Le lai en ancien français est en vers mais le modèle narratif rappelle les contes de fées. La situation initiale donnée est la suivante : un roi, un homme puissant de haut lignage, vit en son royaume. le
lai s'attache soit au seigneur lui-même, soit à sa jeune épousée, soit à l'amant, soit aux enfants à venir. L'amour courtois n'est pas toujours platonique, il est parfois charnel, comme un péché.
Marie de France rendrait n'importe quel péché vertueux. Les
Lais rendent immortelle la Matière de Bretagne, les aventures amoureuses des chevaliers avec les belles dames, mariées ou non (le terme - aventure - prend tout son sens ; qu'advient-il une fois la relation consommée ?)
Il y a rencontre, séparation, serment, rupture du voeu, retrouvailles, reconnaissance grâce aux objets qui semblent dotés de pouvoir qu'il s'agisse d'un anneau doré (mon précieux), d'une ceinture symbole de chasteté, d'etoffe de Constantinople ...
Les belles dames sont assez souvent enfermées dans leur château mais le chevalier trouve toujours un accès jusqu'à la belle, soit parce que la belle est complice soit parce qu'elle est l'instigatrice. Les femmes sont prisonnières en leur forteresse mais fort puissantes. En effet l'amour courtois place l'homme sous la domination de la dame à laquelle il rend hommage, comme s'il était sous l'emprise d'une certaine magie. Lorsque l'homme tombe sous le charme de la dame, il frôle la mort jusqu'à ce qu'elle lui accorde le don de "l'amoureuse merci".
Quelle est la loi des
lais, de l'amour courtois dès lors qu'une fée violée par un chevalier tombe amoureuse de son agresseur ? Quelles sont les frontières du domaine d'amour dès lors qu'on traverse la rivière, qu'on part à la poursuite d'une biche blanche et qu'on est blessé par ses propres flèches ? Dès lors que les métamorphoses s'accomplissent et que les animaux prophétisent ?