AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

François Mathieu (Traducteur)Dominique Taffin-Jouhaud (Traducteur)
EAN : 9782755700725
455 pages
Panama (27/04/2006)
4.47/5   158 notes
Résumé :
"Ici commence l'histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du Livre sanglant, comment j'ai atteint l'Orm. Cette histoire n'est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles - à qui je recommande d'emblée de reposer cet ouvrage. (...)
Oui, je parle d'un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter de me lire, de mettre sa vie en jeu pou... >Voir plus
Que lire après La cité des livres qui rêventVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
4,47

sur 158 notes
5
21 avis
4
8 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
1 avis
Dans la citadelle des dragons, en Zamonie occidentale, Hildegunst Taillemythes est un jeune dragon qui se pique d'écriture dans un monde où les livres sont omniprésents. « Je parle d'un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer. » (p. 9) Quand Dancelot, son parrain d'écriture, est sur le point d'expirer, il lui lègue un manuscrit anonyme. le texte est si réussi qu'il pourrait ôter toute volonté d'écrire. Hildegunst part alors pour Bouquinbourg à la recherche du mystérieux auteur.

Bouquinbourg est aussi appelé la Cité des livres qui rêvent. Les livres qui rêvent, ce sont les livres d'occasion qui attendent chez les bouquinistes de vivre une nouvelle vie avec un nouveau lecteur. Bouquinbourg compte un nombre étonnant de bouquinistes et de boutiques dédiées aux livres. Mais le plus surprenant dans cette ville, ce sont ses souterrains labyrinthiques. Et Hildegunst en fait brutalement l'expérience quand il se retrouve piégé dans les catacombes, traqué par les chasseurs de livres et par le Roi des Ombres.

Impossible d'en dire plus sans dévoiler des éléments essentiels de ce roman complètement déjanté. Dans l'univers de Walter Moers, les livres ont des pouvoirs immenses. Certains sont positifs : « Les réponses à presque toutes les questions d'aujourd'hui figurent dans les vieux livres. » (p. 146) Mais il faut se méfier du papier et des mots. « Vous faites partie de ces rêveurs qui croient que toutes les réponses figurent dans les livres, n'est-ce pas ? Mais les livres ne sont ni bons ni utiles. Ils peuvent être extraordinaires malfaisants. Avez-vous jamais entendu parler des livres dangereux ? Certains d'entre eux vous tuent dès que vous les touchez. » (p. 150) Croyez-moi, vous ne verrez plus jamais une coupure de papier du même oeil…

Walter Moers invente des auteurs, des livres et des textes dont il égrène des extraits dans son propre roman. Mais il se présente en fait comme un traducteur de l'oeuvre d'Hildegunst Taillemythes. Son texte est un fol éloge des livres et du pouvoir de la lecture. « de simples signes sur du papier m'apportaient une pure extase. » (p. 25) Pour tout lecteur un peu insatiable, Bouquinbourg pourrait être la capitale des plaisirs, voire du vice. Et il y a toujours des êtres vils pour tirer profit des pratiques les plus nobles. « le problème, c'est que pour gagner beaucoup d'argent, nous n'avons pas besoin d'une littérature parfaite et grandiose. Ce qu'il nous faut, c'est une production moyenne, de la camelote, de la pacotille, des produits de masse. Toujours davantage. Des livres de plus en plus gros et de plus en plus creux. Ce qui compte, c'est le papier vendu. Pas les mots qui sont écrits dessus. » (p. 352) Voilà un débat qui fait les belles heures de la critique littéraire !

