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Les Berges du Marais tome 1 sur 3
EAN : 9782342041453
240 pages
Publibook (20/08/2015)
4.14/5   25 notes
Résumé :
« Laetitia regardait toujours cet homme, si bien qu'en exécutant à son tour sa courte génuflexion, elle leva les yeux pour ne pas arrêter de fixer l'inconnu. Celui-ci fronça quelque peu les sourcils, mais son visage demeura froid et imperturbable, les yeux aussi méprisants que tout à l'heure. Laetitia se surprit à détester cet homme sans le connaître : il avait violé son intimité et détaillait les personnes avec un air supérieur et méprisant. Mais malgré tout cela, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
4,14

sur 25 notes
Merci à notre amie Talou 61 de m'avoir accepté comme critique de son très beau livre - certains passages sont tout simplement beaux en effet comme certaines des pages les plus inoubliables des romans de George Sand. On s'attarde sur le paysage et sur les personnages en les décrivant avec un talent qui ne manquent pas de rappeler l'oeuvre de la dame de Nohant.
Mais voici : il s'agit aussi de romans historiques, et le premier volet de cet ouvrage intitulé Les Berges du Marais vaut vraiment d'être lu par un grand nombre de lecteurs, car outre les qualités littéraires de son auteure, il met en évidence la solide connaissance qu'a cette dernière de l'époque qu'elle décrit, jusque dans le plus petit détail. On sent derrière les mots employés une solide documentation venir à l'appui de l'intrigue.
Tout commence par le départ d'une jeune provinciale de son village natal, pour des raisons financières, sa famille ne pouvant faire face aux besoins de toute la nichée. Et le voyage qui commence est tout à la fois une montée vers la capitale et vers la Révolution - nous sommes à quelque temps du déclenchement de celle-ci -, et ce voyage est aussi initiatique puisque l'on y croise un fervent lecteur de Rousseau.
L'attaque de la diligence par des voleurs nous en apprend un peu sur les moyens dont certains durent user alors pour financer les journaux et comités créés par le Tiers-État à la veille de l'ouverture des États-Généraux et aider quelques miséreux en délestant quelques riches de biens acquis sur le dos de la collectivité. On en est toujours un peu là, à toute époque, et les plus à craindre ne sont pas ceux d'en-bas - ceux-là ne font trembler que les gens bien possessionnés - mais ceux qui dirigent la société.
Ce roman nous éclaire sur les situations vécues qui expliquent pour une part le séisme de 1789, une bonne part restant toutefois explicable par les attentes d'une bourgeoisie en mal de reconnaissance et avide de prendre les commandes de la société et de l'État.
Ce beau roman permet de comprendre les motivations et les espoirs des gens qui firent la Révolution, et en même temps les aspirations de la majorité populaire, qui allait sortir déçue et insatisfaite par une Révolution qui n'alla pas plus loin que la satisfaction des revendications des bourgeois et des libéraux.

Je ne dévoilerai pas la succession de faits qui forment la trame de ce roman ; je laisse les lecteurs le découvrir et le savourer. Car c'est bien cela que vit le lecteur : ce roman est aussi appréciable sur la forme que sur le fond.

Talou est une écrivaine de talent et elle sait se faire l'avocate des personnalités qui firent la Révolution.

François Sarindar




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Situer un roman à l'époque de la Révolution Française ne doit pas être simple pour une auteure contemporaine, et adhérente à Babelio sous le pseudo de "talou61". Laetitia Montou dédicace son oeuvre "Les Berges du Marais" à ses professeurs d'histoire, ce qui démontre clairement son goût pour L Histoire. Tout de même, écrire une oeuvre en 3 tomes, dont 2 sont déjà parus et le 3e est en voie de finition (à moins qu'un 4ème soit déjà programmé), suppose plus qu'un simple enclin pour une matière donnée, en l'occurrence L Histoire. Il s'agit d'une entreprise qui requière de l'enthousiasme, de l'engagement, de sacrés efforts et une maîtrise stylistique et linguistique.

Personnellement, lorsque j'ai vu sur la première page l'année 1788, j'ai eu un peu peur, car mes années de référence en matière d'histoire se situent à partir de juste avant le début de la Grande Guerre ou le commencement du XXe siècle. Afin de mieux saisir les finesses de l'oeuvre de Laetitia Montou et de ne pas écrire trop de bêtises, j'ai relu l'ouvrage de base de l'Académicien Pierre Gaxotte "La Révolution francaise", lu la dernière fois en 1964, et plus ouvert depuis.

