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Laetitia Devaux (Traducteur)
EAN : 9782879296753
368 pages
Editions de l'Olivier (08/04/2010)
3.01/5   92 notes
Résumé :
Tassie Keltjin est une vraie " country girl ". Élevée dans une ferme du Midwest, elle sait à peine ce qu'est un taxi et n'a jamais franchi les portes d'un restaurant chinois. Lorsqu'elle s'installe en ville pour ses études, elle plonge avec euphorie dans ce tourbillon de nouveautés : le campus, les cinémas, les longues discussions entre amis... Elle a vingt ans et tout à découvrir. Pour arrondir ses fins de mois, elle trouve un emploi de baby-sitter dans une famille... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Je suis un peu embêtée car je n'ai lu que des critiques élogieuses ou des avis favorables pour ce livre alors que moi je n'ai pas du tout aimé et m'y suis ennuyeux (je n'ai d'ailleurs pas réussi à aller jusqu'au bout de ce roman).
Les personnages ne m'ont pas plu, Tassie est naïve, Sarah maladroite..... ils ont tous pour moi un trait de caractère qui fait qu'ils ne sont pas crédibles.
Les thèmes abordés, j'avoue, sont intéressants : le racismes, l'adoption sur fond d'une Amérique touchée par les événements tragiques du 11 septembre. Mais tous ces thèmes rendent le roman peut être un peu trop profond et pas forcement accessible a tous.
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Tassie Keltjin, le personnage principal de ce « roman d'apprentissage » traversé d'un humour sombre, est la fille de petits agriculteurs du Wisconsin spécialisés dans la vente de légumes de qualité pour les restaurants. le roman se situe en 2001 et 2002. Elle a vingt ans.

Tassie suit des études universitaires dans la ville de Troie, un cursus assez étrange avec des matières assez farfelues. Il faut dire qu'elle n'est pas du genre conformiste. Elle joue de la guitare basse, mais en solo. Elle est le plus souvent seule car sa colocataire Murph est le plus souvent absente. Tassie a besoin d'un job pour assurer son quotidien et cherche une famille qui aurait besoin d'une aide régulière pour du baby-sitting.

C'est comme cela qu'elle rencontrera Sarah Brink, son mari Ed Thornwood et la petite Mary-Emma qu'ils vont vouloir adopter. Mais la vie n'est pas « un long fleuve tranquille » et Tassie en fera l'expérience dans bien des domaines.

