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EAN : 9782070378111
185 pages
Gallimard (23/03/1987)
3.85/5   209 notes
Résumé :
Aux environs de Paris, le collège de Valvert, surnommé le Château en raison de son parc, de ses pavillons et de ses bois, a pour pensionnaires de "braves garçons" plus ou moins abandonnés par leurs familles - des gens riches ou ruinés, instables, cosmopolites, suspects. Ils y poursuivent leurs études en nouant des amitiés, soit entre eux, soit avec leurs professeurs tout aussi pittoresques. Puis la vie les disperse. Vingt ans passent. Grâce à sa mémoire en pointe sè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Nous étions de si braves garçons..... sont les derniers mots de ce récit. Fiction, auto-fiction comment savoir.
Le narrateur, Patrick ?, remonte le temps. Vingt années ont passé depuis le temps de Valvert. Un établissement scolaire privé atypique au bord de la Bièvre où sont scolarisés des adolescents en marge. Plus en marge de liens familiaux que d'argent pour la plupart. L'éternelle quête de l'enfance a jamais disparue, de l'image d'un père absent ou différent..
Modiano une fois encore tire le fil et sa mémoire se déroule. Par petites touches ils apparaissent, les gentils, les gredins, les riches, les pauvres, les blessés de l'enfance. A l'occasion leurs chemins croiseront celui du narrateur et l'espace d'un instant Valvert les réunira.
J'ai retrouvé avec plaisir l'écriture sèche, sans fioritures de Patrick Modiano, une écriture où les silences sont d'or. le plaisir de lecture était une fois encore au rendez-vous.
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Il y a bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de Patrick Modiano... Mais comme toujours, à la lecture de celui-ci, je ressens une sorte de malaise. L'atmosphère est étrange, pesante, les personnages sont loin d'être lisses semblant souvent mener une double-vie et se révélant de ce fait suspects. le livre est à la fois nostalgique et dérangeant. J'ai lu, mais d'une manière détachée, ne me sentant pas concernée par ces situations glauques et ne m'étant attachée à aucuns des protagonistes. le style Modiano, ni plus ni moins.
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Le narrateur, un comédien qui parcourt les villes de France, rencontre par hasard ses anciens camarades du lycée de Valvert devenus adultes.
Chaque chapitre ouvre ses pages sur un personnage différent.
Le récit alterne les moments présents avec le passé vécu au lycée.
Les élèves ont comme particularité d'appartenir à des milieux fortunés et sont délaissés par leurs parents qui vivent une vie indépendante de leurs enfants.
On ne peut s'empêcher de faire un parallèle avec le passage de l'auteur dans un lycée d'un autre nom où il était pensionnaire.
L'écriture de Modiano est très agréable à lire et nous plonge dans une ambiance bien à lui où on regarde les personnages avec une certaine distance mais avec beaucoup d'empathie.
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Deuxième Modiano au hasard et dans le désordre. Un charme diffus opère à nouveau, qui me cueille par surprise.

Vingt ans après, Patrick se souvient de ses compagnons du pensionnat de Valvert. Il en retrouve certains par coïncidence, retranscrit parfois les propos de son ami acteur Edmond qui en a revu d'autres.
Camarades ou anciens devenus des légendes du pensionnat, un à un les garçons de Valvert reprennent vie au fil des chapitres, juste pour un moment, avant de retomber dans les limbes.
Johnny raflé par la Gestapo
Christian dont la mère ressemblait tant a une actrice de l'époque
Yotlande le jet-setteur qui réalisa soudain qu'il n'était plus le roi de la fête
Desoto, Charell et les autres...

