Il s'agissait d'un académicien français (mais pas encore au moment où il écrit et publie ce roman). Je ne le savais pas quand j'ai lu le livre, mais ça ne me surprend pas du tout car sa plume, sa plume ! Une vraie merveille.
J'ai choisi le livre uniquement sur sa couverture (titre compris), dans ma cabane aux livres. Comme certaines d'entre vous je suppose, j'ai mon opinion sur la corrida tout en sachant que je n'y connais rien sur le sujet (pas une tradition de chez moi, jamais été dans une arène), mais je le met grosso modo dans le même sac que les combats de coqs. Bref, j'étais curieuse de lire ce livre, dont je ne savais rien, et malgré la couverture pas trop sûre que cela ne parle que de corrida (vu le titre - ce que je ne savais pas, c'est que dans l'Antiquité, le bestiaire est le gladiateur combattant les fauves dans l'arène).
Donc oui, ce livre ne parle que de corrida, il s'agit d'une déclaration d'amour à la corrida. Alban, un jeune Parisien de seize ans, part seul en Espagne tant il est passionné de taureau, où il va pouvoir devenir matador. L'histoire est sympa, mais c'est surtout l'écriture, pleine de sensualité, de passion pour l'Espagne, les Espagnols, et bien sûr les taureaux, toute la gente bovine, la corrida... Cela nous fait voir d'un autre oeil, d'un très bel oeil, la corrida.
Cela ne la rend pas moins horrible à mes yeux et dépassée, mais ça permet de mieux comprendre ce que peux être la passion de la corrida. Car ceux qui aiment la mise à mort sont aussi ceux qui sont amoureux du taureau lui-même, aussi étrange que celui puisse paraître. Ce livre n'explique pas, il vit.
Il est aussi à lire comme un brin autobiographique car l'auteur,
Henry de Montherlant, a lui même torée très jeune (à quinze ans, il met à mort ses premiers taureaux et apparaît dans la presse), avant que ses parents s'en offusquent et le lui interdise... Il y reviendra plus tard, à 27 ans.
Je reste profondément anti-corrida et c'est bien là la prouesse de l'oeuvre, d'avoir fait vibrer en moi son amour pour cela