Beaucoup de surprises sont au menu de ce roman à la narration imprévisible. de mon point de vue sa tristesse l'emporte souvent sur sa drôlerie, pourtant très présente. Je connaissais Lorrie Moore comme auteure de nouvelles très marquantes. Dans ce roman, elle réussit à prouver qu'elle peut tenir la distance, et brillamment, sur presque 400 pages.
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Tassie Kjeltin vient de prendre une chambre en colocation pour sa première année d'université, elle commence ses cours et cherche un petit travail d'appoint. Elle devient baby-sitter pour un couple qui cherche à adopter un enfant. Elle va garder, pendant que ses parents travaillent, la petite Mary-Emma.
J'ai tout d'abord lu un recueil de nouvelles de Lorrie Moore, "Déroutes", qui m'a permis de découvrir la plume à la fois tendre et acérée de l'auteur américaine. Là encore, c'est dans le Midwest que se situe ce roman dont le personnage principal est une jeune fille. le résumé peut paraître assez mince, mais beaucoup de sujets sont traités qui viennent étoffer le roman, les procédures d'adoption aux Etats-Unis, les rapports de Tassie avec ses parents et son frère restés à la ferme familiale, les premiers cours de Tassie, sa solitude, les quelques amitiés qu'elle noue, sa rencontre avec un étudiant brésilien, le racisme puisque la petite Mary-Emma est métisse, la guerre en Afghanistan… La famille adoptante est à elle seule une matière possible de roman, avec le mari, toujours absent et assez énigmatique, la mère, restauratrice à la mode, personnage excentrique et outrancier, la petite fille dotée de solides facultés d'adaptation. Lorrie Moore sait particulièrement bien rendre l'angoisse des futurs parents adoptifs, qu'ils camouflent derrière un humour souvent féroce.
J'adore chez Lorrie Moore l'ironie douce avec laquelle elle parle de ses personnages ou plutôt les fait parler les uns des autres : « Sa capacité au bonheur était un petit os à soupe dans une grande marmite. » « Je m'efforçais de retrouver à qui Sarah Brink me faisait penser, bien que je ne sois pas certaine que c'était à quelqu'un de réel. Peut-être qu'elle me rappelait le personnage d'un feuilleton télévisé que je regardais des années plus tôt. Mais pas l'héroïne. sûrement pas l'héroïne. Plutôt sa colocataire maniaque, ou sa cousine dingue habitant Cleveland. Je savais que, même quand elle aurait un bébé, Sarah ne perdrait pas son petit côté excentrique au profit de son statut de mère. Il y avait sans doute pire. » Alors, bien sûr, je n'ai pas retrouvé ici exactement la même concision qui m'avait fait trouver ses nouvelles des véritables romans en miniature, mais je me suis tout de même régalée. Lorrie Moore a aussi la particularité de pouvoir, en un court paragraphe de cinq lignes, de raconter de façon très neutre une anecdote qui change complètement la perspective que l'on a d'un des personnages ou de l'histoire elle-même. C'est très particulier, mais très efficace ! Notamment pour passer d'un épisode assez léger à un autre plus dramatique, et il n'en manque pas dans ce roman, mais je n'en dirai pas plus.
A vous de le découvrir maintenant !
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Tassie Keltjin est une jeune femme qui poursuit ses études dans la ville de Troie. Nom grandiloquent en vérité, pour une ville sans charme, typique du Midwest. La vie sociale semble s'agréger autour du football américain, et on prête allégeance, dans ce coin du Wisconsin, aux légendaires Packers de Green Bay. Comme toutes les adolescentes de son âge qui ne sont pas nées avec une cuillère en argent dans la bouche, fille d'un maraîcher qui fait dans la petite production qualitative, Tassie, joueuse de contrebasse et de basse à ses heures perdues, part en quête d'un job étudiant et postule pour le poste obligé de baby-sitter. Elle retient l'intention d'un couple d'un certain âge, qui a entrepris le parcours du combattant de l'adoption, démarche gérée de ce côté-ci de l'Atlantique par des agences qui doivent répondre aux demandes parfois peu déontologiques des familles d'accueil, une activité mercantile comme une autre à mille lieues de la philanthropie. Les Thornwood se veulent gens aux idées larges, et se disent comblés de finalement ouvrir leur coeur et leur foyer à la petit Emma, une enfant métisse, qu'ils exposent comme un étendard de leur progressisme et qui ne tarde pas à attirer les regards plus au moins appuyés, et les commentaires, jamais hostiles, mais très souvent maladroits sinon franchement déplacés du voisinage et des gens, toutes communautés confondues. D'ailleurs ils tiennent salon les mercredi soir, invitent des couples "mixtes" pour discuter de sujets d'un militantisme woke de bon aloi, alors que Tassie fait la garderie à l'étage.

La Passerelle est un tableau sans complaisance, ni moralisme facile, de la tartuferie d'une société américaine ultra racialisée, prise dans l'hystérie collective post 11 septembre. La plume de Lorrie Moore, affûtée comme un couteau japonais et non moins sensible, sépare les filets de la réalité, de la peau des discours convenus, avec esprit, faisant passer les arrêtes dans le velouté d'un humour qui tient du clin d'oeil complice. Une lecture ô combien actuelle.
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J'avais réservé ce livre à la biblio, il y a un moment, puis j'ai oublié. Quand ma bibliothécaire (que j'adore) me l'a présenté, ce fut une belle surprise, double quand j'ai vu qu'il y avait une lecture commune sur ce roman.

Je me suis donc lancée dans cette lecture doublement motivée ; et j'ai vraiment passé un bon moment avec Tassie. Moi, qui me plaint souvent de paragraphes trop descriptifs, là, je dois dire que cela ne m'a pas gêné, car l'écriture est très agréable.

Tassie est né à la campagne, ses parents lui paient des études universitaires, elle débarque à Troie où elle cherche un travail, elle rencontrera Sarah qui veut adopter une enfant, son choix va s'arrêter à Emmie, une enfant métis.

