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Bertille Hausberg (Traducteur)
EAN : 9782864245070
200 pages
Editions Métailié (03/09/2004)
4.06/5   42 notes
Résumé :
"L'imagination est la folle du logis." Sainte Thérèse d'Avila. Rosa Montero invite le lecteur à un voyage entre vérité et fiction sous la houlette de la folle du logis, sur des chemins pleins de surprises, mêlant allégrement la littérature et la vie en un cocktail excitant de biographies d'écrivains et d'autobiographie vraie ou fausse. A travers un panorama des folies et des faiblesses d'auteurs comme Melville, Goethe, Tolstoï ou M. Amis, ou bien des mécanismes de l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Découverte épatante de cette auteure avec un roman publié en 2015, "L'Idée ridicule de ne plus te voir", qu'une amie , après son propre coup de coeur pour ce texte, m'a fait partager...Ainsi je débutai ma prise de connaissance des écrits de cette dame de la littérature contemporaine !

Je poursuivis avec "La Chair"... Et là, présentement, une flânerie impromptue
en cherchant le tout précédent texte cité, pour l'offrir à mon tour, je suis
tombée sur cette "Folle du logis", dont les thématiques m'ont attirée d'emblée.

Cette "Folle du logis" [Amusante appellation de Sainte Thérèse de l'enfant Jésus, pour nommer , "l'Imagination" ]nous embarque joyeusement au pays des livres, des romanciers, des mots et de cette imagination, qui transforme, intensifie nos petites individualités !

Une lecture protéiforme où Rosa Montero nous entraîne dans les complexités et les méandres de l'Ecriture, de ses différents métiers d'écrivaine, romancière et journaliste ainsi que dans ses admirations-passions pour certains écrivains...

L'auteure exprime à coeur ouvert sa très haute idée de la littérature, "Pour
moi, écrire est une manière de penser et cette pensée doit être la plus propre, la plus libre et la plus rigoureuse possible" ( p. 51)

"Voilà ce qu'est l'écriture: un effort pour transcender l'individualité et la misère humaine, un désir de s'unir aux autres pour former un tout, une volonté de conjurer l'obscurité, la douleur, le chaos et la mort. "(p. 118)

Rosa Montero narre ses convictions quant aux vrais engagements des écrivains, qui pour elle, ne doivent surtout pas frayer avec les nantis ni surtout le pouvoir ... explicitant sa préférence pour Voltaire [ avec en contrepoint des bémols pour Zola], seul contre tous dans l'Affaire Calas...Formulant son agacement , par contre, contre la servilité et le côté "lèche-bottes" du grand Wolfgang Goethe... trop englué dans les mondanités, vanités de la cour de Weimar !

L'auteure nous offre également les étapes d'élaboration de ses romans, ses sources d'inspiration, ainsi que des thèmes ou personnages récurrents, qui reviennent de façon permanente, comme la "présence assidue des petits", des nains, symbole entre l'enfant et l'adulte !!

Un vrai bonheur de lecture, entrepris et achevé en 48 heures... qui nous offre de multiples anecdotes significatives sur l'histoire littéraire [Italo Calvino, Truman Capote, Robert Walser, Victor Klemperer, etc. ]

Un florilège multicolore de pensées, questionnements sur l'Ecriture, et
sur ce besoin humain primordial de RACONTER...
Passion des mots, des livres, de la lecture, de la Connaissance.... Un feu
d'artifice jubilatoire que je recommande à tous les papivores, et boulimiques de littérature, de mots, et de fictions !

"Je déteste la littérature utilitaire et militante, les romans féministes, écologistes, pacifistes et autres genres en iste; écrire pour faire passer un message trahit la fonction primordiale du roman, sa raison fondamentale, celle de la recherche du sens. On écrit pour apprendre, pour savoir, et on ne peut entreprendre ce voyage vers la connaissance si on emporte avec soi les réponses préalables."