Se fondant sur un univers complet et original, Walter Moers offre un roman très sympathique et qui se lit avec plaisir. J'ai parfois été un peu saturée par le fantastique qui émane du texte, mais j'ai poursuivi ma lecture sans heurt, en appréciant les nombreuses illustrations aux faux airs de gravure qui parsèment le roman. En conclusion, je ne peux que vous encourager à acheter des livres d'occasion. Ces livres qui rêvent n'attendent que vous !
Commenter  J’apprécie          320
Cette lecture promettait un univers déjanté comme je les aime, avec en plus un chemin parsemé de livres, et ce fut le cas. Mais c'était vraiment très long. A partir de la deuxième moitié, j'ai eu l'impression que ça n'allait jamais finir. Notre héros, Hildegunst Taillemythes, dragon à station debout de son état, se retrouvé enfermé et perdu dans les catacombes de Bouquinbourg, à cause de créatures aux mauvaises intentions. Commence alors un périple au travers du labyrinthe souterrain, jonché de livres perdus depuis des centaines d'années. Hildegunst va rencontrer plusieurs formes de vie, bonnes et mauvaises, qui vont l'aider dans sa quête.
Les personnages sont sympathiques et souvent drôles et les situations, rocambolesques, mais un peu trop. L'auteur en fait des caisses à chaque "étape" et ça rend la lecture interminable, malgré le dynamisme des situations.
Ce roman est classé jeunesse mais je pense que c'est un peu lourd. Il est destiné à de bons lecteurs.
Commenter  J’apprécie          200
On a tous des livres qu'on a lu petit, qu'on a adoré, qui nous ont accompagné, qu'on a relu plus tard… et qui finalement ont eu plus d'importance que prévu.

C'est comme ça que j'ai eu ce livre : un roman Young Adult pour une adolescente.

J'étais déjà une grosse lectrice alors un dragon qui écrit dans une ville consacrée aux livres, pourquoi pas ? J'aimais les livres… et je confesse que ça n'a pas beaucoup changé depuis !
Mais depuis j'ai commencé une collection de livres parlant de livres, de bibliothèque, etc.

Cela fait 10 ans qu'il m'accompagne (paru en 2006), et je vais faire de mon mieux pour vous le présenter.

Ce roman nous raconte la vie d'un dragon, Hildegunst qui quitte la cité des dragons pour partir sur les traces d'un écrivain génial. Sa quête le menu dans une ville (paradisiaque) dédiée aux librairies où lecture à l'heure de la buche et livres mystérieux cohabitent dans un bazar total.

Le coeur de la cité est constitué par un labyrinthe souterrain servant de stock quasi illimité… mais il est arpenté par de dangereux êtres qui peuvent vous dévorer pour protéger leur précieuses bibliothèques. Malheureusement je ne vous en dirais pas plus, j'adorerai me perdre dans les circonvolutions du récit mais ce serait gâcher le plaisir de ceux qui ne l'ont pas encore lu.

Je possède ce texte dans une vieille édition, chez Panama, qui a eu du mal a survivre aux 10 derniers années… la reliure a souffert. Elle est cassée à plusieurs endroits, certaines pages commencent à prendre leur indépendance. Mais cette version est illustrée et offre un univers typographique magnifique ! Les lignes sont longues ce qui ralentit la lecture, et pour une fois ça colle bien avec l'histoire.
Je n'aimais pas particulièrement les images au départ et puis au fil du temps je m'y suis faite et je pense que je ne pourrai pas l'aimer autant avec d'autres.

Tout est en noir et blanc mais l'esthétique vient du visuel livresque : ils s'empilent, s'accumulent, s'entassent autour des textes, sur des pages qui leur sont abandonnées. Les symboles qui remplacent les nombres des chapitres ajoutent également à cette impression de monde construit.

L'édition offre des respirations qui collent vraiment très bien à l'ambiance et nous mettent le nez dans notre appétit… Je pense que c'est un excellent « page turner ». J'ai vraiment développé une forme de passion pour ce livre qui prend le temps de nous parler de typographie, de papier, de colle… de tout ce qui fait qu'un livre est un livre, un objet que l'on peut promener, manipuler… et CONSERVER. C'est rare, ça prend du temps, ça expose à des termes peu connus, bref ça pourrait être vu comme « élitiste », mais quel plaisir de parler livres avec quelqu'un qui semble aussi passionné que soi.

En plus il y a des portraits d'écrivains, dont les noms sont « déguisés » mais dont les caractéristiques sont flagrantes. Ils parsèment le texte, bien sur, comment parler de livres sans parler d'auteurs ? haha ! Quelle foule peuple ce monde éditorial parallèle ! Je me suis souvent demandé si tel auteur aurait sa place dans les catacombes et si oui quelle elle serait ? Nombre de nos auteurs classiques auraient bien mérité leur place dans la grotte de cuir…

Et croyez moi j'aurais pris le risque de descendre dans ces tunnels ! qu'est ce que j'aurais aimé chasser les livres de la liste d'or…

et lire pour de vrai les récits de Clairedepluie.

