AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Retour à Whitechapel : La véritable histoire de Jack l'éven.. (29)

Nous ne sommes pas anglais, nous ne croyons pas aux fantômes et, pourtant, Jack l’Éventreur nous parle. La sauvagerie de ses crimes, le caractère fulgurant de sa « carrière » – il n’a officiellement sévi que quelques mois, d’août à novembre 1888, laissant derrière lui cinq victimes –, l’énigme intacte de son identité, font de cet être réel, un mythe. Incapable de mettre un nom sur l’ombre qui martyrise des prostituées dans le quartier le plus pauvre de Londres, la presse déchaînée et l’opinion publique convoquèrent à l’époque leurs usual suspects, toujours les mêmes : les symboles des bas-fonds et des hautes sphères de leur temps. En l’espèce, des immigrés juifs miséreux, des marginaux, ainsi que des membres du premier cercle de la reine Victoria, dont le chirurgien de la souveraine et même, un peu plus tard, l’un de ses petits-fils. Lorsqu’à la fin du XXe siècle éclata, en Belgique, l’affaire Dutroux, le réflexe de répulsion fut tel qu’on imagina que le pédophile de province avait, forcément, des liens avec Bruxelles et la famille royale. Rien ne change : on refuse de croire à l’évidence simple qu’un homme seul, à condition d’être mentalement détraqué, est capable de fabriquer de l’horreur brute, donc on invente des fables pour se rassurer et, au bout du compte, on se fait encore plus peur en imaginant que la couronne guide la main du monstre. Que le pouvoir perçoit une nouvelle taxe, une gabelle de chair et de sang.

Extrait de la préface Stéphane DURAND-SOUFFLAND, chroniqueur judiciaire au Figaro.
Commenter  J’apprécie          330
Ce que les machines de guerre et les engins de mort avaient réussi à faire souvent à très longue distance et de manière plus ou moins anonyme, un homme l’avait anticipé, dans la paix nocturne d’un logis, en face à face avec une femme désarmée et terrorisée.
Il avait usé de la mort et de la souffrance comme d’un art, et utilisé la chair et le corps d’une femme comme la pâte de modelage d’une œuvre diabolique et monstrueuse.
Commenter  J’apprécie          280
Le Shoreditch Town Hall exposait toute sa luxuriance baroque de dorures et de pierres dans le crachin glacé de l’automne. Si l’on conçoit que ce bâtiment, fierté de l’Empire et vitrine de sa puissance, tout en piliers, clochetons, ogives et chapiteaux, n’était qu’à quelques centaines de mètres de Dorset Street et de ses misères, on comprend définitivement ce que Londres, en 1888, crachait au visage de tous : le monde est binaire. Aux uns les splendeurs éternelles du marbre et les hauteurs aériennes des symboles, comme ce « Plus de lumière, plus de pouvoir ! » qui servait de devise à l’édifice. Aux autres, la boue des caniveaux, toutes les pestes du malheur, et la mort.
Commenter  J’apprécie          250
L'indifférence est la caractéristique saillante de tous les tueurs en série, qu'ils agissent en solitaire ou en bande, comme lors des génocides. C'est cette indifférence à l'autre qui doit dois retenir de les admirer.
Commenter  J’apprécie          150
Douze visages d'horreur firent face aux hommes de la police et aux mandataires des fabriques. Douze visages mangés par l'acide, décomposés par le cancer, ravagés par la maladie du phosphore.

Les mâchoires de certaines apparaissaient à travers la chair nécrosée des joues, révélant l'émail jauni de dents putréfiées.

D'autres n'avaient plus de lèvres, et des gencives gonflées, boursouflées, rouges comme des sections fraîches de betterave, pointaient vers l'avant, à la manière de monstrueuses figures de proue. L'une d'entre elles, qui tenait le centre du rang, avait un œil exsangue, déplacé vers le milieu du visage, empiétant sur un nez absent et sur l'orbite voisine.

Sa lèvre relevée ne laissait pas, comme d'autres, deviner des dents pourries ou des chairs nécrosées. Elle n'avait plus rien dans la cavité buccale, juste une langue grise, comme celle des animaux que l'on vend aux étals du marché de Spitalfields, qui tournait dans sa bouche morte.

[Ouvrières ayant travaillé dans des fabriques d'allumettes : le phosphore, c'est pas bon !]
Commenter  J’apprécie          123
Il y a alors quelque chose de pourri dans l'Empire britannique, et le tueur en série est le nettoyeur fou de sa capitale, comme s'il s'était assigné à lui-même une mission, s'attaquant à des filles de rien pour les précipiter dans le néant.
Commenter  J’apprécie          110
[...] puisqu'aucune preuve de l'identité véritable de Jack l'Éventreur ne sera probablement jamais découverte.
Commenter  J’apprécie          90
Sa ruine était le résultat d'un naufrage en somme.
Commenter  J’apprécie          80
Ce que les machines de guerre [en 14-18] et les engins de mort avaient réussi à faire souvent à très longue distance et de manière plus ou moins anonyme, un homme [Jack L'Éventreur] l'avait anticipé, dans la paix nocturne d'un logis, en face à face avec une femme désarmée et terrorisée.
Il avait usé de la mort et de la souffrance comme d'un art, et utilisé la chair et le corps d'une femme comme la pâte de modelage d'une oeuvre diabolique et monstrueuse.
(p. 181)
Commenter  J’apprécie          80
[ manifestation d'ouvrières d'une usine d'allumettes, Londres, 1888 ]
Douze visages d'horreur firent face aux hommes de la police et aux mandataires des fabriques. Douze visages mangés par l'acide, décomposés par le cancer, ravagés par la maladie du phosphore. Les mâchoires de certaines apparaissaient à travers la chair nécrosée des joues, révélant l'émail jauni de dents putréfiées. D'autres n'avaient plus de lèvres, et des gencives gonflées, boursouflées, rouges comme des sections fraîches de betterave, pointaient vers l'avant, à la manière de monstrueuses figures de proue. L'une d'entre elles, qui tenait le centre du rang, avait un oeil exsangue, déplacé vers le milieu du visage, empiétant sur un nez absent et sur l'orbite voisine. Sa lèvre relevée ne laissait pas, comme d'autres, deviner des dents pourries ou des chairs nécrosées. Elle n'avait plus rien dans la cavité buccale, juste une langue grise, comme celle des animaux que l'on vend aux étals du marché de Spitalfields, qui tournait dans sa bouche morte.
(p. 78-79)
Commenter  J’apprécie          70






    Lecteurs (506) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2864 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}