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EAN : 9782756035512
216 pages
Delcourt (28/01/2015)
3.71/5   89 notes
Résumé :
1720. Agée de huit ans, une petite fille, partie du Canada, fuit l'esclavage. Arrivée à Marseille, après avoir subit viols et brimades, elle se réfugie dans les forêts de Champagne. Ainsi commence dix ans d'errance jusqu'à sa capture et sa progressive réhabilitation. Mêlant nature et culture, bestialité et aristocratie, violences et douceurs, cet album contrasté raconte l'incroyable histoire de Marie-Angélique, l'enfant sauvage.
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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1731. le village de Songy est en effervescence après la découverte d'une jeune fille à l'allure et au comportement davantage digne d'une bête que d'un être humain. Cet enfant, c'est Marie-Angélique le Blanc, à l'heure actuelle le seul et unique cas avéré d'enfant sauvage. D'origine amérindienne, la fillette se retrouve par un tragique concours de circonstances livrée à elle-même dans les forêts de Champagne où elle survivra pendant près de dix ans. Là, elle adopte peu à peu l'attitude d'une bête et se coupe complètement de tout contact avec la civilisation humaine, avant que celle-ci ne vienne finalement la rattraper. Un destin exceptionnel sur lequel se sont penchés Jean-David Morvan et Aurélie Bevière dans le roman graphique « Sauvage ». Rien que de part son sujet, l'ouvrage ne tarde pas à titiller la curiosité du lecteur qui découvre avec tour à tour fascination ou consternation l'incroyable parcours de cette jeune fille. Un parcours qu'il n'a de toute évidence pas été évident de reconstituer, les informations dont nous disposons aujourd'hui sur le personnage étant pour partie trop lacunaires. S'ils sont peut-être contestables d'un point de vue purement historique, les choix opérés par les scénaristes ont en tout cas le mérite de proposer une progression cohérente et de nous faire revivre toutes les étapes marquantes de la vie de Marie-Angélique.

Car la singularité du personnage ne tient pas qu'à son statut d'enfant sauvage, non. le plus remarquable est la capacité de la jeune fille à retrouver toutes ses capacités intellectuelles, et même à en développer de nouvelles, après une aussi longue période de régression avancée. Recueillie auprès des soeurs augustines dont elle deviendra l'une des membres, Marie-Angélique parviendra ainsi non seulement à retrouver entièrement l'usage de la parole, mais surtout à apprendre à lire et à écrire. Difficile de ne pas se prendre d'affection pour ce personnage que la vie n'aura pas gâté. La douleur de l'exil, la frustration causée par ses pertes de mémoire, le regard réprobateur ou le rejet des autres, la solitude, la culpabilité... : autant de sentiments que les scénaristes s'attachent efficacement à transmettre au lecteur. Je serai seulement un peu plus nuancée concernant le choix de relater cette histoire de manière non chronologique. Les graphismes de Gaëlle Hersent sont pour leur part réussis et nous immergent sans problème dans l'ambiance de l'époque. J'aurai bien là encore quelques réserves concernant le traitement du personnage principal, mais rien de très important au vue de la qualité de l'ensemble de l'ouvrage.

Avec « Sauvage », les auteurs reviennent sur la vie d'un personnage au destin incroyable qui passera du statut d'otage à celui d'enfant sauvage, puis de religieuse à protégée de la reine. C'est un bien bel hommage que rend à Marie-Angélique le Blanc ce roman graphique qui ne manquera pas de séduire tout lecteur un peu curieux ou friand de faits divers historiques.
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Marie-Angélique Memmie le Blanc, Amérindienne devenue religieuse augustine et figure marquante du Siècle des Lumières après avoir été pendant plusieurs années une enfant sauvage, a connu une certaine notoriété durant sa vie et a fait l'objet d'une abondante documentation.
Considérée par le philosophe Écossais James Burnett qui la rencontre en 1765 comme "le personnage le plus extraordinaire de son temps", cette femme est tombée dans l'oubli aux 19ème et 20ème siècles.
Détrônée par d'autres cas d'enfants sauvages qui ont depuis lors été démontrés comme faux, elle n'en demeure pas moins le seul cas d'enfant sauvage réellement avéré qui après avoir vécu dix ans en forêt sans utiliser de langage articulé a pu se ré-acclimater, après de nombreuses difficultés, à la vie civile et apprendre à lire et à écrire, ce qui en fait un cas unique.
C'est à ce personnage au destin si particulier qu'ont décidé de consacrer un roman graphique Gaëlle Hersent, la dessinatrice, Aurélie Bévière et Jean-David Morvan, les scénaristes.