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Ce livre n'est pas un roman. Il est à la fois un récit autobiographique (mais pas forcément authentique) et un essai (mais bien loin d'une lourde démonstration scientifique) sur la littérature, l'écriture et l'imagination, cette « folle du logis », comme l'avait baptisée Sainte Thérèse d'Avila.
Rosa Montero nous embarque dans un texte jubilatoire et nous parle de la création littéraire, de sa raison d'être, du métier de romancier, des doutes et des peurs de celui-ci, au nombre desquels l'angoisse de ne pas être reconnu (par le public, les autres romanciers, la critique, séparément ou tous en même temps) fait figure de torture ultime. Ecrire contre le temps et la folie, pour apprendre et trouver du sens, dans la réalité ou la fiction, ou sur l'infime frontière entre les deux, écrire à partir de son imagination, qui se manifeste parfois à travers les rêves, ou à partir de la mémoire qui n'est pas toujours (consciemment ou non) fiable. Ecrire en toute indépendance vis-à-vis des critiques, du marketing, du pouvoir, ou s'y asservir. Ecrire pour vivre plusieurs vies, et finalement, pour ne pas mourir.
Dressant de-ci de-là de brefs portraits de quelques-uns de ses écrivains préférés, l'auteure ne se prive pas de dénoncer les attitudes peu honorables de certains autres, et nous livre des souvenirs de sa propre enfance et de sa vie amoureuse enflammée (mais rappelez-vous, la folle du logis à l'oeuvre dans la mémoire de Rosa Montero pourrait bien vous mystifier...)
Dans un style clair et fluide et avec un franc-parler jouissif, Rosa Montero fait un éloge passionné et passionnant de l'écriture et de l'imagination. A la fois instructif et amusant, ce texte enlevé et très personnel est un plaisir de lecture bien réel !
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Voici un livre pour tous les amoureux des livres, pour ceux que les coulisses de la création littéraire intriguent, et pour ma part, j'y ai vu un hommage aux écrivains, à la littérature, à l'écriture, à tout ce qui se rapporte au processus littéraire.

J'ai trouvé ce livre passionnant car à travers la vie et le témoignage de divers écrivains - entre autres, Italo Calvino, Truman Capote, Tolstoï (aah j'ai aimé voir que l'auteure, Rosa Montero, n'en disait pas du bien ), Nabokov, Raimbaut, Rilke, des écrivains espagnols et latino-américains - des oeuvres tel que Les Mille et une nuits,et bien d'autres exemples et anecdotes littéraires, dont certaines reposent sur sa propre expérience, Rosa Montero questionne, tente de répondre et illustre ce qui fait les livres, le pourquoi et le comment derrière l'écriture, ce qu'est le cauchemar mais aussi la passion de tout écrivain, i.e., la création littéraire, celle qui fait appel à l'imagination, cette "folle du logis" que "nos cura, nos sana, nos hace ser mejores y mas felices" (qui nous guérit, nous rend meilleurs et plus heureux), et nous permet même de vaincre la mort (exemple à l'appui avec le cas "Shéhérazade").

Un texte passionnant et instructif au style claire, limpide, accessible et agréable, sa lecture m'a donné envie de me plonger dans plusieurs des oeuvres des écrivains cités, dont George Eliot pour qui Rosa Montero semble vouer une grande admiration.


Ce livre dévoile presque les ficelles des magiciens des histoires, leurs difficultés, leurs motivations, ce que l'écriture leur apporte, leurs angoisses, leur fragilité, leur humanité, leur perfidie parfois, leurs dilemmes, leurs attentes, leur orgueil, tout cela placé dans le contexte de leur époque et de l'Histoire, tout cela suivant leur personnalité aussi. J'ai trouvé cet exposé captivant, riche et savoureux. Il m'a permis de comprendre beaucoup de choses concernant la psychologie de l'écrivain, bien qu'on ne découvre rien de bien neuf vraiment à ce sujet.

C'est une ode à la folie, à la passion, à ce qui nous fait vibrer et enrichit nos vies. Rosa Montero parle des livres mais aussi de la vie, de cette frontière fine entre la fiction et la réalité, l'imaginaire et le réel, et qui nous touche tous, écrivains ou non. Passionnant vraiment !

