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EAN : SIE164167_964
Club de la Femme (30/11/-1)
3.19/5   16 notes
Résumé :
Chaussons de danse et robe à traîne, le fantôme de la Dame Blanche ne manquait jamais d'apparaître, dit-on, lorsqu'un Habsbourg mourait.

Ainsi traversa-t-elle les siècles et les frontières car les Habsbourg régnèrent par toute l'Europe et la mort s'acharna sur eux."Une famille d'assassinés"...
Mais avant l'arrivée de la Dame Blanche revivent ici sous la plume de Paul Morand :

L'Aiglon, l'enfant tant espéré, l'adolescent désespéré... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avis aux lecteurs qui viennent s'égarer sur cette page :
"Prenez garde !
La dame blanche vous regarde,
La dame blanche vous entend. "
Non, il ne s'agit pas ici de la dame blanche de l'opéra de Boeldieu, inspirée de romans de Walter Scott, censée protéger le château dans lequel elle erre depuis quelques centaines d'années.
Non, la dame blanche des Habsbourg est d'une toute autre farine. Figurez-vous qu'elle n'apparaît qu'au moment de la mort prochaine d'un des membres de la famille impériale, indiquant ainsi, ô sage prévoyance, qu'il convient d'ouvrir rapidement un nouveau sarcophage dans la crypte.
Et je ne vous raconte pas le boulot qu'elle a eu rien qu'au 19è siècle, car "les Habsbourg ne sont pas une famille d'assassins, comme les Atrides ; plutôt une famille d'assassinés". Et Paul Morand d'en faire la macabre énumération ... puis de s'arrêter sur le destin de certains des membres de cette illustre famille.

Bien entendu, il vous contera le destin tragique de la plus célèbre de tous, l'impératrice Elisabeth, dite Sissi, poignardée à Genève, ainsi que celui de son fils Rodolphe, le suicidé de Mayerling, sans oublier le catastrophique trépas de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, dont je pense inutile de rappeler ici les calamiteuses conséquences !
Il vous offrira encore d'autres bons moments de lecture, intéressants sinon joyeux, mais je ne m'arrêterai ici que sur la destinée de Marie-Louise, la seconde épouse de Napoléon et la triste vie du malheureux Aiglon, leur fils, qui n'a pratiquement pas connu son père et fut, son existence durant, prisonnier de la Hofburg, le sinistre palais des Habsbourg à Vienne, victime des tentatives de son entourage de le "défranciser" si je puis dire !
Quant à Marie-Louise, la pouliche autrichienne, choisie par Napoléon, non par amour, bien entendu, mais pour de diplomatiques considérations et pour sa supposée capacité à assurer à l'Empereur une nombreuse progéniture, elle s'est retrouvée bien perdue parmi tous les arrivistes de la Cour Impériale, parvenus nouveaux riches, bruts de décoffrage, alors qu'elle venait d'une Cour guindée jusqu'à l'excès.
Napoléon, qui apparemment, d'après l'auteur, l'a vraisemblablement aimée, dira d'elle à Sainte-Hélène :" Marie-Louise était une bonne petite épouse, timide, qui avait toujours peur d'un milieu qui avait assassiné sa tante".
Timide peut-être, mais surtout profondément mal à l'aise dans ce milieu si différent du sien, à tel point qu'elle rejoindra vite, vite son Autriche natale, dès l'abdication de l'Empereur, qu'elle s'empressera d'oublier ainsi que son fils, dans les bras d'un certain Neipperg. le dit Neipperg lui fera rapidement quelques enfants et elle se laissera négligemment ballotter dans l'existence, au gré des événements, fidèle à sa nature indifférente "affaissée et langoureuse".
Tout ceci est fort bien mené, conté avec style et élégance, dans une belle langue savoureuse, telle que pratiquée au début du 20è siècle.
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La période estivale est propice, entre autre, à la lecture des sagas historiques. C'est tout naturellement que je me suis plongé dans ce roman de Paul Morand qui m'était totalement méconnu il y a peu (merci Bruno !). Ce n'est pas vraiment une saga, plutôt un ensemble de portraits d'une des plus grandes familles d'Europe, les Habsbourg de Lorraine, dont le dénominateur commun serait une espèce de destin contrarié parsemé des drames.

Fidèle à la tradition populaire, Paul Morand se sert de l'image de la dame blanche (qui serait apparue à chacun d'eux à quelques heures des grands bouleversements) comme fil d'Ariane, très ténu toutefois pour ceux qui seraient attirés par un côté ésotérique du récit. Car Paul Morand est un auteur de poids, très terre à terre. Il est aussi un homme de conviction. A titre d'exemple son « affection » pour Napoléon 1er (Marie Louise était une Habsbourg de Lorraine), lui concédant un parcours héroïque magnifié, qui trouve son pendant dans sa fervente aversion contre Napoléon 3 (tripatouilleur funeste dans l'exécution de Maximilien empereur du Mexique).

Et ce côté « j'aime », « je n'aime pas », s'inscrit également dans chacun des portraits retracés. Expédier François-Ferdinand en six pages, alors qu'il fut à l'origine d'un des plus grands conflits mondiaux, semble un peu sectaire. Toutefois, parce qu'il mêle habilement Histoire et Alcôve, Morand redonne vie à ces personnages historiques, dont certains détails m'étaient inconnus. Nous sommes ici dans un style plus proche Joseph Roth que de Jean des Cars (tous deux biographes des Habsbourg). de François 2 le souverain résigné à Charles et Zita , en passant par le duc de Reichstadt (l'Aiglon), Elisabeth d'Autriche et son mari (dont la vie fut aussi terne que long son règne), c'est un siècle d'histoire qui est brassé, étudié, analysé.

Ce roman qui date de 1963 est une belle entrée en matière de ce que fut la puissance de l'Empire Austro-hongrois et des chambardements de l'Europe d'alors et bien évidemment une mise en évidence biographique intelligente de souverains que l'on croit tous connaître (le cinéma étant venu pervertir un peu les choses). Un bon livre de vacances !
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Parce que chez les Habsbourg, il n'y a pas que Sissi dont on nous rebat régulièrement les oreilles! La Dame Blanche, c'est le fantôme familial qui apparaît pour annoncer les morts et qui, de nouvelles en nouvelles, nous balade dans cette lignée qui a contribué à écrire l'histoire de l'Europe. La plume est superbe et se prête merveilleusement à toutes ces évocations.
Même pour ceux qui ne sont pas familier avec l'histoire de l'Autriche, c'est une lecture très plaisante et qui donne envie d'en savoir plus!
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La dynastie des Habsbourg est particulièrement passionnante, et cette dame blanche représente un peu l'important rôle des femmes : la tante et la soeur de Charles-Quint, l'impératrice Sissi, l'impératrice Zita... toutes ces dames qui ont aidé les artistes et nous ont permis de rêver à travers leurs vies tourmentées, leurs voyages, leur folie, quelque part...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'amour à Vienne est une chose, l'amour chez les Habsbourg une autre. Là, ce n'est que de la mousse du cœur ; ici, c'est l'amère figure du destin. Les Habsbourg mettent de l'ordre dans tout, même dans le désordre de l'amour. Ils le concilient avec le respect de soi. (d'ailleurs chez eux tout est ordonné, même les guerres, même les déroutes.) Ils sont de ces rares familles qui permettent de prendre une vue cohérente d'une époque, d'une société. Leur stabilité les fait ressembler à l'étalon-or.
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La politique, comme l'art dramatique, est toujours en retard d'une génération sur l'idéologie de son époque
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