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Gaël Faye (Autre)Christine Laferrière (Traducteur)
EAN : 9782264083036
168 pages
10-18 (21/03/2024)
  Existe en édition audio
3.82/5   1601 notes
Résumé :
La guerre de Corée vient à peine de se terminer, et le jeune soldat Frank Money rentre aux États-Unis, traumatisé, en proie à une rage terrible qui s’exprime aussi bien physiquement que par des crises d’angoisse.
Il est incapable de maintenir une quelconque relation avec sa fiancée rencontrée à son retour du front et un appel au secours de sa jeune sœur va le lancer sur les routes américaines pour une traversée transatlantique de Seattle à Atlanta, dans sa Gé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (314) Voir plus Ajouter une critique
3,82

sur 1601 notes
S'il y a un livre à lire, en cette rentrée littéraire surchargée, c'est Home, Home comme maison et retour aux sources. Home comme homme à une lettre près, home comme symbole du moi en psychologie, cette individualité que personne n'a le droit de souiller, humilier ou détruire.
Ce moi, détruit par les horreurs de la guerre de Corée, Franck Money, ancien combattant noir médaillé mais traumatisé par un lourd secret, ira le retrouver at Home, en Géorgie, en délivrant Cee, sa soeur mourante des griffes démoniaques de son employeur le docteur Beau.
Toni Morrison (professeur d'université,éditrice, romancière, a reçu le Prix Nobel de littérature en 1993 pour l'ensemble de son oeuvre et le prix Pulitzer Fiction en 1988 pour Beloved) signe avec Home un chef-d'oeuvre d'humanité.
L'action se déroule dans les années 50, après la guerre de Corée. Toni Morrison alterne le voyage de Franck qui revient chez lui avec ses souvenirs passés entre sa liaison avec une ambitieuse costumière, son amour protecteur d' ainé pour sa soeur trop crédule et fragile, l'indifférence parentale, la haine grand-maternelle et les traumatismes de la guerre.
Il va apprendre à ses dépens que malgré le fait qu'il vienne d'une "armée où la ségrégation a été abolie", "la coutume est aussi réelle que la loi et peut être tout aussi dangereuse".
Ici, un révérend blanc l'aide, mais reste méfiant. Là, les toilettes publiques lui sont interdites.Là bas, au cours d'une émeute, on insulte,on lapide, on humilie,on estropie,on fouille au corps,on vole. Plus loin on pratique encore l'eugénisme sous le couvert d'une plaque médicale hautement qualifiée.
Toni Morrison,dans ce roman poignant bouleverse son lecteur car elle dénonce les droits de l'homme gravement enfreints, le racisme et les trafics d'enfants (durant la guerre de Corée) ou les combats d'hommes traités comme des chiens; mais elle bouleverse en démontrant que la violence entraine la violence et rend inhumain.
Ce livre est une ode à la paix, à l'humanité que chaque être humain doit retrouver au fond de lui si on l'a bannie.
C'est beau car écrit avec les mots du coeur, c'est beau comme une main qui se tend pour redresser l'homme mis plus bas que terre.
Toni Morrison est une GRANDE ECRIVAINE, et, après lecture on comprend que son prix Nobel était amplement mérité.
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Go Home !
Toni Morisson est l'une des plus grandes plumes afro américaines. « Home » le montre aisément. Dans un court récit, on suit le retour vers chez lui , pour visiter sa soeur Cee gravement malade, de Frank Money vétéran noir de Corée. Reprenant des thèmes chers et forcément douloureux (ségrégation, insertion sociale etc.), elle livre un récit remarquable. Morisson sonde avec une grand justesse les pensées de Frank, homme passablement chamboulé par ce qu'il à vécu en Corée.
Morisson va à l'essentiel, ne s'embarrasse d'aucun superflu, Lu d'une traite (150 pages), on en sort groggy devant la force narratrice de son récit. Un très grand bouquin.
Si Morri sonne, n'hésitez pas à ouvrir votre porte et votre coeur. Quand à moi, devant un si navrant jeu de mots, je la prends (la porte).
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Je n'avais jamais rien lu du Prix Nobel de littérature 1993
Peut-être par manque d'intérêt pour une écriture qui me semblait tourner encore et encore autour d'une thématique - la question noire aux Etats-Unis - qui, tout en en reconnaissant l'intérêt, me semblait littérairement limitée.
J'ai quelque part dans ma bibliothèque un exemplaire de "Beloved" que je n'ai pas eu le courage d'attaquer - même si j'en ai vu au cinéma en 1999 l'adaptation dispensable.

Le torrent de critiques laudatives qui a entouré la sortie de "Home" m'a quasiment interdit d'en faire l'impasse.
On m'y promettait en 150 pages à peine un condensé de l'oeuvre de Toni Morrison.

