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Laure du Breuil (Traducteur)
EAN : 9782258064416
499 pages
Presses de la Cité (20/10/2005)
4.21/5   42 notes
Résumé :
Il y a la vitesse de la lumière, dont tout le monde a entendu parler, sur laquelle ont travaillé les plus grands savants. Mais qu'en est-il de la vitesse de l'obscurité ? Lou Arrendale sait qu'elle existe, qu'elle est aussi digne d'intérêt, et même peut-être plus. Mais personne n'écoute Lou. Car Lou est autiste. Grâce à ses dons pour les mathématiques, il jouit d'une excellente situation dans une compagnie pharmaceutique et mène une vie indépendante. Mais l'offre de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Ce livre d'une auteure SF reconnue et qui a obtenu le prix Nebula en 2003 est une approche anticipative d'une éventuelle (et fictive) découverte d'un traitement contre l'autisme. le caractère science-fictif est ici prétexte pour aborder l'univers, les ressentis et les points de vue d'un homme "différent". En effet, E. Moon à dédié cette histoire à son fils autiste...

Quand à 35 ans, et après avoir bénéficié dès son plus jeune âge d'un enseignement spécifique, on propose à Lou de tester un traitement expérimental afin d'annihiler les effets de l'autisme, il s'interroge...
Lou travaille aujourd'hui comme analyste informatique dans un institut (où sont employés également d'autres autistes), il conduit sa voiture, s'est trouvé une passion pour l'escrime, fréquente ses amis, est amoureux, et indépendant...
S'il accepte de se soumettre à cette expérimentation, devenant peut-être par la suite "normal", qu'adviendra-t-il de celui qu'il est réellement ? Ne perdra-t-il pas sa fabuleuse perception des couleurs, des odeurs et de la musique ? Saura-t-il encore faire valoir son brillant don pour l'analyse informatique ? Sera-t-il toujours ce Lou, avide de faire la lumière sur "la vitesse de l'obscurité"... rêvant d'aller un jour dans l'espace ?

