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EAN : 9782818940969
88 pages
Bamboo Edition (05/04/2017)
3.71/5   122 notes
Résumé :
"Leur vie va être bouleversée par l'une des pires catastrophes écologiques de l'histoire." 16 mars 1978 : le pétrolier Amoco Cadiz s'échoue sur les rochers de Portsall, dans le Finistère. 220000 tonnes de pétrole brut sont déversées sur près de 400 kilomètres de côtes bretonnes, provoquant l'une des plus grandes marées noires du siècle. Léon, le maire de la petite commune, décide de poursuivre les responsables et engage la lutte contre la firme propriétaire du charg... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Née dans une famille de paysans bretons, Léon et Manon, la petite Nicole, que l'on surnomme affectueusement Bleu, grandit les pieds dans l'eau à Ploudalmezau, petite commune du Finistère, entourée d'un grand-frère protecteur, Lucas. Son père se bat à longueur de temps pour faire reconnaître les droits des agriculteurs. Un combat qu'il mène si bien qu'il est élu maire. Un maire paysan, qui plus est, à 35 ans ! A-t-on jamais vu ça ! En 1964, un petit Paulo arrive. Un petit frère différent, avec un chromosome d'amour en plus, que Bleu et Lucas voudront sans cesse protéger. Les enfants grandissent, s'épanouissent et il est temps pour l'aîné de quitter sa chère Bretagne pour rejoindre l'Afrique. La nuit du 16 mars 1978, une fusée de détresse est lancée. le pétrolier Amoco Cadiz s'échoue sur les rochers de Portsall, répandant plus de 220000 tonnes de pétrole, créant une marée noire sans précédent...


Gwénola Morizur raconte l'histoire de son grand-père, Alphonse Arzel. Paysan devenu maire, suite au naufrage de l'Amoco Cadiz, il décide de poursuivre les responsables. S'engage alors un long et dur combat qui durera 14 ans et condamnera la compagnie américaine Amoco à une compensation financière s'élevant à 1257 millions de francs (soit seulement la moitié du préjudice causé). L'auteure dépeint non seulement ce drame mais aussi la vie de famille de sa maman, Bleu, et de son grand-père, Alphonse, un homme qui, grâce aux sacrifices de sa femme, a pu mener le combat contre Amoco. Sur fond de marée noire, elle nous livre un album social et politique très intéressant. Graphiquement, Fanny Montgermont, de par son trait réaliste et soigné et de par ses magnifiques aquarelles, donne de la profondeur à ce récit sensible et habilement mené.
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Je me souviens de l'ancre, énorme, exposée face à l'anse de Portsall. Immortalisée là pour se souvenir de l'une des pires catastrophes écologiques françaises.

Dans les années 1990, des amis brestois  nous ont emmenés ma famille et moi à Portsall, un village côtier appartenant à la commune de Ploudalmézeau, dans le Finistère. Portsall est connu pour ses roches mais surtout pour le naufrage de l'Amoco Cadiz qui a eu lieu le 16 mars 1978. Dans la soirée, ce pétrolier subit une avarie et s'échoue en face de Portsall. Il vomit alors 220 000 tonnes de mazout qui se répandent sur 360 kilomètres de côte, de Brest à Saint-Brieuc. Et c'est toute la Bretagne qui pleure.
C'est lors de cette visite que j'ai entendu parler pour la première fois de cette terrible marée noire qui a marqué les esprits de tous les Bretons. Quand moi je voyais du bleu, mes amis - âgés à l'époque d'une vingtaine d'années - me parlaient d'une étendue noire, visqueuse, épaisse. Des oiseaux englués. Et d'une odeur infernale.

Mis joliment en dessin par Fanny Montgermont, "Bleu pétrole" nous replonge dans la Bretagne des années 1970 jusqu'aux années 1990. Nicole, surnommée Bleu, fille de Léon Larzé, le premier agriculteur devenu maire de la commune depuis 1800, raconte son enfance et cet événement qui a marqué  sa vie. Elle nous parle de sa famille, de ses liens avec ses frères mais aussi d'un monde de petites gens, "bourgeois", agriculteurs et pêcheurs,  qui vont finalement se serrer les coudes pour sauver leur mer, leurs paysages, leurs côtes. Elle nous parle de la ténacité d'un père à qui  les grands groupes financiers américains  ne font pas peur. Elle nous parle du courage d'une mère qui a tout fait pour que son mari puisse mener son combat.

