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EAN : 9782221124758
352 pages
Robert Laffont (14/04/2011)
3.35/5   23 notes
Résumé :

Pérou, octobre 1769. Une noble Créole quitte son hacienda avec trente et un porteurs et s'enfonce dans la forêt d'Amazonie pour rejoindre en Guyane son mari, le Français Jean Godin des Odonais, qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans. Mais son expédition se perd, disparaît... Les semaines passent. De la cordillère à la côte, on tient les voyageurs pour morts, noyés par les crues, rongés par les fièvr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une fois n'est pas coutume, je vous présente la quatrième de couverture au lieu d'un résumé de mon cru, ça m'évitera d'en dire trop…

« Pérou, octobre 1769. Une noble Créole quitte son hacienda avec trente et un porteurs et s'enfonce dans la forêt d'Amazonie pour rejoindre en Guyane son mari, le Français Jean Godin des Odonais, qu'elle n'a pas vu depuis vingt ans. Mais son expédition se perd, disparaît… Les semaines passent. de la cordillère à la côte, on tient les voyageurs pour morts, noyés par les crues, rongés par les fièvres, massacrés par les sauvages ou mangés par les fauves. Quand soudain, dans les méandres de la rivière Bobonaza, près de la mission d'Andoas, une femme sort de la forêt, seule… Doña Isabel. Comment a-t-elle pu survivre ? Pour Jean, seuls l'amour et l'espoir de le revoir ont permis à sa belle épouse de triompher de l'horreur.
Très loin de là, dans un salon parisien, un savant réputé, homme des Lumières et grand voyageur, Charles de la Condamine, entend parler de cette émouvante aventure. Il n'est pas dupe car il a bien connu Isabel et Jean… Pour découvrir ce qui se cache sous les apparences, il va entreprendre un dernier voyage, une dernière enquête. »

Le narrateur est donc le vieux Charles de la Condamine. Il a rejoint le couple des Odonais dans leur demeure du Berry. « Jean et Isabel ne m'attendaient pas. Ils se cachaient. Ils ne me croyaient pas capable, infirme comme je l'étais, de traverser la France pour leur demander compte de l'invraisemblable récit qu'ils m'avaient servi. » (p. 18) Au cours d'une longue après-midi et d'une interminable nuit, il questionne son hôte sur le naufrage de son épouse, cherche à démêler le vrai du faux et s'étonne de ce qu'Isabel refuse de se montrer. « Monsieur, je ne cache pas mon épouse. C'est elle qui se cache. » (p. 130)

Au récit de la périlleuse aventure d'Isabel se mêlent les souvenirs de l'expédition française de 1736 à laquelle Charles et Jean ont participé. Mandatée par le roi de France, une équipe de savants avait pour mission de mesurer un degré de méridien au Pérou. Par manque de chance et de moyens, l'expédition a duré 7 ans, période au cours de laquelle Charles a eu tout le temps de faire la connaissance de la très jeune épouse de Jean. Simple porteur de chaînes, c'est un miracle qu'il ait réussi à se faire épouser par cette riche héritière, mais auréolé de la gloire d'être français, il était un parti tout à fait enviable. Reste à savoir si cette ancienne expédition a un lien avec le malheureux voyage d'Isabel.