Bien m'en a pris !
Car, j'ai été profondément ému par ce livre bref et puissant qui raconte le retour à la "maison" dans les années 50 d'un soldat démobilisé.
A aucun moment, on n'évoque la couleur de sa peau. Il va sans dire qu'il est noir et que sa soeur, balloté entre un mari infidèle et un employeur sadique, l'est aussi.

"Home" a la structure d'une partition de musique de chambre. "Home" louche du côté de "l'Odyssée" et de "Hansel et Gretel".
J'ai presque regretté sa concision et aurais aimé qu'il me laisse le temps de m'emporter.
Du coup, je vais aller lire "Beloved" ...
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J'ai bien conscience de faire tâche parmi les louanges qui ont encensé Home dès sa parution. Car si j'ai aimé le ton incisif et pénétrant de Toni Morrison, je suis par contre restée en marge de l'histoire et de ses protagonistes. Evocations par trop elliptiques et structure narrative déconcertante ont entretenu ma frustration, m'empêchant d'appréhender ce bref récit dans toute son intensité (ce doit être mon côté basique...)

Premier Morrison pour moi. Je ne désespère pas.


Lien : HTTP://MINIMALYKS.TUMBLR.COM/
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Home c'est l'histoire de Frank qui revient de la guerre de Corée , le seul survivant , ses deux amis sont morts pendant le conflit , Frank qui ne comprend plus le monde qui l'entoure et n'est plus compris lui même .Il rencontre une jeune femme , ils sont amoureux mais leur amour ne résistera pas à l'apathie de Frank perdu dans ses souvenirs de la guerre , il pense à ses amis et puis se rend compte qu'ils sont morts .Il va commencer un long voyage , il a reçu une lettre étrange qui lui dit que sa soeur adorée Cee est en train de mourir .
Tout est suggéré , c'est par petites touches qu'on se rend compte que pour certaines personnes Frank n'est pas un homme , à la guerre c'est un chien , aux Etats-Unis dans les années 50 , c'est un sous-homme qui n'a pas les mêmes droits , c'est la ségrégation .
Cee trop naïve a travaillé pour un médecin , elle l'a laissé faire toutes sortes d'expérience sur son corps , elle sera sauvée par Frank qui arrivera à temps pour la sauver , presque trop tard , elle sera soignée par un groupe de femmes efficaces mais sans aucune empathie ' Regretter n'arrangerait rien , s'en vouloir non plus , mais réfléchir , peut-être . Si elle ne respectait pas elle-même , pourquoi quelqu'un d'autre devrait-il le faire ?
C'est cette partie du livre que j'ai le plus aimée , c'est un bel hommage des noirs américains des années 50 , qui ' Nettoieraient , cuisineraient , serviraient , surveilleraient , blanchiraient , désherberaient et tondraient .
Mais surtout un beau portrait de femmes qui n'ont aucun droit , mais qui ont compris qu'elles pouvaient rester dignes ' Quelque part au fond de toi , il y a cette personne libre dont je parle .Trouve là et laisse la faire du bien en ce monde '
Femmes admirables que rien ne peut abattre malgré l'adversité , elles travaillent sans arrêt , ne gaspillent rien , elles cousent , tricotent , cuisinent mais ne rêvent jamais , comme si elles étaient conscientes qu'elles avaient besoin de toutes leurs forces pour survivre ;
Je ne connaissais pas l'auteur , et son style m'a un peu déroutée mais ce qui m'a plu c'est sa concision , si peu de mots pour dire beaucoup , je lirai d'autres livres de cet auteur pour mieux la connaître .
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critiques presse (8)
Lhumanite
17 décembre 2012
Toni Morrison, qui nous avait habitués à de longs romans-fleuves, s’autorise cette fois la forme brève, soit 150 pages sans graisse, dans la plus stricte économie langagière, concentrées sur quelques-uns des fondements indestructibles de son œuvre.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Telerama
27 novembre 2012
L'enfance, la honte, la rédemption sont quelques-uns des thèmes que soulève et creuse ce beau roman laconique, réaliste mais ouvert sur le rêve et le mystère, profondément humaniste, empreint de cruauté autant que d'authentique grâce.
Lire la critique sur le site : Telerama
Lexpress
01 octobre 2012
Home est un conte et un tombeau : celui d'êtres humains que Toni Morrison fait revivre et s'exprimer pour qu'ils ne restent pas des fantômes oubliés, des ombres, des morts en attente de sépulture. Pour qu'ils soient vivants.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeSoir
25 septembre 2012
En 150 pages magistrales, piquetées d'humour, remarquablement traduites, Toni Morrison livre un roman superbe qui dit tout de l'Amérique des années 50 : le racisme, le maccarthysme, le retour des vétérans de Corée, la pauvreté, l'oppression des Noirs par les Blancs, des femmes par les hommes.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Culturebox
07 septembre 2012