Dans "Bleu Pétrole", Gwénola Morizur revient sur cette terrible catastrophe écologique qui a marqué son histoire familiale. Car cette bande dessinée, avant d'être un témoignage sur le naufrage de l'Amoco Cadiz, est avant tout un hommage à son grand-père et à sa grand-mère, et l'évocation d'une époque révolue. Petite-fille d'Alphonse Arzel, le maire de Ploudalmézeau qui en 1978 lutta avec d'autres élus  pour gagner un procès historique contre la compagnie pétrolière américaine Standard Oil qui détenait le groupe Amoco, elle nous fait partager le combat de sa famille et de toute une région qui dura 14 ans.

Un dossier en fin d'ouvrage nous permet d'en savoir un peu plus sur cette famille et sur le naufrage de l'Amaco Cadiz.
Peut-être cette BD parlera-t-elle plus aux amoureux de la Bretagne. Pourtant, elle s'adresse forcément à chacun d'entre nous dès lors que l'on s'intéresse à la protection de notre environnement. Ce combat a révélé l'intérêt de l'action collective et a mis fin à l'impunité des pollueurs. A partir de l'Amoco, puis avec l'Erika et le Prestige, chaque marée noire s'est accompagnée de mesures visant à éviter les accidents maritimes ou à mieux indemniser les dommages en cas de pollution. Car le risque demeure toujours…
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16 mars 1978. Une date que les bretons n'oublie pas. Celle où l'Amoco Cadiz fait naufrage sur la côte du Finistère et déverse ses 220 000 tonnes de pétrole provoquant une terrible marée noire.
Gwénola Morizur revient sur cette tragédie à travers l'histoire d'un maire qui, par sa détermination, va mener un combat de 14 ans, contre le groupe américain qui a pris les côtes bretonnes pour une poubelle. C'est à travers la vie de cet agriculteur, à travers les yeux bleus de sa jeune fille, que l'on assistera à la catastrophe, qu'on verra se mettre en place la solidarité locale pour nettoyer les plages et que l'on suivra ce long procès, combat d'une vie.
Plus qu'une bande dessinée sur le naufrage de l'Amoco Cadiz, c'est le témoignage d'une de ces familles bretonnes dont la vie s'est mis à tourner autour de ce drame écologique. Un témoignage raconté avec beaucoup de douceur et de sensibilité. Et beaucoup de vérité puisque l'auteur s'est inspirée de sa propre famille pour former son scénario comme elle nous le raconte dans les quelques feuillets terminant l'album.

Les dessins sont magnifiques, de splendides aquarelles à la douceur sans pareille qui transmet les émotions avec une facilité déconcertante.
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En 1978 a eu lieu le naufrage de l'Amoco Cadiz, ce pétrolier qui a fait naufrage et pollué les côtes bretonnes.

L'auteur de ce livre, petite-fille d'un Maire d'origine paysanne qui s'est battu pendant quatorze ans avec sa famille contre les intérêts économiques de grands armateurs, nous conte cette aventure.

Elle prend comme personnage principale sa mère qui a vu sa vie complètement orientée par l'événement.

Le lecteur découvre un témoignage vivant et émouvant de la vie d'une famille autour d'une catastrophe.

La plage et la Bretagne sont mis en valeur mais on sent surtout un grand amour pour ses habitants et leur ténacité.

Au-delà du problème écologique et de la responsabilité, il y a un hymne à la solidarité familiale. Il leur faut tout d'abord se souder autour de ce père paysan que rien ne destinait à occuper le poste de Maire.

Ce premier combat sera suivi de beaucoup d'autres dont celui de la protection du dernier enfant atteint de trisomie.

J'ai beaucoup aimé le portrait doux amer de la grand-mère de l'auteur qui va devoir reprendre seule le poids de la ferme et affronter le quotidien.

