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EAN : 9782246810575
176 pages
Grasset (12/03/2014)
3.54/5   23 notes
Résumé :
C’est l’histoire d’une géante qui vécut en Bretagne au XIXème siècle. Sa taille et sa force exceptionnelles troublaient ceux qui la côtoyaient. « Passeuse » héroïque, elle transportait dans sa barque, passagers, animaux et marchandises et sauva plusieurs vies de la noyade.
Une femme simple et mystérieuse qui n’a guère livré ses secrets. Ce roman conte ce qu’aurait pu être sa vie. Et sa vérité.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Sa petite entreprise !
Auteur dont j'ai lu deux romans que j'avais bien aimé il y a quelques temps déjà.
L'ayant revu au salon du livre de Vannes, j'ai découvert à cette occasion son dernier roman.
J'aime l'idée de "prêter" une vie à un personnage ayant effectivement existé, mais dont on ne sait pratiquement rien.
Jeanne était ce que l'on peut appeler une belle plante, elle était aussi forte, courageuse et résistante que bien des hommes. le travail aux champs ou autres tâches du monde campagnard ne la rebutait absolument pas. le travail et la religion dans la Bretagne très catholique de l'époque était son univers. Un marin, nommé Louis, ne fut pas effrayé par les proportions plutôt généreuses de la jeune fille et demanda sa main ! Qu'il obtint et le mariage fut célébré rapidement. Louis s'avéra un bon mari, la vie suivait son cours lorsque Jeanne eut l'idée de créer un système d'acheminement maritime vers la ville de Vannes. L'état des routes (des chemins devrais-je dire) ne permettait pas, surtout pendant les mois d'hiver, un voyage sans embûches.
Le bouche à oreilles fonctionnant très bien, sa clientèle s'accrut rapidement, sa famille aussi, des enfants naquirent. Louis accepta un poste de marin "A l'Islande". La paye était meilleure, mais l'absence durait entre sept à neuf mois.
Elle transportait hommes, femmes, enfants, animaux et marchandises diverses. Une dame très élégante et de noble condition fut sa passagère, elles devaient se revoir plus tard.
Elle sauva plusieurs personnes de la noyade et devint grâce à cela une des figures des environs.
Tout le monde en tira fierté...sauf elle, bien entendu !
Une vie aussi ordinaire qu'exaltante pour une femme qui était devenue célèbre et a su, malgré tout, restée simple. Une grande leçon de modestie.
Jeanne le Mithouard (1778/1842) fut une figure locale dans le port du Logeo dans le golfe du Morbihan. Un panneau lui rend hommage en ville. C'était une femme de robuste constitution mais pas une géante, comme le dit l'auteur qui, c'est un roman, a un peu travesti la vérité. En réalité on sait peu de choses sur la vie de cette femme, qui a obtenu en 1837 la médaille d'or des sauveteurs en mer.
Une femme très en avance sur son temps, féministe avant l'heure, pleine d'esprit d'entreprise.
D'une grande bonté aussi, elle accueillit chez elle la bonne d'un fermier engrossée et renvoyée par le maître de céans ! Et ce pendant plusieurs mois. Elle l'aidât aussi à refaire sa vie ailleurs.
Louis avait aussi sous ses airs frustes une certaine bonté d'âme.
Mais la vie passe et même pour des gens humbles et sans reproches, la mort vient à l'heure qu'elle décide.
Louis, comme tant et tant d'autres, périra en Islande et Jeanne quasiment sur ses lieux de
travail !
C'est très bien écrit comme la vie de Jeanne en toute simplicité, la vie de tous les jours avec le vocabulaire du quotidien.
Dans un post-scriptum l'auteur nous dit ce qui suit :
-Tout-ici est imaginaire : les comportements, les pensées, les actes attribués à Jeanne.
Seuls les lieux ont une réalité.
Lien : http://eireann561.canalblog...
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Sur la côte dans la presqu'île de Rhuys, Jeanne est une jeune femme herculéenne : plus grande, plus forte que tous les hommes des environs, elle se loue à la tâche. Elle est embauchée comme les hommes dont elle porte les vêtements pour plus de commodités. Pourtant, Jeanne a un caractère facile. Elle fait le travail qu'on attend d'elle, elle aime danser et boire, mais pas trop, pour être au mieux de se forme le lendemain. Elle aime le dimanche qu'elle vit comme une respiration au milieu des jours de labeur.

J'ai aimé ce livre qui dit beaucoup en peu de mots. La féminité de Jeanne est particulière mais réelle. Elle sait poser ses choix sereinement, elle fait son bout de chemin en profitant du bon et en acceptant le difficile. J'ai parfois eu le sentiment que l'auteur se bridait lui-même, amorçant un virage sans suivre la voie qu'il a lui-même tracée... mais bon...
