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EAN : 9782253148661
569 pages
Le Livre de Poche (01/12/1999)
3.89/5   245 notes
Résumé :
A quinze ans, l'héroïne de ce livre comprend qu'elle a tout perdu : ses parents, son nom, son pays et jusqu'à son âge. De Selma, sa mère, la descendante des sultans, morte à Paris dans la misère, elle ne sait presque rien. Quant à son père, si sa famille adoptive lui dit qu'il était le radjah de Badalpour, d'autres murmurent qu'il s'agissait d'un Américain.Zahr se battra pour retrouver ses racines. Elle reverra son père, croira retrouver sa famille dans cette Inde m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Entre autobiographie et témoignage ce livre n'est pas franchement un roman ; l'écriture y est trop journalistique et attache plus d'importance au compte-rendu qu' à l'histoire elle-même. Ce qui ne l'empêche pas d'être un grand livre : intelligence, acuité de regard, perspicacité de l'analyse et sincérité dans le récit de ce qui a été vécu font de ce texte l'oeuvre profondément humaine d'une femme que la vie n'a guère épargnée, partagée entre plusieurs cultures, plusieurs pays, plusieurs noms et plusieures religions, ce qui, vous en conviendrez, fait beaucoup pour une seule personne. Faisant preuve d'une capacité de résilience et d'obstination rares Kenize Mourad est parvenue à surmonter toutes ses contradictions, ses idées et son ressenti pour dégager de son expérience une volonté de s'ouvrir à ce que chacun de nous porte d'universel et sur lequel nous pouvons nous rejoindre, en dépit des différences culturelles. A un pays déchiré entre plusieurs religions, l'Inde -à qui elle est reliée par la filiation paternelle, sa mère ayant été une princesse turque-, elle lance un défi de paix et de réconciliation. La route sera longue, me semble-t-il, très longue même, mais peut-être pas impossible et nous ne pouvons que souhaiter que le témoignage et l'engagement de Kenizé Mourad finisse par porter ses fruits, comme tant d'autres.
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Ce livre est la suite de la saga dont ‘'De la part de la princesse morte'' est le premier tome.

Enfant en demande d'amour ballottée entre familles d'accueil (bon ! ce n'est pas la DDAS : diplomates puis nouveaux riches), adolescente rebelle dans un pensionnat religieux pour jeunes filles de bonnes familles, étudiante dans le milieu universitaire pré-soixante-huitard (descriptions truculentes), l'auteur traverse le Paris de l'après-guerre et son effervescence.
Jeune fille élevée à l'occidental, elle retrouve son père biologique et la deuxième partie se passe dans l'Inde post coloniale qu'elle va aimer passionnément parce qu'elle pense y trouver ses racines. Mais….

Ce livre n'a pas la flamboyance du premier tome et il est alourdi par les trop nombreuses introspections de l'auteur. Mais il est passionnant parce qu'on y côtoie des pans d'histoire. C'est une galerie de personnages broyés par celle-ci : maharadjas et maharanis déchus, princes et princesses ottomans en exil, etc… ; comment vivent-ils, ou plutôt survivent-ils, dans un monde où tous leurs repères ont disparu ? La description de l'Inde post-coloniale avec le poids des traditions, les difficultés économiques et les remous politiques est très intéressante.
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Le jardin de Badalpour
Depuis longtemps ce livre trainait dans ma bibliothèque, je croyais qu'il était un simple roman, genre amour, ce que je n'aime pas vraiment. Non pas du tout, je m'y suis lancée à fond et franchement j'ai beaucoup aimé. Un très beau livre, une histoire certes, mais surtout il nous fait parcourir l'Inde environ 10 ans après la révolution et le départ des Anglais.
Il parle beaucoup du sort réservé aux femmes (ce que j'aime particulièrement) mais aussi les castes qui n'ont pas disparus, les rituels fastidieux d'antan, et beaucoup de choses très intéressantes.