J'ai aimé aussi son éclairage personnel sur différents sujets autour de la littérature, notamment concernant la question de la littérature féminine, sujet qui l'exaspère profondément, ou encore sa réponse à la question : les écrivains préfèrent-ils lire ou écrire ?


Et tout en discourant ainsi, l'auteure s'amuse elle aussi, laissant parfois la main à la folle du logis pour intervenir dans ce qui était censé être un essai, et qui se transforme parfois en fiction, comme si l'imagination était plus forte que tout !
J'ai beaucoup aimé ce côté inattendu dans ce livre, et j'y ai apprécié aussi ses positions affirmées, son franc-parler, sa non langue de bois sur certains auteurs et certains de leurs actes, et le fait qu'elle assume ses points de vue sur la littérature. On peut ne pas être d'accord sur certains points. C'est une vision très personnelle des choses et des faits qu'elle assume.
Lien : http://lecture-sans-frontier..
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****

Rosa Montero nous parle de romans et d'écrivains, en prenant exemple sur des auteurs qu'elle aime, parmi lesquels Enrique Vila-Matas. Ce n'est pas du tout la même chose, ni le même style. Cela ne ressemble en rien non plus aux essais littéraires de Javier Marìas, que Rosa Montero ne cite pas du reste. C'est amusant en soi de constater que Nabokov les a marqués tous les trois.

Rosa Montero, plus que dans un essai littéraire, nous emmène dans des épisodes biographiques d'écrivains mêlés d'une histoire autobiographique, enfin soit-disant, car elle va nous la raconter trois fois de manière différente, en prenant comme fil conducteur cette folle du logis qu'est l'imagination.
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Les romans de Rosa Montero font la part belle à l'imagination, "la folle du logis" d'après sainte Thérèse d'Avila, mais cet essai éblouissant et limpide n'est pas en reste.



"Toute biographie est fiction et toute fiction est autobiographique" (Barthes), nous rappelle-t'elle dans une pirouette finale, après avoir bien promené son lecteur en lui contant ses amours passionnantes et vraisemblables avec M., à trois reprises, sur le même canevas.Mais différentes quand même...



Développant ses interrogations et opinions sur écriture et littérature au fil d'anecdotes personnelles (imaginées?) ou à propos d'auteurs tels Melville, Goethe, Tolstoï, Capote, Calvino, Voltaire, Zola, ..., elle n'oublie pas non plus la lecture et les lecteurs.



"Je ne connais pas un romancier qui ne soit affligé du vice insatiable de la lecture."(...) Pour apprendre à écrire, il faut lire beaucoup."(...) Car enfin, comment peut-on vivre sans lecture?"

" Lire, c'est vivre une autre vie."

" Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas comme un coup de poing sur le crâne, alors pourquoi le lisons-nous?"(Kafka)



Il me semble préférable de ne plus chercher à parler de ce livre admirable. Tout serait à citer. Indispensable pour tout lecteur et incontournable pour tout auteur (ou futur auteur, je ne donne pas de noms, mais j'en ai en tête, elles se reconnaîtront)



"Il y a des jours où on se sent si inspiré, si débordant de mots et d'images qu'on écrit avec une sensation de légèreté totale, comme on survole l'horizon, surpris par ce qu'on vient d'écrire : 'Je savais ça? j'étais capable de rédiger ce paragraphe?' Il nous arrive parfois d'écrire très au-dessus de nos capacités, mieux que nous ne savons le faire. Alors, pour ne pas briser ce miracle, on ne veut pas quitter son siège, ni respirer ou battre des paupières, encore moins penser. Dans ces étranges transports de légèreté, écrire revient un peu à danser à la perfection une valse très difficile. Vous tournez et virez dans les bras de votre cavalier en enchaînant d'un pied ailé de jolis pas très compliqués; et la musique des mots résonne à vos oreilles et, autour de vous, le monde est un tintement de lustres de cristal, de candélabres d'argent, de soies chatoyantes et de souliers bien cirés, un tourbillon impérieux de fulgurances, et votre danse frôle la beauté parfaite, vous tournez et virevoltez sans rompre le rythme, c'est prodigieux, vous qui craignez tant de perdre la cadence, de marcher sur les pieds de votre partenaire, de vous montrer une fois de plus maladroite et humaine, vous réussissez à faire un nouveau pas puis un autre et peut-être un autre encore pendant que vous volez dans les bras de votre propre écriture."