Je ne connaissais absolument pas l'existence de Marie-Angélique le Blanc avant d'ouvrir ce roman graphique sur lequel j'avais lu un article élogieux dans un magasine.
Aujourd'hui, j'en sais plus ce personnage qui a connu une certaine notoriété à l'époque des Lumières, notamment parce qu'elle tenait salon chez elle, et qui a eu une vie tout simplement fascinante : Amérindienne arrachée à son pays, une traversée en mer pour arriver à Marseille en pleine épidémie de peste noire, la fuite d'un patron l'ayant vraisemblablement abusée sexuellement avec une compagne Noire, la vie en forêt avec celle-ci pendant 10 ans puis le retour à la civilisation à Songy, l'éducation religieuse, la découverte du Seigneur et de la Vierge Marie, la vocation de religieuse, puis la femme instruite tenant salon chez elle, publiant son histoire et partageant son immense savoir des plantes avec autrui, et enfin cette femme recluse chez elle, ne cessant de déménager parce qu'elle a peur de se replonger dans son passé et d'affronter un acte qu'elle pense avoir commis.
Marie-Angélique est passée de l'ombre à la lumière avant de retourner dans l'ombre et de sombrer pendant plusieurs décennies dans l'oubli.
J'ai été touchée par l'histoire de cette femme, à la fois par la cruauté qui s'en dégage mais aussi par le sublime : "C'est incroyable qu'une sauvagesse ait pu apprendre si vite à lire et à écrire !".
J'ai été intriguée par bien des aspects de cette personne, notamment son aversion pour toute nourriture cuite qui perdurera pendant plusieurs années après son retour à la vie dite civilisée : "Effectivement le pain la fait vomir et elle mange surtout de la viande crue mais jamais des humains !", mais surtout par le regard qu'elle porte sur elle-même plusieurs années après et la justesse d'analyse qu'elle fait de son vécu passé : "Je ne pense pas que seul mon corps s'était adapté au mode de vie sauvage. C'est tout mon esprit qui était alors dans un état animal.".
Il est tout simplement incroyable qu'elle ait pu se réadapter ainsi à la vie, apprendre à lire et à écrire, et finir par devenir une femme très instruite pour son époque, mais aussi très libre, car bien peu de femmes pouvaient se vanter au 18ème siècle d'habiter seule chez elle.
Cette histoire vraie a donc été une révélation et a contribué pour beaucoup au plaisir que j'ai pris à lire ce roman graphique.
Mais au-delà de l'histoire, il y a également le graphisme qui joue un rôle important.
J'ai apprécié les contrastes que l'on y trouve, particulièrement dans le choix des couleurs, et le mouvement qui est donné à Marie-Angélique lorsque celle-ci retourner à la nature.
La nature et l'ambiance feutrée des salons sont en constante opposition, tout comme la violence de Marie-Angélique sauvage et la douceur de Marie-Angélique femme instruite.
Il y a certaines illustrations assez violentes par leur côté cru, la couverture en est un bel exemple, les auteurs n'ayant pas hésité à reproduire l'aspect bestial et animal de Marie-Angélique lorsqu'elle est dans sa période de vie sauvage; tandis que d'autres sont très royales et aristocrates.
En somme, il y a autant de contrastes à l'image qu'il y en a eu réellement dans la vie de Marie-Angélique le Blanc.
Là où je suis un peu plus partagée, c'est sur le dessin en lui-même.
Si j'aime l'aspect aquarelle du roman je suis un peu moins enthousiaste sur les traits des personnages, un peu trop simplistes à mon goût.
C'est bien le seul point que je reproche à ce roman graphique qui reste par ailleurs très intéressant à lire.

