L'Empereur Smith est, selon moi, un faible cru du duo Morris et Goscinny. On sent qu'on est un peu à cours d'inspiration mais qu'il faut faire bouillir la marmite donc, on fait un album, mais sans vraiment grand-chose dedans.
Goscinny s'est basé sur le fait réel d'un authentique original de San Francisco ayant fait fortune et qui, par un tournant du sort fut ruiné. Le choc engendra une folie légère qui poussa l'infortuné à s'attribuer des titres ronflants et à se faire appeler Norton Ier, Empereur des États-Unis.
Détournant cette anecdote plutôt comique et sympathique, René Goscinny imagine le cas d'un comparable illuminé mais qui n'aurait, quant à lui, pas perdu sa fortune. Ceci lui permet alors de lever une armée et d'établir un protocole digne de celui des grandes cours royales ou impériales de la haute époque.
Tout le monde sait que Smith est un original, mais tout le monde joue le jeu. Si bien qu'à force de jouer, certains se prennent au jeu et sont prêts à exécuter des ordres même s'il n'ont plus rien d'une plaisanterie.
On reconnait évidemment le genre de folie qui s'empara des généraux ou maréchaux de Napoléon, comme Murat, Ney, Masséna, Davout, etc. qui tous jouissaient de titres mirobolants : princes, ducs, voire, rois de quelque chose. pris dans le tourbillon et la griserie des victoires à répétitions, ils s'étaient déconnectés de la réalité et de leurs origines.
On peut aussi voir un pendant du régime de Hitler où la folie des seconds l'emporte presque sur la folie du principal. Comme à chaque fois ou presque dans les scénarios de Goscinny, les villageois sont pleutres et finissent par collaborer et se rallier aux plus forts, dénonciation discrète, mais dénonciation tout de même du sort réservés aux Juifs durant la guerre.
Passé cela, d'humour, je n'en distingue pas tellement, sachant que les enfants passent évidemment à côté de toutes ces subtilités. Il en va de même du dessin de Morris qui, depuis une dizaine d'albums continue de se dégrader, qui perd la finesse qu'il avait à la fin des années 1960 (L'Empereur Smith a paru en 1976). À ce titre, on peut noter que la libération sexuelle étant passée par là, Morris se permet des tableaux de femmes nues accrochés aux murs, choses qui n'eurent pas été tolérées dix ou quinze ans plus tôt dans des publications destinées à la jeunesse. Mais ce n'est pas pour autant un gage de qualité, du moins je crois…
Donc un album franchement très moyen, voire un peu moins, qu'on peut passer et oublier sans crainte, mais ce n'est là qu'un avis roturier, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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« L'empereur Smith » n'atteint pas les niveaux des meilleurs albums de la série mais reste néanmoins un tome réussi et très sympathique. S'inspirer du cas réel d'un excentrique qui s'était autoproclamé empereur des Etats-Unis est déjà une bonne idée de départ que le scénariste exploite très bien. le scénario de Goscinny est plutôt bien mené et se montre bien moins anecdotique qu'on pourrait le penser. Si l'empereur Smith lui-même est dépeint avec indulgence, voire même une certaine bienveillance, après tout ce n'est rien d'autre qu'un doux dingue, certains de ses sbires sont un peu plus inquiétants et l'album s'amuse à critiquer les régimes totalitaires. D'ailleurs, d'une certaine façon ce tome s'adresse plus aux adultes qu'aux enfants. Ce qui me fait dire que ce volet n'atteint pas le niveau de certains, c'est que je l'ai trouvé un tout petit peu moins drôle. En tout cas, c'est avec plaisir que je continue ma cure de jouvence avec la relecture de quelques aventures du Lonesome Cowboy.
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J'ai toujours aimé Lucky Luke avec son allure dégingandée, sa désinvolture légendaire et son empathie. J'ai du lire des dizaines de fois l'ensemble des albums que l'on avait à la maison mais celui-ci ne me disait plus rien du tout : j'ai eu l'impression de le découvrir aujourd'hui pour la toute première fois.
