Il faut un certain temps pour s'habituer à cette lecture désynchronisée, nous passons d'un personnage à un autre, d'une époque à une autre sans trop comprendre où on va.
Et petit à petit, la trame narrative se met en place, on comprend les enjeux, on comprend ce qui se cache derrière ce texte.
Un bel hommage à Lorient, à l'île de Groix, à ces hommes et à ces femmes qui vivent, comme ils le peuvent, prenant en pleine gueule les coups du destin, de la misère, du pas de chance, du aurait dû faire ou aurait dû ne pas faire.
Toute la misère sociale qui nous éclate à la face.
C'est très puissant, très efficace pour nous rappeler que cette vie là est le quotidien de certaines personnes, qui n'ont pas choisi de naître là et qui font avec, comme ils peuvent, le mieux qu'ils peuvent.
Puisse l'écriture leur donner l'espoir d'un autre monde, celui de l'autre côté de la société.
Commenter  J’apprécie         40
Roman social décrivant avec lourdeur la vie compliquée de personnages d'un quartier "défavorisé" de Lorient.
Cette insistance devient vite pesante et lassante.
Dommage car le peu d'intrigue policière aurait mérité un meilleur traitement du fait de son originalité
Commenter  J’apprécie         00
Elle se demande une fois encore pourquoi ses grands parents ont pris cet appartement en rentrant d'Algérie. Comme numéro porte poisse, on ne peut pas trouver mieux. Où habitez vous ? Au 13 de la Tour Fantôme, rue des Naufragés, à Kervé, en face de la Tour des Suicidés.
Une histoire de rêveurs qui plutôt que de se jeter du haut d'une Tour Fantôme dont chaque étage porte des noms connus - chômage, alcool, drogue, violence, divorce, injustice, exclusion - ont préféré sauter par la fenêtre de la littérature.
Il ne faut pas trop pleurer, disait la grand mère qui n'avait jamais pleuré - pas même devant le corps de son fils qu'on lui avait ramené mutilé d'Algérie - sinon les morts n'entrent pas au paradis.
Pourquoi, grand mère ?
Les défunts passent leur vie de mort à vider les seaux de larmes que l'on pleure pour eux.
Drôle de destin pour un marin que de mourir dans le désert !
Je ne suis qu'une goutte de sang dans l'océan rouge qui déferle sur les Aurès. Je ne serai bientôt qu'un cercueil parmi tant d'autres à flotter dans une mer de cadavres.