"Sauvage" a été une véritable découverte, ne serait-ce que pour le personnage de Marie-Angélique le Blanc qu'il contribue à mettre en lumière.
Un roman graphique à la fois beau et cruel à découvrir pour tou(te)s les féru(e)s et curieu(ses)x de faits divers historiques.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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L'histoire de cette sauvageonne trouvée dans une forêt de Champagne est intéressante (histoire vraie) : qui est-elle, d'où vient-elle, comment a-t-elle acquis cette intelligence instinctive, est-elle une meurtrière ??? Beaucoup de questions dont certaines réponses nous seront données au fil du récit, d'autres non car cette sauvageonne prénommée Marie-Angélique est amnésique et ne retrouvera que partiellement et au fil du temps la mémoire.
Elle est carnivore, bestiale mais douce avec les nourrissons, elle soulève bien des questions dans son entourage et passera des étapes très variées : passant du château d'un protecteur, à un couvent rigide, à la rue, puis passera sous la protection de la reine et bénéficiera d'un cadre de vie confortable et tiendra salon car son intelligence ravira les grands de cette époque.
Ce qui me gêne dans ce livre, et ce n'est bien sûr que mon avis, ce sont d'abord les illustrations : certes soignées mais parfois floues surtout dans les scènes de la bourgeoisie qui sont parfois sommaires, les périodes aussi peut être. Sûrement également pour évoquer les flash back car tout au long du récit on passe du présent aux souvenirs de la jeune femme mais par moment on se perd un peu, enfin je me suis un peu perdue.
On ne peut pas ne pas penser à l'Enfant Sauvage de Truffaut à la lecture du récit et l'on est très surpris de savoir que des enfants ont pu survivre de cette manière pendant des années à la fois loin et proche de la civilisation et de connaître leur devenir.
A la fin du récit il y a tout un recueil sur le travail de recherches que ce soit au niveau du dessin mais aussi sur les faits historiques réels en Champagne mais aussi à Paris sur cette étrange Marie- Angélique.

Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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C'est une histoire vraie assez passionnante que le destin de cette fille sauvage appelé Marie-Angélique le Blanc. Elle a prouvé qu'elle pouvait très bien s'insérer dans la société après avoir connue une vie à l'état sauvage.

Elle a dû traverser bien des épreuves depuis sa naissance sur le Nouveau Continent dans la région du Wisconsin. Fort heureusement, il y aura la noblesse à savoir le Duc d'Orléans puis la reine de France pour veiller sur son existence. J'avoue que je ne connaissais pas son histoire bien qu'il y ait déjà eu des cas d'enfant sauvage en France.

On peut reprocher à ce récit d'être un peu trop long. cependant, les scénaristes ont voulu faire durer le plaisir pour expliquer les différentes étapes de sa vie et surtout le fait de se remémorer un passé oublié. Ainsi, il y aura de nombreux flash-back mais pour une fois placé à bon escient. la lecture a été assez agréable grâce à un dessin tout en réalisme. Sauvage nous offre une bien belle histoire qui s'achève en parfaite harmonie.
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(IK971) J'ai été touchée par cette histoire d'enfant sauvage, qui va bien plus loin que la reconstitution historique à mon sens. Il nous parle non seulement du déracinement, d'anthropologie dans le contexte des Lumières mais aussi de l'humain et du langage.. J'aime ce graphisme un peu nerveux associé à la douceur de la palette graphique. Un bel album, oui en lycée.

(LX971) Pas très emballé par la lecture de cet album. le manque de soin apporté au graphisme m'a gêné (hormis une double pleine page très belle et quelques planches). le rythme du récit manque d'originalité à mon goût et les ellipses assez nombreuses sont trop commodes et systématiques. La réalité de l'époque est bien rendue, avec ses préjugés, ses privilèges et ses bondieuseries, mais il m'a manqué le supplément d'âme d'où un sentiment ronronnant et un peu d'ennui. Je crains qu'il en soit de même pour les élèves... Perso, ce serait un 3ème ou 4ème choix pour le Prix

(EM971) Mouais sans plus. Graphisme pas mal du tout (j'aime bien le jeu sur les palettes de couleurs, la variété du cadrage et la façon de représenter graphiquement la vitesse des gestes et des mouvements). Thématique intéressante, exploitable en lien avec le XVIIIe et l'argumentation au lycée. Mais rien d'emballant, rien d'exaltant au bout du bout. Un peu long à mon goût. Je me suis un peu ennuyée je l'avoue. Maintenant, pour le prix, pourquoi pas, je ne sais pas trop. Je dirais en joker en collège et lycée.

(SC971) J'ai beaucoup aimé cette histoire. le destin de cette enfant sauvage m'a ému, l'atmosphère de l'époque est bien rendue. Par contre je n'ai pas du tout aimé le graphisme. Mais je pense que cet album aurait sa place dans le Prix collège.