J'ai aimé cette histoire plutôt amusante même si elle prend rapidement des airs un peu plus inquiétants. Je suis toujours fascinée par la façon dont le "mal" peut surgir partout et notamment de lieux inattendus, et c'est exactement ce qu'il se passe ici.
Comme souvent avec les Lucky Luke, j'ai aimé que cette histoire se base sur des faits réels qui nous sont expliqués à la fin de la bande-dessinée. L'histoire pourrait paraître loufoque mais avec ces informations supplémentaires, elle n'en devient que plus crédible encore. J'ai été touchée par le fait que, dans la réalité comme dans l'Empereur Smith, les habitants de ces villes ont une réelle affection pour leurs "gentils fous".
Comme souvent avec les BD de cette époque, je n'ai pas vraiment accroché aux dessins trop pointus et précis à mon goût. Mais, je dois reconnaître que, sans eux, Lucky Luke ne serait plus vraiment Lucky Luke.
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Un épisode fort sympathique des aventures du cow-boy solitaire.
Ici, il va faire la connaissance du très original Smith, qui se prend pour l'empereur des États-Unis. Ce doux rêveur est la proie idéale pour les manipulateurs et canailles de toutes sortes.
Le plus incroyable , c'est que cet épisode s'est inspiré d'un personnage ayant vraiment existé !
Un très bon cru !
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Un très bon album qui s'inspire de faire réels. Lucky Luke à fort à faire avec Dean Smith qui se prend pour l'empereur Des Etats-Unis qui est manipulé par un infâme desperado.
Tous les personnages sont attachants chacun avec sa personnalité propre.
Encore un bon moment de détente.
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LUCKY LUKE (avec un cintre en main) : Les mains en l'air et ne vous retournez pas. Vous avez un revolver ici ?
LE TAILLEUR (les mains en l'air) : D… dans la tiroir de la table, près de la fenêtre… mais je n'ai pas l'intention de m'en servir…
LUCKY LUKE : Moi si. Vous pouvez vous retourner maintenant.
LE TAILLEUR : Lucky Luke ! Votre tête est mise à prix !!
LUCKY LUKE : La vôtre ne vaudra pas lourd si vous ne faites pas ce que je dis… Le marché est maussade en ce moment pour les têtes trouées…
- Je sais bien que nous sommes payés pour jouer au petit soldat, mais...
- J'aime mieux jouer au petit soldat que courir après les vaches toute ma vie, imbécile !
Monsieur Lucky Luke, nous vous faisons Grand Officier du Bison d'Or !
- Tant qu'il s'agissait de jouer au petit soldat, ça allait, mais faire la guerre, et à l’œil, pas question !
Mon instinct me commanderait plutôt de prendre mes jambes a mon encolure dans la direction opposée !
Dans le 166e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Les guerres de Lucas que l'on doit au scénario de Laurent Hopman, au dessin de Renaud Roche et qui est édité chez Deman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
- La sortie du nouveau tomes des aventures de Gaston Lagaffe baptisé Le retour de Lagaffe que l’on doit à Delaf et aux éditions Dupuis
- La sortie du nouveau tomes des aventures d’Asterix baptisé L'iris blanc, un titre que l’on doit au scénario de Fabcaro, au dessin de Didier Conrad et qui est publié chez Albert René, éditions du groupe Hachette
- La sortie de l’album Les indomptés, la nouvelle aventure de Lucky Luke vu à travers les crayons de Blutch, un titre sorti chez Lucky Comics, filiale des éditions Dargaud
- La sortie du sixième tome de la série Les aigles de Rome, une série que l’on doit à Enrico Marini et aux éditions Dargaud
- La sortie de l’album Les imbuvables que l’on doit à Julia Wertz et aux éditions L’agrume
- La sortie du cinquième tome de l’intégrale Lucky Luke où l’on y retrouve le travail commun de Morris et René Goscinny, un album sorti aux éditions Dupuis
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