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EAN : 9782221095249
400 pages
Robert Laffont (07/10/2010)
3.54/5   127 notes
Résumé :
1856. La Compagnie anglaise des Indes orientales, qui règne sans partage sur la majeure partie du pays, décide d'annexer Awadh, l'Etat indépendant le plus riche du nord des Indes, et d'exiler son souverain. La population se soulève : Hazrat Mahal, quatrième épouse du roi, prend la tête de l'insurrection, épaulée par le rajah Jai Lal, et avec l'aide des cipayes, ces soldats indiens de l'armée britannique ralliés à sa cause. Lucknow, la capitale du royaume d'Awadh, ap... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,54

sur 127 notes
Un roman historique comme je les aime.
J'ai appris beaucoup de chose sur le combat entre les anglais et l'inde se battant pour retrouver leur liberté.

J'ai découvert le récit d'une femme d' exception Hazrat Mahal qui avec courage prends la tête de l'insurrection. Et qui par sa force pousse son peuple à combattre contre l'oppresseur…

Un livre qui parle de religion, de combat, d'amour et d'espoir… Un ouvrage que je ne suis pas prête d'oublier et qui me pousse à découvrir les autres livres de cette auteure.


Bonne lecture !
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Kenize Mourad aborde ici ce que l'on considère comme les prémisses du mouvement de libération des Indes, qui aboutira à l'indépendance en 1956, au terme de dizaines d'années de lutte et de combat. Nous sommes en 1856, cela fait presqu'un siècle que l'Angleterre exploite et contrôle le pays, contraignant un nombre de plus en plus grand d'états à la soumission, pour pouvoir en toute légalité auto-proclamée, faire main basse sur les richesses que recèlent les Indes : soieries, pierres précieuses, épices, fort appréciées par les sujets de la reine Victoria. le postulat de base étant l'infériorité des habitants indigènes, il.est alors facile de se justifier des nombreux méfaits commis au nom de la couronne. Mais il existe également en ces contrées lointaines un état où, à défaut d'être gaulois, les habitants sont irréductibles, et où la tentative d'annexion va mettre le feu aux poudres, au sens propre. Les cipayes, soldats indiens de l'armée anglaise vont se retourner contre leurs supérieurs et se battre désespérément pour obtenir justice. le roi d'Awadh est prisonnier loin de sa cour de Lucknow : c'est l'une de ses femmes qui va relever le défi de mener la lutte contre l'occupant, régente de son jeune fils âgé de 11 ans. Lourde tâche : les soldats s'ils sont très motivés sont mal équipés face à l'armement des ennemis, et il est bien entendu à l'époque, difficile de faire entendre ses raisons quand on est femme.

Cela n'effraie pas Hazrat Mahal et sa volonté viendra à bout des préjugés et critiques de son entourage.

Cette épisode de l'histoire indienne est très intéressante, tant sur le plan historique que sociologique, car les comportements universellement observés dans tous les contextes de colonisation sont ici bien relatés. L'on comprend aussi l'incompréhension mutuelle de ces deux civilisations extrêmement différentes. Et lors des faits d'armes la cruauté est amplifiée par l'incommunicabilité


Fort bien documentée, l'auteur de de la part de la princesse morte et du Jardin de Baldapour signe là à nouveau un bon roman historique.
J'ai eu un peu plus de mal avec l'écriture, car les dialogues , destinés à raconter de façon un peu plus vivante qu'un simple récit cet épisode martial, ont un rendu artificiel, et perdent en réalisme. A noter que Catherine Clément vient de consacrer un roman à la rani de Jhansi, la Reine des cipayes qui rapporte la vie extraordinaire de cette amazone qui prit la tête de son armée dans ce même soulèvement.


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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En 1856, la Compagnie anglaise des Indes orientales, à l'instar d'un Poutine, annexe la riche province d'Awadh et tel un Prigojine, ne respecte aucun traité, vole les trésors royaux, humilie une population qu'elle fait crouler sous les impôts. Six mois que la reine mère partie à Londres attend en vain une audience auprès de la reine Victoria.

Quel sera le rôle de Hazrat Mahal, pauvre orpheline devenue quatrième épouse du roi, Jeanne d'Arc hindoue qui va mener une des plus fabuleuse révolution.

