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EAN : 9782290009666
190 pages
Editions 84 (06/02/2013)
3.18/5   22 notes
Résumé :
Après quinze années d'errance à travers le monde, Bernard, un homme désenchanté, revient échouer dans ce qu'il lui reste de famille, quelque part en Charente. Il n'a jamais pu se résoudre à travailler comme ses congénères et ne se trouve aucune affinité avec le genre humain. Seuls les ruminants ont grâce à ses yeux. Il se retrouve à présent face à sa mère et à ses reproches.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après quinze années d'errance à travers le monde, Bernard, la quarantaine désenchantée, revient échouer dans ce qui lui reste de famille. A la manière d'un ange noir, il va méthodiquement défaire la vie tranquille de tous ceux qu'il retrouve...

Bernard à la lecture de ce résumé n'est pas de ces héros avec lesquels on se sent immédiatement en empathie, il n'a rien fait de sa vie, il va mal et il ne supporte pas d'aller mal seul, il a voulu renier ses racines et pourtant c'est vers elles qu'il est, inexplicablement pour lui, attiré...

A ma propre surprise, je suis pourtant rentrée facilement dans cette histoire qui bénéficie d'une écriture enlevée, d'un style très décalé avec beaucoup d'humour noir, un peu méchant parfois, de trouvailles d'expression formidables...Le cynisme décapant interroge nos valeurs, les démolit éventuellement sans proposer quoi que ce soit en remplacement... En fermant le livre, je me suis interrogée sur l'auteur en me demandant ce qu'il avait pu vivre pour écrire de la sorte et j'ai trouvé une interview où il explique que la relation mère-fils de son bouquin est à l'inverse de ce qu'il connait avec sa mère... Magie de l'imagination de l'écrivain...
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Bernard, la quarantaine désabusée, rentre en France après quinze ans passés à vadrouiller de par le monde.
Tout naturellement ses pas le mènent vers les siens. Il ne sait pas trop ce qu'il vient chercher dans ce petit village de Charente, d'autant plus qu'il n'a pas quitté la famille en très bons termes et qu'il a été plutôt avare côté cartes postales ...

Une fois que mère et soeur eurent reconnu ce grand énergumène comme leur fils et frère, Bernard s'aperçoit vite que peu de choses ont changé. Certes le père est mort, d'ailleurs on ne manque pas de lui faire remarquer que sa longue abscence y est pour beaucoup, certes la frangine lui fait cadeau d'un beau-frère charentais pur jus, certes il se retrouve tonton de deux ados plus ou moins conformes, mais dans le fond, tout ça ne l'émeut pas des masses, son sentiment d'appartenance ne s'étant pas magiquement régénéré aux antipodes !
Bernard restera quand même une petite année à végéter dans ce microcosme familial, histoire de renforcer les bases de sa philosophie j'menfoutiste, de jouer avec les nerfs des uns et des autres, de se plonger à nouveau dans la vie étriquée et les eaux troubles des sentiments, façon comme une autre de confirmer son peu d'attachement.
Rien de mieux qu'un retour aux sources pour s'assurer qu'on a bien fait d'emprunter les chemins de traverse.

j'ai adoré ce vieil ado caractériel au cynisme cinglant, drapé dans sa belle indifférence et son autosuffisance.
Le ton est vif, l'humour défensif. Lorsque la nostalgie ose pointer son nez, elle est rapidement priée d'aller se faire voir ailleurs. Quant à la fragilité des êtres et des sentiments, elle sait suffisamment se parer de drôlerie et de poésie pour ne pas être déprimante.
Reconnaissons que ce petit monarque de lui-même est une tête à claques perclus d'une délicieuse mauvaise foi, et que plus d'une fois on le foutrait bien à la porte à grands coups de pied au cul. Heureusement, il peut aussi poser son regard hautain sur sa modeste personne et s'appliquer à lui-même de sévères constats. Mais ça n'ébranle en rien ses certitudes car il sait qu'au fond... c'est lui qui a raison !

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Après quinze années d'errance à travers le monde, Bernard, désenchanté, revient s'échouer dans ce qu'il lui reste de famille.

Quinze ans à bourlinguer aux quatre coins du monde, parce que "plutôt laisser pourrir mes dents en liberté qu'arborer des implants dans un loft avec vues sur congés payés et marché bio" (p. 12). Pour "le plaisir de se retrouver un soir dans une ville inconnue, sans autre projet que l'heure à venir, sans autre toit que les étoiles et sans argent d'avance tandis que les hommes rentrent chez eux continuer leur histoire sans surprise." (p. 33) Mais quinze ans sans quasiment jamais donner de nouvelles à ses parents et à sa soeur... sa dernière carte postale remonte à dix ans...
Et puis subitement, après avoir fait le tour de la question, la lassitude et l'envie de revenir sur ses terres... un "impérieux besoin de revenir"...


