Citations sur Le Tartuffe (313)
ORGON : Ce que je viens d'apprendre, ô Ciel, est-il croyable ?
TARTUFFE : Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable,
Un malheureux pécheur, tout plein d'iniquité,
Le plus grand scélérat qui jamais ait été ;
Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ;
Elle n'est qu'un amas de crimes, et d'ordures.
Acte III, Scène 6.
CLÉANTE : Je ne le connais pas, puisque vous le voulez ;
Mais enfin, pour savoir quel homme ce peut être...
ORGON : Mon frère, vous seriez charmé de le connaître,
Et vos ravissements ne prendraient point de fin.
C'est un homme... qui, ... ha ! un homme... un homme enfin.
Acte I, Scène 5, (v. 268-272)
ELMIRE :
Que fait là votre main ?
TARTUFFE :
Je tâte votre habit : l'étoffe en est moelleuse.
ELMIRE :
Ah ! de grâce, laissez, je suis fort chatouilleuse.
Acte III, Scène 3 (v. 916-918).
TARTUFFE :
Que voulez-vous ?
DORINE :
Vous dire…
TARTUFFE (tirant un mouchoir de sa poche) :
Ah ! mon Dieu ! je vous prie,
Avant que de parler, prenez-moi ce mouchoir.
DORINE :
Comment !
TARTUFFE :
Couvrez ce sein que je ne saurais voir.
Par de pareils objets les âmes sont blessées,
Et cela fait venir de coupables pensées.
DORINE :
Vous êtes donc bien tendre à la tentation ;
Et la chair sur vos sens fait grande impression !
Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte :
Mais à convoiter, moi, je ne suis point si prompte :
Et je vous verrais nu du haut jusques en bas,
Que toute votre peau ne me tenterait pas.
Acte III, Scène 2 (v. 859-868).
Je vois qu'il reprend tout, et qu'à ma femme même
Il prend, pour mon honneur, un intérêt extrême ;
Acte Ier, scène 5 (v. 301-302).
Il le choie, il l'embrasse, et pour une maîtresse
On ne saurait, je pense, avoir plus de tendresse ;
À table, au plus haut bout il veut qu'il soit assis ;
Avec joie il l'y voit manger autant que six ;
Les bons morceaux de tout, il fait qu'on les lui cède ;
Et s'il vient à roter, il lui dit : " Dieu vous aide ! "
Acte Ier, Scène 2 (v. 189-194).
Dans la droite raison, jamais n'entre la vôtre ;
Et toujours, d'un excès, vous vous jetez dans l'autre.
Démêlez la vertu d'avec ses apparences,
Ne hasardez jamais votre estime trop tôt,
Acte V, scène 1 (v. 1622-1623).
Ceux de qui la conduite offre le plus à rire
Sont toujours sur autrui les premiers à médire ;
Acte I, Scène première (v. 105-106)
DAMIS :
Que la foudre sur l'heure achève mes destins
Qu'on me traite partout du plus grand des faquins
S'il est aucun respect ni pouvoir qui marrête
Et si je ne fais pas quelque coup dans ma tête !
DORINE :
De grâce, modérez un tel emportement :
Votre père n'a fait que parler simplement
On n'exécute pas tout ce qui se propose
Et le chemin est long du projet à la chose