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Martin Jarrie (Autre)
EAN : 9791035206482
80 pages
Editions Thierry Magnier (01/11/2023)
4.43/5   68 notes
Résumé :
Ouvrage récompensé pour ses illustrations de la Mention prix BolognaRagazzi 2011, à la Foire du livre de jeunesse de Bologne. (catégorie Fiction)

Martin Jarrie a peint quarante-huit somptueux portraits de fleurs. François Morel a écrit, en écho, le portrait de Hyacinthe et Rose, à travers les yeux de leur petit-fils devenu adulte. Presque tout oppose ces deux tempéraments, Hyacinthe le communiste bouffeur de curés et Rose la fière bigote. Mais ils par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Un grand et bel album, plein de tendresse, de poésie et de douce ironie. Des illustrations magnifiques.
Les textes malicieux de François Morel et les fleurs géantes de Martin Jarrie élaborent un herbier de souvenirs, un florilège parfumé d'enfance...
Je viens de voir la pièce dont ce livre fait revivre quelques moments precieux: comme une fleur séchée qui ranimerait soudain les odeurs fraîches du bouquet, réveillerait le lieu, les voix, les êtres, c'est tout le spectacle qui revit entre les grandes- très grandes- pages, de cet herbier sentimental- pour notre bonheur.
Et pour ceux qui n'auraient pas eu le plaisir d'assister au spectacle de Morel, le livre raconte, par fragments, la vie rustique de deux grands-parents mal assortis que seules les fleurs réunissaient, deux grands-parents vus par leur petit-fils.
Chacun y retrouve un petit peu de son enfance, un grand-père un peu ronchon, une grand-mère gâteau ...
Un livre qui sent la rose ancienne et la tarte aux cerises. Et qu'on referme en fredonnant la chanson de Francis Lemarque:
" Qui peut dire où vont les fleurs
Du temps qui passe?
Qui peut dire où vont les fleurs
Du temps passé ? "
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Un très joli cadeau de mon sympathique site de lecture préféré, j'ai nommé BABELIO ♥

Masse critique graphique du mois de décembre 2023 j'ai eu le bonheur de recevoir ce très bel album !

Merci vraiment car j'ai pu commencer mon année 2024 avec cette belle lecture ♥

Mon avis :

Ce livre est un très bel album, d'un format atypique car très grand. J'imagine qu'il est du même format que les peintures originales de Martin Jarrie.

La couverture est même texturée comme pour donner cette belle impression que peut donner la peinture.

Une tulipe rose et blanche sur fond bleu nous invite à tourner la couverture et de découvrir le texte de François Morel et toutes les fleurs qui vont parsemer les pages.

Le texte de François Morel est emprunt d'une douce poésie nostalgique.

C'est son beau regard d'enfant qui se pose sur le couple de ses grands-parents.

C'est tout une époque qui se dresse ici à travers ce couple qui partage son amour des fleurs et de leur jardin.

François Morel nous le dit :


"Tous les souvenirs, toutes les sensations, toute la connaissance, toutes les émotions que je garde de mes grands-parents sont liés aux fleurs. Toutes mes pensées..."

J'ai profondément aimé cet album. Il a éveillé le souvenir lointain des moments passés avec mon grand-père maternel qui a toujours travaillé la terre puisqu'il était ouvrier agricole.

Et puis les fleurs ce sont tant de bons souvenirs et aussi des fleurs qui accompagnent toujours bien ma vie.

Le texte est tout en tendresse avec une pointe d'humour. La signature de François Morel.

Merci d'avoir eu la belle idée de vous associer au peintre Martin Jarrie pour nous offrir ce beau mélange.

Ce texte connait plusieurs vies car c'est aussi le texte d'un spectacle.

Merci encore à Babelio et ses masses critiques fabuleuses.

Merci aux deux auteurs de m'avoir offert ce beau bouquet multicolore aux senteurs nostalgiques d'un temps passé qui perdure dans les beaux souvenirs.

Il ne manque plus que les parfums qui pourraient réveiller encore plus, tous les bons sentiments de ces instants doux des temps d'antan.
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C'est l'histoire d'un petit-fils devenu grand qui porte un regard attendri et nostalgique sur ses grands-parents. Rose et Hyacinthe, beaucoup de choses les séparent, on pourrait même dire "tout", mais, en dehors de leur famille, il est un sujet qui les passionne et qui les réunit… les fleurs.