D'après ce que j'ai lu, l'auteure était une journaliste spécialisée dans le Moyen Orient et l'Inde, et ce livre fait suite à : de la part de la princesse morte.
Tout au long de ma lecture, j'ai coché un grand nombre de réflexions, de remarques qui m'ont interpelées, ou marquées.
Mais de quoi s'agit-il ?
Zahr, fille d'une princesse ottomane et d'un Radjah, a quitté l'Inde et son mari en emportant sa fille pour mourir dans la misère à Paris.
Zahr, une première fois en maison d'accueil en Suisse, puis chez les religieuses, qui la sachant de parents musulmans, vont la faire baptiser. Elle ira ensuite dans une troisième famille et suivra des études à la Sorbonne tout en faisant partie des groupes quelque peu révolutionnaires, prémices de mai 68.
Mais tout au long de son enfance et adolescence, elle souffre, mais elle rêve aussi de cette Inde aux mille palais, des beautés décrites un peu partout, mais surtout un désir fou de rencontrer son père, car sans pratiquement le connaître, elle l'aime, elle voudrait aussi du plus profond de son âme connaître réellement le pourquoi et le comment de la vie de sa mère.
Elle y parviendra, elle part la joie au coeur, gonflée de bonheur et malheureusement d'idées occidentales
Elle va trouver une Inde en décrépitude, où rien n'a changé, si en pire. La misère est encore plus grande, les souffrances et les ignorances aussi. Les castes toujours les mêmes, elle ne comprend pas toujours, le sort malheureux des femmes et aussi une communauté musulmane minoritaire et persécutée.
Ses habitudes occidentales choquent et lui valent pas mal de remontrance, de son père, de sa belle mère et l'incompréhension de la population. Elle ne comprend pas, s'insurge, mais pour l'amour de son père tente une sorte d'intégration qu'elle a toujours plus de mal à supporter.
La suite, il faut la lire ; mais d'un bout à l'autre, moi aussi j'ai été interpellée, j'aurais voulu pouvoir faire quelque chose ; car quand on entre comme je l'ai fait dans un livre, on le vit, c'est ce que j'ai fait.
À vous de voir si vous pensez la même chose.
Suite à ce petit résumé, je vais mettre quelques phrases que j'ai annotées dans le livre
Bonne lecture
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Kenizé Mourad poursuit son épopée familiale avec les mémoires de Zahr, la fille de la princesse Selma. Zahr (fleur en arabe) aura-t-elle plus de chance que sa mère ? Petite fille de la sultane Khadidjé, aura-t-elle son courage et sa dignité ?
Avec le temps qui passe, le puzzle se reconstitue et la petite fille perdue retrouve les brides du passé, de ce qu'elle est et de ce qui fût. Elle marche sur les traces de cette mère inconnue et pourtant si connue. Tout comme elle, Zahr a vécu « étrangère » partout et même parmi les siens.
Un adage arabe dit « qui n'a pas, ne peut donner ». Ballottée de famille en famille et d'une terre à une autre, Zahr n'a de cesse de chercher son point d'ancrage et s'accroche à des repères qui s'effacent la laissant plus perdue qu'avant.
Dans ce roman, on sent la détresse suinter à chaque page tournée, un malaise se fait sentir de plus en plus. Cette jeune femme prise dans le tumulte des sentiments contradictoires nous révèle la fragilité et la force qui est en chacun de nous.
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Qui est vraiment Zahr? Orpheline de mère, elle est élevée par une succession de consul suisse, famille belge, aréopage de religieuses catholiques... Chacun veut son bien, oui, mais sans jamais lui demander son avis, et tant que ça ne les dérange pas trop. Des lettres partent même vers l'Inde, prétendant à son père le radjah que sa trace a été perdue!
Mais voilà, Zahr grandit, et part à la recherche de ses racines. Et c'est un grand amour qui la saisit pour l'Inde, mais aussi de grandes douleurs; quand le pays qu'elle veut aimer lui fait bien comprendre qu'elle est une étrangère, trop française ou trop turque souvent les jours, pas assez musulmane, et surtout pas assez prête à se laisser donner des ordres!