L'excellente chronique de François Sarindar du 20 octobre 2017, qui met en exergue l'aspect historique de cette épopée, m'a convaincu de la solidité du cycle de Laetitia Montou, puisque le chroniquer est lui-même auteur de 2 ouvrages historiques : "Jeanne d'Arc : Une mission inachevée" et "Lawrence d'Arabie : Thomas Edward, cet inconnu".
Publier un livre à compte d'auteur, comme l'a fait talou, demande par ailleurs un courage certain et je dois admettre que c'est seulement tout récemment que je m'en suis rendu compte, grâce, entre autres, à Melpomene125/Laure Barachin et Marceline Bodier.
Sincèrement chapeau mesdames !

La jeune Laetitia, 16 ans, en quittant la pauvre ferme en Angoumois, où elle vit dans la misère avec sa famille, pour monter à Paris chez sa tante, une riche veuve, ne peut se douter que ce grand départ signifie en même temps son entrée dans L Histoire. C'est, en effet, le moment névralgique où le roi, endetté, a consenti à réunir les états généraux que certains espèrent offriront à la France une constitution et un État plus démocratique et plus juste.
Son long voyage en diligence, lui réserve 2 grandes surprises : l'attaque par 4 hommes masqués qui dérobent un banquier covoyageur de sa fortune et un autre covoyageur qui lui remet un exemplaire "Du contrat social" de Jean-Jacques Rousseau. Notre petite paysanne n'est pas une illettrée, mais ses lectures se sont limitées, jusqu'à présent, à la Bible et aux psaumes.
L'homme qui lui a remis ce beau cadeau, Pierre, se trouve à la tête de la "Société Fraternelle" clandestine et des soi-disant brigands, qui ont organisé ce hold-up pour éviter que l'argent du banquier n'aille renflouer les caisses royales et permettre de reporter aux calendes grecques la convocation des états généraux.

Ce Pierre, dont elle tombe amoureuse, lui fait entrer dans le cercle restreint de la Société Fraternelle. Nous sommes en 1788, pourtant avant d'affronter la Révolution, notre jeune héroïne devra mener une guerre sans merci avec sa cousine Aurore. Arrivée quasi mourante chez sa tante, cette Aurore se révèle être une sacrée messaline, qui annonce à Laetitia qu'elles sont en fait demi-soeurs, puisque son père a abandonné le toit familial, peu de temps après sa naissance, causant ainsi la mort de chagrin de sa mère. On l'a parquée dans un couvent, comme une espèce de punition et c'est maintenant à son tour de punir, à commencer par sa jeune demi-soeur. "Tu vas payer pour le crime de ton père" lui annonce-t-elle gentiment ! Cet ultimatum inattendu conduit Laetita à un double plan d'action : découvrir la vérité et surtout se défendre contre cette gonzesse faux jeton et maléfique.

Qu'en est-il de la révélation bouleversante d'Aurore et comment cette luciférienne compte-t-elle concrètement assouvir sa revanche ? Et notre héroïne, réussira-t-elle à sortir vainqueur de ce duel ? Et avec ce beau, distingué et noble Pierre connaîtra-t-elle le parfait Amour ? Et ("last but not least") quel sera son rôle dans cet événement majeur du XVIIIe siècle pour la France et le monde, qu'a été après tout la Révolution Française ?
Qui mieux que Laetitia Montou alias talou61 peut répondre avec verve et passion à toutes ces questions ?

Personnellement, je n'ai qu'une toute petite critique - presque ridicule par rapport à l'ensemble de l'ouvrage - qui s'adresse, d'ailleurs, à l'éditeur : le manque de numérotation des pages dans les 2 tomes en ma possession de "Les Berges du Marais"


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Plonger dans la vie quotidienne de notre pays au cours d'une des périodes les plus fondatrices et les plus troublées de notre Histoire en s'attachant aux pas d'une jeune fille, une paysanne qui porte le pseudonyme choisi par l'auteure, Lætitia Montou, voilà ce que nous offre ce roman dont j'ai pu découvrir le tome 1.