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
(L'utilitarisme pamphlétaire constitue la plus grande trahison du métier; la littérature est un chemin de connaissance et on doit le suivre chargé de questions et non de réponses); il consiste plutôt à rester vigilant face aux lieux communs, à ses propres préjugés, à toutes les idées reçues et non soumises à examen qu'on nous glisse insidieusement dans la tête , idées pernicieuses, vénéneuses comme le cyanure, inertes comme le plomb, qui nous conduisent à la paresse intellectuelle. Pour moi, écrire est une manière de penser et cette pensée doit être la plus propre, la plus libre et la plus rigoureuse possible. (p. 51)
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La rivalité entre frères [...] n'existe pas seulement en littérature, la relation fraternelle est, je crois, le premier endroit où se mesurer: pour être moi, je dois d'une certaine manière l'être contre mes frères; ils sont mes autres moi possibles, des miroirs angoissants dans lesquels je me contemple. Je me dis au passage que cette sorte d'émiettement de la personnalité, ce manque de structuration du moi dont semblent souffrir actuellement certains adolescents est peut-être dû, entre autres, au fait qu'aujourd'hui beaucoup sont des enfants uniques et donc privés du reflet de cet autre moi possible, assez différent cependant pour lui permettre d'exister.
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Je déteste la littérature utilitaire et militante, les romans féministes, écologistes, pacifistes et autres genres en iste; écrire pour faire passer un message trahit la fonction primordiale du roman, sa raison fondamentale, celle de la recherche du sens. On écrit pour apprendre, pour savoir, et on ne peut entreprendre ce voyage vers la connaissance si on emporte avec soi les réponses préalables.
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Il est vrai que des oeuvres atroces et d'une horrible facilité se vendent comme des petits pains en s'adressant à un public de lecteurs peu exigeants mais écrire un roman à la fois très mauvais et très populaire n'est pas à la portée du premier venu. Il faut pour cela avoir une certaine impudence ou être vraiment un peu simplet; il faut ne pas craindre de tricher, de flatter les bas instincts, et tout le monde ne sait pas le faire. J'ai l'impression que le bon écrivain ne peut que bien écrire, tout comme le mauvais n'est capable que d'écrire mal. Chacun écrit comme il peut car la littérature finit par devenir une fonction organique supplémentaire comme transpirer, par exemple, et on ne contrôle pas sa sueur: certains ruissellent au moindre effort tandis que d'autres restent parfaitement secs.
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La vanité d'un écrivain est un vertigineux abîme d'insécurité, y sombrer revient à descendre inexorablement jusqu'au centre de la terre. Si vous tombez dans ce puits, deux millions de lecteurs peuvent bien affirmer que votre roman les a enchantés, il suffit qu'un imbécile de journaliste écrive dans un bulletin paroissial de Trifouilly-les-Oies que votre livre est horrible pour sentir aussitôt l'angoisse s'emparer de vous.
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Vidéo de Rosa Montero
Le saviez-vous que la la romancière et journaliste madrilène Rosa Montero a une formation en psychologie ? Les masterclasses littéraires « En lisant, en écrivant » sont l'occasion de poser aux grands auteurs contemporains, français et internationaux, autant de questions qui vous viennent à l'esprit. Pour cette masterclasse Rosa Montero est interviewée par Marie Sorbier.
En collaboration avec le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture.
Pour retrouver toutes les Masterclasses du cycle "En lisant, en écrivant" : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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