La couverture est majoritairement argenté et si celle de mon exemplaire s'est usée (oups…) l'effet reste très classe : il y a des reflets, des brillances, qui rendent l'objet « précieux ».

Je connais peu de monde qui l'ont vécu aussi fort, mais peut être que ma bibliophilie et ma décision d'étudier l'édition ont un lien avec ce livre, allez savoir… Pour ma part je remercie le traducteur de Zamonnien vers l'allemand qui a du s'arracher les cheveux pour réussir à rédiger ce livre 🙂 …
Commenter  J’apprécie          43
Qui a dit que la littérature est ennuyeuse ? Pas sous la plume et le souffle épique de Moers. La littérature est vivante, rassasiante et source de conflits dans une course à l'ouvrage le plus rare et précieux. Eh oui ! il existe des chasseurs de primes littéraires. Et des bestioles qui se nourrisent des livres : au sens propre comme au figuré. Qui n'a jamais rêvé d'être rassasié physiquement par la lecture d'un texte, de faire une indigestion de mots ?
Moers a créé un univers complet, avec une faune et une flore, plus intéressante sous la surface que dessus. Mais qui n'est pas exempte des luttes de pouvoirs et de la prédation (après tout, le meurtre reste le moyen le plus rapide de s'approprier un objet convoité...) Et en plus, c'est plein d'humour, ce qui ne gâche rien.
Humour, souffle épique, créatures extraordinaires et littérature à tous les étages, que demander de plus ?
Une réédition peut-être ?
Commenter  J’apprécie          120
Un livre à mettre entre toutes les mains !

D'une incroyable richesse, il est à la fois roman d'aventure, fantastique, gothique, conte miroir de la société des hommes. Des critiques acerbes révèlent notamment un monde de l'édition en quête de rentabilité, préoccupé par les profits et non par la qualité littéraire ou le sort des auteurs, prêt aux pires manipulations.

On passe par toutes les émotions au cours des chapitres. le réconfort des instants chaleureux autour d'une lecture accompagnée d'un chocolat chaud à la cannelle ou auprès de personnages adorables dont j'ai adoré faire la connaissance (à quand d'ailleurs la réédition française de l'ouvrage qui leur est consacré ?). L'angoisse des endroits sombres, des destins tragiques et des personnages obscurs. L'émerveillement des instants poétiques et de la grâce de l'inspiration.

La cité des livres qui rêvent demeure avant tout un livre sur les livres et pour les livres (on notera les clins d'oeil des noms d'auteurs mis en anagrammes). La portée de l'ouvrage érige le livre comme un étendard face à l'inculture, et pour certains, même, comme une lumière contre l'obscurantisme.
Commenter  J’apprécie          10