Ce roman se fonde sur un fait réel : en annexe de son récit de voyage, Charles de la Condamine a effectivement joint cette histoire étrange. Ici, Christel Mouchard s'empare des incohérences du récit originel pour tenter de percer le secret de cette désastreuse équipée jonchée de morts, entre querelles familiales, faillite et affaire de moeurs. A-t-elle réussi à percer les mystères du Pérou ou resteront-ils captifs et protégés de l'épaisseur de la forêt amazonienne ? À vous d'en juger ! Pour ma part, j'ai passé un très bon moment de lecture, en dépit de quelques digressions un peu longues.
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Intriguée depuis quelques temps par ce titre hors du commun, c'est finalement la critique de Liligalipette qui m'aura donné l'impulsion nécessaire pour ouvrir ce roman.
Issu d'une histoire vraie, celle de Doña Isabel qui traversa la forêt amazonienne pour retrouver son mari au XVIIIème siècle et fut la seule survivante de l'expédition.
Retranscrite à partir des différents écrits de l'époque et notamment de ceux de Mr de la Codamine parti débusqué la vérité jusque sous le toit des protagonistes malgré un âge fort avancé qui aurait du le retenir auprès de sa jeune épouse.
Une construction en couches successive, qui démarre par la "relation" faite par Jean Godin des Odannais, mari d'Isabel, dans laquelle trop d'invraisemblances, de détails incorrectes, de dates floues et de silences éveillent la curiosité du vieux scientifique.
Mêlant les souvenir de voyage, des rencontres faites et de la vie au Pérou sous domination espagnole de Mr de la Codamine, aux faits de l'histoire qui est au coeur du récit, l'auteur nous permet de nous faire une idée très claire du contexte historique.
L'intérêt de l'histoire se trouve dans l'accumulation de mensonges démontés les uns après les autres par l'esprit encore aiguisé de notre enquêteur. de nouveaux mensonges remplacent les anciens et il est parfois difficile de s'y retrouver dans les méandres de ces inventions, suppositions et révélations.
Toutefois les révélations arrivent avec la grande absente du livre la Doña.
Car c'est une partie de cache-cache qui s'est jouée entre les protagonistes autant qu'avec la vérité. On est intrigué, impatient de savoir et d'en finir enfin avec ces faux-fuyants.
Une histoire efficace, suffisamment habile et piquante pour nous allécher nous aussi dans cette recherche d'une vérité qui se dérobe sans cesse...
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Dona Isabel, jeune péruvienne ayant épousé un français, aurait vécu une aventure tout autant qu'un drame. Partie rejoindre son époux, elle aurait vécu l'enfer pendant une expédition en amazonie, et serait l'unique survivante de cette tragédie pleine de mystères et de secrets.
Des années plus tard, Charles de la Condamine, un savant ayant longtemps côtoyé l'époux de la dame, se penche sur cette aventure remplie de zones d'ombres et cherche à connaître la vérité, la dame n'ayant donné que de brèves explications à ce drame.
L'histoire m'a particulièrement intéressée mais le style de l'auteur est beaucoup plus proche d'un documentaire que d'un roman. On y lit une succession de souvenirs, vrais ou faux mais sans s'attacher aux personnages ni à leur psychologie, pratiquement absente du roman.
Ce roman m' a semblé être une bonne base de travail pour une recherche sur ce fait réel mais il n'est pas assez romancé à mon goût et j'ai failli décrocher de la lecture à plusieurs reprises à cause de ça.
De plus, les souvenirs évoqués ne racontent pas vraiment le quotidien concret de cette épopée, on ne saura presque rien des conditions de vie ou de survie des personnages dans la jungle amazonienne, moi qui aime les récits de voyage détaillés, je n'y ai pas trouvé mon compte ici.
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Isabel Grandmaison, héritière d'une bonn e famille Créole du Pérou a épousé, à 13 ans, Jean Godin des Odonais; un français membre de l'expédition de monsieur de la Condamine venue mesurer un degré de méridien. Ce monsieur Godin laisse Isabel, après la mort de leurs 3 premiers enfants, enceinte du quatrième afin de préparer leur voyage en France. Les époux seront séparés pendant 20 ans par la largeur d'un continent: elle à Quito, lui à Cayenne. Au bout de ces 20 ans Isabel entreprend de rejoindre son époux par la route la plus dangereuse qui soit: celle de la rivière des Amazones! Partie en famille avec des serviteurs au nombre de 31 personnes, seule elle ressortira de la jungle, portée,dit-on, par l'amour conjugal... Et cette version propre à émouvoir les salons parisiens ne convainct pas monsieur de la Condamine, car il les connaît, lui les acteurs du drame! Comment cette femme élevée dans le luxe et le confort sans doute éprouvée par le chagrin d'avoir enterré ses quatres enfants, a-t-elle seule survécut là où des hommes en pleine force de l'âge sont mort? Pourquoi avoir choisit une route évitée par les aventuriers aguérris eux-même? Route dont le relief interdit toute tentative de demi-tour? Pourquoi tout à coup avoir réalisé tous ses biens et vouloir à tous prix rejoindre un époux perdu de vue depuis 20 ans? Et ça intrigue tellement notre curieux vieillard qu'il va braver ses handicaps ( l'homme est sourd, à peu près aveugle et impotant) qu'il va délaisser sa jeune épouse et son fauteuil pour rejoindre Jean et Isabel retirés à Saint-Amand en Berry.
Malgré l'inquisition de notre redoutable vieillard le roman reste en clair-obscur naviguant de mensonges en demi-vérités; qui nous permet de nous interroger sur les valeurs relatives du Mensonge et de la Vérité, sur la place de la curiosité, la force des souvenirs et l'importance des rêves et de la volonté pour survivre. C'est aussi un voyage dans l'exotisme des jungles impénétrables , dans la philosophie des libertins et du siècle des Lumières. Comme monsieur de la Condamine on est dévoré de curiosité, traversé de soupçons effrayants et pourtant on ne peut s'empêcher d'éprouver de la tendresse pour cette femme mystérieuse et brisée dont on ne sait si elle est une victime admirable ou une falsificatrice éhontée. Qui ment? Pourquoi? A qui? Sur quoi? On est comme suspendu à l'enquête de monsieur de la Condamine.
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Pour des raisons que je vais aborder en bas, je suis un peu mal à l'aise avec l'usage que fait Christel Mouchard de ses sources, je suis de l'avis que "Doña Isabel" est un grand roman qui offre une réflexion importante sur l'époque et l'esprit du siècle des Philosophes. Je vais discuter de la manière irrégulière dont Mouchard se sert des sources primaires et secondaires en bas. Cependant je veux tout abord expliquer pourquoi le roman m'a tant plu.
"Doña Isabel" roman raconte des événements survenues dans sa vie Charles Marie de la Condamine un des très grands explorateurs et scientifiques francais du XVIIIe siècle lors d'une expédition qu'il a mené en Amérique du Sud entre 1735 et 1744 dans le but de déterminer si la terre était une sphère parfaite ou si elle avait la forme d'un melon. Doña Isabel, la femme d'un des membres de son équipe, n'est pas l'héroïne mais plutôt la sphinge qui lui pose des questions troublantes.
Le visage défiguré par la variole, La Condamine croit que l'amour lui sera toujours exclu. Il se consacre corps et âme à la science. Durant sa carrière, La Condamine a fait des contributions importantes à la géodésie, l'astronomie, la médecine, et la botanique. C'est lui qui a été le premier à établir le longueur exact du mètre. Parce qu'il vit uniquement pour la science, il accepte toujours de courir des grands risques. Huit des dix membres francais de son expédition en Amérique du Sud. La Condamine est mort finalement après une chirurgie sur son hernie où on faisait l'essai d'une nouvelle technique.
Doña Isabel par contre a vécu pour l'amour, la famille et le confort bourgeois. Pourtant, un concours de circonstances l'ont forcé à faire un voyage à travers l'Amazonie au cours du lequel tous les gens qui l'accompagnaient se sont trouvés la mort. Miraculeusement Doña Isabella a survécu malgré une période de elle dix semaines qu'elle du passer seule dans la jongle.
Le mari de Doña Isabel demande à son ancien patron d'un inclure un récit qu'il avait écrit sur l'aventure de sa femme. La Condamine se rend compte immédiatement que le récit est bourré de mensongers. Doña Isabel et son mari répondent que ca ne servirait à rien de mettre la vérité au grand jour. La Condamine insiste et Doña Isabel cède. Elle lui accorde une entrevue où elle promet de lui révéler. Avant de commencer au récit des événements du voyage catastrophique, Doña Isabel dit que à La Condamine qu'il s'était trompé et qu'il aurait pu avoir son amour s'il n'avait pas été si aveugle à son égard. Ensuite elle lui raconte son histoire Après l'avoir entendu son aveu, La Condamine accepte de publier le récit que l'on avait soumis. Pour la Condamine la vérité était primordiale dans le domaine de la science mais seulement facultative dans la vie privée.
Dans sa bibliographie, Mouchard avoue volontiers que son roman est basé sur "The Mapmaker's Wife" (2004) qui présente une histoire de l'expédition de la Condamine. En plus elle explique que pour ses recherches elle a simplement consulter les archives en France et en Équateur indiquées par Whitaker. Mouchard diverge de Whitaker sur la question du récit du mari de Doña Isabel que Whitaker accepte comme véridique bien qu'il reconnaisse que sa chronologie des événements est très curieuses. Mouchard croit que le récit est tellement improbable que la Condamine aurait immédiatement compris que il était grossièrement mensongère. de là Mouchard a écrit un roman pour le véritable récit des événements due voyage de Doña Isabel et pour expliquer pourquoi La Condamine avait accepté d'inclure un récit plein de mensonges.
Le problème est qu'il n'y a pas de preuve définitive que le récit du mari de Doña Isabel est faux. On peut seulement constater que les improbabilités sont grandes et nombreuses. En plus on sait qu'il y a eu biens des cas où on a réussi à prouver que les explorateurs mentaient dans leurs récits. Je crois finalement que les thèses et les interprétations de Mouchard demeurent dans les limites de ce qui est acceptable pour une oeuvre de fiction.