Un peu comme à l'image de l'autisme, on entre à pas feutrés dans le monde de Lou... le débit du récit est plutôt lent, avec de subites accélérations dans la narration, quand Lou veut mettre en évidence sa façon de penser, d'entendre, de voir ou de sentir... et alors on est submergé par les émotions...
Cet ouvrage fut, au moment de ma lecture (en 2006), un vrai "coup de coeur".
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Lorsque j'ai vu ce livre à la bibliothèque, le résumé m'a tout de suite fait penser à "Des fleurs pour Algernon" et ma curiosité a été aiguisée.
Si le sujet était prometteur et très bien traité, j'ai été déçue par la fin qui m'a semblé hâtive et mal correspondre avec le reste. Néanmoins, c'est un beau roman.
C'est l'histoire de Lou, un autiste qui vit dans une société où on peut désormais traiter l'autisme dès la naissance (mais lui n'en a pas profité, il fait partie des derniers autistes adultes à être nés avant ce traitement). Mais voilà qu'un nouveau traitement expérimental censé supprimer les effets de l'autisme chez l'adulte lui est "vivement proposé" ainsi qu'aux autres collègues autistes de la section spéciale de l'entreprise où il travaille. Comment Lou va-t-il réagir, va-t-il réussir à faire respecter ses droits de travailleur handicapé? Et n'est-il pas au fond, intéressé par ce traitement?
Le lecteur est plongé dans la vie quotidienne de Lou ainsi que ses réflexions sur l'intolérance des autres, les "normaux" et ses efforts constants pour s'adapter à eux.
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J'ai commencé à lire ce roman, attirée par le thème de l'autisme, mais je n'ai pas compris tout de suite pourquoi il avait été publié dans une collection de science-fiction...
En effet, une partie de l'histoire pourrait très bien se lire comme « Le théorème du homard » dont le sympathique héros peut faire penser à Lou.
La différence tient au contexte du récit puisque l'auteur imagine un futur à notre société dans lequel la recherche médicale et scientifique aurait inventé des traitements aussi bien pour allonger la durée de vie, soigner le cancer mais aussi « recalibrer » les enfants dès la naissance afin qu'ils ne développent pas de troubles autistiques.
Le héros, Lou Arrendale, est un homme d'une trentaine d'année qui appartient à la génération intermédiaire, c'est-à-dire qu'il fait partie des derniers autistes qui n'a pas été traité à la naissance mais juste rééduqué pour pouvoir s'intégrer au mieux à la vie active.
Lou mène une vie indépendante, dans son propre appartement, conduit sa voiture et gagne bien sa vie dans un poste d'informaticien dans une grosse entreprise pharmaceutique. Ses capacités de synthèse et d'analyse des structures en font un employé précieux tout comme ses collègues de la section A, tous autistes, qui bénéficient du même cadre de travail dans un bâtiment à part. Ils ont été recrutés en tant que salariés handicapés et leurs bureaux ont été aménagés en tenant compte de leurs besoins spécifiques. Ils ne peuvent en effet pas se concentrer dans le bruit, ont besoin d'un environnement stable qui ne les perturbe pas.
Mais le nouveau patron de la section ne comprend pas qu'on leur passe ce genre de caprices et ne voit pas pourquoi ils auraient besoin de leur propre kitchenette, d'un gymnase, de musique et de mobiles lumineux...
Dans l'idée de les rendre « rentables » il va les menacer de leur enlever tout ça ou les pousser à partir s'ils refusent de participer à une étude médicale expérimentale en tant que premiers cobayes humains. Il s'agit en fait de modifier les connexions neuronales de leur cerveau afin de les affranchir des troubles liés aux interactions sociales et perceptions sensorielles différentes de la majorité des humains. Mais ce changement est-il une guérison où une modification radicale de la personnalité ?
J'ai aimé suivre la vie quotidienne de Lou, ses passions (l'escrime, la musique...) et ses interrogations (sur le fonctionnement du cerveau...), sa façon d'analyser ses réactions lors des événements qui le perturbent. J'ai aussi aimé voir comment les gens de son entourage le considéraient et se comportaient avec lui (que ce soit Tom et Lucia, Marjory mais aussi Danny et l'officier Stacy, M. Aldrin...).
C'est un très beau portrait d'homme qui trace sa vie à son idée.
Je ne parlerai pas de la fin qui peu alimenter à elle seule de multiples débats. Un livre très riche.
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Ce roman est susceptible de plaire à un large public, y compris aux lecteurs les plus fermement réfractaires à la science fiction.
L'action se déroule dans un futur proche (jamais précisé exactement), vraisemblablement dans la première moitié du 21ème siècle. Les principaux éléments qui permettent de classer cette oeuvre littéraire dans la catégorie science-fiction sont les suivants: légère anticipation sur notre époque, et quelques "évolutions" médicales et éthiques (progrès ou pas ?).

Le personnage principal, Lou Arrendale, est âgé d'environ 35 ans. Il fait partie d'une "section" spéciale composée de personnes autistes travaillant sur l'analyse des structures (mathématiques), dans une grande compagnie.
Sans trop m'avancer sur le domaine de l'autisme (que je ne maîtrise pas), je dirais que les membres de cette section semblent atteints, à des degrés divers, du syndrome décrit par Danniel Tammet dans ses livres-témoignages (notamment "Je suis né un jour bleu").
Ils font partie de cette génération d'autistes pas assez jeunes pour avoir bénéficié d'une opération devenue banale (dans ce roman) ; c.-à-d. modifier le gène de l'autisme chez le nouveau-né. Cependant, des équipes de recherche européennes viennent de réussir certaines expérimentations pour modifier le fonctionnement de cerveaux d'animaux vivants et adultes....

Pour l'anecdote et parce que Lou Arrendale est un mathématicien, je lui rends justice en signalant quelques erreurs dans cette édition (erreurs de traduction dues au passage au système métrique, je suppose):
1-La surface des dalles dans le couloir de la laverie est probablement de 900cm² (30cm x 30 cm) et non de 30 cm², sinon la page de réflexion qui suit cette constatation est fausse (voir le chapitre 9).
2-La vitesse de la lumière dans le vide est en réalité de 300 000 km/s et non de 300 000 m/s (voir le chapitre 19).
Bon, j'arrête avec ces détails.