Alors que Tassie promène Emmie en ville, elle est sujet à bien des regards ; dans le quartier blanc, elle subit un racisme assez violent ; dans les quartiers noirs, les plus âgées voient d'un mauvais oeil, une blanche qui pour eux, a eu une relation avec un homme de couleur, les plus jeunes par contre, lui sourient, l'acceptant dans leur communauté ; ces regards plein de préjugée font la richesse de ce livre.

Le secret que va découvrir Tassie au sein de cette famille adoptive, et le dénouement de la sienne, donnent une touche de tristesse sans en enlever le charme.

J'ai mis plusieurs jours pour lire ce livre, pas qu'il soit épais, je l'ai savouré sans jamais m'ennuyer, un petit coup de coeur.
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critiques presse (1)
Lexpress
09 juillet 2011
Un superbe récit d'apprentissage, au détour duquel l'auteur de Vies cruelles égratigne le chromo d'une Amérique pudibonde où le regard d'autrui est parfois lourd d'accusations.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On avait demandé à ma grand-mère, le jour de son quatre-vingt-dixième anniversaire, quel conseil elle donnerait à des jeunes, vu qu'elle était à la fin de sa vie. Elle avait commencé par plisser le front et par répondre d'une voix désagréable, comme si elle n'avait pas entendu : "Quoi?" Elle essayait de gagner du temps. Quand on lui avait répété la question, elle avait observé toute sa famille autour d'elle, ses enfants et ses petits-enfants, et dit d'une voix forte : "Ne vous mariez jamais !" Nous étions ahuris. C'était comme si elle avait dit : "Visez à la tête!" Comme si elle avait dit : "Si vous ne tirez pas pour tuer, ils reviendront." Je pensais autrefois que ces histoires romantiques qui se terminent par un mariage avaient tout faux car elles éludaient la partie la plus intéressante. Mais, maintenant, je comprenais qu'en réalité, le mariage marquait la fin. La fin de la comédie. C'est comme ça qu'on savait que c'était une comédie. La fin de la comédie marquait le début de la tragédie. (pages 359-360)
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Les cours ne débutaient pas avant la semaine suivante, mais je sentais le semestre remonté à bloc et prêt à tirer comme une kalachnikov. Le semestre du printemps, à la fois bien et mal nommé. Tant qu'il n'avait pas commencé, je dormais jusqu'à midi, puis me levais et me préparais une sorte de pitoyable baklava du pauvre : un grand biscuit de blé complet sur lequel je versais du miel et des cacahuètes écrasées. La cuisine était toujours à l'abandon. De nouvelles fraises avaient moisi dans le réfrigérateur, alors que j'avais l'impression de les avoir tout juste achetées. Cette fois, elles arboraient le gris turquoise d'un toit cuivré. Le pain lui aussi était poudré d'une moisissure bleutée qui aurait fait une ravissante ombre à paupière pour choriste - mais une choriste ayant besoin de pénicilline. Un quignon resté plusieurs semaines dans un sac en plastique semblait contenir un serpent de moisissure aux taches orange et noire : le musée d’Art moderne des Filles fauchées.
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- Il y a des années, j'ai entendu parler d'une famille qui avait adopté un enfant afro-américain. Lorsqu'il a eu treize ans, ils ont installé un système d'alarme pour qu'il se sente en sécurité quand ils sortaient. Le système envoyait un appel à la police au moindre geste, même un mouvement à la fenêtre, et évidemment, que s'est-il passé? Un soir où les parents étaient à une fête, peu avant Noël, la police a surgi et, voyant un jeune Noir au milieu de la pièce, ils lui ont tiré dans la poitrine.
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En quoi les mariages de raison étaient-ils si mal? Au moins, la froideur était présente dans le couple dès le début, plutôt que de grandir lentement, désagréablement, dans le cœur des deux amants.
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Je ne prendrais jamais le nom d'un homme. Je le savais au plus profond de moi-même, même si je soupçonnais les femmes qui l'acceptaient de posséder un savoir sur le mariage que je n'avais pas. Moi, je ne permettrais même pas à un homme de prendre le volant. (page 276)
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