critiques presse (2)
HistoiresSansFin
19 février 2013
La Cité des livres qui rêvent est un réel chef-d'œuvre, une ode à l'écrivain, à l'écriture et à la lecture. Un livre qui fait aimer les livres.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
HistoiresSansFin
28 janvier 2013
La Cité des livres qui rêvent est un réel chef-d’œuvre, une ode à l’écrivain, à l’écriture et à la lecture. Un livre qui fait aimer les livres.
Lire la critique sur le site : HistoiresSansFin
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Ici commence l’histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du Livre sanglant, comment j’ai atteint l’Orm. Cette histoire n’est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles – à qui je recommande d’emblée de reposer cet ouvrage et de filer du côté de la littérature pour enfants. Hop ! Disparaissez, buveurs de camomille et pleurnicheuses, lavettes et trouillards : en ces lieux, la lecture demeure une authentique aventure ! Un mot que je définis à l’ancienne d’après le Dictionnaire zamonien : « Entreprise audacieuse motivée par le besoin de recherches ou de mouvement, émaillée de terribles menaces, de dangers imprévisibles qui débouchent parfois sur une issue fatale ».
Oui, je parle d’un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d’empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter le risque de me lire, à mettre sa vie en jeu pour avoir sa part de mon histoire, doit me suivre jusqu’au prochain paragraphe. Je félicite les autres d’avoir pris la lâche mais saine décision de rester en arrière. Bon vent, poules mouillées ! Je vous souhaite une longue et morne existence. J’agite la main en signe d’adieu !
Bien. Maintenant que la foule de mes lecteurs s’est vraisemblablement réduite à un groupuscule de téméraires, j’aimerais les accueillir cordialement – je vous salue, audacieux amis, vous êtes du bois dont on fait les aventuriers ! Mais ne perdons pas plus de temps et entamons notre périple. Car il s’agit bien d’un voyage qui nous mènera à Bouqinbourg, la Cité des livres qui rêvent. Nouez bien vos lacets, le chemin commence par sinuer dans un terrain rocheux et inégal, puis traverse une monotone campagne couverte d’herbes aux tiges serrées et coupantes qui vous arrivent à la taille. Pour finir, vous devez emprunter des sentiers obscurs, labyrinthiques et périlleux qui s’enfoncent dans les entrailles de la terre. Je ne peux prévoir combien d’entre vous feront demi-tour. Tout juste puis-je vous recommander de ne jamais perdre courage.
Et ne dites pas que je ne vous ai pas prévenus !
Commenter  J’apprécie          60
" Ici commence l'histoire. Elle raconte comment je suis entré en possession du Livre sanglant, comment j'ai atteint l'Orm. Cette histoire n'est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles - à qui je recommande d'emblée de reposer cet ouvrage. (...) Oui, je parle d'un pays où la lecture peut rendre fou. Où les livres risquent de blesser, d'empoisonner, et même de tuer. Seul celui qui est prêt à accepter le risque de me lire, à mettre sa vie en jeu pour avoir sa part de mon histoire, doit me suivre jusqu'au prochain paragraphe. (...). Mais ne perdons pas plus de temps et entamons notre périple. Car il s'agit bien d'un voyage qui nous mènera à Bouquinbourg, la Cité des livres qui rêvent."
Commenter  J’apprécie          180
" Cette histoire n'est pas destinée aux lecteurs au cuir tendre et aux nerfs fragiles - à qui je recommande d'emblée de reposer cet ouvrage et de filer du côté de la littérature pour enfants. Hop ! Disparaissez, buveurs de camomille et pleurnicheuses, lavettes et trouillards : en ces lieux, la lecture demeure une authentique aventure ! "
Commenter  J’apprécie          200
" La moindre raie de lumière m'empêche ce dormir. Mais je refusais les masques de sommeil depuis que j'en avais essayé un et que j'avais oublié, le lendemain matin, de le retirer. Pendant quelques minutes, j'avais été pris de panique, persuadé que que j'étais brusquement devenu aveugle. J'avais couru dans tous les sens comme une poule que l'on vient de décapiter, et après avoir basculé violemment par-dessus un tabouret, je m'étais démis l'épaule."
Commenter  J’apprécie          130
« Le problème, c’est que pour gagner beaucoup d’argent, nous n’avons pas besoin d’une littérature parfaite et grandiose. Ce qu’il nous faut, c’est une production moyenne, de la camelote, de la pacotille, des produits de masse. Toujours davantage. Des livres de plus en plus gros et de plus en plus creux. Ce qui compte, c’est le papier vendu. Pas les mots qui sont écrits dessus. » (p. 352)
Commenter  J’apprécie          142

Video de Walter Moers (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Walter Moers
Satire muscale, Hitler dans sa baignoire avec son chien. Dessin animé par Walter Moers. Musique: Pigor Maintenant en français!!!
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature des langues germaniques. Allemand>Romans, contes, nouvelles (879)
autres livres classés : livresVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (466) Voir plus



Quiz Voir plus

La fantasy pour les nuls

Tolkien, le seigneur des ....

anneaux
agneaux
mouches

9 questions
2487 lecteurs ont répondu
Thèmes : fantasy , sfff , heroic fantasyCréer un quiz sur ce livre

{* *}