Gigantesque, le travail de Kenizé Mourad, comme elle décortique et arrive à faire passer toutes les subtilités, espionnage, guerre de comm., problèmes de trésorerie, d'armement obsolète, jalousie des autres épouses et du Mollah qui ne supporte pas une femme au pouvoir et un suspense incroyable car les Anglais qui viennent de subir un revers en Crimée ne seraient donc pas invincibles ?

Giuliano pourrait en prendre de la graine;-)
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Ce texte qui raconte la révolte des cipayes contre l'occupant anglais et le courage d'une femme déterminée à liberer le pays de ses occupants est très interessant sur le plan historique. de plus il ne tombe jamais dans la caricature et les rapports entre les anglais et les autochtones sont analysés avec finesse et intelligence, sans tomber dans le manichéisme. Rapports de force et rapports de ruse, violence anglaise à laquelle répond la violence indienne, tout est décrit avec une volonté de tirer l'essentiel des faits, sans esprit partisan, mais en démontrant comment une colonisation brutale ne peut engendre que révolte et malheur. le fait aussi que les aristocrates indiens préfèrent la domination anglaise (qui leur preservent leurs privilèges) à une révolte du peuple qui pourrait conduire à une révolution interne, et leur rôle dans l'échec de cette révolte est aussi finement analysé, et le tout se laisse lire avec facilité, bien qu'hésitant sans cesse entre le roman et la biographie. Hazrat Mahal fut une très grande bégum, tête politique face à un mari que préoccupaient surtout les arts et la poésie, et rien n'eut été possible sans elle. Malheureusement, issue d'une classe inférieure et femme de surcroît, elle ne trouva pas autour d'elle l'appui suffisant pour vaincre un ennemi supérieur en nombre, plus déterminé et mieux organisé. Un livre intéressant, qui rend hommage à une femme un peu oubliée par la grande histoire, qui décrit bien une période de la vie des Indes, mais sans analyse politique profonde. C'est une bonne approche de la révolte des cipayes et de la vie d'une femme hors du commun mais sans doute un peu idéalisée, à compléter par des ouvrages historiques plus concrets pour qui se passionne pour le sujet.
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La ville d'or et d'argent est Lucknow, l'ancienne capitale de l'état de l'Awahd en Inde. Elle était ainsi surnommée en raison de sa beauté architecturale, de ses superbes jardins et de sa vie financière et artistique. Mais depuis 1856, Lucknow tient sa réputation en Inde pour être un lieu de la mémoire nationale indienne.

De cette capitale fut dirigée la Révolte des Cipayes, première réaction nationale contre l'occupation britannique et la résistance à la prise en main du sous-continent par le gouvernement de Londres. Elle marque une volonté commune rassemblant toute la société indienne pour obtenir son indépendance.

A la tête de cette révolte nationale, Hazrat Mahal, quatrième épouse du roi de l'Awahd, alors emprisonné par les Britanniques, secondée par son général Jai Lal. Tous deux vont tenir tête à la première nation militaire de l'époque pendant presque trois ans. Un affrontement sans merci où toutes les atrocités seront faites.

Véritable Jeanne d'Arc indienne, Hazrat Mahal insufflera dans le coeur des Indiens la volonté de reprendre leur liberté. Malheureusement pour elle, elle n'atteindra pas cet objectif de son vivant. de son action germera ce que Gandhi fera presque cent ans plus tard en obtenant l'indépendance indienne en 1947.

Kénizé Mourad nous donne à lire une grande fresque historique sur des évènements peu connus pour des non britanniques mais qui marqua assurément la couronne une première fois, avant de tomber quarante ans plus tard sur l'os sud-africain et la guerre des Boers.

C'est un roman très intéressant, à mon sens, qui met l'accent sur la complexité de la nation indienne. Multi confessionnelle et clanique, ce mouvement de libération ne pouvait être dirigé que par une femme intelligente et charismatique. Icône nationale, l'auteure nous dépeint une femme de pouvoir dans un monde assez masculin, même si, comme le précise Kénizé Mourad, elle n'était pas la seule à gouverner un état.