Les Berges du Marais débute à la mi-septembre 1788, dans la France profonde, à Saint-Adjutory et tout de suite, les conditions de vie du peuple sont bien montrées. Pour les parents de la jeune Lætitia, la seule solution pour ne pas mourir de faim, c'est de placer les enfants, décision terrible à prendre et qui fut longtemps le lot des familles les plus modestes.
Or, une tante Cécile a réussi et vit richement à Paris. Nous suivons donc l'héroïne dans son voyage et sa vie à la capitale. Rapidement, les rencontres plus ou moins extraordinaires se succèdent car le voyage est mouvementé.
Dans la capitale, Lætitia est ébahie par la richesse étalée chez les nantis mais les nombreux mendiants la mettent mal à l'aise. Elle a seize ans et apprend la vie, doit se méfier des jalousies, des mesquineries et des coups bas qui peuvent se terminer très mal.
Au hasard des rencontres, dans cette période très troublée, les événements se précipitent, des plus ordinaires aux plus célèbres. On se réunit en secret, on va à Versailles pour assister à l'ouverture des États Généraux et la Bastille est prise. Lætitia fréquente des personnages comme Olympe de Gouges, écoute Mirabeau, Sieyès mais se retrouve dans la rue au moment des émeutes sanglantes.
L'auteure peut aussi bien nous plonger dans un terrible orage ou nous emmener chez les Gitans ce qui offre de belles pages. Elle nous emmène aussi au théâtre voir Charles IX de Marie-Joseph Chénier et ce premier tome se termine pendant l'hiver 1789 après une année et demie très agitée malgré les belles descriptions, les temps calmes pour présenter une personne, une tenue, un costume, une maison, une rue…
L'auteure nous immerge dans les mois précédant la Révolution puis nous la fait vivre au travers des yeux d'une jeune fille, nommée un peu trop souvent « fillette ». Elle veut apprendre, s'affirmer et rencontrer des bonnes personnes qui l'aident. Hélas, d'autres sont moins bien intentionnées. L'écriture n'évacue pas certaines maladresses pouvant aller de la mièvrerie au souffle épique mais ce livre fait passer de bons moments et donne envie de connaître la suite.


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Merci à Talou61 qui m'a dédicacé son livre le 6 nivose 230 :)
Nous sommes près d'Angoulême en 1788, et Laeticia, 16 ans, fille du métayer Louis, part pour Paris chez sa tante, chaperonnée par son ancienne nourrice Marie. Sa tante, Cécile de Pinsolle, est riche et aigrie. Laeticia ne s'y sent pas bien, surtout que celle-là lui trouve un vieux gros riche pour lui faire la cour. Laeticia, très vive, n'apprécie pas ce gros balourd. Heureusement, au diner offert par sa tante, Laeticia peut débattre de politique avec le duc Guillaume d'Oranti, élégant, ténébreux et agile dans ses réparties. Il est question de la pauvreté du peuple qui réclame du pain.
C'est alors que le beau Pierre Martin, député du Tiers Etat amoureux de Rosita, entraine Laeticia dans le tourbillon de la Révolution, car les Etats Généraux, convoqués par le roi, échouent.
Dans ce tome 1, avec Laeticia et Pierre, nous rencontrons la fougueuse Olympe de Gouges, Mirabeau, le ministre Necker embrouillé dans ses chiffres, l'orgueilleuse ( ? ) Marie Antoinette, et le journaliste Marat.
Nous assistons à la création de l'Assemblée Nationale, une volonté politique des députés du Tiers Etat, et la mutation de celle-ci en Assemblée Nationale Constituante pour doter la France d'une réelle constitution et une cocarde tricolore, représentant le bleu et le rouge de la ville de Paris, où a commencé la Révolution, sans oublier le blanc symbolisant le roi. Car, l'auteure le précise, longtemps encore, le peuple aime son roi, mais la marche des femmes sur Versailles pour lui réclamer du pain leur fait comprendre que Louis XVI vit dans un monde de luxe, de gaspillage, un autre monde, alors que des millions de Français crèvent de faim.
.
L'écriture est limpide.
C'est un beau roman historique, que, personnellement, je peux mettre à la hauteur des treize Robert Merle, "Fortune de France" : ce pourrait être la suite, si ce n'est "un trou dans la fresque temporelle" de Louis XIV à Louis XV !
Je pense que c'est ainsi que les enseignants d'Histoire devraient raconter la France aux élèves :)
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1788, Angoulême.
La jeune Laëtitia quitte son pays natal pour "monter" à Paris chez une riche tante qui va prendre en charge son éducation. Chemin faisant, elle est rapidement confrontée aux aléas d'un voyage en malle poste et fait des rencontres décisives qui vont très vite l'amener à s'impliquer dans les événements sociaux et politiques qui couvent sous les cendres du royaume de France.

