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EAN : 9782724224733
739 pages
France loisirs (30/11/-1)
3.83/5   201 notes
Résumé :
Ce roman des temps néroniens est un livre incontournable, une page d'histoire vraie et à jamais inoubliable pour qui veut pénétrer la Rome décadente et déchirée du premier siècle après Jésus-Christ ; connaître Néron et son règne, comprendre une époque charnière où l'empereur rêvait de baptiser sa ville "Néropolis" tandis que naissait le mythe chrétien de la cité vertueuse. En une profonde plongée dans un monde baroque et passionné, le kaléidoscope tourbillonnant de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Une brique...mais pas indigeste du tout: on se fiche un peu des heurs et malheurs de Caeso...ce qui passionne, ce sont toutes les notations relatives à la Ville éternelle, à la vie quotidienne, religieuse, politique et..sexuelle des Romains! C'est nettement plus vivant et plus accrocheur que Carcopino, (vie quotidienne à Rome).

J'avoue ne pas avoir senti de plaidoyer "pro domo" pour le christianisme, tant la vie réglée -et déréglée- des Romains a occupé le premier plan de mes intérêts ...

Cela dit, passée cette découverte-ou cette confirmation in situ- je ne crois pas qu'on relise avec autant de passion ce gros pavé..Les péripéties romanesques très vite s'estompent, restent un ton, assez alerte et humoristique et un enseignement qui, lui, perdure...
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J'ai découvert Hubert Monteilhet avec Neropolis lorsque j'étais au lycée. Les années ont passé mais je garde un souvenir très fort de cette vaste fresque des temps néroniens.

L'auteur, grand amateur d'histoires et d'Histoire, nous entraîne à la suite de son personnage principal Kaeso dans les profondeurs de la capitale impériale Rome dans les premières décennies du Ier siècle de notre ère.
Il y a du Dumas chez Monteilhet par l'ampleur de sa dramaturgie. On plonge plus qu'on lit, dans le quotidien de l'Urbs. La grande Histoire rejoint les petites en nous conduisant auprès des premiers successeurs d'Auguste. le roman s'ouvre sur la folie de Caligula qui fait et défait la chevalerie et l'ordre sénatorial au gré de ses illuminations. On suit Claude et ses épousailles aux relents incestueux. Et évidemment, on s'attarde sur le règne de Néron, entre faste, démesure, art et aliénation.

J'ai eu l'occasion de discuter avec Hubert Monteilhet au Livre sur la place, à Nancy, quelques années après cette lecture. Je l'avais trouvé très abordable, fort intéressant et doté de beaucoup d'humour. Ce qu'on retrouve sous sa plume. Son récit est un enchantement pour tout passionné d'Histoire romaine. Ou pour tout amateur de bonnes histoires. Tour à tout conteur et pédagogue, érudit sans pédanterie, sa prose est un régal. On apprend beaucoup sur la vie à Rome, de la constitution du garum à l'entraînement des gladiateurs, des intrications politiques au quotidien des insulae, du frigidarium des thermes au vomitorium des banquets...