"C'est bien simple : Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante-cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s'entendaient sur rien. Hyacinthe était coco, Rose était catho. Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger. Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires. Rose préférait les mots croisés, le tricot, l'eau de mélisse, les dominos et les cantiques. Hyacinthe aimait traîner… à table, au lit, au bistrot, avec les copains, sur un banc, dans un champ, sur les talus, à observer les nuages… "Tu n'es qu'un Traînard", lui disait Rose qui était toujours la première debout, la première couchée, la première assise à table, la première levée de table, le repas à peine terminé déjà devant l'évier à nettoyer la vaisselle. "Madame Gonzales" l'avait surnommée Hyacinthe. En souvenir de Speedy.
Ils avaient dû s'aimer mais c'était il y a longtemps.
Il est même probable qu'ils aient pu faire l'amour. L'existence d'une descendance de douze enfants, de neuf petits-enfants le laisserait fortement supposer…"

Le narrateur, sous la plume de François Morel, se revoit enfant lorsqu'il passait des séjours à la campagne. Ses images respirent notre vécu dans ses compositions, ses odeurs, ses goûts… toutes les perceptions qui se sont incrustées dans nos mémoires et qui rappellent un jadis bien heureux sous la tutelle des aïeux. Rien n'est altéré, ça sent peut-être un peu le fané mais l'odeur est délicieuse.
L'album est composé de trente-sept portraits de fleurs qui illustrent les textes.
La marguerite rappelle un cliché qui terrorisait le petit garçon. Au moment de la photo, le taquin Hyacinthe avait caché son visage derrière un bouquet de marguerites. Ainsi le grand-père semblait avoir été décapité.
Le dahlia fait résonance avec le prêche admiratif du jeune curé qui arpente les allées du jardin en le comparant à l'éden… suivi des mots que le grand-père agacé marmonne entre ses dents… "Si c'est des fleurs gratuites qu'il espère pour son église, il peut toujours courir…".
La tulipe, l'oeillet, la rose… elles fleurissent dans le livre d'Hippolyte Langlois auteur d'un livre régulièrement consulté, "Le Nouveau Jardinier fleuriste", dans les chansons, sur les blouses de la grand-mère, sur les étagères de la cuisine dans des verres à moutarde, elles sont à l'honneur dans le concours du plus beau bouquet organisé par le cousin Jean-Pierre, dans les deuils, les joyeux moments… elles sont partout, elles sont les vacances et la mémoire de tant d'histoires… et elles se mangent aussi, au plus grand désespoir de Mamie Rose qui crie à l'hérésie !
"Des coquelicots, des pissenlits, des fleurs de rien, des fleurs de peu…"
Chez les grands-parents, le petit garçon apprend le langage des fleurs, leur harmonie. Il les dessine, les compose, les imagine, les admire. le jardin est un tableau, il est aussi le lieu de toutes les philosophies.

Sept ans, quatorze ans, dix-sept ans… l'enfant grandit et les fleurs sont un berceau pour les sentiments, un ornement à l'amour, un baume aux angoisses ; penser à l'amour sous un ciel d'épines en fleur…
Et vint un été où Rose s'en est allée… et, dans la même journée, où Hyacinthe l'a accompagnée…

Par l'intermédiaire des fleurs, des petites anecdotes retracent avec humour et tendresse la vie des grands-parents. On ne sait si c'est l'enfance de François Morel, acteur, écrivain et chroniqueur sur France Inter, ou si c'est une enfance fictive.
Hyacinthe et Rose sont des personnages aux caractères bien affirmés, peut-être un peu rigides dans leurs convictions, mais foncièrement sympathiques, attachants et bons. L'amour ? ils se le disent à leur manière et dès le début du récit nous ne sommes pas dupes de leur indifférence. Après tant de vécu, ils pensent s'affranchir chacun à leur manière, mais continuent à se séduire. La meilleure façon de le faire ? Avec les fleurs.
J'ai découvert Martin Jarrie avec un autre album qui illustre les légumes avec gourmandise : "Une cuisine grande comme un jardin". Ici, les peintures sont toutes aussi belles et rendent du velouté aux fleurs. Il contraste ses couleurs pour donner du relief à ses sujets qui sont présentés en gros plan.
Les mots et les illustrations se mêlent à merveille !

Je vous recommande ce livre pour l'histoire et la beauté des dessins. Vous découvrirez des variétés de tulipe, marguerite, dahlia, pavot, oeillet, bégonia, anémone, rose, arum, lys, fritillaires, coquelicot, tournesol, iris, narcisse, jacinthe… et des fleurs imaginaires.
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François Morel nous parle de ses grand-parents, Hyacinthe et Rose, qui vivait dans l'Orne et chez qui il passait ses vacances, enfant. C'est une histoire pleine de nostalgie, très touchante car elle évoque à toute une génération plein de souvenirs. C'est le texte qu'il a mis en scène pour le spectacle éponyme. Il y a un coté plus humoristique dans le spectacle de part le jeu de prise à témoin du spectateur.

Le livre est agrémenté du très belle peintures de Martin Jarrie, en grand format, de fleurs en gros plan. Ces peintures, assez documentaire, font le lien avec le livre "Le nouveau jardinier fleuriste" de Hippolyte Langlois, cité dans le texte. le livre prend un aspect différent du spectacle, plus silencieux, plus méditatif, ou la poésie prend une autre dimension. C'est superbement écrit, tout en finesse, superbement illustré, haut en couleurs, les couleurs de l'émotion, lumineux, plein de vibrations. le spectacle est très fort, très beau et le livre, grâce au parallèle entre le texte et les peintures, arrive à aller tout aussi loin mais d'une manière qui s'accorde plus à la lecture solitaire.

