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EAN : 9782070376292
182 pages
Gallimard (13/03/1985)
3.74/5   195 notes
Résumé :
Dans un Paris où ils sont livrés à eux-mêmes, deux très jeunes gens, Odile et Louis, font l' "apprentissage de la ville " et d'une vie de hasards, d'expériences et d'aventures.
Ils ont pour eux l'innocence et croisent sur leur route des individus singuliers, émouvants, mais quelquefois peu recommandables qui les entraînent dans des chemins de traverse. Mais, en définitive, aussi trouble et aussi chaotique que soit un début dans la vie, il se métamorphose, ave... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Étrange Modiano, jamais lu à ce jour, tellement médiatisé, couronné, personnage lunaire qui arpente dans son livre « Une jeunesse ».

Une intrigue filiforme, une nostalgie suintant l'ennui… et pourtant on ne peut se détacher de ce livre où l'on se demande comment va finir cette histoire sans queue ni tête, quelle épaisseur peuvent avoir ces personnages somnambules, désenchantés, solitaires, déambulant dans les coulisses d'un Paris qui appartiendrait au passé. Un homme se souvient de ses vingt ans, qui après avoir terminé son service militaire, fait la connaissance de sa femme à Paris laquelle se cherche une vocation musicale inaboutie, et rencontre des personnages sympathiques, parfois louches, avec lesquels se tissent quelques banales historiettes à Paris, Londres, Genève.
Rien que du très banal, de l'anecdotique sur un temps passé, avec une excellente cartographie de Paris.

Il rappelle « La femme gauchère » de Peter Handke, le cafard en moi. Plutôt une douce quiétude, insignifiante, nonchalante, faite de petits rien collectés, un radiateur surchauffé, une chanson en peau de lapin …
A propos, une chanson qui leur ressemble... à Louis et Odile, nos deux personnages, qui rappelle « Les feuilles mortes », « Chanson des rues : On y parle de tristesse/De rêves et d'amour déçus/Et du regret qu'ils nous laissent/Les années qui ne sont plus » (je cite) Ce livre me rappelle aussi l'univers du peintre Edward Hopper, silencieux, inintelligible, qui exsude la solitude métaphysique des villes americaines et qui pourtant s'infiltre dans notre vascularité mentale, nous habite à ne plus pouvoir nous en défaire.

Livre sur les variables d'un passé dont l'auteur se serait détaché, « comme un morceau de rocher qui tombe dans la mer ». Passé qui pour d'autres ne passe pas et, oxymore, pourrait être le passé pour demain, comme si une vie devait se passer en boucle.
Livre sur le temps, ses pesanteurs et aussi ses libertés, soit pour lâcher prise, soit pour noircir nos vie quotidiennes par une peine multipliée.
Or chez Modiano, tout est légèreté, l'inquiétude parfois palpable par les incertitudes du récit, n'est jamais pesante. le passé dont l'auteur serait nostalgique deviendrait désirable. Il s'en détache à la fin comme d'une peau morte. Il en fait pourtant sa nourriture, comme un oiseau de nuit qui hante l'obscurité, l'indicible d'un trace dont il semblerait ne pas admettre qu'elle soit effacée.

Livre sur de tous petits bonheurs passés, égrenés, livre sur le temps, dont on finit par se résoudre à rêver, par ce qu'il est passé, alors qu'il peut constituer la trame de notre présent et de celui que l'on attend. Un collier de petites perles sans fil. une rêverie sans objet.