Lecture passionnante et enrichissante à entamer sans la moindre hésitation, au vu du pavé.
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Plus de 700 pages d'histoire romaine ! J'avoue, j'ai acheté ce bouquin en seconde main, plus par hasard qu'autre chose, et lorsque je m'y suis mise je n'étais pas sur du tout d'en voir la fin ! Mais je ne l'ai pas laché.
Ce que j'aime dans les romans historiques c'est justement cette habitude que j'ai de chercher, parrallèlement à ma lecture, d'autres pistes pour vérifier la véracité des éléments du bouquin. Or, dans celui-ci, et Dieu sait qu'il s'agit d'une belle pièce, je n'ai pas du tout ressenti le besoin de faire des recherches parrallèles. J'ai aimé l'histoire, j'ai adoré le style d'écriture de l'auteur qui a beaucoup d'humour, j'ai aimé suivre les aventures de Kaeso. Il est vrai que l'auteur nous peint un tableau pas toujours glorieux de Rome, on se croirait parfois dans un film porno, mais, indépendamment de cela, l'histoire est bien tournée. J'ai aussi aimé l'idée de me repérer dans cette Rome antique, me promener la journée dans des lieux que je retrouvais lors de la lecture de ce bouquin, une fois rentrée dans mon hôtel romain. Une belle découverte.
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Dans la catégorie des romanciers insolites, en voici un qui est bien à sa place : Hubert Monteilhet (1928-2019) est un auteur de romans (essentiellement, mais il a écrit aussi des essais et des écrits polémiques) dans deux genres différents, le roman policier et le roman historique. Et dans ces deux genres, il fait preuve d'une originalité qui le met dans une position étrange, à la fois classique et franc-tireur, à la fois traditionnel et provocateur.
Pour résumer très grossièrement, disons que Monteilhet est un libertin dans la lignée des écrivains du XVIIIème (Choderlos de Laclos, à qui on le compare souvent, l'abbé Prévost, Crébillon, Restif de la Bretonne ou encore Sade), et aussi, d'une certaine façon, aux « Hussards » des années 50 (Nimier et Laurent en particulier). Pour l'élégance du style, jointe à une description des moeurs où se mêlent liberté et impertinence, voire licence. Aussi sans doute pour une vision particulière de la littérature : dans les deux genres qu'il pratique, il dresse (avantageusement, et parfois avec une malicieuse insolence) des tableaux parfois sordides de la société qu'il veut décrire, tout en laissant au lecteur le soin de juger. Ses romans policiers sont plus des romans psychologiques, voire des romans de moeurs, que des romans à énigme classique. Dans ses romans historiques, il fait appel à une Histoire, parfaitement réelle et documentée, mais qui heurte l'idée que nous avons de l'Histoire traditionnelle, parce qu'elle s'oppose souvent à nos opinions morales et religieuses.
C'est en particulier le cas avec « Néropolis » (1984). Néropolis, comme le nom l'indique, c'est la ville de Néron. le roman, à travers l'histoire de Kaeso, raconte la Rome des julio-claudiens, à la lumière des écrits de Tacite et de Suétone (les deux plus grandes langues de vipère de l'Antiquité), mais également des plus sérieux historiens de la vie quotidienne romaine. Prétexte pour l'auteur de nous mettre sous les yeux la vie décadente des romains, et aussi les fluctuations politiques et sociales, tous comme les premiers pas d'un christianisme brouillon et pas toujours convaincant. Les portraits sont dépeints au vitriol, l'analyse qu'en fait l'auteur est souvent teintée de cynisme et de causticité. Voilà pour les points négatifs. Mais, si l'on veut avoir une idée plus juste de ce pavé (près de 900 pages), il faut souligner le sérieux de la documentation (c'est pas jojo, mais tout est vrai), et surtout le style d'écriture : à la fois élégant (sa marque de fabrique) et plein d'humour, de mouvement et de vie. On ne s'ennuie pas une minute, tant la curiosité prend le pas sur l'ennui, lors des descriptions, tour à tour savoureuses et répugnantes, des portraits réjouissants ou inquiétants…
Nous avions l'habitude de voir la Rome des julio-claudiens à travers les récits primo-chrétiens de Sienkiewicz (« Quo vadis ? ») de Wallace (« Ben-Hur ») ou de Douglas (« La Tunique »), d'autres auteurs plus nuancés comme Graves (« Moi Claude, empereur ») ou Waltari (« le secret du royaume »), voire Grimal (« Mémoires d'Agrippine »). Monteilhet est un des premiers à nous donner un tableau aussi complet (et complaisant, il faut bien l'avouer) de la Rome du 1er siècle.
A rapprocher du « Royaume des mécréants » de cet autre trublion qu'est Anthony Burgess.
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Je mentirais en niant que j'ai passé de bons moments au fil des 850 pages de ce roman fleuve. L'histoire de Caeso, un jeune romain feignant de se convertir au christianisme pour échapper aux convoitises de sa belle-mère adoptive rassemble tous les ingrédients de la bonne littérature d'aventure. Là où je suis moins enthousiaste, c'est sur la prétendue exactitude historique du roman. L'auteur nous montre une Rome complètement décadente, où aucune mesure, aucun bon sens n'ont cours, un Emprereur d'une cruauté extrême régnant sur un peuple dépravé dont seuls les chrétiens semblent avoir conservé quelques bribes de sens commun. Monteilhet est complètement fasciné par une sexualité débridée et parfaitement perverse qu'il nous décrit comme omniprésente. On sent chez lui une bonne dose de militantisme au service de ceux qui ont compris le mystère de la vraie croix et ça, éh bien ça me les brise menu. Ceci dit, emmenez Néropolis sur une plage et je vous garantis quelques heures de plaisir.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