Fragments arrachés à l'oubli, des trajectoires tordues et brumeuses.
Progéniture privilégiée et pourtant abandonnée entre ces murs par des parents au mieux indifférents, au pire nocifs. le vernis bourgeois cache à peine des vies instables ou vides, louches ou pleines de regrets.
Tous restent des enfants un peu désemparés, comme surpris de leur propre situation vingt ans après Valvert, mais un lien indéfectible semble les unir.
Les failles de chacun émergent en sourdine, tant la langue de Modiano mise sur la délicatesse et les non-dits. Difficile de mettre les mots adequats sur ce tissage de réminiscences, cet entrelas du présent avec un passé encore palpable, cette science de la phrase, intime, en apparence anodine mais qui se déploie lentement en soi.

J'ai refermé ce livre hier et j'entends encore sa musique lointaine mais tenace, à tel point que je lâche ma lecture actuelle pour une nouvelle visite chez Modiano. le collectionneur monomaniaque en moi commence à craindre d'avoir trouvé une nouvelle obsession.
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N°710 - Décembre 2013.
DE SI BRAVES GARÇONS – Patrick MODIANO – Gallimard (1982)

L'hypothétique lecteur de cette chronique ne manquera pas de s'apercevoir que j'apprécie l'écriture de Patrick Modiano. Si c'est un réel plaisir de le lire, il n'en reste pas moins qu'il est rare que je me sente à ce point concerné par un roman. Je n'ai pas connu ce collège de Valvert où il a rencontré « de si braves garçons, plus ou moins abandonnés par leurs familles, des gens riches ou ruinés, instables, cosmopolites, suspects... » mais j'ai été, pendant de nombreuses années de mon enfance, l'élève d'un collège maintenant détruit. J'y ai passé malgré moi des années qui auraient pu être les meilleures de ma vie mais qui sont pour cela devenues un enfer. Comme ce Michel Karvé j'ai été abandonné dans une pension aux murs trop hauts, aux messes trop longues par des parents indifférents à mon sort. Il aurait pu m'arriver n'importe quoi, cela n'aurait guère troublé leur quiétude, leurs habitudes, leur vie agréable. Ils avaient les moyens de subvenir à mes modestes besoins mais ils avaient surtout hâte de me voir quitter la maison pour que je libère ma chambre-placard simplement pour faire de la place et surtout pour que je disparaisse de leur vie. Quand j'ai fini par faire ce qu'ils voulaient, j'ai senti que mon initiative, si longtemps désirée, était la bienvenue.
Ces considérations personnelles mises à part le narrateur qui porte dans l'un des récits le prénom de Patrick, ressemble fort à l'auteur et nous convie, dans ce recueil de 14 nouvelles, car c'est bien d'un recueil de nouvelles dont il s'agit, à l'évocation, à travers certains des anciens pensionnaires aussi flamboyants que mystérieux de ce collège de Valvert où règne une disciple quasi militaire. Il met en scène, sous l'égide de Jeanschmidt, dit Pedro, son emblématique directeur ainsi que quelques-uns de de ses anciens professeurs, de nombreux élèves qui l'ont fréquenté et qu'il retrouve longtemps après. Nombres de ces figures qui sont évoquées, comme celle de Sonia, la mère énigmatique et évanescente de « La Petite Bijou » dont il reparlera dans un autre roman, ne font que passer, d'autres y impriment une marque originale tel ce Bob Mc Fowles qui dans une sorte de folie voyait la mer à Versailles, Daniel Desoto qui, malgré la richesse de ses parents resta un enfant irresponsable ou Philippe Yotland qui lui aussi fut renvoyé de Valvert mais continua de jeter sa gourme pour être gagné, avec le temps, par une sorte de mélancolie.
Il met toujours en scène une jeunesse dorée qui sied bien à ce collège pour notables fortunés qui accueille des jeunes gens à qui on souhaite donner une sorte de vernis mais qui finalement se laissent gagner par la facilité, le pouvoir de l'argent, l'insouciance, un peu comme si le message éducatif ne passait pas. le narrateur lui reste en retrait, presque dans l'ombre, comme toujours simple témoin qui se contente de rendre compte pour son lecteur de ce qu'il voit ou qu'il imagine. Les rencontres qu'il fait, parfois vingt ans après, des ces « si braves garçons » donnent lieu à des incontournables évocations de leur jeunesse mais le temps a passé pour tout le monde et les discours sont pleins d'explications qui ne viennent jamais, de mystères et de non-dits. Il parle parfois de lui, mais somme toute assez peu, se contentant notamment une fois de « confesser » être amoureux d'une jeune fille qui malheureusement lui échappe ou de confier un épisode court de sa vie.
Dans tous ces textes il y a un délicat parfum de nostalgie, de celle qui naît du temps qui passe et pour moi c'est toujours un agréable moment de lecture.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Winegrain tenta de lui prendre le bras, mais elle se dégagea en riant.

