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Michel Tournier (Autre)Georges Pauline (Autre)
EAN : 9782213018195
412 pages
Fayard (10/09/1986)
4.07/5   7 notes
Résumé :
Publié en 1785, Anton Reiser est sans doute le roman le plus important du XVIIIe siècle allemand. Contemporain du Werther de Goethe (1774), il connut très vite une célébrité qui lui valut d'être traduit en Italie et dans les pays anglo-saxons _ et même en France, où il n'a toutefois pas été réédité depuis le premier Empire.

Il s'agit d'un récit autobiographique décrivant, selon l'auteur, " le sentiment étouffé par la bourgeoisie ". A ce thème socio-cu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le récit autobiographiques d'un adolescent saisi par la passion du théâtre. A mi-chemin, entre les Lumières et le sturm und Drag, ce livre est le premier roman psychologique allemand. Il a connu un immense succès lors de sa parution.....
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
C’est ici que je veux m’arrêter…, dit mon cher Andreas Hartknopf, au moment où, soudainement interrompu dans son voyage par un large fossé, il ne voyait pas le moindre passage qui pût le mener de l’autre côté. Et pourtant, la nuit était déjà presque tombée, un vent aigre soufflait du nord et une pluie fine, qui l’avait transpercé jusqu’aux os, lui fouettait le visage… À l’heure qu’il est, il l’a fini son voyage, ce bon Hartknopf…, mais il me semble le voir, debout, son long bâton noueux à la main, un peigne de laiton planté dans son épaisse chevelure brune, sa redingote aux pans rigides boutonnée depuis le haut jusqu’en bas.
C’était un excellent homme, quoiqu’il soutînt qu’il y avait quatre personnes en Dieu*, et crût que l’Univers avait été créé avec du sel alcalin. Puisse ce témoignage public, que rend à son caractère et à son cœur quelqu’un d’impartial à coup sûr, le défendre des accusations par lesquelles la méchanceté et la calomnie se sont plu à flétrir sa réputation.
Ô Andreas Hartknopf, mon bon ami, tu n’aurais jamais pensé, sans doute, que tes meilleurs amis, ceux qui, comme toi, croyaient à la quaternité et à la Création du monde avec du sel alcalin, et qui, ainsi que tu te l’imaginais, t’étaient dévoués corps et âme, que ces mêmes amis, après ta mort, souilleraient si ignominieusement ta mémoire.
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Il touchait là à la paroi infranchissable qui marque la frontière entre la pensée humaine et celles d'êtres supérieurs : la nécessité incontournable d'un langage en l'absence duquel l'activité mentale de l'homme ne saurait se déployer d'elle-même, d'un langage qui n'est pour ainsi dire qu'un moyen de fortune nous permettant de nous rapprocher un peu de la pensée pure à laquelle nous aurons peut-être accès un jour.
Le langage lui semblait une entrave à l'exercice de la pensée et pourtant, à l'inverse, il ne pouvait penser sans l'aide du langage.
Il lui arrivait de se torturer de longues heures en cherchant s'il était possible de penser sans employer de mots. Alors, semblable à une aigreur qui vous remonte à la bouche, le concept d'existence se présentait à son esprit comme la limite de toute activité mentale humaine et son âme s’obscurcissait et s'emplissait de tristesse; dans de tels moments il embrassait du regard la brièveté de sa vie et la pensée ou, mieux, l'absence de pensée, expression du non-être, le bouleversait. Il n'arrivait pas à comprendre qu'en cet instant même il existait réellement, mais qu'à un autre instant il avait dû ne pas exister. Il errait ainsi sans guide ni soutien dans les abîmes de la métaphysique.
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Si Reiser avait connu quelqu'un qui s’intéressât sincèrement à son sort, pareils incidents ne l'auraient peut-être pas mortifié à ce point. Mais, dans sa situation, son destin n'était relié à l’intérêt bienveillant d'autres personnes que par les liens les plus ténus, et ainsi la rupture apparente de l'un d'entre eux lui faisaient craindre subitement la dislocation de tous les autres. Il se voyait alors dans un état où il n'attirait plus l'attention d'aucun être humain et où il s'estimait lui-même indigne du moindre égard. La honte est un sentiment générateur d'une émotion si violente qu'on peut se demander pourquoi ses conséquences ne sont pas mortelles dans certains cas.
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Il ressentit néanmoins, et de façon très nette, quel personnage insignifiant il était dans cette compagnie [...] on considérait comme allant de soi qu'il fût toujours à la dernière place. [...] Obnubilé par cette pensée il adopta face aux autres une attitude embarrassée, niaise et stupide, et en même temps, il était conscient, plus qu'aucun d'eux probablement, de son embarras et de sa niaiserie.
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Ce n'était nullement quelque joie maligne provoquée par le malheur d'autrui qui fît naître en lui ce souhait, mais plutôt le pressentiment confus de vastes bouleversements, de migrations et de révolutions où tout prendrait un aspect nouveau et où la monotonie régnant jusque là prendrait fin. L'idée même de son propre anéantissement lui était non seulement agréable, mais provoquait même en lui une sorte de jouissance voluptueuse qu'il ressentait souvent le soir, avant de s'endormir, quand il se représentait en détail la désagrégation et la décomposition de son corps.
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