L'écriture de Toni Morrison est incisive, percutante, musicale. Home" pose la question fondamentale de la condition humaine, explore la soumission sous toutes ses formes, et surtout, la possibilité pour chacun d'en sortir et de (re)trouver sa dignité.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
28 août 2012
Radiographie historique et psychique des relations entre Noirs et Blancs, "Home" est aussi un conte intemporel et universel, une histoire de fraternité et de rédemption.
Lire la critique sur le site : LePoint
LaLibreBelgique
22 août 2012
Toni Morrison à nouveau magistrale dans une photographie de son pays avant la lutte pour les droits civiques.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
23 juillet 2012
Forte et belle histoire d'une rédemption, Home rappelle aussi les pires heures de la ségrégation raciale dans une Amérique où le "White only" allait de pair avec une violence institutionnalisée contre les Noirs, à la veille de la lutte pour les droits civiques.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (248) Voir plus Ajouter une citation
"Tu vois ce que je veux dire? Ne compte que sur toi-même. Tu es libre. Rien ni personne n'est obligé de te secourir à part toi. Sème dans ton propre jardin. Tu es jeune, tu es une femme, ce qui implique de sérieuses restrictions dans les deux cas, mais tu es aussi une personne. Ne laisse pas Lenore ni un petit ami insignifiant, et sûrement pas un médecin démoniaque, décider qui tu es. C'est ça, l'esclavage. Quelque part au fond de toi, il y a cette personne libre dont je te parle. Trouve-la et laisse-la faire du bien dans le monde."
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Fatigué et mal à l’aise, Frank quitta le restaurant et déambula dans les rues ; il s’arrêta brusquement en entendant un hurlement de trompette. Le son provenait du bas d’un petit escalier qui s’achevait devant une porte à moitié ouverte. Des voix approbatrices soulignaient le cri de l’instrument et si quelque chose pouvait refléter l’humeur de Frank, c’était cette note. Il entra. Il préférait le be-bop au blues et aux chansons d’amour qui rendent heureux. Après Hiroshima, les musiciens avaient compris aussi vite que quiconque que la bombe de Truman avait tout changé et que seuls le scat et le be-bop parvenaient à dire comment. A l’intérieur de la salle, petite et enfumée, une douzaine de spectateurs très attentifs faisaient face à un trio : trompette, piano et percussions. Le morceau n’en finissait pas et, hormis quelques-uns qui hochaient la tête, personne ne bougeait. La fumée flottait dans la pièce, les minutes s’écoulaient. Le visage du pianiste était luisant de sueur, comme celui du trompettiste…
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Les époux qui avaient été agressés chuchotèrent entre eux ; elle, d’une voix douce, suppliante ; lui, avec insistance. Quand ils rentreront chez eux, il va la battre, se dit Franck. Et qui ne le ferait pas ? Être humilié en public, c’était une chose. Un homme pouvait s’en remettre. Ce qui était intolérable, c’était qu’une femme avait été témoin, sa femme, qui non seulement avait vu, mais avais osé tenter de lui porter secours ! Il n’avait pas pu se protéger et n’avait pas pu la protéger non plus, comme le prouvait la pierre qu’elle avait reçue au visage. Il faudrait qu’elle paye pour ce nez cassé. Encore et toujours.
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- C'est bien lui. Jerome, dit Fish Eye en se donnant une tape sur les genoux. Il nous a raconté qu'on les avait ramenés d'Alabama, lui et son père. Attachés par une corde. On les a fait se battre. A coups de couteau.
- Non monsieur. Avec des crans d'arrêt. Ouais, des crans d'arrêt. » Salem cracha par-dessus la balustrade. « Il a dit qu'ils avaient été obligés de se battre à mort.
- Quoi ? » Frank sentit sa gorge se serrer.
« C'est exact. L'un des deux devaient mourir, sans quoi ils mourraient tous les deux. Les gens pariaient sur qui allait y rester. » Salem fronça les sourcils et se recroquevilla dans son fauteuil. (...)
- Ils ont fait pire que des combats de chiens. Ils ont transformé des hommes en chiens.
- Vous imaginez ça ? Monter le père contre le fils ?
- Paraît qu'il a dit à son père : « Non, Papa. Non »
- Son père lui a répondu : « T'es obligé. »
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À présent, tout en battant les cartes, il demanda à Billy ce qui était arrivé au bras de son fils. Billy plaça ses mains en position de tir. "Un flic en voiture, dit-il. Le petit avait un pistolet à amorces. Huit ans, il courait d'un bout à l'autre du trottoir en pointant son jouet. Un péquenaud mal dégrossi trouvait que les autres flics sous-estimaient sa bite.
- Tu ne peux pas tirer sur un gamin comme ça, dit Franck.
- Les flics tirent sur tout ce qu'ils veulent. Ici, c'est une ville à émeutes.
[...]"
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Vidéo de Toni Morrison
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
autres livres classés : Guerre de Corée (1950-1953)Voir plus
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