Dans tous conflit se crée un espace, un vide qui isole chacun dans son vécu. Vide que chacun essaie, désespérément de combler par des mots qui restent sans signification pour celui auquel ils sont adressés. Ces mots, finalement, chacun les dit pour soi-même puisque l'autre ne peut pas les entendre. Deux monologues se répondent, chacun restant isolé par un mur infranchissable. Ce mur, c'est celui de la séparation qui reste une des expériences humaines les plus douloureuses. Devenir étranger, particulièrement à quelqu'un qui a été proche, que l'on aime ou que l'on a aimé, peut provoquer un désespoir profond et faire basculer la vie d'un individu.
Quelque chose d'essentiel a été touché car la séparation provoque la solitude, et l'homme n'est pas fait pour vivre seul. La communication avec ceux qui l'entourent lui est indispensable. Or, dans la séparation, nous retrouvons, peut-être une des premières expériences traumatisantes de notre vie : LA NAISSANCE
Il faut donner sa place à la violence que l'on ne voit pas, qui se cache. C'est la violence intériorisée, non dite, c'est celle que l'on ne peut pas exprimer à l'autre, que l'on refoule en soi-même et qui se retourne contre soi et devient une véritable forme d'auto-agression.
Dans le mot violence, il y a le mot Viol.
Le viol, c'est l'injustice odieuse, c'est l'injustice subie. C'est le choc que l'on reçoit en retour lorsqu'on est confronté à la parole ou à l'acte inacceptable de l'autre. Telles sont toutes les pulsions de violence que nous avons accumulés au cours de notre vie et qui agressent non seulement notre psyché mais aussi notre corps. Celui-ci reste la grande victime. Toute souffrance y est inscrite. Il est la mémoire de ce que nous avons vécu. Pour se défendre, il produit des maladies sans fin que nous disons d'origines psychosomatiques. Le mot lui-même peut exprimer "LE MAL A DIRE". Cela peut aller du rhume qu'on font de soit on a envie d'avoir, jusqu'à la tumeur que "certainement" on n'a pas désiré.
Notre vie est une succession de passages. Comme le cycle des saisons et le rythme diurne et nocturne, nous passons du printemps à l'hiver, du jour à la nuit, de la naissance à la mort. Et, de ces ténèbres, peut à nouveau rejaillir la lumière. La vie est un mystère. L'homme se voudrait éternel - il est mortel. Il lui faut accepter la mouvance de la rivières, l'éphémère. Peu à peu, il lui faut découvrir que cette mouvance est faite de passages et que, dans chacun de ces passages, il peut y avoir mort et naissance.