J'aime lire de temps à autres les récits d'aventuriers. J'avais déjà entendu parler de Henry de Monfreid, puis étant tombé sur une ancienne interview de lui (Radioscopie), je me suis décidé à lire un de ses livres.
J'avais hésité à me procurer
Les Secrets de la Mer Rouge, histoire de commencer par le plus connu mais il se trouvait que j'avais Mes Vies d'Aventures sous la main.
Ce livre retrace des épisodes de la vie de l'auteur sur presque 1 siècle, entre la fin du 19e siècle et la première moitié du 20e, en bonne partie dans la région de la
Mer Rouge et en Afrique. On se sent un peu dans une des premières bandes dessinées de Tintin, entre l'atmosphère et le contexte colonial et les péripéties les plus rocambolesques qui se succèdent pour l'auteur. On est perdu au milieu de tout les noms de lieux, de personnages, d'ethnies, de la situation géopolitique, etc.
C'est ce qui fait le charme du livre, car même si on a beaucoup de mal à suivre, il reste un sentiment de dépaysement à la fois géographique et temporel.
C'est aussi, il faut l'avouer, frustrant car on ne sait parfois plus ni où on est, ni à quelle époque, mais je suppose que cela est le résultat de la construction du livre à partir d'extraits de ses nombreux récits précédents.
L'autre aspect très intéressant du livre est l'auteur. Il est pour moi l'incarnation de l'aventurier. Un occidental qui a reçu une bonne éducation et qui aurait sans doute pu se contenter d'un bon poste en France, et qui au lieu de cela a préféré vivre d'activités de trafic, notamment, loin de sa métropole (qu'il cherche à rejoindre néanmoins à la fin de sa vie), et on comprend que ce n'est pas pas esprit romanesque mais parce que c'est vraiment sa nature. Il a d'autre part une moralité bien a lui, qu'il faut bien sûr resituer dans l'époque, mais dont on parlerait beaucoup je pense s'il était un auteur plus connu.
En définitive, je pense que je lirai un jour
Les Secrets de la Mer Rouge, pour ne pas rester sur ma faim par rapport à cet auteur.