J'ai beaucoup apprécié le procédé (non systématique) de narration qui selon les chapitres nous offre, soit le point de vue d'un narrateur extérieur , soit le point de vue du personnage principal (autiste). Ses comportements autistiques, que nous aurions tendance à qualifier d'étranges ou atypiques deviennent très compréhensibles lorsque nous prenons connaissance de ses troubles et de ses raisonnements.

Ce récit d'Elizabeth Moon est certes touchant, mais sans tomber dans le pathos ou la commisération.
Il n'est pas dépourvu non plus d'une certaine dose d'action et de suspense, mais pose surtout la question de ce que peut bien signifier "la normalité". Belle et intéressante question qui nous concerne tous, que nous nous considérions "normaux" ou pas...
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Salut les Babelionautes
J'ai laissé de coté la Biographie de Marin-Marie pour dévorer ce roman d'Anticipation d'Elizabeth Moon.
Ne vous fiez pas au titre, c'est une question que se pose Lou Arrendale tout au long du rècit.
Lou est Autiste, mais comme nous sommes dans notre futur, il a bénéficié d'un traitement qui malgré son handicap lui permet d'avoir un boulot au sein d'une multinationale.
Car Lou a un Don pour les Mathématiques, et avec ses ami(e)s eux mêmes Autistes, il parvient a avoir une vie a peu près normale, a peu près c'est quand même mieux que pas du tout.
La ou ca se complique, c'est quand un nouveau chef de leur département de recherche, s'ingénie pour supprimer certains avantages qu'on leur accorde.
J'ai vraiment aimé ce portrait que nous trace l'Auteure, et a sa lecture on sent qu'elle c'est beaucoup documenté sur cette maladie dont son fils est atteint.
le dénouement est a la hauteur du reste de son roman, très bien traduit par
Laure du Breuil que je remercie.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Les gens sont des individus uniques qui changent, se transforment les uns par rapport aux autres, de jour en jour - même d'heure en heure. je ne suis pas non plus un chiffre. je suis M. Arrendale pour l'officier de police qui a mené l'enquête sur ma voiture endommagée, et Lou pour Danny, même si Danny est aussi officier de police. je suis Lou l'escrimeur pour Tom et Lucia, et Lou l'employé pour M. Aldrin, et Lou l'autiste pour Emmy, au Centre. (p.265)
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Je suis "assez Lou". Le Lou-d'avant et le Lou-de-maintenant, le Lou-d'avant qui me prête ses années d'expérience, expérience qu'il ne pouvait pas toujours comprendre, et le Lou-de-maintenant qui estime, interprète, réévalue. J'ai les deux en moi. je suis les deux. (p.559)
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La lumière est l'opposé de l'obscurité. La lourdeur est l'opposé de la légèreté. Le souvenir est l'opposé de l'oubli. La présence est l'opposé de l'absence. Ce ne sont pas tout à fait des contraires. Le mot employé pour le genre de légèreté qui est à l'opposé de la lourdeur paraît plus léger que le ballon brillant qui la symbolise. (p.379)
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- Monsieur Arrendale ?... C'est le lieutenant Stacy. Pouvez-vous venir au poste de police ce matin ?
Je ne pense pas que ce soit une vraie question. Je crois que c'est comme lorsque mon père me disait : "Tu ramasses ça, OK ?" et que cela signifiait : "Ramasse ça !"
C'est sans doute mieux élevé de donner des ordres en posant des questions, mais c'est aussi plus difficile à comprendre parce que parfois ce sont de vraies questions. (p.383)
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Arrivé à la dernière page du chapitre, je tombe sur une phrase si stupéfiante que, hébété, je dois m'arrêter de lire. "Fondamentalement, les fonctions physiologiques mises à part, le cerveau humain est conçu pour analyser et créer des structures."
Je cesse de respirer. J'ai froid, puis j'ai chaud. Mais c'est ce que je fais. Si c'est la fonction principale du cerveau humain, je ne suis pas un monstre. Je suis normal. (299)
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