Voilà, je tourne et retourne la feuille, je n'arrive pas à démarrer cette chronique sur le dernier
Modiano.
Pourquoi ? Cela fait pourtant plus de 25 ans que je le lis, que je guette religieusement sa prose, son nouveau roman et que je m'immerge à chaque fois.
On prétend que les écrivains écrivent toujours le même roman. Peut-être que la petite musique qui les accompagne, est si particulière, si insolite qu'elle enchante l'oeuvre. Sans doute est-elle familière au lecteur.
De livre en livre,
Modiano décrit des ombres, des fantômes avec douceur, nostalgie, des frontières floues, qui se promènent dans la mémoire et que le narrateur ne veut jamais, sans doute par peur de perdre le fil de son existence, préciser.
Il y a toujours des mauvais garçons, des héros naïfs, embarqués dans des vies trop grandes pour eux, des femmes qui n'ont pas eu de parcours idéal, des veules qui ont bien vécu sous l'occupation allemande, d'autres qui ont trouvé refuge en Suisse.
Pourtant le héros de
L'horizon, Bosmans essaie vaille que vaille de retrouver Margaret le Coz, son souvenir et sa figure. L'époque, quarante ans auparavant. Les autres protagonistes.
Mais Bosmans souhaite que les choses demeurent dans le vague et même quand il retrouve enfin la trace de Margaret, il se freine, il ralentit sa quête, hésite.
Pour une fois un héros de
Modiano peut enfin toucher l'objet de sa quête.Et c'est nouveau, comme si justement l'écrivain voulait en finir avec ses ombres fétiches, ses ruines, et se tourner enfin vers le présent.
C'est une étape importante dans l'oeuvre de ce grand auteur.
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