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EAN : 9782330030421
240 pages
Actes Sud (09/04/2014)
2/5   1 notes
Résumé :
« Ma mère est-elle un monstre ? » se demande parfois la narratrice – une jeune trentenaire qui doit revenir vivre chez sa génitrice après avoir perdu son travail –, écrasée par le tempérament explosif et la folle vitalité de cette sexagénaire tellement plus jeune qu’elle. Aux yeux de la fille, malmenée par la vie, la villa du nord de Barcelone semblait être un abri sûr où elle se serait volontiers contentée de couler des jours rêveurs dans le cocon maternel retrouvé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La lueur des lucioles est notre tendre espoir

« Mais regarder Duch dans les yeux ne fait pas « éclater la vérité ».
Les crimes, les génocides, les systèmes d'extermination… Catherine Coquio parle de vérité, du mal de vérité. « … nous découvrons le blanc de conscience que produit un système d'extermination, et qu'un crime sans raison reste inavouable. La soif de vérité reste entière et avec elle le besoin de sens. La vérité en souffrance devient le mal de vérité ».

Compréhension, incompréhension, témoins muets, « le mal de vérité est un mal particulier, né d'un mensonge politique particulier », vérité apprise, vérité vécue, vérité reconnue, dénis, culture mondialisée de la mémoire…

« Mais pour qu'un « maintenant » ait lieu, il faut que d'un mal de vérité tourmentant quelques-uns naisse une vérité qui s'impose à tous. Il faut qu'une vérité historique ou judiciaire se dégage des disputes politiques, et, souvent, qu'un génocide se distingue d'une guerre. Or, du mal de vérité issu de la destruction du réel naît une vérité sans autorité, défendue par une science et un droit discutés à leur tour, portée par des témoignages qui ne sont pas des preuves. La vérité ici ne « triomphe » jamais, et la guerre devient l'argument du mensonge ».

Dans l'introduction, l'auteure parle du temps, de celles et ceux qui ont vécu, de celles et ceux qui voudraient comprendre, des rescapé-e-s et des tueurs, de tristesse ou de peur, de se cogner au réel…

Catherine Coquio souligne la crise de la critique, l'effondrement de l'autorité du réel, le vérité doutant d'elle… Elle indique « c'est affirmer le droit de tous non seulement à la vérité mais à la pensée inquiétante de la vérité ». Il faut donc fouiller les archives, « fréquenter les morts » et, pourtant, pour les survivant-es, le savoir n'épuise pas « le mal ».

L'auteure analyse aussi la « mémoire comme culture », la mémoire et la vérité comme résistance active, les autres usages possibles du passé, la religion de la mémoire…

Elle évoque des livres, des lecteurs et des lectrices. « Lire ou écouter les témoins oblige les historiens à faire entendre des voix différentes, à faire comprendre le tout à partir des vécus individuels, à composer leurs narrations en montagnes et polyphonies, bref à écrire l'histoire, au sens plein ».

Contre la déréalisation des éventements ou leur normalisation médiatique, il convient de « rendre commune sa part de signification partageable », de parler de la vérité « comme brulant litige politique »…

Catherine Coquio revient sur le titre choisi pour cet ouvrage, parle de destruction de la réalité et de destruction de la mémoire des témoins, de sécularisation critique, du pouvoir du langage…

« C'est donc de l'intérieur que je veux approcher ce mal de vérité et cette maladie de la mémoire, en m'appuyant sur ceux qui pensent à travers l'expérience qu'ils font. Je le ferai en visitant les grands « sites » ou « scènes » : vérité, mémoire, témoignage, catharsis. Je tenterais chaque fois d'y tracer un seuil entre utopie et dystopie, entre mythologie aliénante et puissance critique ».

Sommaire
Introduction
Première partie. le mal de vérité
Pour une histoire politique du mensonge et de la vérité
La destruction du réel et sa réfutation
La « réfutation » du témoin
Une vérité sans autorité
Deuxième partie. le témoignage comme utopie et la mémoire comme religion
Culture de la mémoire et devoir de mémoire : la captation du témoignage
Le « passage de témoin »
Le témoignage comme utopie
Troisième partie. le retour de la catharsis
La catharsis après la catastrophe
La « catharsis impossible » ou l'interdit de représentation
« Une possibilité de tragédie » Imre Kertèsz
Témoignage et tragédie
Epilogue. « N'oublie pas le meilleur »

« Ce livre est donc aussi une réflexion sur un processus de sécularisation en cours, plus déréglé et chaotique qu'aucun autre car il se déroule autour d'un noeud non dénoué : celui de la désappartenance humaine comme produit de l'histoire humaine »

Un livre très dense, des invitations à réfléchir et (re)lire certain-e-s « auteur-e-s- ». Nous n'en avons pas fini avec les génocides, les crimes contre l'humanité…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais pour qu’un « maintenant » ait lieu, il faut que d’un mal de vérité tourmentant quelques-uns naisse une vérité qui s’impose à tous. Il faut qu’une vérité historique ou judiciaire se dégage des disputes politiques, et, souvent, qu’un génocide se distingue d’une guerre. Or, du mal de vérité issu de la destruction du réel naît une vérité sans autorité, défendue par une science et un droit discutés à leur tour, portée par des témoignages qui ne sont pas des preuves. La vérité ici ne « triomphe » jamais, et la guerre devient l’argument du mensonge
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C’est donc de l’intérieur que je veux approcher ce mal de vérité et cette maladie de la mémoire, en m’appuyant sur ceux qui pensent à travers l’expérience qu’ils font. Je le ferai en visitant les grands « sites » ou « scènes » : vérité, mémoire, témoignage, catharsis. Je tenterais chaque fois d’y tracer un seuil entre utopie et dystopie, entre mythologie aliénante et puissance critique
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Lire ou écouter les témoins oblige les historiens à faire entendre des voix différentes, à faire comprendre le tout à partir des vécus individuels, à composer leurs narrations en montagnes et polyphonies, bref à écrire l’histoire, au sens plein
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Ce livre est donc aussi une réflexion sur un processus de sécularisation en cours, plus déréglé et chaotique qu’aucun autre car il se déroule autour d’un nœud non dénoué : celui de la désappartenance humaine comme produit de l’histoire humaine
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