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EAN : 9782035874009
160 pages
Larousse (06/02/2013)
3.33/5   52 notes
Résumé :
Éraste et Julie s'aiment mais Oronte, le père de la jeune fille, veut la marier à M. de Pourceaugnac, un gentilhomme de Limoges. Avec l'aide de comparses aussi rusés qu malhonnêtes, l'amoureux conçoit alors bon nombre de stratagèmes pour chasser le fâcheux de la capitale. De menace de lavement en accusation de polygamie, le nobliau de province va subir une tornade d'humiliations, entremêlées de chants et de danses. C'est le charme de cette comédie-ballet qu de trans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Comment dégoûter un fiancé choisi par le père de la jeune fille, alors qu'elle en aime un autre. C'est classique chez Molière, mais là, tous les ingrédients y sont.
C'est de la grosse farce, et je pensais à une comédie des débuts de Molière ; mais c'est au contraire une pièce de son crépuscule ( 1669 ).
Il faut dire qu'outre les nombreuses manipulations par Eraste, Julie, et Sbrigani des deux lourdauds que sont le père, Oronte, et le promis, Monsieur de Pourceaugnac, Molière ne se gêne pas (ne se gêne plus ) pour critiquer les excès de saignées et de lavements qui font mourir les patients, malgré tout le docte jargon jargonnant ;
il ne s'encombre pas non plus pour critiquer la justice qui "pend avant de juger", malgré tout le jargon jargonnant ! ( 1 )
Mais je pense qu'en ce temps là, Molière est sous la bienveillance de Louis XIV.
Gérard Noiriel, historien actuel, constate le racisme de classe des nobles du XVIIè siècle qui méprisent les bourgeois fraîchement anoblis comme Mr de Pourceaugnac ( joué par Molière lui-même ).
.
Une petite comédie satirique qui fait penser à la commedia dell'arte, divertissante, entrecoupée de ballets de Lully, pour le plaisir du roi et de sa cour.

( 1 ) NDL : je constate que 4 siècles plus tard, la médecine a progressé, à mon avis, plus vite que la justice !
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Dans ma découverte ou, pour certaines pièces, redécouverte de Molière, j'essaie de lire en groupant celles qui forment un ensemble. Ainsi Monsieur de Pourceaugnac et le bourgeois gentilhomme qui toutes deux mettent en scène des gens pour qui le paraître prévaut. Toutes deux sont des comédies-ballet, genre initié par Molière, et sont créées toutes deux au château de Chambord devant le Roi, l'une en 1669, l'autre en 1670.
Celle-ci est une pièce en trois actes et en prose. Les serviteurs et servantes sont de façon étonnante absents de cette pièce, leur rôle habituel de confident et d'aide à la mise en place de ruses favorisant les amours des jeunes gens, étant remplis par deux intrigants Nérine et Sbrigani, dont le portrait nous est fait l'un par l'autre dès la scène II de l'acte I.
Monsieur de Pourceaugnac semble être un authentique noble, mais il exerce une profession, avocat, qu'il s'empresse de renier lorsqu'on la lui rappelle, et entiché de son statut s'inquiète plus d'être pendu (comme un roturier) que du fait même d'être exécuté.
Le voilà qui arrive de son Limousin natal pour épouser Julie, une fille qu'il n'a jamais vue, en accord avec le père de celle-ci, qui elle désire se marier avec Éraste. Mais aux yeux du père, ce jeune homme a le tort d'avoir un revenu un peu moindre que celui de Pourceaugnac.
Bien évidemment les amoureux n'acceptent pas le choix du père et à l'aide de l'homme et de la femme de réputations douteuses cités plus haut, ils s'efforcent par divers stratagèmes de dégoûter d'une part le prétendant à la fois de la ville, et de sa future épouse, et d'autre part le père de son futur gendre.
Cela donne une farce où ne manquent ni les médecins pédants et incompétents, ni les fausses épouses, ni les fausses confidences sur la jeune fille, ni les déguisements… Tout est mis en oeuvre pour que le père consente et même souhaite l'union des deux amants.
Le tout entrecoupé de chants et danses relativement bien intégrés à l'histoire.
C'est amusant, vif, on y retrouve bien la patte de Molière. En particulier sa critique des médecins que j'ai trouvée assez savoureuse, bien que ne soit qu'une péripétie parmi d'autres. « Monsieur de Pourceaugnac : Mon père et ma mère n'ont jamais voulu de remèdes, et ils sont morts tous deux sans l'assistance des médecins. »
Ce n'est cependant pas la pièce que je préfère. Écrivant cette critique après m'être régalée avec le bourgeois gentilhomme, je la trouve moins réussie, mais loin d'être ratée.