Alors des gens qu'on retrouve, d'autres qui ne sont plus...
Un retour surprise qui se révèle douloureux pour la mère...
"M'aimait-elle enfin un peu ou me haïssait-elle d'être venu briser sa gangue de souvenirs, me superposer au disparu qu'elle imaginait ? Sans doute, après l'avoir longtemps espéré, mon retour lui paraissait-il inadmissible ? Étais-je inadmissible ?" (p. 47)
Un retour qui vient bouleverser lentement mais sûrement la petite vie bien tranquille de sa famille. le vent de nouveauté qu'il souffle sur ceux qu'il retrouve fait tâche dans leur quotidien hermétique à toute fantaisie.


Ce livre est le second roman de l'auteur. Michel Monnereau a tout d'abord travaillé dans la publicité puis a touché à diverses forme d'écriture (journaliste, parolier, etc.). Il a écrit beaucoup de poésie et s'essaye au roman depuis 2006, avec beaucoup de lucidité, d'humour et de causticité.

Je retiendrai beaucoup de belles phrases, de celles qu'on a envie de partager tellement elles disent vrai... et de si jolies images...
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Le narrateur rentre chez lui après quinze ans sans donner de nouvelles et critique tout ... Bien qu'il soit pénible à supporter sa mère le loge, le nourrit et tente de communiquer avec lui. le personnage est désagréable.
La famille se délite autour de lui et ce pauvre type s'en va un beau jour sans rien dire...
Tout en pestant contre le narrateur que je trouve lamentable, j'ai lu ce livre d'une traite car le style de l'auteur est vivant, les personnages sont bien campés, et il y a des interrogations: jusqu'oú ira la vilenie du narrateur ? Pourquoi est-il aussi amer? Que s'est-il passé pour qu'il soit aussi mal dans sa peau? On le sait à la fin... Livre a lire un week end de pluie dans une campagne mitée par un urbanisme crétin.
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Bernard, célibataire de quarante ans, revient chez lui, dans un petit village proche d'Angoulème. Il y retrouve sa soeur, mariée, mère de deux filles et éleveuse de chiens et sa mère qui ne se remet pas de la mort de son mari. Bernard, qui a passé quinze années à vagabonder un peu partout dans le monde, est reçu plutôt froidement car il n'a quasiment jamais donné de ses nouvelles. Sa mère l'accuse même d'avoir fait mourir son père de tristesse...
Présenté comme roman, ce texte a tout de l'auto-analyse d'un personnage relativement peu sympathique. Egocentrique, narcissique et négatif, il porte un regard sans complaisance sur une famille trop ordinaire à son goût. le lecteur se demande même pourquoi il est venu la rejoindre. de plus, il apparaît comme une sorte de porte-poisse. La mère meurt, une de ses nièces fait une fugue et la belle entente entre sa soeur et son beau-frère s'effrite, toujours à cause de lui. En dehors de cela, il ne se passe pas grand chose dans la vie de cet éternel ado qui traîne son mal de vivre et son ennui et, malheureusement, nous le transmet. Un style un peu décalé (quelques jeux de mots et trouvailles sémantiques) et un ton plein d'humour sarcastique rachètent un peu l'ensemble.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je revoyais dans cette même cour l'enfant que j'avais été, s'approchant à petits pas de sa mère qui le regardait venir à elle et, en réponse à cet élan, le silence de ses mains. A peine l'esquisse d'un sourire contre lequel venait se briser le besoin d'être aimé.
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Je revoyais dans cette même cour l'enfant que j'avais été, s'approchant à petits pas de sa mère qui le regardait venir à elle et, en réponse à cet élan, le silence de ses mains. A peine l'esquisse d'un sourire contre lequel venait se briser le besoin d'être aimé.
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Je savais aujourd'hui qu'on ne s'échappe pas, où qu'on aille, et qu'on regagne un jour son point de départ, des cicatrices à l'âme en plus et la fièvre en moins. Toutes disproportions gardées, on reste soi-même.
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Video de Michel Monnereau (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Monnereau
Michel Monnereau .Portrait de Michel Monnereau lors d'une rencontre avec des lycéens dans le cadre du concours Fabriquez un poème. © Centre du livre et de la lecture en Poitou-Charenteswww.livre-poitoucharentes.org
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