Étrange livre, étrange Modiano, sorte de Pierrot lunaire qui parcourt une planète dont l'existence est à chaque page questionnée avec une nonchalance indifférente. Livre d'atmosphère, dont on se sépare étonné d'avoir réussi à le parcourir jusqu'au bout.
Il convient, peut-être, aussi, plus particulièrement, d'aimer Paris. Il serait anachronique de le transposer dans une ville méridionale, bruyante, exubérante et colorée.
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J'ai acheté ce roman il y a quelques années à une foire aux livres organisée par ma bibliothèque, me disant qu'un jour ou l'autre, j'aurais peut-être envie de relire Modiano. Les romans de cet auteur ne m'avaient pas complètement transportée à l'époque où je les avais lus. J'étais curieuse de savoir si, avec deux (si ce n'est trois) décennies de plus, mon ressenti serait différent.
Le roman s'ouvre sur un anniversaire, celui d'Odile, 35 ans, mariée avec Louis. Puis, nous remontons le temps, Odile et son mari ont dix-neuf ans. Ils sont aussi paumés l'un que l'autre et ne pouvaient que s'entendre. Un peu naïfs, ils se laissent porter par la vie avec une sorte de nonchalance qui les rend attachants. Tous deux prennent des risques en fréquentant des gens assez louches mais ne semblent pas spécialement inquiets de ce qui pourrait leur arriver. Par chance pour eux (mais peut-être pas pour le lecteur), ils traversent leur jeunesse sans encombre.
J'ai oublié de préciser un détail qui a son importance quand on lit Modiano, nous sommes à Paris. Aucune date n'est donnée mais j'ai imaginé un Paris des années 50 ou 60. Un Paris en noir et blanc, un peu désuet, où le temps s'écoule lentement.
Il ne se passe pas grand-chose dans ce livre, c'est un roman d'atmosphère. En repensant à ma lecture, une quinzaine de jours après l'avoir finie, c'est l'ambiance qui me revient, plus que l'histoire. Il est question du temps d'avant, celui de la jeunesse, qui passe très vite. Ce qui fait dire à Odile, qui fête ses trente-cinq ans, qu'elle a presque l'âge d'être grand-mère.
Les dernières phrases du livre m'ont interpellée. Je les ai lues plusieurs fois car elles semblent résumer le message que veut faire passer Modiano avec cette histoire (le couple a quitté Paris et les embrouilles pour le Sud de la France) :
"Un matin qu'ils suivaient la Corniche, entre Nice et Villefranche, Louis éprouva une curieuse sensation de légèreté et d'hébétude, et il aurait voulu savoir si Odile la partageait.
Quelque chose, dont il se demanda plus tard si ce n'était pas tout simplement sa jeunesse, quelque chose qui lui avait pesé jusque-là se détachait de lui, comme un morceau de rocher tombe lentement vers la mer et disparaît dans une gerbe d'écume".
Ce roman m'avait plutôt semblé nostalgique de ce que l'on appelle "la jeunesse", cette période de la vie où l'insouciance et la légèreté permettent de vivre au jour le jour, sans trop se poser de questions. Dans l'extrait que je viens de citer, à l'inverse, la jeunesse serait un poids dont il serait bon de se libérer pour être heureux. Ne serait-ce pas un peu des deux ? C'est peut-être ce qu'a voulu dire Modiano et cela me semble assez juste.
Alors, ai-je aimé ces retrouvailles avec Modiano ?
J'ai passé un bon moment, un peu hors du temps, mais je garde tout de même une préférence pour les romans aux histoires plus consistantes.
Lien : http://www.sylire.com/2015/0..
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L'auteur a obtenu un Prix Nobel de Littérature, et pourtant je peine régulièrement en ouvrant un de ses romans... Celui-ci ne fait pas exception... Un sentiment d'ennui.
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Retour en arrière sur la jeunesse parisienne de deux personnages un peu en marge, Louis et Odile. J'ai bien aimé l'atmosphère générale, l'idée de départ, Paris comme décor à l'éclosion de la jeunesse. Malheureusement presque tout du long j'ai eu l'impression d'être à l'extérieur du récit et plus encore, que l'auteur m'y plaçait à dessein, me tenait écartée de ces deux personnages que j'avais tant envie de connaître mieux. Il n'y a pas de sentiments dans ce livre là, tout est flou, vague. L'auteur ne nous donne rien auquel nous raccrocher, semblant considérer que son style saura rendre tout ce mystère pénétrant. J'avais vraiment envie de plus d'émotions, plus de matière, de vivant. J'ai trouvé l'oeuvre un peu fade du coup, un peu facile aussi. Une chose est sûre je ne garderai pas un souvenir impérissable de cette Jeunesse. Je suis très déçue, moi qui avais tant entendu parler de Modiano. Il faudra que je retente avec une autre oeuvre, en tout cas pour celle-ci je passe mon tour.

Lien : http://lantredemesreves.blog..
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J'essaie, j'essaie fort d'apprécier mes lectures de Modiano, mais chaque fois, je ressors du bouquin avec l'impression de ne pas avoir compris, et d'être passé à côté de quelque chose. Ici, Modiano nous propose un retour dans le passé, ou plus précisément dans la jeunesse parisienne de deux personnages. Louis et Odile. le point positif, c'est Paris, bien évidemment. J'adore cette ville, son ambiance, ses trésors, ses passages. Mais bon, mis à part ça, je n'ai pas réussi à me plonger dans l'histoire. J'en suis restée spectatrice. Et par le même fait, aucun n'affecte s'est développé pour les personnages. Dommage. Je retenterais l'auteur, bien sûr, parce que je suis entêtée, mais pour l'instant, son oeuvre me laisse plutôt perplexe !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le soir est tombé. On entendait des claquements de sabot, un hennissement, et la voix aigüe du marquis, lançant des ordres à intervalles de plus en plus longs comme reviendrait clair et désolé, un motif de flûte.[...]

Elle ne disait rien mais elle lui souriait, le visage encore un peu ensommeillé. Et ce sourire, ces yeux clairs fixés sur lui, l'ondulation rêveuse des rideaux sous le vent, le bruit de moteur d'une péniche, tout cela composait l'un de ces instants dont il reste le souvenir.
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Comme ce serait étrange si les enfants connaissaient leurs parents tels qu'ils étaient avant leur naissance, quand ils n'étaient pas encore des parents mais tout simplement eux-mêmes.
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Quelque chose dont il se demanda plus tard si ce n’était pas tout simplement sa jeunesse, quelque chose qui lui avait pesé jusque là se détachait de lui comme un morceau de rocher tombe lentement vers la mer et disparaît dans une gerbe d’écume. 
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C'est triste de penser que tous ces beaux gosses ont vieilli ou bien ont disparu... Et moi, je reste là, comme un vieux ponton pourri qui les a vus passer.
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Il était de plus en plus pâle, comme s'il se rendait compte que le cartable qu'il tenait sur ses genoux, son survêtement de sport et sa qualité d'étudiant, Jacqueline Boivin elle-même avec sa jupe plissée et son twin-set, ne suffisaient plus à le protéger contre le temps qui passe et l'indifférence du monde.
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Videos de Patrick Modiano (89) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Patrick Modiano
Avec son dernier roman "La Danseuse", Patrick Modiano parvient-il à nous emporter ? Et que penser de "L'Hôtel des oiseaux" de Joyce Maynard, autrice abonnée aux best-sellers du New York Times, et dont le roman se retrouve au coeur de polémiques sur l'appropriation culturelle aux Etats-Unis ?
Géraldine Mosna-Savpye et Nicolas Herbeaux en parlent avec nos critiques, Elise Lépine, journaliste littéraire au Point, et Virginie Bloch-Lainé, productrice à France Culture.
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Vignette : Maryna Terletska/Getty Images _____________ Livres, films, jeux vidéo, spectacles : nos critiques passent au crible les dernières sorties culturelles par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrosjQHaDUfeIvpobt1n0rGe&si=ReFxnhThn6_inAcG une émission à podcaster aussi par ici https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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