C'est un livre assez triste finalement, pour notre narratrice, qui cherche éternellement ceux qui l'aimeront telle qu'elle est, et pas seulement des parties d'elles, et pour l'Inde, dont elle dresse un constat d'échec, après des décades en tant que pays libre, sorte de plutocratie où les plus faibles sont écrasés sans merci....
Et malgré cela, c'est un livre que je recommande et que j'ai beaucoup aimé, servi par un regard observateur qui ne laisse rien dans l'ombre du monde et de l'âme humaine.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Elle comprendra plus tard que, pour les orientaux, un mariage d'amour est une incongruité, voire une contradiction dans les termes. Réalistes, ils constatent que deux choses relèvent de domaines totalement différents : le mariage est un contrat légal établi entre deux familles, deux fortunes, deux positions, et qui forme la base de la strucutre sociale, laquelle ne saurait dépendre d'une émotion qussi volatile et incontrôlable que l'amour. De son côté, l'amour est un sentiment beaucoup trop beau et romanesque pour être dépendant de liens matériels ; il n'existe que libre de toute obligation, il est le principe même de la vie, un perpétuel renouveau. Le mariage d'amour, invention récente de l'Occident, signifierait en réalité cette chose absurde : un contrat d'amour ! Ce serait vouloir à la fois l'amour et la sécurité : exigence contradictoire, l'un étant perpétuelle innovation, l'autre étant basée sur la répétition. Peut-on imaginer un contrat fixant la quantité et la qualité d'amour que chacun devra donner à l'autre ?
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Celui qui dit que l’habit ne fait pas le moine ne comprend rien aux femmes. Non seulement Zahr paraît autre, mais elle se sent une autre. En endossant la robe de son pays, la robe portée depuis des siècles par ses aïeules, elle a soudain l’impression de se retrouver, la sensation que l’image que lui renvoie le miroir correspond à une image intérieure d’elle-même, qu’elle reflète sa vraie personnalité, et que jusqu’à présent, elle avait habité des vêtements étrangers. Elle qui n’a jamais beaucoup aimé son apparence, qui ne s’est jamais trouvée tout à fait à l’aise dans sa peau, pour la première fois se sent naturelle, en harmonie avec elle-même. Sa démarche, tous ses gestes se sont faits à la fois plus gracieux, moins brusqués, déliés. L’ampleur des vêtements permet une liberté du corps et des attitudes, une noblesse que n’autorisaient pas les robes ni les pantalons serrés à l’occidentale. Elle se reconnaît et elle se plaît.
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J'aurais tout donné, moi, pour ne pas être le vilain canard boiteux parmi les jeunes cygnes qui glissaient dans la vie entourés de leur papa et de leur maman. Etait-ce ma faute si ma maman était morte, si mon papa m'avait oubliée ? Etait-ce ma faute si les autres me prenaient quelque temps, mais sans jamais me garder ?
Evidemment que c'est ta faute, me murmurait une petite voix intérieure. Si personne ne veut de toi, c'est que tu ne vaux rien !
Constatation dont, plus tard, j'allais tirer la conséquence logique : puisque tu ne vaux rien, ceux qui veulent de toi sont des imbéciles, et ceux qui ne veulent pas de toi sont des gens bien.
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Une idée n'est ni juste ni fausse ; elle est simplement en accord ou non avec les attentes d'un certain nombre de gens à une époque donnée. C'est son effricacité seule qui la fait qualifier de "juste", ce qui signifie en réalité qu'elle "s'ajuste" aux besoins du moment.
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Les hommes ne comprennent pas qu'en enfermant les femmes, c'est à eux-mêmes qu'ils font le plus grand tort. Comment une mère ignorante du monde peut-elle former son fils à affronter la réalité ? Comment une épouse soumise peut-elle être l'interlocutrice, le miroir dont tout homme a besoin ?
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Au pays des purs, de Kenizé Mourad
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