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Une comédie hilarante dans laquelle on retrouve les thèmes de prédilection de Molière: le mariage forcé et l'incompétence des médecins.
Aucun temps mort, tout s'enchaîne sans répit pour ce pauvre M. de Pourceaugnac qui se retrouve poursuivi par des médecins persuadés qu'il est malade juste parce qu'on le leur "a dit", accusé de polygamie, de dettes, et qui risque la pendaison...
Et tout cela uniquement dans l'unique dessein de lui faire quitter la capitale pour permettre à Julie d'épouser Eraste.
Quiproquo, dialectes, travestissement, tout est bon pour rire et faire rire!
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« Monsieur de Pourceaugnac » est une comédie-ballet de Molière qui m'était totalement inconnue jusqu'à ce que le théâtre des bouffes du nord à Paris la programme. J'y suis allée volontiers car Molière fait partie de mes auteurs incontournables. J'ai été séduite par la musique de Lully mais je me suis empressée de lire le texte pour vérifier s'il n'a pas été adapté tellement les loufoqueries sont hilarantes.
La pièce créée au château de Chambord en 1669 pour le divertissement du Roi est bien un spectacle total mêlant l'art dramatique, la musique et la danse et dont le texte mélange les ingrédients satiriques chers à Molière : jeunes gens amoureux et mariage arrangé, excès de pouvoir de la faculté de médecine et de la justice, bourgeois argenté abusé… Car « Monsieur de Pourceaugnac » narre les aventures d'un gentilhomme de Limoges monté à Paris pour épouser la jeune Julie mais que Sbrigani et Nérine, gens d'intrigue payés par l'amant de la belle, vont s'ingénier à perdre.
Avec cette pièce, Molière nous rappelle que le théâtre est un monde où toutes les transgressions sont permises mais, comparée au Bourgeois gentilhomme notamment, je l'ai trouvée particulièrement cruelle pour ce Monsieur de Pourceaugnac auquel je me suis attachée.


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J'ai lu du 21/02/2022 au 24/02/2022.

Je ne connaissais pas du tout cette pièce de Molière. J'avais très envie de la découvrir surtout que je suis fan de ce dramaturge. Dès lors, cette lecture me paraît une évidence.
Molière nous propose une comédie-ballet avec les meilleurs comme Lully, etc. Néanmoins, je trouve que sa comédie est moins subtile que d'autres pièces. Il est évident qu'il dénonce la médecine, se moque de certaines catégories ou rangs sociaux. On est davantage dans une farce puisque nous avons une situation assez classique chez Molière : le père contraint sa fille à épouser un vieillard alors que la demoiselle aime un autre. Nos amoureux feront pour faire annuler le futur mariage en ridiculisant le vieillard. Pourtant, c'est classique mais on rit toujours autant.
J'ai beaucoup aimé les différents thèmes, sujets présents dans cette pièce. Nous avons tout d'abord la critique de la médecine avec des mots savants, l'invention de maladies. Je trouve que Molière excelle parfaitement dans ce domaine-là puisqu'on a l'impression que la médecine est un culte et non un domaine scientifique. En outre, nous avons aussi l'opposition entre les parisiens et les provinciaux perçus comme des naïfs, etc.

Pour conclure, Molière nous fait du Molière. Monsieur de Pourceaugnac est une comédie peu subtile mais ô combien intéressante dans ses thèmes. Nous avons une certaine vision notamment des clichés de l'époque.

Ma note : 9.5/10
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Éraste : Non, ne bougez : j’attendrai qu’il ait fait ; c’est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de quelque folie, que nous serions bien aises qu’il pût guérir avant que de le marier.
L’Apothicaire : Je sais ce que c’est, je sais ce que c’est, et j’étais avec lui quand on lui a parlé de cette affaire. Ma foi, ma foi ! vous ne pouviez pas vous adresser à un médecin plus habile : c’est un homme qui sait la médecine à fond, comme je sais ma croix de par Dieu, et qui, quand on devrait crever, ne démordrait pas d’un iota des règles des anciens. Oui, il suit toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va point chercher midi à quatorze heures ; et pour tout l’or du monde, il ne voudrait point avoir guéri une personne avec d’autres remèdes que ceux que la Faculté permet.
Éraste : Il fait fort bien : un malade ne doit point vouloir guérir que la Faculté n’y consente.
L’Apothicaire : Ce n’est pas parce que nous sommes grands amis, que j’en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d’être son malade ; et j’aimerais mieux mourir de ses remèdes que de guérir de ceux d’un autre ; car, quoi qui puisse arriver, on est assuré que les choses sont toujours dans l’ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos héritiers n’ont rien à vous reprocher.
Éraste : C’est une grande consolation pour un défunt.
L’Apothicaire : Assurément : on est bien aise au moins d’être mort méthodiquement. Au reste, il n’est pas de ces médecins qui marchandent les maladies : c’est un homme expéditif, qui aime à dépêcher ses malades ; et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde.
Éraste : En effet, il n’est rien tel que de sortir promptement d’affaire.
L’Apothicaire : Cela est vrai : à quoi bon tant barguigner et tant tourner autour du pot ? Il faut savoir vitement le court ou le long d’une maladie
Éraste : Vous avez raison.
L’Apothicaire : Voilà déjà trois de mes enfants dont il m’a fait l’honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours et qui, entre les mains d’un autre, auraient langui plus de trois mois.

