoûtantes de la lecture. Si ces précédents romans sont de même facture, j'invite vivement madame Moati à déposer la plume et s'occuper de ses petits-enfants qu'elle embrasse chaleureusement à la fin de ce livre. Exagéré ? Non, car il est toujours agaçant de consacrer du temps à la lecture de très mauvais romans et d'en priver les bons livres.
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