J'ai été un peu choquée de la fin, peut-être réaliste mais que j'ai trouvé dure par rapport au reste de la vie de Jeanne.
J'ai aimé comprendre que Jeanne et sa fille ont vraiment existé au XIXème siècle, même si l'auteur s'est uniquement saisi des personnages pour construire une oeuvre de fiction.
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Jeanne le Mithouard. Une femme du XIXème siècle qui serait tombée dans l'oubli si une petite impasse du port du Logeo sur le golfe du Morbihan n'avait été baptisée de son nom. le peu d'informations sur cette héroïne de la vie ordinaire a incité l'auteur à écrire le roman de sa vie, qui met en avant la force de la nature qu'elle devait être pour être batelière-passagère, transportant personnes; marchandises et animaux quel que soit le temps et alors même que les chemins de la côte étaient impraticables. Jeanne, force de la nature a vécu avec un mari pêcheur à Islande absent les trois quarts de l'année. L'auteur fait l'éloge de cette femme qui vécut très modestement dans un milieu magnifique et rude décrit avec de manière fluide et imagée, pleine de tendresse et de respect. Il fait revivre une femme émancipée qui a échappé à la pauvreté par la force de son travail et de surcroît a sauvé plusieurs vies grâce à son métier hors du commun pour une femme du XIXème siècle.
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Jeanne le Mithouard a vécu en Bretagne au 19° siècle. D'une taille et d'une force hors du commun, elle transportait bêtes et gens dans son canot. Cédric Morgan imagine sa vie de travail et de menus plaisirs au fil des saisons.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui célèbre les plaisirs simples que l'on peut trouver à vivre au plus près de la nature. Jeanne est une âme simple et pragmatique; elle a quelque chose d'apaisant. Cette balade en bord de mer m'a fait du bien ! Très belle découverte.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui est à la fois le portrait d'une femme hors norme (mais bien de son époque) et un tableau richement détaillé de la Bretagne rurale du XIXème siècle. Une femme simple est d'autant plus touchant que Jeanne le Mithouard, batelière-passagère, a effectivement vécu sur la presqu'île de Rhuys entre 1778 et 1842. L'auteur nous propose ici une version romancée de sa vie dont il ne reste que très peu de traces, mais j'ai trouvé qu'il avait reconstitué son existence avec talent, ancrant cette géante dans des paysages et une société qui sonnent très vrais grâce aux nombreux détails qui émaillent le texte.Ce roman aura aussi été l'occasion de découvrir Cédric Morgan, un auteur que je ne connaissais pas mais que j'aurai plaisir à suivre à l'avenir. J'ai trouvé son style très agréable, avec une écriture toute en simplicité, très évocatrice...
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Son passé, son futur tenaient en deux mots : labeur et repos. Et, à côté, il y avait en récompense les joies de l'existence. Elle ne les recensait pas là où les débusquaient les autres femmes quand, au lavoir ou aux moments de pause lors des travaux des champs, elles les énuméraient en riant : le bal, la fête, les rires, la foule, les compliments et certaines façons des hommes, le va-et-vient des charrettes, la foire, les beaux habits des processions.

Elle ne les comptait pas sur ses doigts, elle ne pouvait dresser la liste de ses plaisirs et contentements. Si elle s'était interrogée plus avant, les bonheurs de l'existence lui seraient apparus, dans la venue, au jour le jour, d'un rayon de soleil, dans la course des nuages, les allers-retours des marées, l'observation de l'oiseau, la fleur, la valse lente de la vague, l'affairement de l'insecte, le balancement des frondaisons; aussi dans le sourire d'un homme, les rires d'une femme, les doigts que l'on frôle, certaines musiques, la saveur d'un fruit. Et encore, dans la lune en plein jour, faucille oubliée dans son champ de bleuets, où la présence subtile rappelait en pleine lumière l'envers du jour, l'existence d'une obscurité.
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Elle était heureuse le dimanche. Elle se levait à l'aube ainsi que les autres jours, ranimait le feu, réchauffait la soupe, tranchait le pain, se lavait à l'eau du seau puisé la veille. Pourtant il y avait dans l'air une autre regardure que la semaine. Elle revêtait ses habits du dimanche, serrait son tablier de basin, vérifiait les plis de sa coiffe, puis ouvrait l'unique fenêtre pour découvrir, dans la brume impalpable qui ne se distinguait pas des autres matins, l'annonce ce jour-là d'un contentement. Car le dimanche elle avait du temps, du temps pour elle.
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