(CA 976) Malgré quelques ellipses mal placées et un dessin un peu "cru " parfois, il y a dans cet album de très belle pages servies par magnifique graphisme. le destin hors norme de cette enfant sauvage m'a beaucoup émue. Donc oui pour la sélection collège mais aussi lycée.

(AP976) Une belle histoire avec des thématiques fortes, mais une narration peut-être trop difficile pour les élèves en raison de nombreux allers-retours. pourquoi pas ?

(MN976) Le sujet de cette histoire est très intéressant, mais la BD est difficile à suivre. J'ai trouvé que le scénario était un peu raté, à donner trop de détails, chronologiques, géographiques..., on perd l'envie de lire l'album. Ça pourrait être passionnant, mais c'est un peu ennuyeux à mon goût.

(MJ976) Des longueurs, un scénario un peu compliqué avec beaucoup d'ellipses, on a parfois du mal à croire que ce soit une histoire vraie ! Le sujet est intéressant, mais je ne suis pas sûre que les élèves "accrochent"...


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critiques presse (4)
Sceneario
17 février 2015
Pour son premier album grand public, Gaëlle Hersent trouve l’évocation qui sied pour sensibiliser son lectorat. L’artiste use d’une technique picturale légère, simple et libérée, octroyant avantageusement une profondeur délectable surtout dans l’effigie de ses personnages.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
10 février 2015
Pour porter cette fable humaniste narrée par Aurélie Bévière et Jean David Morvan, Gaëlle Hersent livre pour son premier album une performance remarquable. Au premier abord, son trait peut paraître un rien brouillon, voire peu affirmé, mais c’est un dessin qui ne prend son sens qu’à la lecture.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
04 février 2015
Un destin stupéfiant : celui d’une fillette enlevée au Canada, ramenée en France pour y être exploitée, puis survivant dans la forêt. Un peu de Greystoke et de L’Enfant sauvage dans cette vie unique. Poignant et sans excès de pathos.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BoDoi
02 février 2015
Le ton est juste, la démarche est sobre et l’album se lit avec le plaisir d’une belle découverte. Car c’est aussi une belle découverte graphique que ce premier album dessiné par Gaëlle Hersent, formée notamment au cinéma d’animation. Son trait énergique et expressif, son talent évident pour le découpage et les cadrages efficaces et une jolie maîtrise des couleurs impressionnent.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est l'histoire d'une jeune femme sauvage du nom de Marie - Angélique trouvée dans la nature, à son arrivée chez les bonnes sœurs, elle reçois la faveur de soeur Marie - Joseph qui fait preuve d'une grande patience envers la jeune femme pour l'aider à ce civiliser et lui apprendre les bonnes manières. Ce livre donne une certaine leçon de vie, mais défend aussi la femme surtout de couleur et ses valeurs.
Le livre était intéressant et fait ressentir des émotions, je conseille la bd aux personnes vives d'esprits et mature.
Marion
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Nous devons contrer les idées de ces libres-penseurs parisiens qui cherchent à la faire passer pour l'archétype de l'être humain libre de son destin. Sans quoi, ces progressistes finiront par convaincre le peuple qu'une autre société est possible. Et alors... j'ai peur qu'une catastrophe n'advienne.
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Oh, vous savez... Je me trouvais alors dans une disposition d'esprit tout à fait particulière.
Je ne pense pas que seul mon corps s'était adapté au mode de vie sauvage. C'est tout mon esprit qui était alors dans un état animal.
Je garde de cette période une impression vague, sans repère de durée, sans pensée formulées. Mes premiers temps à Songy eux-mêmes sont très flous. Je ne songeais alors qu'à la nourriture et au moyens de l'obtenir.
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Nous devons contrer les idées de ces libres penseurs parisiens qui cherchent à la faire passer pour l'archétype de l'être humain libre de son destin. Sans quoi, ces progressistes finiront par convaincre le peuple qu'une autre société est possible. (p.103)
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Nonne #1 : N’oubliez pas que vous nous devez toujours 270 livres pour la nourriture. Survivre à de telles blessures… sans soins…

Nonne #2 : C’est le diable qui l’a sauvée !

Marie Angélique : ALLEZ AU DIABLE VOUS-MÊME !
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