Et le spectacle, touchant et émouvant s'est métamorphosé en un objet tout aussi riche en émotions...

Je sais qu'à chaque fois que j'ouvrirai ce livre, j'aurai une pensée pour mes grand-parents...
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"Hyacinthe et Rose", est comme une boîte où un album de photos de famille que l'on regarde. Au fil des pages, les souvenirs remontent à la conscience de ce qui fut peut-être aussi, une partie de notre enfance. Ces souvenirs nous étonnent, nous font sourire ou tendrement nous émeuvent.
"Hyacinthe et Rose", fruit de la collaboration de François Morel, pour les textes, et du peintre Martin Jarrie, est un livre somptueux.

Au travers du regard rétrospectif de leur petit-fils qui, enfant venait passer ses vacances auprès d'eux, apparaît le portrait saisissant de Hyacinthe et Rose.
Lui, est communiste et allergique à la religion comme aux curés. Elle, est catholique pratiquante et veille au grain. Ils forment une couple singulier, toujours dans l'invective et les reproches dans leurs échanges mais qu'une passion fait s'unir : celle des fleurs.
Dahlia, Bégonia, Oeillet, Tulipe, Marguerite, Arum, Rose, Lys, Crocus, Iris, Jacinthe, Narcisse, etc. n'ont aucun secret pour le vieux couple. Leur connaissance encyclopédique se lie avec celle des croyances, des proverbes, les vers de poésie faits autour des fleurs, de leur parfum et de leurs couleurs. On se prend d'envie comme d'aller se promener, regarder dans les allées du jardin. Et puis les anecdotes fourmillent, qui font le portait de ce drôle de couple, pleines d'humour et de tendresse, de regrets aussi.

J'ai tout simplement adoré ce livre. Les représentations de fleurs de Martin Jarrie sont magnifiques (le très grand format de l'ouvrage accentue cette impression) et les textes de François Morel sont tout à fait savoureux.

S'ils étaient des noms de fleurs, étonnement, sourire et émotion feraient un beau bouquet pour dire toute la réussite de ce livre
"Hyacinthe et Rose" est un ouvrage dont je recommande tout chaleureusement la lecture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Près du puits se trouvaient des désespoirs du peintre. Des petites fleurs minuscules, si légères qu'elles étaient toujours frissonnantes. Pour essayer de contredire leur nom, je tentais de les peindre mais c'était effectivement désespérant. Trop petites, trop légères. Je renonçais. Mais je pris l'habitude de saisir mes pinceaux pour représenter des coquelicots, des roses, des narcisses. C'était quand même un peu plus concluant. Juste des fleurs peintes mais aussi le souvenir ému de mes grands- parents , le parfum de l'enfance, l'envie que le monde soit ouvert, généreux, coloré, porteur de promesses et de beauté. Des espoirs du peintre que je ne deviendrais jamais.
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Ses blouses étaient également fleuries mais en nylon. Le nylon était aux yeux de ma grand-mère le symbole même de la modernité. Les spoutniks qu'on envoyait dans le ciel l'indifféraient. Les transplantations cardiaques la laissaient de marbre. L'arrivée de la télévision en couleur ne l'avait pas spécialement bouleversée... Mais l'apparition du vêtement en nylon avait changé sa vie. "C'est pratique, c'est beau, ça se lave bien et en plus ça sèche en un rien de temps..."
Les blouses en nylon étaient ce qui donnait à ma grand-mère confiance en l'avenir, des raisons d'espérer.
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"C’est bien simple : Rose et Hyacinthe, mariés depuis quarante-cinq ans, ensemble depuis toujours, ne s’entendaient sur rien. Hyacinthe était coco, Rose était catho. Hyacinthe aimait boire, Rose aimait manger. Hyacinthe aimait la bicyclette, la pêche à la ligne, le vin rouge, la belote et les chants révolutionnaires. Rose préférait les mots croisés, le tricot, l’eau de mélisse, les dominos et les cantiques. Hyacinthe aimait traîner… à table, au lit, au bistrot, avec les copains, sur un banc, dans un champ, sur les talus, à observer les nuages… "Tu n’es qu’un Traînard", lui disait Rose qui était toujours la première debout, la première couchée, la première assise à table, la première levée de table, le repas à peine terminé déjà devant l’évier à nettoyer la vaisselle. "Madame Gonzales" l’avait surnommée Hyacinthe. En souvenir de Speedy.
Ils avaient dû s’aimer mais c’était il y a longtemps.
Il est même probable qu’ils aient pu faire l’amour. L’existence d’une descendance de douze enfants, de neuf petits-enfants le laisserait fortement supposer…"
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La monnaie-du-pape, ça exprime le désintéressement, je n'ai jamais compris pourquoi. Quand on le voit pérorer en grandes robes qui doivent coûter des millions au balcon de Saint-Pierre de Rome... Si c'est ça être désintéressé, moi je veux bien...
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La renoncule un jour dans un bouquet
Avec l’œillet se trouva réunie :
Elle eut le lendemain le parfum de l’œillet.
On ne peut que gagner en bonne compagnie.
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