Une galerie de personnages tant masculins que féminins intéressante, un rythme rapide qui porte une action riche en rebondissements, un contexte révolutionnaire bien rendu et documenté sont les principaux atouts de ce roman historique qui possède les qualités et les défauts de la jeunesse* : fraîcheur du ton et dynamisme du thème cohabitent à l'étroit avec un style inégal, hélas souvent maladroit, mais qui a tout de même pour lui deux avantages : la sensibilité de sa jeune auteure et sa passion pour l'histoire, très perceptibles.

Emule de Juliette Benzoni et d'Alexandre Dumas (entre autres), l'auteure a transfusé beaucoup de sa personnalité dans le sang fougueux de son héroïne. Je n'ai qu'un vrai regret mais non négligeable : la relecture trop approximative de l'oeuvre nuit beaucoup au confort de lecture.

* L'auteur a écrit "Les berges du marais" sous pseudonyme, de ses seize à vingt-quatre ans.


Challenge MULTI-DEFIS
Challenge PLUMES FÉMININES
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
La vision du château de Versailles avait laissé une trace indélébile dans l'esprit de Laetitia : tout ce luxe, ces parquets lustrés, ces miroirs de tous côtés, ces tentures aux couleurs vives, ces boiseries dorées, ces meubles luisants, ces canapés aux tissus soyeux et précieux lui donnaient la nausée.
Laetitia avait compris, à cet instant, que le roi n'était pas cet homme bon et soucieux du bonheur de son peuple. Il vivait dans un luxe insolent, tandis que ses sujets mouraient de faim et de froid.
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- Elle est très dure et mène sa maisonnée avec une main de fer. Grâce à la fortune de son mari, décédé il y a longtemps, elle organise un salon et c'est là sa seule joie.
- Oui, elle m'en a parlé, mais qu'est-ce qu'un salon, demanda la fillette.
- C'est une réunion d'écrivains, de philosophes, d'intellectuels. Ils se rencontrent chez des gens nantis afin de discuter des soirées entières de politique, de lecture et d'événements.
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Un marchand étalait ses morceaux de tissus jusqu'au milieu de la rue et obligeait tout le monde à éviter cet amoncellement par un large détour. L'homme, comme nageant au milieu de toutes ces couleurs chatoyantes, ne prêtait pas attention encombrement qu'il créait : il profitait de la masse humaine devant son échoppe pour retenir des clients potentiels.
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Laetitia pensait aux paroles de Pierre :
"Le peuple nous sauvera : le roi et les nobles, trop longtemps silencieux, semblent se réveiller d'une longue hibernation et sont décidés à massacrer les insurgés qui n'ont que trop fait leur loi. Le peuple l'a compris et veut s'armer pour repousser l'ennemi extérieur qui entoure Paris et l'ennemi intérieur : la noblesse.
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" À Pierre, le plus illustre des Ambassadeurs de l'Amour.
Rosita. "
Laetitia releva la tête et son regard se heurta à celui du grand Manteau. Soudain, une question lui vint aux lèvres :
" Comment avez-vous su que je savais lire ? "
Oui, pourquoi lui avait-il tendu son livre si rapidement, sans la connaître ?
" Votre amour pour les livres se lit dans vos yeux ! "
Elle les baissa aussitôt comme pour empêcher l'homme de deviner ses pensées : elle voulait demeurer inconnue pour le grand Manteau, mais pourtant au plus profond de son coeur, elle savait qu'ils possédaient des affinités communes, et qu'ils devaient se rencontrer. Lorsqu'elle releva les yeux, il n'était plus là. Elle reprit le livre avec joie, et éprouva la même sensation de sérénité que lorsqu'elle plongeait dans un lac frais après une journée brûlante.
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