"Cet appétit de dialogue personnel rendait les épitaphes extrêmement variées et dénuées le plus souvent de la moindre convention quant à l'essentiel du texte. Toutes les qualités et tous les défauts s'exprimaient ainsi dans cette prose éternelle. Des vaniteux entassaient une douzaine de surnoms en guise d'introduction à un "curriculum vitae" ridicule. Des hommes célèbres travaillaient dans le genre sobre. Les pensées, les sentiments les plus contradictoires, les plus profonds ou les plus futiles se faisaient jour. Les Romains se révélaient soudain beaucoup plus originaux dans leur mort que dans leur vie.
Kaeso, à son tour, attirait l'attention de Décimus sur tel ou tel extrait, qui l'avait frappé pour une raison ou pour une autre...
"Ci-gît Similis, ancien Préfet du Prétoire : il supporta la vie durant cinquante ans et ne vécut vraiment que durant sept ans."
"La vertu est ouverte à tous, elle n'exige ni rang ni richesses : l'homme seul lui suffit."
"Tant que j'ai vécu, je me suis bien amusé. Ma pièce est finie, la vôtre finira bientôt. Adieu, applaudissez !"
"Vivant, je n'ai jamais maudit personne. A présent, je maudis tous les dieux des enfers."
"T. Lollius a été placé près de cette route pour que le passant lui dise : cher Lollius, adieu !"
"Ci-gît Amymone, femme de Marcius. Excellente, très belle, elle fila la laine, fut pieuse, pudique, honnête, chaste, et resta à la maison."
"A la femme la plus aimable : elle ne m'a causé d'autre chagrin que celui de sa mort".
"Je vous supplie, très saints dieux Mânes, d'avoir pour recommandé mon très cher mari et d'être assez indulgents avec lui pour que je le voie durant les heures de la nuit."
"Ce que j'ai bu et ce que j'ai mangé, c'est tout ce que j'emporte avec moi"
"Pieux, vaillants, fidèle, sorti de rien, il a laissé trente millions de sesterces et n'a jamais voulu entendre les philosophes. Porte-toi bien et prends exemple sur lui."
"Jeune homme, quelque pressé que tu sois, cette pierre te demande de lever ton regard et de lire : ci-gît le poète M. Pacuvius. Voilà tout ce que je voulais t'apprendre. Adieu."
"Terre, ne pèse point sur cette enfant, qui n'a point pesé sur toi !"
"Puisse-t-il bien se porter celui qui me salue en passant !"
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"-Mais voyons, tu sais comment ça se passe, et depuis des générations...
A la moindre marque de disgrâce, le condamné n'attend pas que son corps supplicié soit traîné aux Gémonies, et ses biens, confisqués. Il organise une soirée d'adieux, se fait ouvrir les artères des poignets - et non pas les veines, comme l'écrivent les historiens qui ne se sont pas encore donné la mort...
- Quelle différence entre veines et artères ?
- Les unes sont grosses, et les autres, petites.
Bref, tandis que le sang s'écoule, le suicidé cherche de nobles paroles, qui resteront en mémoire, lègue quelques objets précieux à l'empereur, qu'il remercie de ses bons soins, laisse un gros paquet au Préfet du Prétoire et à quelques autres nécrophages, offre à boire au centurion qui a, comme par hasard, fait cerner sa maison pour qu'il ne puisse s'échapper que les pieds devant.
Il résulte de cette prévenance que l'empereur serait un méchant tyran de confisquer les biens d'un homme que personne n'a encore jugé ni condamné, et le testament est d'ordinaire respecté.
En outre, l'empereur dira d'un ton bonhomme : "Quel dommage ! Qu'est ce qui lui a pris ? Je n'avais pourtant pas si fort froncé les sourcils. Que n'a-t-il escompté ma clémence ? J'aurais à ce jour un obligé de plus..."
Mais un courtisan suggérera : "Il n'aurait pas appelé le chirurgien s'il ne s'était pas senti plus coupable qu'on ne pense". Et l'empereur hochera la tête avec une tristesse dubitative.
Ainsi, tout le monde est content : le Préfet du Prétoire aura fait une affaire de plus, le centurion aura bu du meilleur, l'empereur caressera son bronze de Corinthe sans qu'il y aille de sa faute, et le condamné aura soustrait ses biens au pillages à toutes fins utiles".
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Sur le seuil, le judéo-chrétien eut cette remarque, très caractéristique de ceux qui sont menacés d'extermination en vertu d'une étiquette quelconque :"Tous mes voisins m'aiment et m'estiment. Je m'efforce de leur donner le bon exemple." Et Kaeso lui rétorqua tristement : "Tous tes voisins te haissent, justement parce que tu leur donnes le bon exemple. Crois tu que les gens aiment recevoir des leçons ?" Quand un garçon a atteint ce degré de sagesse, il est compréhensible que la terre lui pèse.
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Beaucoup de ces novices étaient des esclaves, qui acceptaient de rechercher dans l'exercice des armes une dignité que leur condition leur refusait. Mais une forte minorité d'hommes libres ou d'affranchis avaient signé moyennant finances ce contrat si original d"auctoratio", par lequel on abdiquait sa liberté aux mains d'un trafiquant, pour un certain temps ou pour un certain nombre de rencontres. Ces gladiateurs sous contrat étaient souvent des fils de famille décavés qui, après avoir vendu leurs biens s'étaient vendus eux-même en désespoir de cause. Leur père les avaient avertis "Si tu continues comme ça, tu finiras à la gladiature!". Et papa avait eu raison.
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_ Je ne saisis pas grand-chose à cette histoire.
_ Tu n'es pas le seul ! Les apôtres m'ont dit qu'ils n'avaient pas compris grand-chose non plus.
_ Pourquoi n'ont ils pas questionné le Christ à ce sujet ?
_ Ils osaient rarement L'interroger, crainte de passer pour bêtes aux yeux des autres. Mais Jean, notre plus distingué théologien, à qui Jésus faisait des confidences particulières, soutient qu'il faut prendre les paroles de Jésus au pied de la lettre.
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Videos de Hubert Monteilhet (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hubert Monteilhet
Phoenix, un film allemand réalisé par Christian Petzold, sorti en 2014, d'après le roman Le Retour des cendres de Hubert Monteilhet. Bande-annonce VO.
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