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MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Ah je suis assommé. Quelle peine ! Quelle maudite ville ! Assassiné de tous côtés !
SBRIGANI.- Qu’est-ce, Monsieur, est-il encore arrivé quelque chose ?
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Oui. Il pleut en ce pays des femmes et des lavements.
SBRIGANI.- Comment donc ?
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Deux carognes de baragouineuses me sont venues accuser de les avoir épousées toutes deux, et me menacent de la justice.
SBRIGANI.- Voilà une méchante affaire, et la justice en ce pays-ci est rigoureuse en diable contre cette sorte de crime.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Oui : mais quand il y aurait information, ajournement, décret, et jugement obtenu par surprise, défaut et contumace, j’ai la voie de conflit de juridiction, pour temporiser et venir aux moyens de nullité qui seront dans les procédures .
SBRIGANI.- Voilà en parler dans tous les termes ; et l’on voit bien, Monsieur, que vous êtes du métier.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Moi, point du tout, je suis gentilhomme.
SBRIGANI.- Il faut bien pour parler ainsi, que vous ayez étudié la pratique.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Point, ce n’est que le sens commun qui me fait juger que je serai toujours reçu à mes faits justificatifs, et qu’on ne me saurait condamner sur une simple accusation, sans un récolement et confrontation avec mes parties.
SBRIGANI.- En voilà du plus fin encore.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Ces mots-là me viennent sans que je les sache.
SBRIGANI.- Il me semble que le sens commun d’un gentilhomme peut bien aller à concevoir ce qui est du droit et de l’ordre de la justice ; mais non pas à savoir les vrais termes de la chicane.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.- Ce sont quelques mots que j’ai retenus en lisant les romans.
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L'APOTHICAIRE: Assurément: on est bien aise au moins d'être mort méthodiquement. Au reste, il n'est pas de ces médecins qui marchandent les maladies: c'est un homme expéditif, expéditif, qui aime à dépêcher ses malades; et quand on a à mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde.
[...] Voilà déjà trois de mes enfants dont il m'a fait l'honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours et qui, entre les mains d'un autre, auraient langui plus de trois mois.
ERASTE: Il est bon d'avoir des amis comme cela.
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Premier Médecin : Les médecins sont obligés au secret : il suffit que je vous ordonne, à vous et à votre fille, de ne point célébrer, sans mon consentement, vos noces avec lui, sur peine d’encourir la disgrâce de la Faculté, et d’être accablés de toutes les maladies qu’il nous plaira.
Oronte : Je n’ai garde, si cela est, de faire le mariage.
Premier Médecin : On me l’a mis entre les mains, et il est obligé d’être mon malade.
Oronte : A la bonne heure.
Premier Médecin : Il a beau fuir, je le ferai condamner par arrêt à se faire guérir par moi.
Oronte : J’y consens.
Premier Médecin : Oui, il faut qu’il crève, ou que je le guérisse.
Oronte : Je le veux bien.
Premier Médecin : Et si je ne le trouve, je m’en prendrai à vous, et je vous guérirai au lieu de lui.
Oronte : Je me porte bien.
Premier Médecin : Il n’importe, il me faut un malade, et je prendrai qui je pourrai.

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NÉRINE : Assurément. Votre père se moque-t-il de vouloir vous anger de son avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac, qu’il n’a vu de sa vie, et qui vient par le coche vous enlever à notre barbe ? Faut-il que trois ou quatre mille écus de plus, sur la parole de votre oncle, lui fassent rejeter un amant qui vous agrée ? et une personne comme vous est-elle faite pour un Limosin ? S’il a envie de se marier, que ne prend-il une Limosine et ne laisse-t-il en repos les chrétiens ? Le seul nom de Monsieur de Pourceaugnac m’a mise dans une colère effroyable. J’enrage de Monsieur de Pourceaugnac. Quand il n’y aurait que ce nom-là, Monsieur de Pourceaugnac, j’y brûlerai mes livres, ou je romprai ce mariage, et vous ne serez point Madame de Pourceaugnac. Pourceaugnac ! cela se peut-il souffrir ? Non, Pourceaugnac est une chose que je ne saurais supporter ; et nous lui jouerons tant de pièces, nous lui ferons tant de niches sur niches, que nous renvoierons à Limoges Monsieur de Pourceaugnac.
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Vidéo de  Molière
MOLIÈRE – Variations sur les fêtes royales, par Michel Butor (Genève, 1991) Six cours, parfois coupés et de qualité sonore assez passable, donnés par Michel Butor à l’Université de Genève en 1991.
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