A lire !
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Avec un tel titre, une telle couverture et de telles autrices, je ne m'attendais pas à ça comme bd… Je pensais trouver un récit de la catastrophe de l'Amoco Cadiz mais si l'Amoco Cadiz est bien là, ce n'est pas à mon avis le sujet de cette histoire. le personnage autour de qui gravite cette histoire, c'est Léon Larze, un paysan plein d'énergie et d'envie de changer les choses autour de lui qui se retrouve maire de son village, sur la côte Nord du Finistère. Léon Larze, un personnage inspiré d'Alphonse Arzel (la proximité sonore n'est pas fortuite), le maire qui a été à la tête du combat juridique de 14 ans contre la Standard Oil, l'armateur de l'Amoco, un combat victorieux, une date importante pour la cause écologiste.
Et si Léon Larze est le pivot de l'histoire, c'est parce que le sujet principal de cette bande dessinée est sa famille, et l'impact de son combat, et plus largement de son engagement politique, sur cette famille. Alphone Arzel avait une femme et cinq enfants, Gwénola Morizur a donné à son personnage une femme et trois enfants, qui sont comme des condensés des cinq de la vraie vie. Et on a l'impression que plus Léon Larze s'investit, plus sa femme doit prendre en charge la ferme et la famille ; on a l'impression qu'il passe aussi un peu à côté de ses enfants, même s'il les aime. Et on voit comment chacun dans la famille réagit à la tragédie de l'Amoco Cadiz, ceux qui étaient loin et ont du mal à réaliser, ceux qui décident de se battre envers et contre tout, y consacrant leur vie et parfois celle de leurs proches, ceux qui font face dans le quotidien.
C'est un très beau sujet, mais il faut être prêt à ne pas lire l'épopée de l'Amoco Cadiz. Et puis je trouve que ce livre est un peu trop superficiel. le sujet n'est pas simple, mais il est ici traité sur une très longue durée en finalement peu de pages, ce qui fait que tout est suggéré plutôt que dit véritablement, et cela m'a un peu gênée. Et puis quand on lit les informations fournies à la fin sur la famille de l'autrice, la famille d'Alphonse Arzel, on se rend compte que sa femme était beaucoup moins effacée qu'elle n'est présentée dans le livre. J'imagine que cela sert le propos, mais je trouve cela un peu dommage.
Je sais que le dessin, avec ses traits assez nets et ses couleurs un peu passées, ne fait pas l'unanimité, mais j'ai bien aimé cette douceur pour traiter d'un sujet finalement très domestique. Ces images m'ont rappelé les bd de la revue que je lisais en étant ado, les bd de Tito. Rien de révolutionnaire donc, peut-être, mais un aspect familier qui me semble bien se marier avec le sujet.
En définitive, c'est une bande dessinée qui n'est pas sur le sujet auquel on s'attend, et c'est une bande dessinée dont le scénario me paraît trop lâche pour répondre aux attentes du lecteur. Ce n'est donc pour moi pas une réussite, malgré plusieurs belles planches. Et je ne peux m'empêcher, en refermant cette bd, de me demander ce qu'Alphonse Arzel en a pensé quand sa petite-fille la lui a fait lire. S'est-il rendu compte des répercussions de ses choix de vie sur sa famille ? le savait-il et en était-il triste, ou faisait-il semblant de l'ignorer, ou encore n'a-t-il rien vu ? Nous ne le saurons pas, et cela ne nous regarde probablement pas, mais cette bande dessinée pose beaucoup de questions, notamment ce qu'est une famille, et ce que les choix personnels signifient pour ceux qui nous entoure. Une interrogation qui va bien au-delà de l'histoire de l'Amoco Cadiz.
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critiques presse (1)
BDGest
18 avril 2017
Les auteures relèvent avec habileté le défi de raconter la solidarité en prenant pour prétexte un drame qui a secoué la Bretagne et le monde.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Je ne cherche pas à démêler le vrai du faux, mes souvenirs se mêlent à ceux des autres, aux histoires, aux dires, aux interprétations, pour créer une mémoire collective, la série de nos instantanés, ceux qui, pour on ne sait quelle raison, ont compté, ces bouts de rien qui ont survécu au temps...
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Monsieur le Maire, vous êtes bien gentil, mais chacun son rôle. Le vôtre est de rassurer les habitants. Celui de l'État de prendre les initiatives et les responsabilités.
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On se sent impuissants, et en colère contre ce monde qui détruit tout... C'est injuste !
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Le pire, c'était le silence.
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Je ne vous demande pas de vous sacrifier, de partir ou de rester, il faut vivre comme vous l'entendez, mais vous êtes une famille, et vous serez toujours, quoi qu'il arrive, une famille.
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