— Vous ne voulez pas faire comme si nous venions de nous marier ? lui demanda-t-il.

— Non…je ne veux pas me marier avec vous.

— Alors, avec qui vous voulez-vous marier ? demanda Bourdon

— Avec le plus riche, dit Martine.
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Tout à coup, elle paraissait beaucoup plus vieille, peut-être parce qu'elle n'était pas maquillée.
Je m'approchai d'elle.
- Vous n'êtes pas Mme Portier?
Ses yeux s'agrandissent, comme si je l'avais menacée d'un revolver.
- Pourquoi? Vous me connaissez?
- Oui. Il y a longtemps... J'étais un ami de Christian...
- Ah... un ami de Christian... Vous étiez un ami de Christian...
Elle répétait cette phrase avec une sorte de soulagement.
- Nous étions au collège de Valvert ensemble... quand vous habitiez avenue Paul-Doumer...
- Avenue Paul-Doumer...
Elle fixait son regard sur moi.
- Je ne vous reconnais pas... Vous vous appelez comment?
- Patrick.
- Patrick... Mais oui... Mais oui, je m'en souviens...
Elle me souriait. Elle s'est assise sur le bord du lit.
- Vous savez, je ne m'appelle plus Mme Portier... La vie est compliquée.
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Une large allée de graviers montait en pente douce jusqu'au Château. Mais tout de suite, sur votre droite, devant le bungalow de l'infirmerie, vous vous étonniez, la première fois, de ce mât blanc au sommet duquel flottait un drapeau français. A ce mât, chaque matin, l'un d'entre nous hissait les couleurs après que M. Jeanschmidt eut lancé l'ordre :
- Sections, garde-à-vous!
Le drapeau s'élevait lentement. M. Jeanschmidt lui aussi s'était mis au garde-à-vous. Sa voix grave rompait le silence.
- Repos... Demi-tour gauche... En avant marche!
Au pas cadencé, nous longions la grande allée, jusqu'au Château.
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C'était toujours au réfectoire, après la distribution du courrier, que Pedro nous annonçait le renvoi d'un élève. Le coupable prenait ainsi un dernier déjeuner avec nous , s'efforçant de faire bonne figure, crânant ou au contraire retenant ses larmes. J'éprouvais de l'inquiétude et de la tristesse chaque fois que l'un de nous subissait cette épreuve.
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De vagues pensées me traversaient, à la terrasse de ce café, sous le soleil, tandis qu'une brise gonflait les tentes à rayures oranges et blanches et faisait osciller l'affiche de notre pièce, sur le mât de voilier. Je me disais que le collège nous avait laissés bien désarmés devant la vie.
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Videos de Patrick Modiano (89) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Modiano
Avec son dernier roman "La Danseuse", Patrick Modiano parvient-il à nous emporter ? Et que penser de "L'Hôtel des oiseaux" de Joyce Maynard, autrice abonnée aux best-sellers du New York Times, et dont le roman se retrouve au coeur de polémiques sur l'appropriation culturelle aux Etats-Unis ?
Géraldine Mosna-Savpye et Nicolas Herbeaux en parlent avec nos critiques, Elise Lépine, journaliste littéraire au Point, et Virginie Bloch-Lainé, productrice à France Culture.
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Vignette : Maryna Terletska/Getty Images _____________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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