Maxence au désert est le récit de voyage d'un jeune auteur de 21 ans parti étudier la faune ichtyologique ( les poissons ) en Mauritanie, dans les années 20. A la fin de son séjour, il entreprend un voyage de 800 km à dos de chameau, de Port Etienne à St Louis du Sénégal. Il s'agit de sa première méharée (Voyage à dos de méhari ).
Maxence, botaniste, ressent l'appel du
désert. Son aventure, du 14 octobre au 12 novembre 1923, a une dimension initiatique.
Il part avec une caravane de 20 personnes dont 1 seule femme, quelques esclaves noirs, et 10 chameaux. Sur le chemin, il croisera d'autres voyageurs qui l'accompagneront un moment pour certains pour ensuite poursuivre leur propre route.
Le journal du jeune homme est très précis. Il cite quantité de plantes. On peut regretter qu'il n'aie pas joint un lexique illustré. Les faux gommiers sont facilement identifiables, en revanche, l'askaf, le tarfa, le morkebé et bien d'autres échappent à toute représentation.
Maxence décrit avec force détails la cérémonie du thé à la menthe. Il mentionne le phénomène des dunes mobiles. Il est assez étonnant de le voir remarquer des empreintes d'autruches. Après recherche, il s'agit de l'espèce à collier rouge d'Afrique du Nord.
Le texte de Maxence est celui d'un scientifique. Précis, il fait un véritable catalogue de la flore et de la faune rencontrées et des paysages traversés. Lorsqu'il s'agit des hommes, l'approche est la même, dans un esprit d'anthropologie. On voit le paysage se modifier au fil de la route. Les campements sous tentes sont pittoresques. Les conditions de vie sont spartiates, et les soins aux animaux et aux hommes plutôt brutaux.
Quelques images poétiques ponctuent la narration. le désert est comparé à un océan. Au couchant, le profil des chameaux s'imprime sur le disque rouge du soleil. Des silhouettes de femmes voilées de bleu sont aperçues au loin. le texte est surtout très coloré, avec des descriptions de levés et de couchés de soleil chatoyantes.
Théodore Monod est connu comme l'un des plus grands spécialistes du Sahara au xx ème siècle. Il est aussi philosophe et théologien, antiraciste, pacifiste et écologiste. «Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d'ailleurs si j'ai vendu à l'État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon coeur, ni mon âme…" affirme-t-il.
Maxence au désert illustre assez bien sa personnalité, bien qu'on n'ait pas là une oeuvre engagée, mais plutôt une vision d'ouverture sur le monde et de découverte.