C'est un roman que je conseille à ceux qui veulent apprendre sur l'Histoire de l'Inde.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
La plaisanterie d'un de ses compagnons tire soudain le colonel de ses reflexions moroses :
"Avez-vous entendu la rumeur selon laquelle le superintendant de la Cour, l'eunuque Mammoo, serait l'amant de la régente, et sans doute le père du petit roi ?
- Un eunuque, comment serait-ce possible ?
- Il arrive, dit-on, que la castration ne soit pas complète, ou que le bourreau ait pitié. On a déjà vu de prétendus eunuques procréer. En tout cas cela expliquerait le singulier attachement de la bégum pour son serviteur et son incroyable élévation au poste de chef de la maison royale.
- Mais alors Birjis Qadar ne serait qu'un bâtard, sans aucun droit au trône ? S'exclame le colonel. Comprenez-vous, messieurs, ce que cela signifie ? "
Et, devant l'air perplexe de ses officiers :
"C'est une occasion inespérée de semer la division dans le camp ennemi. Déjà la cavalerie avait mal accepté l'intronisation d'un si jeune enfant. Si on accrédite le bruit qu'il n'est pas le fils de Wajid Ali Shah, lui et sa mère perdent toute légitimité. Les taluqdars, les rajahs et les cipayes vont s'entredéchirer sur le nom d'un nouveau candidat et, pendant ce temps-là, ils ne penseront pas à monter des opérations contre nous.
- Mais si c'était une calomnie ?
- Aucune importance ! Il faut en faire courir le bruit, déconsidérer la régente, faire douter de ce Birjis, fils de roi ou fils d'esclave ! Les fausses rumeurs ont toujours été l'une des plus puissantes armes de guerre, souvent plus efficaces que les canons. Envoyez immédiatement nos espions en ville et qu'ils s'emploient à insinuer le doute dans les esprits."
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"Je les ai vus coudre des musulmans dans des peaux de porc et malgré leurs hurlements et leurs supplications les obliger à en avaler la graisse, raconte un vieux paysan. Quant aux hindous ils les cousaient également, mais dans des peaux de vache, et introduisaient de force dans leur gorge des morceaux de l'animal sacré. Je n'oublierai jamais les cris déchirants de ces hommes habituellement si stoïques devant les souffrances et la mort. Souillés, ils se savaient damnés à jamais. Les Anglais riaient et les insultaient puis, quand ils étaient fatigués de leurs cris, ils fermaient les sacs et les laissaient mourir étouffés. Enfin ils les faisaient inhumer contrairement aux principes de leur religion, incinérant les musulmans et enterrant les hindous."
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- Ce monstre aurait-il voulu que je laisse tuer des innocents ? Ne sait-il pas que l'islam interdit de s'attaquer aux non-combattants ? Tous ces religieux qui interprètent le saint Coran à leur façon pour lui faire dire ce qui les arrange sont nos pires ennemis ! Plus dangereux que les étrangers qui nous combattent car ils caricaturent à tel point notre religion qu'un jour on finira par considérer les musulmans comme des fanatiques qu'il faut écraser! "
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Ces hommes ne meurent pas pour rien, ils meurent pour gagner leur liberté, leur dignité. En participant au combat ils ne sont plus de pauvres hères écrasés par le quotidien, pour la première fois ils trouvent un sens à leur existence misérable. Peu leur importe de perdre la vie, pour l'éternité ils seront des héros. Cette indifférence à la mort est la force mais aussi la faiblesse de notre armée, car les soldats négligent toute prudence. Contrairement aux Anglais, ils se battent moins pour gagner que pour se sublimer et accéder à la gloire.
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D'un geste sec, la Rajmata signifie à Sir James que l'entrevue est terminée.
Tandis que la garde turque entoure le Résident pour le raccompagner, la mince silhouette noire, assises près de la Rajmata, et qui n'est autre que'Hazrat Mahal, se penche vers elle.
Il est blanc de rage, Houzour, il va se venger.
Voyons, ma fille, ils nous volent notre pays, que peuvent-ils faire de plus ? Je n'ai été que trop patiente ; lorsque ce malotru m'a insultée, je me suis retenue d'ordonner à mes amazones de le fouetter ! Quand je pense qu'il y a cent ans la Rajmata d'Awadh, la bégum Sadr i Jahan, se promenait en palanquin porté par une douzaine de prisonniers britanniques ... Hélas ! Les temps ont bien changé...
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