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critiques presse (1)
LePoint
15 juin 2011
Un bon titre n'ayant jamais sauvé un mauvais livre, il fallait vraiment que le reste suive. Pari réussi, et dans toute la largeur.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Le deuxième jour de sa marche, elle trouva de l'eau, et les jours suivants des fruits sauvages et quelques œufs verts. Elle pouvait à peine les avaler tant l’œsophage avait rétréci par la privation d'aliments. Cela suffit pour sustenter son squelette, mais il était temps que le secours qui lui était réservé paraisse.
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Toutes ces années écoulées... encore une fois, l'étirement du temps me frappa. Les années s'allongeaient comme des créatures paresseuses, et pourtant, l’ensemble du drame portait les empreintes de l'urgence et de la nécessité. Comme l'avait été notre expédition pour mesurer un degré de méridien, qui avait malgré tout duré sept ans.
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En cet automne 1773, j’allai vers elle au rythme du pas de mes chevaux sur les routes du Berry, et je réfléchissais à cette curieuse affaire qui m’avait poussé à quitter ma confortable demeure et ma jeune épouse. Mener une enquête... Ma dernière enquête.
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« Monsieur, je ne cache pas mon épouse. C’est elle qui se cache. » (p. 130)
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« Jean et Isabel ne m’attendaient pas. Ils se cachaient. Ils ne me croyaient pas capable, infirme comme je l’étais, de traverser la France pour leur demander compte de l’invraisemblable récit qu’ils m’avaient servi. » (p. 18)
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